ÉTUDES DE LINGUISTIQUE FRANÇAISE p . i . e . p e t e r l a n g gramm r - Jacque
ÉTUDES DE LINGUISTIQUE FRANÇAISE p . i . e . p e t e r l a n g gramm r - Jacques François, Pierre Larrivée, Dominique Legallois et Franck Neveu (dir.) La linguistique de la contradiction 1 2 3 P.I.E. Peter Lang Bruxelles Bern Berlin Frankfurt am Main New York Oxford Wien La linguistique de la contradiction 4 5 Jacques François, Pierre Larrivée, Dominique Legallois et Franck Neveu (dir.) « GRAMM-R. Études de linguistique française » N° 17 La linguistique de la contradiction 6 Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’éditeur ou de ses ayants droit, est illicite. Tous droits réservés. © P.I.E. PETER LANG s.a. Éditions scientifiques internationales Bruxelles, 2013 1 avenue Maurice, B-1050 Bruxelles, Belgique www.peterlang.com ; info@peterlang.com Imprimé en Allemagne ISSN 2030-2363 ISBN 978-2-87574-053-3 (paperback) ISBN 978-3-0352-6306-0 (eBook) D/2013/5678/25 Information bibliographique publiée par « Die Deutsche Nationalbibliothek » « Die Deutsche Nationalbibliothek » répertorie cette publication dans la « Deutsche Nationalbibliografie » ; les données bibliographiques détaillées sont disponibles sur le site <http://dnb.de>. Tous les volumes de cette collection sont publiés après double révision à l’aveugle par des pairs. La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce au soutien du laboratoire CRISCO de l’Université de Caen. 7 Table des matières L’analyse de la contradiction................................................................9 Jacques François, Pierre Larrivée, Dominique Legallois et Franck Neveu PREMIÈRE PARTIE. LES MARQUES DE L’OPPOSITION Le cycle de Jespersen à trois et quatre négations .............................19 Johan van der Auwera, Frens Vossen et Maud Devos Deux coordinations négatives en grec ancien. Différences sémantiques et pragmatiques entre οὐδέet οὔτε............................33 Camille Denizot Antirides et antihéros. Valeurs adversative et antonymique des dérivés en anti-...............................................................................53 Franziska Heyna L’expression de la négation à travers les particules russes bylo, čut’ ne et čut’ bylo ne ..................................................................73 Tatiana Bottineau Le grammème latin nedum. Une grammaticalisation inattendue ...................................................91 Emmanuel Dupraz Neg-Raising and Duals ......................................................................109 Michael Hegarty Réduplication et négation dans le domaine des quantifieurs/intensifieurs. BEN/BEN BEN et [BEN BEN] NÉG en français québécois...........................................123 Gaétane Dostie 8 DEUXIÈME PARTIE. LES OPPOSITIONS LOGIQUES Vers un cube des oppositions............................................................145 Johan van der Auwera et Lauren Van Alsenoy Existe-t-il une énantiosémie grammaticale ? Réflexions à partir de la construction dative trivalente .................157 Dominique Legallois Négation, portée et distinction négation descriptive/métalinguistique .............................................177 Jacques Moeschler TROISIÈME PARTIE. LA CONTRADICTION EN DISCOURS À propos de quelques conditions énonciatives des réfutations ......197 Alfredo M. Lescano Quand questionner, c’est réfuter......................................................215 Sophie Anquetil La construction du désaccord dans le discours. Concession vs réfutation....................................................................233 Emma Álvarez-Prendes Négation et asyndète..........................................................................249 Gilles Corminboeuf L’emploi du verbe dire avec la négation. L’étude contrastive des constructions ne skazhu, ne govorju, non dico en russe et en italien........................................263 Elizaveta Khachaturyan Adverbiaux en « préposition + infinitif » : sans mentir/à dire le vrai, à dire la vérité. Étude diachronique ...........................................................................279 Corinne Féron et Danielle Coltier Une stratégie énonciative singulière. La mise en scène de la contradiction dans le discours oral .........................................295 Élisabeth Richard et Griselda Drouet Abstracts.............................................................................................309 Notices biographiques .......................................................................315 9 L’analyse de la contradiction Jacques FRANÇOIS*, Pierre LARRIVÉE*, Dominique LEGALLOIS* et Franck NEVEU** *Université de Caen, **Université Paris-Sorbonne 1. L’analyse de la contradiction L’étude du sens dans le langage a soulevé l’espoir de la découverte de généralisations de contenu. La difficulté d’établir de telles généralités a amené à se tourner vers des dispositifs relationnels, comme cela a été le cas en typologie par exemple. Parangon des dispositifs relationnels entre catégories interprétatives, le carré aristotélicien des oppositions a servi à rendre compte de dynamiques lexicales dans la tradition sémiotique (Greimas 1966) et au-delà (Lyons 1980 : 217-236). La dé- monstration de l’ubiquité des rapports scalaires dans la sémantique grammaticale est une des contributions majeures de la monographie de Laurence R. Horn de 1989 A natural history of negation. Rappeler les relations contraires entre Tous les S sont P et Aucun S n’est P, contradictoires entre Tous les S sont P et Certains S ne sont pas P, Certains S sont P et Aucun S n’est P, permet de jeter une nouvelle lumière sur les