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•1 Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/lartduchantenfrOOgr PUBLICATIONS DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG Fascicule 1, Théodore QEROLD Docteur es Lettres Chargé de Cours à la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg L'ART DU CHANT EN FRANCE .u XVIP SIÈCLE STRASBOURG COMMISSION DES PUBLICATIONS DE LA FACULTÉ DES LETTRES PALAIS DE L'UNIVERSITÉ 1921. En Commission chez L'IMPRIMERIE STRASBOURGEOISE MAISON D'ÉDITION STRASBOURG ^ PARIS (II ) 15, Sne (les Jnits 57, Rue de Ricbelieu '^P' Prix: 30 Francs. L'ART DU CHANT EN FRANCE AU XVir SIÈCLE DU MÊME AUTEUR: Chansons populaires des XV' et XVI <> siècles avec leurs mélodies. (Bibliotheca romanica, N" 190— [92) Strasbourg, J. H. Ed. Heitz (i9'3). Clément Marot, Psaumes avec les mélodies. (Bibliotheca romanica N*" 252—54) Strasbourg, J. H. Ed. Heitz (1919). Le manuscrit de Bayeux, texte et musique d'un recueil de chansons du XV« siècle, Pablications de la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg, Fasc. 2, Strasbourg, 1921. Prix, i5 frs. Ce volume est sorti des presses 4e /'IMPRIMERIE ALSACIENNE à STRASBOURG le 20 Juin igai. Il a été tiré à 5 00 exemplaires. Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays. PUBLICATIONS DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG Fnsciatlc 1. THÉODORE QEROLD Docteur è3 Lettres Chargé de Cours à la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg L'ART DU CHANT EN FRANCE AU XVir SIÈCLE ^S7^M 17- 3- 5^" STRASBOURG COMMISSION DES PUBLICATIONS DE LA FACULTÉ DES LETTRES PALAIS DE L'UNIVERSITÉ 1921. Ml G M- 1 Monsieur ANDRÉ PIRRO HOMMAGE CORDIAL INTRODUCTION Les Français ont, à différentes époques, joué un rôle important dans l'histoire de l'art du chant. Certains troubadours et trouvères n'étaient pas seulement des compositeurs de talent; ils étaient aussi des virtuoses de l'art vocal et leurs mélodies demandent, pour être bien exécutées, des chanteurs expéri- mentés et rompus à toutes les difficultés de leur art. Un peu plus tard, Guillaume de Machaut fit faire à la musique à plusieurs parties des progrès considérables. La question de savoir si dans ses compositions le rôle principal revient aux voix humaines, ou si certaines parties sont écrites pour des instruments, est encore loin d'être complètement éclaircie; toujours est-il que l'influence de Machaut sur ses contemporains a été extraordinaire. Au XV^ siècle et au commencement du XVP les chanteurs français étaient, à côté des Belges, réputés comme particulièrement habiles et recherchés partout. (') Le XVP siècle est essentiellement l'époque du chant pol3^phonique a capella. Mais précisément la chanson française, arrivée, à ce moment, à un rare degré de perfection et admirée dans tous les pays, a des qualités de grâce, de légèreté et de vivacité, qui suppose une adresse et souplesse remarquables chez les chanteurs et fait songer à des solistes. Du reste, un assez grand nombre de chapelles étaient alors très peu fournies, de sorte que chaque chanteur devait être complètement à la hauteur (1) Adrien Petit Coclicus, élève de Josquin, mentionne spécialement ce fait dans son Compendium musices, i35i. VIII INTRODUCTION de la tâche qui lui était assignée. 0) H arrivait, en outre, qu'une ou plusieurs voix faisant défaut celles-ci étaient remplacées par des instruments. A partir du milieu du XVT siècle les arrangements de pièces polyphoniques pour une voix seule avec accompagnement de luth deviennent de plus en plus fréquents. (^) Le chant à une voix seule trouve également place dans le Ballet de Cour, que nous voyons apparaître en France dans la seconde moitié du XVI" siècle. Des morceaux de ce genre se rencontrent notamment dans la Grec de Baltazarini, dit Beaujoyeulx. représentée en i58i. A la même époque on constate chez un grand nombre de poètes un intérêt particulier pour la musique. On sait les efforts que firent Ronsard, la Pléiade, l'Académie de Baïf pour amener une union aussi parfaite que possible entre la poésie et la musique. La réforme que les Florentins accomplirent vingt cinq à trente ans plus tard hantait déjà alors l'esprit des Fran- çais. Malheureusement la tentative des poètes et musiciens humanistes d'introduire dans notre art les mètres antiques dirigea la musique française dans une voie qui ne devait aboutir à aucun résultat pratique. Il était réservé au XVII' siècle d'établir définitivement le règne de Tart vocal à voix seule. La création de l'opéra à Florence avait eu pour effet en ItaUe non seulement la naissance d'un certain nombre d'œuvres dramatiques, mais aussi la com- position d'une foule de petites pièces monodiques. En France les musiciens restent sur