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H H L’HISTOIRE L’HISTOIRE L ’ É P O PÉ E - L A L ’ É P O PÉ E - L A L É G E N D E L É G E N D E 3’:HIKPPJ=ZU]^UV:?k@a@e@k@a"; M 05595 - 40 - F: 8,90 E - RD BEL : 9,20 € - CAN : 14,50 $C - CH : 14,90 FS - D : 9,30 € - DOM : 9,50 € - GB : 7,50 £ - GRE : 9,20 € - IT : 9,30 € - LUX : 9,20 € - MAR : 90 DH - NL : 9,30 € - PORT CONT : 9,20 € BEL : 9,20 € - CAN : 14,50 $C - CH : 14,90 FS - D : 9,30 € - DOM : 9,50 € - GB : 7,50 £ - GRE : 9,20 € - IT : 9,30 € - LUX : 9,20 € - MAR : 90 DH - NL : 9,30 € - PORT CONT : 9,20 € H O OCTOBRE- CTOBRE-N NOVEMBRE OVEMBRE 2018 2018 – – B BIMESTRIEL IMESTRIEL – – N NUMÉRO UMÉRO 40 AU-DELÀ AU-DELÀ DU DU MYTHE MYTHE GUERRE GUERRE JUSTE JUSTE OU OU GUERRE GUERRE SAINTE ? SAINTE ? Les croisades Les croisades « Un ouvrage rigoureux, pétillant d’érudition, qui se lit comme s’il s’agissait de vingt nouvelles policières. » Jean-Christophe Buisson Les meilleures histoires, le meilleur de l’Histoire. Meilleure vente de livres d’Histoire * Retrouvez-nous sur * Source GfK France, segment Histoire de France, 2018. U rbain II avait surpris tout le monde : le roi et l’empereur ; les évê- ques, autant que les barons, et jusqu’au basileus byzantin qui per- pétuait,àConstantinople,lestrompeusesapparencesdelaconti- nuité romaine dans un Orient battu par l’Islam comme par les vagues de lamer.Lorsqu’ilétaitpasséd’ItalieenFranceenjuin1095pouryprésider un concile à Clermont, nul ne s’attendait à ce que ce pape champenois, issu de l’abbaye de Cluny, lance un appel qui allait ébranler pour deux siècles et plus l’Occident. Lui faire découvrir les chrétientés oubliées d’Orient et prendre conscience de l’immensité de l’univers, semant, par là, les germes de la grande aventure qui lancerait, plus tard, ses marins sur lesocéans.Exalterdanslemondechrétienundésird’allerporterlaBonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Faire naître dans son sillage les ordres mendiants qui renouvelleraient en profondeur l’idée que la chré- tientésefaisaitdesaproprereligion.UrbainIIvenait,plusprosaïquement, présider une assemblée convoquée pour confirmer l’excommunication du roi Philippe Ier, coupable d’avoir fait enfermer sa femme dans un cou- vent pour se remarier avec l’épouse du comte Foulques IV d’Anjou, ainsi que pour régler d’irritantes questions de discipline ecclésiastique. Le 27 novembre, au dixième jour des discussions, il en clôturerait les travaux en appelant toute la chrétienté aux armes pour délivrer le tombeau du Christ de l’occupation musulmane. La situation était, de fait, préoccupante. Venus de l’est, les Turcs seld- joukides avaient imposé leur tutelle au calife abbasside de Bagdad (1055). L’Islamavaitchangédemaître.AuxArabesamollisparlesraffinementsde l’Orientbyzantin,avaitsuccédéuneracedenomadesendurcispardessiè- cles de chevauchées dans les âpres solitudes de l’Asie centrale. Ils avaient conquis l’antique royaume chrétien d’Arménie. En 1071, à Manzikert, l’échec de la contre-offensive de l’empereur byzantin Romain IV Diogène leur avait livré l’essentiel de l’Asie Mineure. Depuis 1078, ils campaient à Nicée, aux portes de la mer de Marmara. Constantinople paraissait à por- tée d’un audacieux coup de main. Dès 1074, le pape Grégoire VII avait exprimé le désir de voir les chevaliers d’Occident se porter au secours des chrétiens d’Orient, persécutés par ces nouveaux arrivants. Il y avait désormais