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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from Universityof Ottawa http://www.archive.org/details/ledramedespoisoOOfunc FRANTZ FUNCK-BRENTANO wE DRAME DES POISONS PREFACE DE M. ALBERT SOREL. de l'Académie française VINGT-SEPTIEME MILLE LIBRAIRIE HACHETTE 79, BOULEVARD SAINT-GBïlMAIN, PARIS LE DRAME DES POISONS Funck-Brentano. — Lo Drame des Poisons. OUVRAGES DE M. FUNCK-BRENTANO LIBRAIRIE HACHETTE Légendes et Archives de la Bastille, avec une préface de Victorien Sardou. Un volume petit in-8, broché. Les lettres de Cachet. Un volume in-i6, broché. La Bastille des Comédiens. Le For-VÉvéque avec li gravures. Uq volume in-l6, broché. Ouvrage couronné par la Société de IHisioire du Théâtre et par l'Académie des Sciences morales et politiques. Le Drame des Poisons, avec une préface d'ALBERT Sorel, de l'Aca- démie française. Un volume in-i6, broché. UAjffaire du Collier. Un volume in-i6, broché. La Mort de la Reine. Un volume in-i6, broché. Les Nouvellistes, en collaboration avec M. Paul d'Estrée. Un volume petit in-8, broché. Figaro et ses dex'anciers, en collaboration avec M. Paul d'Estrée. Un volume in-i6, broché. L'Ancienne France : Le Roi. Un volume in-8, broché. Mandrin, capitaine général des contrebandiers. Un vol. in-i6, broché. Ouvrage couronné par l'Académie irançaise. Les Brigands. Un vol, grand in-8, illustré en couleurs, broché. L'Arsenal et Vile Saint-Louis, dans la collection " Pour connaître Paris ". Un volume in-i6 illustré, cartonné. Bastille et Faubourg Saint-Antoine, dans la collection " Pour con- naître Paris ". Un volume in-i6 illustré, cartonné. L'HISTOIRE DE FRANCE RACONTÉE A TOUS publiée sous la direction de Fr. FUNCK-BRENTANO Format in-8 écu. Les Origines, par Fr. Funck-Brentano. Un volume. Le Moyen Age, par Fr. Funck-Brentano. Un volume. Ouvrage couronné par l'Académie française. La Renaissance, par Louis Batiffol. Un volume. Ouvrage couronné par l'Institut. Le Grand Siècle, par Jacques Boulenger. Un volume. Le XVIIP siècle, par C. Stryibnski. Un volume. Ouvrage couronne par l'Institut. La Révolution, par Louis Madelin. Un volume. Ouvrage couror.né par l'Académie irançaise. Grand Prix Gobert. L'Empire, par Louis Madelin. Un volume (En préparation). La Restauration et la Monarchie de Juillet, par J. Lucas-Dubreton. La Rèx'olution de 1S4S et le Second Empire, par René Arnaud (En préparation). La III' République, par Raymond Recouly. Un volume. Éditions Pierre Lafitte Rosette, en collaboration avec M. André de Lorde. Un vol. 10-4", avec illustrations d'ANToiNE Watteau, broché ou cartonné toile. A J 1> -~\ > C< ^ i^ BIBLIOTHÈQUE D'HISTOIRE FRANTZ FUNCK-BRENTANO LE DRAME DES POISONS PREFACE DE M. ALBERT SOREL de l'Académie française VINGT-SEPTIEME MILLE LIBRAIRIE HACHETTE 79, BOULEVARD SAINX-CERMAIN, PARIS Tou. droiu de traduction, de reproduction et d adaptation réserves pour tous pays. HV Q S55 <^op. ^ ^\^ M. VICTORIEN SARDOU En témoignaje de respect, d'affection et de reconnaissance» Fr. F.-B. PREFACE M. FranlzFunck-Brentano est, en même temps qu*nu savant, un écrivain des plus distingués, cherchant la vie, sachant la rendre, analyste délicat, peintre ému des passions et des misères humaines. Ce nouvel ouvrage ne fera que fortifier et étendre une réputation d'excellent aloi : le Drame des poisons^ étude sur la société du dix-septième siècle, titre alléchant et que le livre ne dément point. Toute l'intrigue, toutes les péripéties, toute l'horreur, toutes les invraisemblances même du drame noir se déploient dans ces récits; c'est la réa- lité, elle dépasse les inventions de théâtre les plus audacieuses. Je comprends que ces terribles sujets aient tenté les dramaturges, que les plus habiles aient hésité et que les moins adroits aient été découragés. C'est que, si libre que soit devenu notre théâtre, si détachés de préjugés que nous croyons être nous- mêmes, cette fureur de débauches, cette accumulation de crimes, ce tissu d'abominations et d'ignominies, nous déconcertent. L'auteur, s'il dit tout et lève tous les voiles, sera taxé, non de scandale, on n'en connaît plus guère, mais d'exagération. Il passera pour dénaturer l'his- toire. Le spectateur a gardé, de ce qui reste d'études 1. On retrouvera les pages qui forment celte préface dans la livre de M. Albert Sorel, Études de littérature et d'histoire, Paris, librairie Pion, in-16. Ces Études comprennent les chapitres suivants : Montaigne et Pascal, Croquis normands, Maupassant, Eugène Boudin, Vues sur l'Histoire, Taine et Sainte- Beuve, l'Orient d'autrefois, le Drame des Poisons, Notes et Mé- moires sur l'Empire, Napoléon et sa famille, Waterloo, la Vie politique en province, les Mémoires de Bismarck. Vni PRÉFACE. classiques, un fonds de critique bourgeoise par où il décide, pour le passé, et, en particulier, pour le dix- septième siècle, du degré de vérité des caractères