Faculteit Letteren & Wijsbegeerte Nyssa Lamont Fouad Laroui, “Le jour où Malika

Faculteit Letteren & Wijsbegeerte Nyssa Lamont Fouad Laroui, “Le jour où Malika ne s’est pas mariée”: Comparaison des traductions en néerlandais et en italien Masterproef voorgedragen tot het behalen van de graad van Master in het Vertalen 2014 Promotor Prof. Dr. Désirée Schyns Vakgroep Vertalen Tolken Communicatie REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier notre directrice de mémoire, Prof. Dr. Désirée Schyns, pour ses conseils professionnels lors de la rédaction de notre mémoire. Sa grande passion et son incroyable enthousiasme pour la traduction nous a vraiment donné envie de rédiger ce mémoire. Nous sommes aussi très reconnaissante envers le bibliothécaire de la bibliothèque de Mercator de l’Université de Gand, qui nous a toujours patiemment aidée à trouver les documents nécessaires. Notre gratitude s’adresse également à nos parents, qui nous ont donné l’occassion de poursuivre nos études. Un grand merci, finalement, à nos amis et à notre frère pour leur patience à toute épreuve et à Dieter Dupont, qui était toujours prêt à nous aider. 3 TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION ........................................................................................................................ 5 2. MULTILINGUISME ................................................................................................................... 6 3. LE JOUR OÙ MALIKA NE S’EST PAS MARIÉE .................................................................... 9 3.1. AUTEUR............................................................................................................................... 9 3.1.1. Vie .................................................................................................................................. 9 3.1.2. Carrière littéraire .......................................................................................................... 10 3.1.3. Langue .......................................................................................................................... 10 3.1.4. Style ............................................................................................................................. 11 3.2. LIVRE ................................................................................................................................. 12 3.2.1. Résumé ......................................................................................................................... 12 3.2.2. Thèmes ......................................................................................................................... 12 3.3. TRADUCTEURS ................................................................................................................ 14 3.3.1. Frans van Woerden ...................................................................................................... 14 3.3.2. Cristina Vezzaro ........................................................................................................... 15 4. COMPARAISON DES TRADUCTIONS ................................................................................. 16 4.1. MÉTHODOLOGIE ............................................................................................................. 16 4.2. DIALOGUE ........................................................................................................................ 17 4.2.1. Langue parlée ............................................................................................................... 17 4.2.2. Multilinguisme ............................................................................................................. 20 4.2.2.1. Éléments arabes………………………………………………………………….20 4.2.2.2. Éléments anglais…………………………………………………………………25 4.2.2.3. Éléments latins…………………………………………………………………...29 4.2.2.4. Éléments espagnols………………………………………………………………31 4.3. IRONIE ............................................................................................................................... 31 4.3.1. Cadre théorique ............................................................................................................ 31 4.3.2. Traduction néerlandaise ............................................................................................... 34 4.3.3. Traduction italienne ..................................................................................................... 36 4.4. INTERTEXTUALITÉ ........................................................................................................ 38 4.4.1. Cadre théorique ............................................................................................................ 38 4.4.2. Traduction néerlandaise ............................................................................................... 40 4.4.3. Traduction italienne ..................................................................................................... 44 5. CONCLUSION .......................................................................................................................... 46 6. BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................... 50 6.1. Ouvrages et revues .............................................................................................................. 50 6.2. Dictionnaires ....................................................................................................................... 51 6.3. Sites web ............................................................................................................................. 51 7. ANNEXES…………………………………………………………………………………….54 4 I. Tableaux comparatifs………………………………………………………………………54 II. Glossaire: De dag dat Malika niet trouwde………………………………………………. 