près de trois siècles que l’occupation musulmane du Proche-Orient, de l’Afrique du Nord, des îles de la Méditerranée et de l’Espagne avait fait connaître aux élites occidentales la nécessité de résis- ter à la montée de l’Islam. Elle habitait les esprits. Charles Martel avait repoussélesArabesàPoitiersen732;lesNormandsavaientreprislaSicile en 1091, Malte en 1092. Les Byzantins avaient eux-mêmes reconquis la Crèteen961,Chypreen964,lacôtecilicienneen965,laSyrieduNordetla Galilée en 968 et 975, Edesse en 1030. Les royaumes du nord de l’Espagne avaient entrepris, depuis le VIIIe siè- cle, la reconquête de leur territoire. En 1031, l’effondrement du califat de Cordoue et son émiettement en principautés rivales leur avaient permis de marquer des points. En 1085, ils avaient repris pied à Tolède, l’ancienne capitaleduroyaumewisigoth.En1089,UrbainIIavaitencouragélui-même uneexpéditiondesbaronsdumididelaFranceàallerleurprêterlamain.La croisade prolongerait la Reconquista aux portes de l’empire d’Orient. Les circonstances étaient désormais favorables. La mort du sultan seld- joukide Malik Shah, en 1092, avait provoqué l’éclatement de son empire et allumé la guerre entre ses fils, ses neveux, ses cousins. Deux rois se dispu- taient la Syrie depuis Alep et depuis Damas. L’Asie Mineure relevait d’un royaume indépendant. Les fils du sultan se partageaient la Perse. L’Islam arabe était lui-même divisé en deux califats rivaux : celui des Abbassides à Bagdadet celuidesFatimides au Caire. Lesuccèsdelapremièrecroisadesembleavoir,pourautant,tenuàceque les motivations de ceux qui s’y engagèrent débordaient largement ces seu- les considérations. Les historiens matérialistes ont mis en avant la poussée desèvequ’avaitreprésentée,auXIesiècle,lareprisedeladémographieeuro- péenne,donttémoignentlesgrandsdéfrichementsdeforêtsetlesassèche- mentsdemarécagesalorspratiquésenOccident.Commel’avaitremarqué legrandmédiévisteJacquesHeers,«ilpeutparaîtrecurieuxquedescommu- nautés de paysans, que des hommes en quête de terres à mettre en valeur, aientsongéàaffronterunsilongvoyageetdesigrandspérilspours’établirloin dechezeux,dansdespaysinconnusetapriorihostiles,etsurdesterrescertai- nement bien moinsfertiles que cellesdespays quiles environnaient». Onasoulignéquelesbaronsengagésdanslagrandeaventureavaientété poussés par le désir de conquête. Et il est bien vrai qu’un Bohémond de Tarente ne déploya les trésors de ruse et d’énergie dont il était capable pour s’emparer d’Antioche que pour en faire la capitale d’une principauté orientale. Que Raymond de Saint-Gilles manifesta quelque dépit qu’on lui eût préféré Godefroy de Bouillon pour régner sur Jérusalem. Mais déjà duc de Basse-Lorraine (notre Brabant), Godefroy était l’un des grands féodaux d’Occident. Raymond de Saint-Gilles avait abandonné, en partant en Terre sainte, un comté de Toulouse dont nul ne lui disputait la possession et qui faisaitdeluileroidumididelaFrance.Ilsn’avaientpasbesoindelacroisade poursatisfaireleurappétitdepuissance. On a dénoncé les arrière-pensées économiques des Républiques italien- nesquiavaientassistél’expéditionavecleursflottes:Pise,VeniseouGênes. Mais les grands marchands adonnés au commerce des épices orientales avaient déjà des comptoirs à Constantinople et au Caire, où les caravanes arabes les leurrapportaient d’Asie enabondance. Onaparléd’unepremièreébauchedecolonisationoccidentale.Maisles croisés ne partaient