1 Les doctrines de la grâce : un péril pour l'église ? À propos de la « lettre

1 Les doctrines de la grâce : un péril pour l'église ? À propos de la « lettre à ceux qui ne sont pas encore calvinistes » de MM. Sommerville, Bozzi, et Delpuech. Timothy Ross, pasteur de l'Église Baptiste d'Albi À l'intention de ceux qui n'ont pas lu la « Lettre à ceux qui ne sont pas encore calvinistes ». Trois pasteurs, MM. Arthur Sommerville, Emmanuel Bozzi, et Jean-Alain Delpuech viennent d'adresser à leurs confrères baptistes indépendants une lettre destinée à « sonner l'alarme » au sujet de ce qu'ils appellent une « progression du néo-calvinisme » en France. Selon eux, cette montée serait surtout due à des influences originaires d'outre-atlantique, notamment celles de J. MacArthur, de J. Piper, et de R.C. Sproul. Ils dénoncent ce qu'ils appellent « un militantisme croissant », une « tentation intellectuelle » et un « prosélytisme accru de certains pasteurs ». Ils déplorent en particulier le rôle que jouent en France les Éditions Europresse, dirigées selon eux par « des calvinistes militants ». D'après cette lettre, ceux qui professent les doctrines de la grâce représentent pour l'Église un péril grave ; leur « militantisme » dénoterait même une inquiétante volonté de puissance ! Afin « d'élever un rempart » contre cette « hérésie calviniste », MM. Sommerville, Bozzi et Delpuech souhaitent organiser une rencontre, et si possible une Convention en 2012. Chose étrange, ils affirment en page 2 qu'ils se veulent « sans influence arminienne ». À leur lettre ils joignent une « Annexe » de deux pages dénonçant ce qu'ils appellent « les dangers du calvinisme ». À propos ... Une lettre de l'Église Biblique Baptiste de Paris (Pasteur Arthur Sommerville, Pasteurs- adjoints Emannuel Bozzi et Jean-Alain Delpuech) nous est parvenue récemment. L'auteur de la lettre, le Pasteur-adjoint Emmanuel Bozzi veut organiser une convention pour « proposer aux églises baptistes indépendantes ce que nous croyons être l'Évangile selon les Écritures ». En réalité, l'auteur nous propose l'erreur, l'évangile selon l'homme, et l'humanisme en guise d'enseignement biblique. Nous avons le devoir de répondre à ceux qui propagent l'erreur (Actes 20.28-31; Jude 3). En termes percutants, l'auteur sonne l'alarme contre le « calvinisme ». En réalité, il s'avère que l'auteur s'acharne contre le produit de son imagination. C'est avec regret que nous portons cette accusation, mais il faut le dire : la caractéristique principale de cette lettre (quatre pages avec l'annexe), c'est sa malhonnêteté. C'est un tissu de mensonges et de désinformation. Si on veut découvrir ce que croient les calvinistes, on cherchera en vain dans les écrits de M. Bozzi. Je relèverai quelques-unes des déformations et des calomnies contenues dans la lettre, mais penchons-nous d'abord sur la nature antiscripturaire de « l'évangile » qu'on veut nous proposer. Rien n'est plus critique dans la doctrine du salut que la grâce : « Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés » (Éphésiens 2.8) ! Or, par définition la grâce est la faveur imméritée de Dieu (Romains 11.6). Mais l'auteur de la lettre s'indigne à l'idée que la grâce serait accordée aux pécheurs « de manière inconditionnelle ... sans dépendre de quoi que ce 2 soit de leur part ». L'auteur veut donc que la grâce dépende de quelque chose que fait la créature. Cette erreur se voit encore plus clairement dans l'analogie qu'il nous propose. J'hésite même à citer cette analogie parce qu'elle est blasphématoire : l'auteur ravale Dieu au niveau de la créature déchue en comparant l'insondable et incomparable œuvre de rédemption à l'organisation d'un match de foot. Toutefois, pour exposer l'erreur, citons son propos : « Imaginez un match de foot où l'organisateur a déjà choisi quelle équipe perdrait et quelle équipe gagnerait, peu importe leur jeu ! » L'Écriture dit que « ce n’est ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Romains 9. 