Royaume du Maroc Université Mohammed V- Agdal FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENC

Royaume du Maroc Université Mohammed V- Agdal FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES· RABAT '\ \' . ,\ l' \' ~, " \' ' i . , HESPÉ" IS TAMUDA Vol. XLI - Fascicule Unique 2006 HESPERIS TAMUDA Sous le patronage du Doyen de la Facultré des Lettres et des Sciences Humaines Mohammed BERRIANE * * * Comité de Rédaction Brahim BOUTALEB Mohammed EZROURA Mohammed KENB lB Abdelahad SEBTI Jamaâ BAIDA Mokhtar El HARRAS Khalid BEN-SRHIR La revue Hespéris - Tamuda est consacrée à l'étude du Maroc, de sa société, de son histoire, de sa culture et d'une manière générale aux sciences sociales de l'Occident musulman. Elle paraît annuellement en un ou plusieurs fascicules. Chaque livraison comprend des articles originaux, des communications, des études bibliographiques et des comptes-rendus en arabe, français, anglais, espagnol et éventuellement en d'autres langues. Les textes, dûment corrigés, doivent être remis en trOIS exemplaires dactylographiés, en double interligne et au recto seulement. Les articles seront suivis de résumés· dans une langue différente de celle dans laquelle ils ~ont publiés. Les textes non retenus ne sont pas retournés à leurs Buteurs. Ceux-ci en seront avisés. Les auteurs reçoivent un exemplaire du volume auquel ils auront contribué et cinquante tirés à part de leur contribution. Les idées et opinions exprimées sont celles de leurs auteurs et n'engagent en rien Hespéris-Tamuda. Le système de translittération des mots arabes utilisés dans cette revue est le suivant: " , ) r ~ b j z ..;., t J" ~ th J- sh C- d' ( 11 ~ 9 t kh .J., ~ d Ji, ~ ~ dh t , t gh J f J q ~ k J r m .:; n ...lb h ) w ~ y Voyelles brèves a u Voyelles longues loS-\ li ) Ü ~~i Diphtongues ~ ~_ay Pour toute demande d'abonnement ou d'achat, s'adresser au Service des Publications, des Echanges et de la Diffusion, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, BP. 1040, Rabat. .; HESPERIS TAMUDA 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Université Mohammed V• Agdal FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES , HESPERIS TAMUDA Vol. XLI - Fascicule unique 2006 Tous droits réservés à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat (Dahir du 29/07/1970) Dépôt légal N° 31/1960 1SSN 0018-1005 Impression: Imprimerie NAlAH EL lADIDA - Casablanca Ouvrage publié dans le cadre du compte hors budget Vol. XLI, Fasc. unique HESPERIS TAMUDA SOMMAIRE 2006 • Articles - Articalos Youssef Bokbot. - Réflexions sur le substrat Amazigh dans les villes et 'Comptoirs' Phénico - Puniques du Maghreb occidental 9 H. Ghazi-Ben Maissa. -Iugurthan ou le Maximus (118 - 105 avant J.-C) 25 Ahmed Skounti. - «L'Hospitalité Berbère», prolongements d'un récit gellnerien 41 Jilali Adnani. - A la recherche de la théorie de la segmentarité d'E. Gellner : Les origines de la Tijaniyya et de la Hamawiyya revisitées 51 Karim Rahim. - Imaginaire segmentaire et crise politique en Algerie : pour une autre approche du politique 73 Alain De Pommereau. - La criée aux tapis de Marrakech: «L'économie de Bazar» revivifiée : 83 • Notes et Documents - Notos y Documentos Khalid Ben-Srhir. - A British imperial Eye : Sir West Ridgeway's Report on the general situation of Morocco in 1893 93 • Comptes-rendus Bibliographiques - Resenas Bibliograficas Lotfi Bouchentouf. - Al-'Alim wa-s-sultan. Dirasa fi intiqal al-hukm wa muqawwimat al-mashru'iyya. Al. 'ahd as-sa'dî al-awwal. (Le 'alim et le sultan. Etude sur la transition du pouvoir et les fondements de la légitimité. La première époque saâdienne) Casablanca, Université Hassan II, Aïn-Choq, Faculté des Lettres, 2004, 488 p 161 Khalid Ben-Srhir. - Britanya wa ishkaliyyat al-islah fi-l-Maghrib,1886 - 1904, Dar Abu Raqraq, Rabat, 2003, 729 p. . 165 William A. Hoisington, Jr. - The Assassination of Jacques Lemaigre- Dubreuil : A Frenchman Betwen France And North Africa ; Routledge Curzon, London And New-York, 2005, 184 p 171 Articles ·Articalos Hesperis-Tamuda, Vol. XLI, (2006), pp. 9·23 REFLEXIONS SUR LE SUBSTRAT AMAZIGH DANS LES VILLES ET 'COMPTOIRS' PHENICO-PUNIQUES DU MAGHREB OCCIDENTAL YOUSSEF BOKBOT L'extrême rareté des habitats protohistoriques en Afrique du Nord, a amené plusieurs historiens et archéologues à invoquer une économie pastorale nomade succédant à un paysannat sédentaire du Néolithique. De nombreux auteurs anciens et modernes n' hésitent pas à donner une image bien sombre des populations du Maghreb, qu'ils qualifient de sauvages, encore réduites à tailler leurs outils dans le silex, condamnées à un état de stagnation et d'isolement que seule l'arrivée des Phéniciens et des Romains aurait rompu. Les témoignages des auteurs classiques présentent les