Littérature et imaginaire Sara Thibault Retour sur le conte Principales sources
Littérature et imaginaire Sara Thibault Retour sur le conte Principales sources d’erreurs • Ne pas oublier le titre ! • Contexte socio-historique ≠ Nom d’un village ou d’une ville • Langue québécoise ≠ Sacres [Il y a un travail de la langue populaire] • Ex. Sauce brune [13:46] • Expressions québécoises utilisées dans le mauvais contexte [même problème avec les synonymes] • Manque de cohérence dans le registre de langue choisi • Créatures mentionnées mais pas détaillées • « C’est alors qu’une créature anthropomorphe a surgi. » • Absence de péripéties / Trop de péripéties et de rebondissements (perte de l’effet de réel) • Mauvais narrateur (intradiégétique/extradiégétique) Dissertation 1 • Dévoilement du sujet de dissertation : 13 mars 2022, 17 h • Date limite de remise : 15 mars 2022, 17 h, via Colnet • Aucun retard ne sera toléré. Toute remise après 17 h le 15 mars 2022 entraînera la note de 0. • Le gabarit à respecter se trouve dans la section « Ressources » de Colnet • La dissertation 1 compte pour 10 % de la note globale du cours Sujet de rédaction : Montrez que le personnage principal de Tit-Coq, de Gratien Gélinas, arrive à racheter sa condition de bâtard qui l’a tant fait souffrir. Deuxièmement, Tit-Coq arrive à racheter sa condition de bâtard en devenant père. D’abord, deux de ses enfants occupent un emploi prestigieux pour la société de l’époque : « TIT-COQ - J’ai hâte de voir comment il va me regarder, le maire de Saint-Casimir, quand il va me voir arriver avec mon avocat et mon notaire. » (Gélinas, l. 23) Si Tit-Coq a longtemps été réduit à son statut d’orphelin, il a la chance d’obtenir de la reconnaissance grâce au succès de ses deux fils. En effet, au début du XXe siècle, les professions libérales comme avocat et notaire sont parmi les plus réputées. On peut aussi constater que les voisins de Tit-coq et Marie-Ange les envient d’avoir réussi à fonder une aussi belle famille. À la fin de l’extrait, Pierre dit à Marie-Ange : « Il doit être fier celui-là! Qui aurait cru qu’un orphelin comme lui serait capable de te donner des aussi beaux enfants? » (Gélinas, l. 45) Ces mots font ressortir le poids des apparences, alors que la valeur de Tit-coq a longtemps été sous-estimée. Plus que quiconque, ce dernier a dû prouver sa valeur par des gestes concrets afin de combattre les préjugés qui étaient dirigés contre lui. Ensuite, les aptitudes de Tit-coq comme bon père de famille sont saluées par son entourage : « MARIE-ANGE – C’est pas croyable comment il s’en occupe bien. Une vraie maman poule! » (Gélinas, l. 40) Ici, Marie-Ange met en parallèle le comportement protecteur de Tit-coq avec celui d’une poule qui prendrait soin de ses petits. Cette comparaison met en évidence l’affection que son mari ressent pour ses enfants, ainsi que le fait que son instinct paternel est très fort. Le champ lexical de la protection traverse aussi l’extrait avec des mots comme « ange gardien » (Gélinas, l. 9), « bonne étoile » (Gélinas, l. 12) et « bienveillant » (Gélinas, l. 15), ce qui accentue le fait que Tit-coq est un père très présent pour ses enfants, contrairement à beaucoup d’hommes de sa génération qui laissaient le soin à leur épouse d’élever la famille. Bref, le fait de devenir père donne une occasion à Tit-coq de racheter sa condition de bâtard, puisqu’il retire du prestige de la réussite de ses enfants et que ses qualités de père sont reconnues par les gens qui l’entourent. Le genre romanesque Inclut tout texte comportant une histoire et une narration, soit la fable, la nouvelle, le conte et le roman. Le roman • Récit de fiction (contrairement à la biographie et au témoignage) • Repose sur un schéma narratif plus ou moins fixe (situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénouement et situation finale) • Présence d'un narrateur Les voix narratives • Auteur : celui qui écrit l'histoire (diégèse) • Narrateur, 2 types : • intradiégétique : à l'intérieur de l'histoire (« individu raconté », narration à la première personne) • extradiégétique : à l'extérieur de l'histoire (le plus souvent, l'auteur, qui ne fait pas partie de l'histoire) • Personnage/protagoniste : celui qui « vit » l'histoire, qui est à l’intérieur de la diégèse La focalisation • Interne : l’histoire est racontée à travers le regard d’un personnage (subjectivité) • Externe : l’histoire est racontée à travers le regard d’un narrateur extérieur à l’histoire qui n’y participe pas (objectivité) • Zéro : le narrateur sait tout et en sait même plus que les personnages (surtout dans le roman, permet de donner