© Éditions First, un département d’Édi8, 2020. ISBN : 978-2-412-05570-0 ISBN nu
© Éditions First, un département d’Édi8, 2020. ISBN : 978-2-412-05570-0 ISBN numérique : 978-2-412-06566-2 « Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. » Couverture : Hokus Pokus Correction : Muriel Mekies et Ségolène Estrangin Mise en pages : Cipanga Éditions First, un département d’Édi8 92, avenue de France 75013 Paris Tél. : 01 44 16 09 00 E-mail : Site internet : www.editionsfirst.fr Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Le mot « karma » est utilisé dans ce livre en tant que « terme universel » : c’est le destin, la loi d’attraction, le mektoub ou quoi que ce soit d’autre qui vous convienne. Derrière ce vocable, vous pouvez mettre ce que vous souhaitez, de sacré ou de profane, tant que ça vous parle ! Ce livre s’inspire d’une histoire vraie. Cependant, certains personnages ont été inventés et certains événements romancés. AVANT-PROPOS Karma-sutra est né un soir d’été. Il est né d’une blague, d’un défi lancé lors d’une de mes nombreuses soirées faites de discussions entre amis dégustant un thé à la menthe face à la Méditerranée, tard, entre deux méditations métaphysiques. « Tu pourrais écrire un livre pour partager tous ces pépins transformés en pépites ! » me dit un ami. J’accueille cette idée et laisse passer la nuit. Au petit matin, je sors un stylo et une feuille pour programmer mon subconscient. Je me pose, sans rien attendre si ce n’est du plaisir. Voilà qu’un titre surgit : Karma-sutra. — La honte ! Pas toi quand même ! Imagine le bad buzz ! me lance-t-on. — Merci d’avoir partagé vos croyances avec moi ! Imperturbable, j’annonce alors que je vais écrire le livre en cinq jours, qu’il se vendra à 10 000 exemplaires sans maison d’édition, ni featuring et sera numéro un sur Amazon. Promesse tenue. Les résultats ont dépassé mes espérances ainsi que les frontières : la Russie, l’Espagne, les États-Unis demandent une traduction. L’essai s’est transformé en concept. C’est en reprenant la plume, en revenant à mes premières amours, celles pour l’écriture, que je suis devenu écrivain. J’ai retrouvé cette fougue, cette envie de partager avec vous, lecteurs, ce qui me fait vibrer, avancer, construire… vivre. Pour cette nouvelle version, je me suis livré à un exercice difficile : transformer le plomb en or et faire d’un essai une œuvre. J’ai retravaillé ce qui existait déjà et créé ainsi ce livre, tout en respectant sa première version mais en la sublimant afin que chacun y trouve sa part de lumière, celle qui le fera vibrer, avancer, construire… « sur-vivre ». PROLOGUE Il reste quelques centaines de mètres à parcourir je crois, je n’arrive plus à me rendre compte… On perd tous ses repères en mer, il ne faut plus penser en termes de distance mais en termes de temps passé à nager. Des milliers de spectateurs et la presse nous attendent là-bas. Ils semblent tellement minuscules, si loin… Plusieurs bateaux suivent notre progression, nous surveillent, nous ravitaillent et nous encouragent. J’ai encore froid. J’ai eu froid dès le début. Mon corps s’est engourdi et les grelottements n’ont cessé qu’à force d’efforts incessants. Le seul repère, c’est l’objectif à atteindre, il faut rester concentré sur ça, s’acclimater à l’eau froide, ne pas y penser, nager encore et encore. Mes épaules me font mal, je ne sens plus mes jambes. Je suis une machine, j’avance. Quand je pense que j’avais peur de nager quand j’étais gamin… Mon corps est minuscule dans cette immensité, les vagues pourraient me submerger, m’emporter… « Tu peux le faire ! C’est possible ! Nage, Steve, nage ! Tout cela n’est qu’une simple montagne que tu dois franchir, rien de plus ! » Je sais que je ne suis pas seul. Nous sommes des centaines et mon équipe est la première équipe française à participer. Je suis avec eux. Ils sont avec moi. Nous nous sommes préparés. Nous irons jusqu’au bout ! Les doutes disparaissent. Le mouvement de mes bras est vite devenu automatique. L’arrivée est proche. Je commence à entendre les encouragements du public. Je retrouve mes forces. Je prends appui sur les vagues. J’évite de penser à la fatigue et à la douleur. Plus que quelques minutes encore, quelques