populations du Maghreb comme d'éternels errants ignorant toute activité agricole et la vie sédentaire. Strabon, Valère-Maxime,· Tite-Live, Appien, et Polybe prétendent qu'antérieurement à Massinissa, la Numidie était inutile et incapable de donner des produits cultivés. Selon Strabon, Massinissa rendit les Numides sociables, et fit d'eux des agriculteurs. En parlant de Massinissa, Appien écrit que la faveur divine lui donna de mettre en valeur une vaste contrée où auparavant les Numides se nourrissaient surtout d'herbes parce qu'ils ne se livraient pas à la culture (Gsell 1916, p. 187). Suivant ce cliché, on condamne les ancêtres des Imazighen à un rôle entièrement passif. On les imagine dès le début de l'histoire recevant de l'Orient une civilisation toute formée; une poignée de navigateurs orientaux auraient apporté à une masse sauvage et dépourvue de la moindre culture, tous les éléments d'une véritable civilisation longuement mûrie sur la côte de la Phénicie. Or, un passage d'Hérodote avait pourtant précisé qu'«au couchant du fleuve Triton, (Golfe de Gabès à l'extrême S-E de Tunisie ), ce sont des libyens cultivateurs...Ils ont des maisons et sont appelés Maxyes» (Gsell 1916, p. 29). Hérodote oppose donc la Libye orientale où habitent les nomades à la Libye occidentale habitée par des cultivateurs sédentaires qui est très montagneuse, très boisée et pleine d'animaux sauvages. Quel était en fait l'état de civilisation des Imazighen avant l'arrivée des Phéniciens? Actuellement, l'évidence de l'agriculture et de l'habitat sédentaire pré- JO YOUSSEF BOKBOT phénicien n'est plus à démontrer. Avec le développement de la recherche archéologique, il est maintenant démontré qu'à l'arrivée de ces navigateurs, les Imazighen n'étaient pas de pauvres personnes, des sortes d'aborigènes encore enfoncés dans la primitivité préhistorique. Des témoignages rupestres provenant du Haut Atlas central représentent des scènes d'activités agricoles datant de l'Age du Bronze. Il s'agit d'une scène de labour gravée sur les hauteurs du Yaggour à Azib n'Ikkis (fig. 1) et de certains traits coudés de l'Oukaï-madden que Jean Malhomme interpréta comme faucilles (Malhomme 1953, fig. 1,p.384). La culture des céréales a dû s'introduire au Maroc à une époque antérieure à l'implantation des Phéniciens sur la côte. C'est une ressource évidente déjà au VIIJèll1e siècle av. J-C, pour que la faucille de fer soit fréquemment représentée parmi les offrandes funéraires des sépultures rurales autochtones de l'époque. Les données provenant des fouilles archéologiques sont souvent en contradiction extrême avec les témoignages des textes anciens. Après confrontation des textes antiques avec les réalités archéologiques, plusieurs questions se posent: peut-on parler partout de comptoirs phéniciens? De quelle nature étaient ces établissements? S'ils ont existé, qu'est ce qui les différenciait des autres habitats? N'y a-t-il sur la côte que des comptoirs phéniciens? L'existence de comptoirs phéniciens est attestée par les textes, en particulier par le géographe grec Pseudo-Scylax qui énumère une série de points, villes et comptoirs sur les côtes du Maghreb ( Gsell 1920, p.160 ). Nous avons de fortes raisons de croire que ces comptoirs ont été effectivement créés, mais à côté de bourgades plus anciennes fondées par les autochtones. Quand le Pseudo-Scylax parle du commerce phénicien avec les régions atlantiques du Maroc, il trace une image précise et fort différente de celle d'Hérodote. Les Phéniciens n'ont plus affaire à des indigènes primitifs et craintifs, qui fuirent tout contact avec les peuples civilisés. Lès Ethiopiens (terme utilisé pour désigner les Imazighen), habitent une ville et reçoivent des marchandises variées, qui indiquent un niveau de vie relativement évolué (Villard 1960, p.21). Ce passage du Pseudo-scylax pourrait se rapporter au commerce avec la ville antique de Lixus; surtout que dans un autre passage, ce même auteur indique que les Ethiopiens ont aussi une grande ville où vont les vaisseaux des marchands phéniciens (Gsell 1920, p. 113). Au lieu de se fonder sur des preuves matérielles que les fouilles archéologiques mettent en évidence, les recherches modernes ont continué à nier tout caractère urbain au monde paléo-amazigh. Dans la continuité logique de ce postulat historique, certains chercheurs nationaux et étrangers ont continué à qualifier tout établissement antique de phénicien, punique ou romain. Malheureusement, les fouilles pratiquées dans ces sites, au cours de la première moitié du XXème siècle, n· ont pas apporté de documents valables qui permettent de REFLEXIONS SUR LE SUBSTRAT AMAZIGH DANS uploads/Litterature/ clientbin-images-book38538.pdf

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