66 III. Glossaire: L'esteta radicale………………………………………………………………...67 5 1. INTRODUCTION Ce mémoire vise à faire une comparaison des traductions en néerlandais et en italien de Le jour où Malika ne s’est pas mariée, un recueil de nouvelles écrit par Fouad Laroui. Si l’auteur est d’origine marocaine, il écrit en français et en néerlandais. Son écriture se caractérise par une forme de multilinguisme : le roman français Le jour où Malika ne s’est pas mariée, paru en 2009, est truffé d’arabe, d’anglais, de latin et d’espagnol. Tout d’abord, nous offrons un cadre théorique dans lequel s’inscrit cette étude. Après une présentation de l’auteur, du livre est des deux traducteurs, nous tenterons d’analyser le roman en se concentrant sur trois aspects : le dialogue, l’ironie et l’intertextualité. Nous analyserons les caractéristiques du dialogue dans le roman, en particulier la langue parlée et le multilinguisme. Notre but est de comprendre l’aspect multilingue du roman, en déterminant sa fonction, et de regarder comment le multilinguisme dans le texte de Laroui est rendu dans la traduction néerlandaise de Frans van Woerden (De dag dat Malika niet trouwde) et dans celle en italien de Cristina Vezzaro (L’esteta radicale). Quelles sont les différences dans leurs approches et leurs stratégies de traduction? Il y aura sans aucun doute des différences de stratégies, étant donné que les traductions sont destinées à deux publics cibles différents. À part le dialogue et le multilinguisme, D’autres aspects typiques de l’écriture de Fouad Laroui seront analysés, à savoir l’ironie et l’intertextualité : comment ces phénomènes fonctionnent-ils dans le roman et comment sont-ils traduits ? Il est à noter que ces aspects sont extrêmement complexes à identifier et à traduire, parce qu’ils sont tous les deux en rapport avec l’interprétation et la compréhension, donc l’herméneutique. 6 2. MULTILINGUISME Aujourd’hui, nous vivons dans un monde globalisé où différentes cultures se rencontrent. Grâce à la mondialisation, « les populations se mélangent, les frontières s’effacent et les littératures se diversifient au rythme des migrations » (Stratford, 2008, p. 459). Si les langues nationales existent toujours et officiellement les nations sont monolingues, il n’existe plus de nation qui n’a qu’une culture homogène et qu’une seule langue nationale. La Belgique, par exemple, est un pays trilingue, mais la Flandre est monolingue. La situation et la politique langagières se sont donc particulièrement complexifiées. Meylaerts (2006) confirme que le monolinguisme appartient définitivement au passé, ce qui a évidemment des conséquences dans des domaines différents. Ce qui nous intéresse, c’est le domaine de la littérature et surtout de sa traduction : comment est-ce qu’on traduit des textes (romans et nouvelles) multilingues ? Tout d’abord, il faut savoir ce qu’on entend par « multilinguisme ». Pour expliquer ce concept, nous partons du terme « hétérolinguisme », qu’a introduit Grutman (1997), ou bien « la présence dans un texte d’idiomes étrangers, sous quelque forme que ce soit, aussi bien que de variétés (sociales, régionales ou chronologiques) de la langue principale » (p. 37). Ce concept est en quelque sorte basé sur le terme de Bakhtin (1981), « heteroglossia », qui renvoie à « the social diversity of speech styles within one and the same language » (cité dans Meylaerts, 2006, p. 4). Il en va sans dire que la traduction d’un tel texte multilingue posera un grand défi pour le traducteur : Qu’est-ce qu’il fait avec ces « idiomes étrangers » et ces « variétés sociales et régionales de la langue »? Dans ce contexte, il est également important de savoir que la traductologie a développé de nouvelles idées en ce qui concerne la traduction, qui était longtemps considérée comme la transposition complète d’une seul langue source vers une seule langue cible, en partant donc de l’idée que ces deux langues sont monolingues et que le public est monolingue. Aujourd’hui cette vision est totalement périmée : la traduction est un processus interculturel qui n’est jamais complètement monolingue (Meylaerts, 2006, p. 5). La traductologue Hélène Buzelin (2006) de l’université de Montréal parle même de la « traduction intra- nationale où la distinction entre les cultures est très vague et où les rôles de l’auteur et du traducteur se recouvrent » (p. 6). Au Canada, par exemple, il existe une traduction intra-nationale du français, la langue véhiculaire du Québec, en anglais, la langue officielle du reste du pays et 7 des États-Unis avoisinants. L’écrivaine québécoise Marie-Claire Blais illustre très bien la notion de la « traduction intra-nationale » : ses romans français canadiens ont été traduits en anglais pour le marché canadien et américain, ce qui lui a permis d’acquérir une visibilité internationale (Meylaerts, 2006, p. 7). Certains chercheurs ont apporté une contribution importante à l’étude de la traduction de textes multilingues. Buzelin, par exemple, a traduit The Lonely Londoners de Samuel Selvon, un roman anglais truffé de créole trinidadien et de cockney. Dans un de ses articles, Buzelin (2006) décrit comment elle a entamé la traduction de ce livre ; c’était donc une recherche purement pratique. Le but de cette étude de cas était de mettre en avant des problèmes que d’autres théoriciens n’ont pas encore abordés afin de revoir les théories de traduction déjà existantes ou bien d’élaborer de nouveaux modèles. Concrètement, elle veut démontrer que la traduction d’un texte littéraire multilingue « exige des prises de position allant bien au-delà du choix entre le travail sur la lettre / foreignizing ou la traduction ethnocentrique / domesticating ». Avec sa recherche, Buzelin (2006) invite les traductologues à « concevoir le processus de traduction selon une perspective moins binaire » (p. 91). Pour traduire The Lonely Londoners, Buzelin a adopté la stratégie de « réécriture » : En parcourant la littérature de la Caraïbe, elle a pu ressortir certains termes, expressions, figures de style et constructions syntaxiques ou tournures rhétoriques qui sont caractéristiques des langues créoles. À l’aide de ces caractéristiques communes, elle a tenté de « recréer la polyphonie » du texte source. Cette approche exige beaucoup de préparation et de connaissance de toutes les langues du texte et des différents espaces et traditions culturels des personnages. Une autre étude de cas est celle de Jolien Verheyden (2012), qui a analysé deux traductions d’ Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma, un auteur qui écrit en français, mélangé de pidgin et malinké. Dans son mémoire, Verheyden compare les stratégies de traduction appliquées par deux traducteurs, Mirjam De Veth en néerlandais et Daniel Alcoba en espagnol. Elle a constaté que ces deux traducteurs ont une stratégie bien différente : « le traducteur espagnol est resté plus fidèle au texte source et il a traduit plus littéralement que la traductrice néerlandaise ». De Veth est « restée moins proche de l’original », elle a donc traduit le texte plus librement (Verheyden, 2012, p. 45). Mais les traducteurs n’ont certainement pas homogénéisé leurs traductions : ils ont 8 repris la plupart des mots étrangers, donc le caractère multilingue du livre a été conservé dans les traductions. Verheyden a analysé l’approche des traducteurs : De Veth ajoute par exemple uploads/Litterature/ fouad-laroui-le-jour-ou-malika-ne-s-x27-est-pas-mariee.pdf

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