et de vraisemblance des événements. Malgré Saint-Simon, malgré Michelet, la plupart d'entre nous persistent à considérer l'histoire du grand siècle comme un spec- tacle pompeux et régulier, donné sur un théâtre qui n'aurait ni coulisses ni dessous. Le splendide décor de Versailles, l'incomparable ordonnance de la prose, la divine poésie de Racine, ont fait et feront encore long- temps ce prestige. Qui voudrait croire que ces" beaux jardins étaient souillés d'ordures, que ce palais d'or et de marbre était traversé de couloirs obscurs, sales, de canaux nauséabonds qui l'empestaient ? Bourdaloue et Racine ont regardé au fond de tous les abîmes; mais on les lit trop souvent comme on lit le latin, qui c brave l'honnêteté », par ce motif unique qu'il est une langue apprise des yeux, qu'on ne ressent plus et qui n'émeut plus assez fort les nerfs émoussés. Le célèbre préjugé de Stendhal règne obscurément dans nombre d'esprits : l'extrême politesse, le raffine- ment social du siècle de Louis XIV, en avaient, dit-on, banni la violence et la volupté, ressorts essentiels du drame moderne. Pour se convaincre du contraire, il suffit de voir jouer Phèdre par Sarah Bernhardt et Athalie par Mounet-SuUy, qui, l'un et l'autre, ont su transporter la musique de Racine et la porter à notre diapason. Il suffit de lire les mémoires, les papiers, les dossiers de procédure, et particulièrement ceux qu'a triés, dépouillés avec tant de soin, accommodés avec tant d'art M. Frantz Funck-Brentano. Malgré tout, je crois que le préjugé restera le plus fort, et que, si l'on portait toutes crues et saignantes à la scène les aventures que nous décrit M. Funck-Brentano, il en adviendrait de l'auteur et du critique comme d'Agrippine et de Burrhus : PRÉFACE. nt — Je confesserai tout, exils, assassinats, Poison môme...— Madame, ils ne vous croiront pas. II Ainsi, dans le premier chapitre du livre, le commen- cement et la fln de Thistoire de la Brinvilliers, le com- mencement surtout. Rien ne contredit plus radicale- ment les préjugés courants sur l'ancien régime et le grand siècle, siècle d'autorité, siècle de foi, de religion d'État, de bonne bourgeoisie austère et parlemen- taire, de belle, ferme éducation de famille, de tradi- tions puissantes. Or, voici ce qui se passait dans une de ces familles^ et non la moindre, non la seule, car Saint-Simon en donne d'autres exemples. Marie-Made- leine d'Aubray, née en 1630, était l'aînée des cinq en- fants d'Antoine Dreux d'Aubray, sire d'Offémont et de Villiors, conseiller d'État, maître des requêtes, lieu- tenant civil de la ville, prévôté et vicomte de Paris, lieutenant général des mines et minières de France. Ce magistrat ne passait ni pour un libertin d'esprit ni pour un libertin de conduite. C'était, dit notre auteur, < un homme de vieille roche, fort des droits que les anciennes coutumes mettaient dans les mains du père de famille ». Lorsque sa fille prit un amant, il obtint contre le personnage une lettre de cachet et le fit enfermer. Le frère cadet de Madeleine, Antoine Dreux d'Aubray, conseiller au Parlement, puis inten- dant, succéda à son père dans la charge de lieutenant civil. Un autre frère était conseiller au Parlement. Tous trois furent victimes de l'empoisonneuse, impa- tiente de leurs sermons sur ses mœurs et convoiteuse de leurs biens. Mais cette empoisonneuse était-elle un monstre né, par quelque maléfice de la nature, en ce X PRÈFACk. nid d'honnêtes gens, rebelle aux exemples, rétive aux conseils, indocile aux leçons? jugez-en : Madeleine d'Aubray reçut une bonne éducation, au moins au point de vue littéraire. L'ortiiographe de ses lettres est correcte, ce qui est rare chez les femmes de son temps. L'écriture est remarquable, forte, accentuée, une écriture d.'homme... Mais son éducation religieuse fut entièrement négligée. Dans son entretien avec son confesseur, la veille de sa mort, elle se montra ignorante des maximes les plus élémentaires de la religion, que les enfants apprennent et, dans le cours de la vie, n'oublient plus. Quant à l'éducation morale, elle lui fit entièrement défaut. Dès l'âge de cinq ans elle était adonnée à des vices horribles. Elle perdit sa vir- ginité à sept ans. Dans la suite, elle se livra à ses jeunes frères. Le milieu est au moins étrange et le sol où poussa la plante ne laisse pas d'expliquer, au moins en partie, le poison que distilla le fruit. La voilà donc vouée et consacrée, dès l'enfance, à Vénus furieuse, impudique, homicide; c'est une païenne dévergondée, mais, a« demeurant et pour qui la fréquente, une des plus aimables Parisiennes de son temps. Cette < impulsive » cruelle qui va au crime par avarice et par sensualité uploads/Litterature/ le-drame-des-poisons.pdf
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- Publié le Jui 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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