des informations en très peu de lignes) Le terroir ou le roman de la terre Contexte sociohistorique • En 1867, 80 % des gens de la province vit à la campagne. • Peu à peu, les campagnes québécoises deviennent saturées. • Église catholique : encourage la colonisation de régions plus éloignées (Laurentides, Lac Saint-Jean) du fleuve. • MAIS : les villes se développent, s’industrialisent… • Effet : exode rural • 1920 : pour la première fois, il y a désormais plus de gens qui vivent à la ville qu’à la campagne. Contexte sociohistorique (1850-1950) • Pour l’Église, la ville = LE MAL • Pour l’Église, la campagne = L’IDÉAL • La ville est un lieu de perdition (âme, argent, tradition, dignité), de corruption et de péché (hors la terre, point de salut) • Le roman est un avertissement (but moral) • Le monde restreint et clos de la campagne (métaphore pour l’esprit) est préférable au monde vaste et ouvert de la vie citadine Importance du clergé • 1840 à 1880 : augmentation du nombre de prêtres (de 464 à 2102) • Religion présente dans tous les aspects importants de la vie : • Naissances, mariages, décès • Hôpitaux • Écoles • Censure des livres et des films (Index) • Implication dans la vie privée : la femme doit faire des enfants La littérature du terroir (ou roman de la terre) • « Courant » littéraire qui s’échelonne sur près de 100 ans (1846 à 1945) • Influence du prêtre et critique littéraire Camille Roy • Selon lui, la littérature doit être au service d’une cause. • Les écrivains sont donc incités à produire un certain type de littérature. La littérature du terroir (ou roman de la terre) • Une soixantaine de romans correspond aux caractéristiques de la littérature du terroir : • Montrer la vie du cultivateur comme un modèle • Opposer la campagne à la ville • Faire la promotion d’une idéologie de conservation (défense des valeurs traditionnelles des Canadiens français) : terre, foi, langue. Caractéristiques • Vie rythmée par un temps cyclique : peu de perturbations extérieures (isolement) ; existence suivant les grands cycles naturels ou spirituels ; repères temporels flous (les rares événements perturbateurs sont néfastes puisqu’ils brisent la routine) • Récits marqués par l’idéologie de conservation : exposition du devoir des Canadiens français de préserver leur héritage et de le transmettre à leurs descendants inaltéré ; apologie des ancêtres et du passé • Présence d’une morale : transmission du bien paternel, présentation des bienfaits de l’isolement (il faut rester loin de la ville et des Anglais), du travail physique et d’une vie austère (idéologie catholique) Thèmes • L’identité canadienne-française (mise en opposition avec les cultures canadienne-anglaise et américaine) : langue française, religion catholique, traditions, mœurs, etc. • La terre (mise en opposition avec le progrès et l’urbanisation) : seule source de salut (économique et spirituel) ; grands cycles naturels ; sol nourricier (renvoie à l’idée de survivance et d’héritage) ; colonisation et expansion du territoire québécois • La vie quotidienne : travail de la terre, repas, tâches ménagères, prières, soins des enfants et des animaux • Le passage du temps : saisons, jour et nuit, naissances, mariages, morts, calendrier et rites chrétiens, etc. • Figures du colon et du cultivateur : renvoient au coureur des bois, héros entré dans la mythologie québécoise (paradoxe : le colon attaché à sa terre est tout sauf libre) • La famille : enfants nombreux (idéologie de survivance), harmonie et loyauté familiales (ceux qui partent sont punis : maladie, accident, alcoolisme, chômage, etc.), respect des aînés, culte des ancêtres Œuvres marquantes La terre paternelle de Patrice Lacombe (1846) Maria Chapdelaine de Louis Hémon (1913) Un homme et son péché de Claude-Henri Grignon (1933) Menaud, maître-draveur de Félix-Antoine Savard (1945) Le Survenant de Germaine Guèvremont (1945) Patrice Lacombe (1807-1863) • Né à Oka et décédé à Montréal • Notaire • La terre paternelle (1846) = considéré comme le 1er roman du terroir • Œuvre brève, moralisatrice et maladroite Germaine Guèvremont (1893-1968) (Germaine Grignon) • Née à Saint-Jérôme et décédée à Terrebonne • Elle écrit pour la chronique féminine du journal La Patrie, sous le pseudonyme Janrhêve. • 1938 : elle aide son cousin pour l’adaptation d’Un homme et son péché à la radio. • Son roman Le Survenant (1945) est considéré comme celui qui clôt uploads/Litterature/ cours-8-mars.pdf
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- Publié le Jui 17, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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