DICTIONNAIRE DE LA , NEGRITUDE OUVRAGES DE MONGO BETI Ville Cruelle, roman, Pré

DICTIONNAIRE DE LA , NEGRITUDE OUVRAGES DE MONGO BETI Ville Cruelle, roman, Présence Africaine, édit. 1954. Le Pauvre Christ de Bomba, roman, Robert Laffont 1956, réédition Pré- sence Africaine 1976. Mission Terminée, roman, Buchet-Chastel édit. 1957. Le roi miraculé, roman, Buchet-Chastel édit. 1958. Main basse sur le Cameroun, essai, François Maspero édit. 1972, réédi- tion Peuples noirs 1984. Remember Ruben, roman, 10/18 édit. 1974 ; réédition L'Harmattan 1982. Perpétue, et l'habitude du malheur, roman, Buchet-Chastel édit. 1974. La ruine presque cocasse d'un polichinelle, roman, Peuples noirs édit. 1979. Les deux mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, roman, Buchet-Chastel édit. 1983. La revanche de Guillaume Ismaël Dzewatama, roman, Buchet-Chastel édit. 1984. Lettre ouverte aux Camerounais, essai, Peuples noirs édit. 1986. Mongo BE TI - Odile TOBNER et la participation de collaborateurs de la revue Peuples noirs - Peuples africains DICTIONNAIRE DE LA , NEGRITUDE Éditions L'Harmattan 5-7 rue de l'École-Polytechnique 75005 Paris @ L'Harmattan, 1989 ISBN: 2-7384-0494-4 AVANT-PROPOS Trente années durant, les peuples africains, libres et souverains mais impuissants, ont dû entendre les éternels docteurs Pangloss leur prescrire un destin à la fois injuste et insensé. Qui sans cesse proclamait tantôt que les peuples pauvres se doivent de sacrifier leur désir de démocratie sur l'autel du progrès économique, tan- tôt que, la liberté d'expression étant incompatible avec l'organisation tri- bale, le Continent noir doit se résigner à la malédiction du silence? Qui a semé parmi les Africains l'épidémie de l'homme fort, du chef charismatique, prétendument seul respectueux du legs des cultures ancestrales? Qui, pendant trente années, s'est appliqué à fourrer ces monstruosités dans la pratique quotidienne en encourageant la censure, en justifiant les partis uniques à coups d'éditoriaux savants, en noyant de préférence les chefs d'État les plus despotiques sous des déluges d'or? Qui a décrété sage de l'Afrique un tyran ivre de fétiches, mégalomane, prévaricateur? Pendant trente interminables années, les peuples africains durent donc renoncer même à leurs rêves de liberté, sur l'ordre des grands pontifes de l'orthodoxie internationale qui leur promettaient le bonheur à ce prix. Mais au lieu du nirvana, voici la catastrophe sous toutes les fonnes, l'enfer d'une crise inextricable. Voici la faillite d'une coopération sur fond de fan- tasmes. Ainsi démentis par l'événement, désavoués en quelque sorte par la jus- tice immanente, les nouveaux mages allaient-ils se pendre en public, comme jadis lorsque l'honneur régissait les sociétés humaines? Au moins serions- nous satisfaits s'ils consentaient à abandonner la scène, laissant enfin les Africains libres de débattre entre eux, libres de s'informer pour leur gou- verne, libres de décider pour eux-mêmes, libres enfin de construire à leur guise l'avenir de leurs rêves après tant de siècles d'asservissements divers. Était-ce vraiment trop demander? C'est un fait que déjà se chuchotent les' prémices d'une nouvelle pré- dication des inévitables grands-prêtres, aussi péremptoire que la précédente. Ils sont indispensables, déclarent-ils; que deviendrait le monde sans eux? Pitoyables orphelins, les Africains ne retourneraient-ils pas définitivement à leurs vieux démons, outre quelques autres calamités inoculées par l'islam ou le marxisme? Ce serait cette fois l'apocalypse tribale. Ainsi disent-ils déjà. Victimes et boucs émissaires tour à tour, ou simultanément, tel est le verdict concocté à jamais aux Africains par le tribunal des dogmatiques du bon ordre international. Juges et parties, plus ils ont tort, plus ils ont raison, exactement le contraire des peuples africains, figurants hébétés depuis les temps immémoriaux. La traite, la déportation, l'esclavage, 5 n'était-ce déjà pas la faute des guerres tribales? Et la colonisation? les guerres tribales, vous dit-on. Le désastre de la dette? les guerres tribales. La preuve est cette fois faite, s'il en était encore besoin, que les peu- ples africains n'ont rien à espérer de ce côté-là. Rien de durablement heureux ne peut advenir aux Africains sans leur initiative et leur enthousiasme, telle est la conviction des auteurs de ce modeste ouvrage. Depuis des siècles sinon des millénaires, on ne cesse d'imposer aux Africains, avec leur assentiment prétend-on chaque fois, tou- tes sortes de systèmes: religieux, politiques, linguistiques, sociaux; cha- que fois, cela se termine mal. Si jamais l'histoire a dispensé une leçon lumi- neuse, c'est bien celle-là; elle brille précisément, croyons-nous, à chaque page de ce Dictionnaire de la négritude. En fondant il y a onze ans la revue Peuples noirs - peuples africains, nous avions la prétention de contribuer à rendre aux Africains l'initiative de la parole. Avec