dizaines de mètres je pense… Et si j’avais une crampe ? Si je n’y arrivais pas ? Je vais m’évanouir… « Steve, ne te rendors pas ! Ce sont des croyances, juste des croyances. Tu as décidé que tu allais le faire ! Baisse la tête et nage ! » Ne pas y penser, nager encore et encore, garder l’objectif en vue. J’aperçois plus distinctement les spectateurs qui agitent les bras, hurlent leurs encouragements. Leur énergie me transporte. Encore quelques mètres… C’est à peine croyable : j’y suis ! Mon corps est le premier surpris et lâche au moment où mes pieds touchent enfin le sable, la terre ferme. Je titube. Impossible de me mettre debout. Je tombe à genoux sur la plage et je suffoque, mes mains tremblent en agrippant le sable. Soudain, une violente nausée s’empare de moi, quelques spasmes me secouent et voilà que je vomis tout ce que je peux devant la presse, les caméras. L’acidité se mêle au goût de l’eau salée qui a asséché ma bouche… Des gens me parlent, je distingue juste le mouvement de leurs lèvres, je n’entends rien. Ils ont l’air fiers de moi. Je crois apercevoir des membres de mon équipe juste à côté. Ma vue est brouillée. Je suis encore dans ma bulle, mes oreilles bourdonnent, mon cœur frappe comme un dingue à la porte de ma poitrine. Je n’arrive même pas à articuler un mot. Je vais exploser. Il faut que je me concentre sur mon souffle… « Inspire, reprends tes esprits, Steve, expire, tout va bien, tu es arrivé… » Je grelotte, on m’enveloppe dans une couverture, j’entends des rires, des cris de joie autour de moi. Peu à peu, mes jambes semblent reprendre vie. Je me redresse, je suis debout, encore un peu fragile mais debout. Trois mecs de mon équipe me prennent dans leurs bras, quelques larmes coulent sur cette plage symbole de mémoire, sur l’île de Gorée. Je réalise enfin ce que l’on vient d’accomplir : « J’ai fait Dakar-Gorée ! On a fait Dakar-Gorée ! »… Les autres membres de l’équipe nous rejoignent : « On est bons ! On l’a fait ! » Oui, on l’a fait. Une fois de plus, on a surmonté nos peurs, nos doutes, nos terreurs et nos croyances. Oui, une fois de plus… Nous ne sommes pas ce que vous avez décidé que nous soyons, nous sommes ce que nous avons choisi d’être. Laissez-moi vous raconter comment tout cela a commencé… CHAPITRE 1 LA STRATÉGIE DU MASQUE À OXYGÈNE Un village paumé au milieu des montagnes en Afghanistan, au petit matin. On est en plein hiver. Il neige et le soleil vient à peine de se lever. Le paysage est recouvert de blanc. C’est calme, c’est apaisant. Les bêtes sont à l’étable, les gens restent au chaud, on entend juste le chant de quelques oiseaux affamés. C’est là que mon escadron de la mort débarque. Il nous faut cette balise ennemie et on nous a donné des ordres : rien ni personne ne doit entraver notre mission. Si les villageois s’interposent, il faudra les tuer tous : hommes, femmes et enfants. Il se pourrait que deux ou trois d’entre eux possèdent des explosifs. Et même un explosif artisanal, je peux te dire que ça t’arrache une jambe ou une tête sans problème. Nous sommes douze. Il en faut au moins deux de saufs pour récupérer la balise, la mettre en lieu sûr puis la ramener au camp de base. Les villageois nous ont repérés. Les hostilités commencent. En quelques minutes, le silence cède la place à un boucan de tous les diables. Un rouge visqueux tache le blanc immaculé. Les tirs se multiplient, ça pète dans tous les sens. Les villageois se sont dispersés. On est encerclés. Une partie de l’escadron doit couvrir l’autre partie pour qu’elle traverse le village et atteigne le versant de la montagne où la balise est cachée. On a tout préparé mais, en face, les gens du village ne nous laisseront pas passer. Ça tire de plus en plus. Le bruit des détonations se mêle aux hurlements des blessés. Un de mes potes prend une balle dans l’œil, la moitié de son cerveau part avec et s’écrase sur l’uniforme du type derrière lui. Je n’ai même pas le temps de vomir ou de crier. On tire en continu pour essayer d’abattre uploads/Litterature/ karma-sutra-steve.pdf
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- Publié le Sep 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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