problématiques de sens grammatical, non seulement sur la quantification (voir la discussion critique de Duffley et Larrivée 2011), la modalité (possible, non nécessaire, probable, certain), mais également sur les intervalles des prédicats de degré, de la comparaison, et leur extension au temps et à l’aspect (Hay, Kennedy et Levin 1999), notamment. Horn montre en particulier que le mécanisme relationnel fondamental de la contradiction (où la vérité de A implique la négation de B, avec tiers normalement exclu, entre homme et femme) et de la contrariété (où A et B peuvent être faux tous les deux, entre masculin et féminin), expliquent les emplois de préfixes (non éligible face à iné- ligible), de marqueurs, et jusqu’à des configurations grammaticales (la litote de la montée de la négation Je ne crois pas qu’il vienne dérivant d’une contradiction face à la contrariété émanant de la négation directe Je crois qu’il ne viendra pas). Cela suggère que des représentations sémantiques fondamentales se déploient à différents niveaux de la Linguistique de la contradiction 10 structure linguistique ; des concepts sous-tendant la quantité, le degré, la modalité s’appliquent à la morphologie, au lexique, aux constructions, voire aux relations discursives. La chose est importante, car si elle se vé- rifiait, elle démontrerait un inventaire rationnel de notions dont les interventions structurelles multiples constitueraient un des facteurs de cohésion de la complexe architecture linguistique, qui sans cela devrait être plus complexe, et plus variable qu’avéré. C’est dans la proposition concrète de la récurrence d’une même no- tion à différents niveaux de structuration, de la langue au discours, que repose la force de ce volume. Il développe en trois parties l’idée que les tensions entre contrariété et contradiction sont à l’origine des raisonne- ments contextuels qui donnent des objets linguistiques bien formés. La première partie concerne les marqueurs de l’opposition, offrant des études de cas novatrices dans un ensemble de langues documentant l’intervention de la contradiction et de la contrariété. L’article de Johan van der Auwera, Frens Vossen et Maud Devos (Le cycle de Jespersen à trois et quatre négations) considère le cas bien connu de l’évolution diachronique des négations de proposition. Le cycle de Jespersen, qui est aussi la spirale de Meillet, ne concerne pas seulement une évolution d’une négation simple vers une autre négation simple à travers une négation double, mais aussi une progression vers une négation à trois et même quatre marqueurs. Le triplement et le quadruplement sont illustrés et il est montré aussi que les paramètres du doublement se retrouvent dans le triplement. La valeur emphatique souvent associée à ces cas illustre le rôle pour le changement historique d’une valeur de contrariété. La sémiotisation de la contradiction et de la contrariété est illustrée par deux coordinations négatives du grec ancien, οὐδέ et οὔτε, analysées par Camille Denizot (Deux coordinations négatives en grec ancien : différences sémantiques et pragmatiques entre οὐδέet οὔτε). D’après l’explication traditionnelle, οὔτε est une coordination symétrique qui coordonne sans hiérarchiser, contrairement à οὐδέ. Or, la différence essentielle est que οὔτε coordonne des notions d’un domaine délimité, les termes niés sont présentés comme des contradictoires s’ils sont antonymes, et leur ordre est libre ; avec οὐδέ, soit le domaine nié est ouvert, soit il y a plusieurs domaines négatifs, les termes niés étant présentés comme des contradictoires s’ils sont antonymes et leur ordre dépend de la visée argumentative. D’autres dimensions se surajoutent à l’expression de la négation. En morphologie, la préfixation en anti- sur la base nominale et adjectivale manifeste deux valeurs sémantiques à discriminer : une valeur adversa- tive (antirides, antigrippal) et une valeur antonymique (antihéros, L’analyse de la contradiction 11 antiromantique). L’analyse d’occurrences par Franziska Heyna (anti- rides et antihéros : valeurs adversative et antonymique des dérivés en anti-) montre que, dans les anti2N, le préfixe anti2- à valeur antonymique doit être décrit comme un opérateur de « non-conformité au type » ; celui-ci opère l’annulation de certains traits prototypiques du nom de base. Quant aux dérivés déadjectivaux, deux faits inédits sont abordés : les dérivés antonymiques construits sur un adjectif primaire (anti-jolie) et ceux construits sur un adjectif dénominal dont l’interprétation est ambiguë (anti-musical), emploi relationnel ou qualificatif. En guise de modélisation, on avance que anti1- et anti2- ne sélectionnent pas les mêmes propriétés dans la Structure Qualia (Pustejovski 1991) des noms sur lesquels ils opèrent. Différents marqueurs jouent sur le degré de la négation, et ses limites – comme presque et à peine. Les particules russes bylo, /čut’ ne/ et čut’ bylo ne expriment rétrospectivement la validation d’un état de choses non-p, sur fond d’une validation imminente de p, comme le montre Tatiana Bottineau (L’expression de la négation à travers les particules russes bylo, čut’ ne et čut’ bylo ne). En raison de son étymologie, bylo pose l’existence de p avant d’annoncer celle de non-p. Čut’ ne confère à p une détermination en le localisant sur un gradient ; p est premier, sa validation a été manquée ou évitée d’extrême justesse. Avec čut’ uploads/Litterature/ la-linguistique-de-la-contradiction-by-jacques-francois-pierre-larrivee-dominique-legallois-franck-neveu-eds-pdf.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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