16). L'Écriture dit que les enfants de Dieu sont engendrés « non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1.13). Or l'auteur soutient que la grâce de Dieu dépend de « leur jeu ». Le problème est que l'auteur imagine que la foi représente la contribution ou la participation de l'homme dans le salut. Tout le monde reconnaît que la foi est le moyen (ou la condition) du salut (Éphésiens 2.8). Mais pourquoi faire dépendre la grâce d'une contribution « de leur part » ou de « leur jeu » ? Ceux qui comprennent l'évangile refusent de parler ainsi parce qu'ils comprennent que le moyen du salut lui-même est un don : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non en vertu des œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2.8-9). Qu'est-ce qui « ne vient pas de vous » ? Dans cette phrase inspirée « cela » (pronom démonstratif) se rapporte à un antécédent. Les arminiens répondent, « Oui, 'cela' se rapporte à la grâce, mais la foi vient de l'homme. » Grammaticalement, cette interprétation ne respecte pas les paroles du Saint-Esprit. Les mots grecs pour grâce et foi, comme en français, sont du féminin. « Cela » est neutre et grammaticalement doit se rapporter à la totalité de ce qui le précède, et non pas seulement à la grâce ou à la foi. Quand on demande à l'apôtre Paul ce qu'est le « don », il répond « la grâce, la foi, le tout, l'œuvre du salut ». Le but de l'apôtre est explicitement déclaré. Il tient à écarter l'auto-glorification (« afin que personne ne se glorifie »). Cette glorieuse doctrine qui met à l'abri la gloire appartenant à Dieu seul est confirmée par de nombreux passages (voir Jean 6.44, 65 ; Philippiens 1.29 ; 2 Chroniques 30.11-12, etc.). La lettre de l'Église Biblique Baptiste de Paris tourne en dérision cette doctrine biblique. Parce que nous affirmons avec notre Seigneur que la foi est un don, l'auteur nous accuse de « saper la foi ». Continuant à se moquer et à déformer ce qu'enseignent réellement ceux qui professent les doctrines de grâce, l'auteur demande : « Pourquoi prier si le plan de Dieu a déjà tout déterminé d'avance ? Pourquoi intercéder pour le salut des pécheurs si leur sort est déjà fixé ? » Souvent les moqueries de l'auteur sont tellement puériles qu'on est tenté de les passer sous silence (Proverbes 26.4). Mais nous allons répondre, de peur que les moqueurs ne s'estiment sages (Proverbes 26.5). Pourquoi prier ? Avant tout, parce que le Dieu souverain le commande (1 Timothée 2.1-4). Aussi, avec la Parole de Dieu, nous reconnaissons que Dieu se sert de causes secondes (voir Ésaïe 10) et que « la prière du juste faite avec véhémence est d'une grande efficacité » (Jacques 5.16). Nous rejetons catégoriquement cette accusation mensongère de fatalisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire en lisant la lettre et les écrits de l'auteur, les calvinistes ne prennent pas les hommes pour des robots. Nous affirmons l'activité de la volonté de l'homme. Mais ceci nous mène au cœur du problème : en effet, 3 contrairement à l'affirmation fallacieuse dans la lettre, la volonté de l'homme déchu n'est pas libre de se tourner vers Christ. Le pécheur est esclave du péché (Jean 8.34). Il est asservi au Diable. L'Écriture déclare explicitement que le pécheur « a été pris pour faire sa volonté (2 Timothée 2.26). L'Esprit se sert d'autres images pour communiquer la même vérité. Par exemple, le prophète dépeint le cœur de l'homme irrégénéré comme un cœur de pierre (Ézéchiel 11.19 ; 36.26). Souvent les auteurs inspirés se servent de la métaphore de la mort (Éphésiens 2.1 ; 1 Jean 3.14, etc.) pour décrire la condition de l'homme sans Christ. Quelle que soit l'image employée, une seule vérité ressort : l'homme dans l'esclavage de sa rébellion est incapable de se tourner vers Dieu de sa propre initiative. D'ailleurs, Jésus exprime le fait que dans cet état de corruption radicale, le pécheur ne veut même pas venir à lui pour avoir la vie (Jean 5.40). Et donc, nous prions, tout comme nous évangélisons, « afin d’essayer si quelque jour Dieu leur donnera la repentance pour reconnaître la vérité ; et afin qu’ils se réveillent pour sortir des pièges du Diable » (2 Timothée 2.25-26). Nous prions parce que nous aussi, nous étions morts dans nos fautes, et néanmoins, dans sa grande miséricorde, Dieu nous a vivifiés. Nous prions parce que nous aimons avec l'amour de Christ. Nous savons que Dieu est miséricordieux, compatissant et riche en bonté (Exode 34.6 ; Ézéchiel 33.11). Nous prions parce que tout comme le Seigneur a ouvert le cœur de Lydie (Actes 16.14), il se plaît toujours à ouvrir des cœurs et à donner la repentance (Actes 5.31) aux pécheurs. Et nous prions parce que nous reconnaissons que nous sommes incapables de sauver des âmes (1 Corinthiens 3.7). Cette lettre uploads/Litterature/ a-propos-de-la-lettre-de-mm-sommerville-bozzi-et-delpuech.pdf

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