nullement à la conquête de terres vierges. Ils avaient pleine conscience que, berceau de leur religion, Syrie et Palestine avaient été pendant des siècles des provinces de l’empire d’Orient. Que de nom- breuxchrétiensyvivaientencore.Qu’ils’agissaitdelesarracheràd’injustes conquérants. L’immense majorité d’entre eux revint en Occident dans les mois qui suivirent la délivrance de Jérusalem. La croisade est devenue plus simplement, aujourd’hui, dans notre imagi- naire,lependantchrétiendudjihad.L’unedesfacesd’ombredel’histoirede la chrétienté occidentale. Le symbole même d’un âge heureusement aboli, oùlesdisciplesduChristavaientcru,euxaussi,pouvoirétendresonrègnepar laviolenceetparlaforce:laguerreetlaconquête,l’intoléranceenmarche. Le malentendu est cette fois total. Si les croisades étaient apparues à l’Eglise comme une guerre juste, c’est parce qu’elles détournaient l’énergie bouillonnante de la chevalerie des guerres incessantes qui affligeaient l’Occidentversuneaventurelégitime,visantàrétablirleplussaintdespèle- rinages : celui qui devait permettre au pénitent de se régénérer en mettant ses pasdans ceuxdeson Sauveur. Jamais elles ne visèrent, en revanche, à la conversion par la force des musulmans.UrbainIIn’yavaitfait,danssondiscours,aucuneallusion.Les chroniques ne nous ont pas rapporté de témoignages qui puissent laisser penser que les musulmans aient été contraints à changer de religion par cequineleurétaitapparu,sansdoute,quecommeunaffluxinhabituelde ces mercenaires francs qu’avaient accoutumé de recruter les empereurs byzantins pour tenter de reconquérir les territoires qui leur avaient été soustraits par la conquête arabe. Silescroisadesdéclenchèrentl’enthousiasme,siellesfurent,endépitdes crimesodieux,desrivalités,desluttesintestinesquienassombrirentparfois ledéroulementetquisontlepropreetlalimitedetouteslesœuvreshumai- nes, considérées par leurs contemporains comme une guerre sainte, c’est à un autre sens que celui où nous l’entendons : parce qu’elles offraient aux fidèles l’occasion de trouver, dans les fatigues et les souffrances d’une expé- dition entreprise pour rétablir la liberté des chrétiens sur le lieu même de leurRédemption,uneoccasiondepénitenceet,partant,desanctification. GUERRE JUSTE, GUERRE SAINTE ? © VICTOIRE PASTOP É D I T O R I A L Par Michel De Jaeghere À retourner sous enveloppe non affranchie à : LE FIGARO HISTOIRE - ABONNEMENTS - LIBRE RÉPONSE 73387 - 60439 NOAILLES CEDEX M. Mme Mlle Nom Prénom Adresse Code postal |__|__|__|__|__| Ville E-mail Téléphone |___|___|___|___|___|___|___|___|___|___| Offre France métropolitaine réservée aux nouveaux abonnés et valable jusqu’au 30/11/2018 dans la limite des stocks disponibles. Expédition du livre sous 2 semaines après réception de votre règlement. Vous pouvez acquérir séparément le livre « Destin Français » au prix de 24.50€ + 10€ de frais de port et chaque numéro du Figaro Histoire au prix de 8.90€. Les informations recueillies sur ce bulletin sont destinées au Figaro, ses partenaires commerciaux et ses sous-traitants, pour la gestion de votre abonnement et à vous adresser des offres commerciales pour des produits et services similaires. Vous pouvez obtenir une copie de vos données et les rectifier en nous adressant un courrier et une copie d’une pièce d’identité à : Le Figaro, Service Relation Client, 14 boulevard Haussmann 75009 Paris. 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