l'expectative. Entre les années 1610 et 1620 le Ballet de Cour évolue nettement vers le genre dramatique, et les morceaux chantés à une voix y deviennent de plus en plus nombreux. Mais il y a bientôt un point d'arrêt, (') En 1590 la chapelle de la maison d'Henri IV se composait de douze joueurs d'instruments et de neuf chanteurs. Sully réduisit plus tard encore ce nombre, déjà restreint, par raison d'économie, (cf. Prunières: L'opéra italien en France, p. XXXV). (*) M. Quittard a publié un recueil de ce genre, VHortits musamm, de i352. dans les Sammelbàude der I. M. G., 1907. INTRODUCTION je dirais presque un recul. Ce n'est qu'après i63o que la monodie commence à prendre nettement pied. Un mélomane et chanteur distingué, Pierre de Nyert, a été, d'après le témoignage des contemporains, le promoteur de cette nouvelle évolution. Il est difficile de délimiter avec exactitude le rôle qu'il a joué. Il semble bien toutefois que c'est grâce à son influence que l'école française des Boësset, des Lambert, des De La Barre, des Le Camus a pu définitivement se former. Ce sont la préparation, les débuts et le développement de cette école du chant français jusqu'à son plein épanouissement qui font l'objet du présent ouvrage. Pendant de Ioniques années on ne s'était guère intéressé qu'aux origines de l'opéra en France, ou plutôt aux prédécesseurs immédiats de Lully('), et à quelques clavecinistes. Ce n'est que depuis vingt ou vingt cinq ans qu'on a commencé à se rendre compte de l'intérêt qu'offrait l'étude de toute l'évolution musicale du XVIP siècle français. Les travaux de Romain Rolland, Michel Brenet, Henry Quittard, André Pirro, L. de La Laurencie, Henry Prunières, Ch. Bouvet et autres ont jeté une vive lumière sur certaines phases de la musique de cette époque. Seul le chant a été jusqu'ici un peu négligé. Et pourtant il a non seulement exercé une influence considérable sur le développement de la musique française, mais il a encore joué un rôle assez important dans l'histoire de la société du temps de Louis XIII et de Louis XIV. Pour se convaincre de ce dernier point, il suffit de parcourir ces romans, certaines pièces de théâtre, les vers de circons- tances des petits poètes de l'époque, les différentes correspon- dances, les gazettes mondaines. Quant aux documents musicaux, il nous feront comprendre, d'une part, le progrès réalisé par les musiciens français pendant l'espace d'un demi-siècle, ils nous révéleront, de l'autre, des qualités de grâce, de finesse, de souplesse presque insoupçonnées. Toute l'école de musique de chambre vocale qui se groupe autour de Michel Lambert (1) V. Ch. Nuitter et Thoinan, Les origines de Vopéra français, Paris, i88ô, A. Pougin, Les vrais créateurs de Vopéra français, Perrin et Cambert, Paris, 1881, les Chefs-d^œuvre de Vopéra français, édit. Michaelis. INTRODUCTION est presque inconnue, et si dans quelques ouvrages récents on a cité Lambert et quelqu'une de ses œuvres ce n'est guère qu'en passant. (') Il n'est du reste pas toujours facile d'identifier les auteurs des pièces vocales qui nous ont été conservées. En 1610 l'éditeur Pierre Ballard imprimait en tête d'un de ses recueils: « J'ay fait ce recueil d'Airs de diflférens autheurs desquels on peut mieux voir le mérite que le nom. . . Si j'avois l'honneur de cognoistre particulièrement les pères de tels enfans, je leur offrirais tout ce qui pourroit despendre de mon industrie pour les faire durer à jamais. Néanmoins, en attendant qu'ils se descouvrent pour leur donner le signe paternel, je les expose au contentement du public, à qui mon travail est entièrement dédié. »(-) Les premiers livres d'airs arrangés pour une voix avec tablature de luth par Gabriel Bataille ne contiennent aucun nom d'auteur. Même la publication d'airs à deux parties commencée par Ballard en i658 et continuée pendant de longues années ne nous donne, au moins pour les premiers livres, aucune indication sur les musiciens qui ont composé les mélodies. On est souvent forcé, pour établir l'identité de l'auteur d'un air, de comparer différentes éditions ou d'avoir recours aux recueils de paroles, dont certains contiennent des indications précises. Au moins il sera assez facile d'établir des groupes qui permettront de juger du progrès accompli durant les deux premiers tiers du XVII*^ siècle. Si l'on considère l'air au point de vue de la composition musicale, on constatera que le caractère monodique s'affirme de plus en plus. Sans atteindre encore l'extension de la cantate (') L'étude qu K. Bertrand a publiée sur Lambert dans la Revue musicale de iSrg n'est plus guère lue uploads/Litterature/ gerold-l-x27-art-du-chant-au-xviie-siecle-pdf.pdf

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