le Dictionnaire de la négritude, nous croyons contri- buer à leur rendre l'initiative de l'interprétation du monde, indispensable s'ils se préparent à agir eux-mêmes, ayant renvoyé sans appel les délirants bonzes de la théogonie internationale à leurs chères études qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Qu'est-ce que la négritude? Inventé, dit-on, par Césaire, mais commercialisé en quelque sorte par Senghor, le terme peut se définir somme toute comme la conscience que prend le Noir de son statut dans le monde et la révolte dont cette prise de conscience imprègne son expression artistique et ses aspirations politiques. La négritude, c'est l'image que le Noir se construit de lui-même en réplique à l'image qui s'est édifiée de lui, sans lui donc contre lui, dans l'esprit des peuples à peau claire - image de lui-même sans cesse recon- quise, quotidiennement réhabilitée contre les souillures et les préjugés de l'esclavage, de la domination coloniale et néo-coloniale. Derrière le mot « négritude » s'ouvre tout un champ idéologique qui est aussi un champ de bataille avec vainqueur et vaincu, orgueil et humi- liation. L'analyse de ces antagonismes ne pouvait être esquivée. Le géno- cide matériel et spirituel des Noirs est loin d'être interrompu. Il risque de se poursuivre de toutes les façons, de la plus brutale à la plus insi- dieuse, aussi longtemps que le mot « négritude» sera vidé de son contenu de révolte et de scandale pour en faire l'enseigne d'une boutique de pro- duits exotiques normalisés. Les Grecs appelaient « Éthiopiens» (ceux dont l'aspect est brûlé) les habitants de l'Afrique Centrale. Ils attachaient à cette appellation une cer- taine considération, au point d'en faire un des attributs de Zeus. Ce res- pect s'explique probablement parce que l'Afrique se fit connaître à eux à travers le rayonnement de la prestigieuse civilisation égyptienne. Ils réser- vaient le nom péjoratif de « barbares» aux habitants du nord de l'Europe. Depuis cinq siècles maintenant, le sens s'est exactement inversé: les dieux sont blancs et viennent du nord. L'idée du Noir, depuis le XVIe siècle, est uniquement péjorative et se confond avec celle de « sauvage». Le sens des mots est une girouette, il indique très clairement d'où souffle le vent du pouvoir. Procédant d'une parole libre, l'illustration que nous offrons de la négri- tude est contrastée, contradictoire, sans doute passionnée. On ne s'éton- nera pas que notre sympathie soit allée aux héros noirs, trop méconnus 6 auparavant, les plus grands ayant été intentionnellement dédaignés, les plus puissants haïs. Nous avons dû tirer de l'oubli, arracher à la caricature de saisissantes figures, qui ne relèvent pas du mythe, mais bien de l'histoire, celle de I'homme qui pose sa marque sur la réalité, envers et contre tout. e' est en politique, certes, que se lisent cruellement les signes de la défaite historique des peuples noirs; en musique, par contre, on peut dire sans triomphalisme qu'ils viennent d'imposer une autorité souveraine. Les harmonies et les rythmes qui symboliseront à jamais la modernité ont été inventées par des artistes issus d'un peuple interdit de parole. L'édifiant destin de ces créateurs, qui ont donné le ton au XXe siècle, méritait d'être au moins signalé, à travers chacun de ces génies, capables par leur force individuelle, d'apporter le miracle de l'expression neuve, dans son impro- bable évidence. On ne rendra jamais assez hommage au vaillant éditeur de cet ouvrage. Il a accepté le risque de publier un livre ayant toutes les chances de pren- dre à rebrousse-poil l'idéologie dominante qui n'a pas craint d'ériger ses mesquins tabous à tous les, recoins d'un domaine qu'elle a prétendu confisquer. Mongo BETI Odile TOBNER ABERNATHY, Ralph David (1926- ) Pasteur baptiste à Montgomery, Alabama, en 1955, Ralph Aber- nathy devint le plus proche c?llabo- rateur de Martin Luther KIng au cours du boycott des autobus entraîné par l'affaire Rosa Parks. Par la suite, il demeura constam- ment à ses côtés. C'est Ie pasteur R. Abernathy qui, à la mort de Martin Luther King, lui succéda à la tête de la Sou- thern christian leadership conference, qu'il a dirigé jusqu'en 1977, sans le panache de son prédécesseur, n'~yant ni son ascendant sur les foules nI son enthousiasme ni sa vitalité. Installé à Atlanta, R. Abernathy réserve désor- mais l'essentiel de son dévouement à sa nouvelle paroisse. Abolitionnisme Mouvement international qui se proposait comme but la suppression de l'esclavage des Noirs. En Angle- terre où il est né au XVIIIe siècle et ne tarda pas à faire irruption sur la place publique, il fut in~~é par ~n leader indomptable, WIlham WIl- berforce, fondateur de la Society for the extinction of the slave trade. En France, où il est surtout représenté par l'abbé Grégoire et Vict~r Schoelcher, uploads/Litterature/ dictionnaire-de-la-negritude-mongo-beti.pdf

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