ANECHITEI MONICA FRANCEZA-ENGLEZA AN III LE REVE DE L’ESCALIER ET LE PAPILLON D
ANECHITEI MONICA FRANCEZA-ENGLEZA AN III LE REVE DE L’ESCALIER ET LE PAPILLON DE DINO BUZZATI -commentaire narratologique- Dino Buzzati est un écrivain d’origine italienne du XXe siècle. Ses écrits soulèvent des nombreuses interrogations sur le statut de l’être humain face à la modernité. Le thème principal présent dans des histoires courtes, parfois drôles, parfois tragiques est celui de l’attitude adoptée face a la vie ou a la mort. Il y a des critiques littéraires qui n’hésitent pas a le rapprocher a Kafka grâce à la propension à l’absurde présente dans ses œuvres. Poète, prosateur, journaliste et peintre, l’un de ses plus célèbres œuvres littéraires est Le Rêve de l’escalier, recueil de nouvelles fantastiques qui fait reculer les limites de l’imagination et dont font partie les deux nouvelles qu’on va essayer d’analyser de point de vue narratologique : Le rêve de l’escalier et Le papillon. 1) Qu’est-ce qu’on raconte ? On ne peut pas commencer l’analyse sans savoir « Qu’est-ce qu’on raconte ? ». Le rêve de l’escalier présente l’histoire fantastique de ce qui semble être un rêve : le narrateur raconte comment il crée ou mieux dit fabrique les rêves. Et pour être plus explicite, il prend l’exemple de M. Giulio Minervini et donne au lecteur les détails de son plus fameux rêve, le rêve de l’escalier. Ce qui donne au récit la nuance fantastique est le fait qu’il semble être raconte par un spirite qui s’amuse à torturer les gens et aussi toute l’action se déroule dans un rêve, pendant que M. Minervini dort. Le Papillon est aussi une histoire fantastique qui présente la métamorphose de l’honorable Aldo Smith en chauve-souris et puis en papillon selon son propre désir. Bien sur, le récit reste ambigu parce qu’il est conçu de telle manière qu’on est incapable de se rendre compte s’il s’agit d’un rêve aussi ou de quelque chose de magique. 2) Qui raconte ? 1 ANECHITEI MONICA FRANCEZA-ENGLEZA AN III Très important pour une bonne compréhension du texte ce serait de savoir « Qui raconte ? ». Dans le premier cas, Le rêve de l’escalier, l’auteur fait raconter l’histoire par l’un des personnages, donc on a à faire a un narrateur homodiégétique, mieux dit autodiégétique parce qu’il est aussi héros de son propre récit, tel que l’on voit au début de la narration: « Je crois que je suis très habile à la production des rêves, en particulier de ceux qui engendrent la peur » Et puis à la fin : « Il m’appelle : « Dis-moi, dis-moi. C’est un rêve, n’est-ce pas ?(…) Et moi : « Bah ! On verra plus tard ». Dans la deuxième histoire, l’auteur choisit de faire raconter les faits par un narrateur étranger à l’histoire, c'est-à-dire un narrateur héterodiégétique : « L’honorable Aldo Smith, sous-secrétaire à l’Ordre public, était en train d’écrire laborieusement son discours… » . 3) Comment ? Ici on ne doit pas oublier le statut du narrateur, définit à la fois par sa relation à l’histoire et par son niveau narratif. Le rêve de l’escalier nous présente donc un narrateur extra diégétique- homodiégétique. Il raconte en récit premier l’histoire fantastique d’un rêve dont il est l’un des protagonistes. Par opposition, dans Le papillon le narrateur raconte en récit premier une histoire fantastique dont il est absent, le héros étant « l’honorable Aldo Smith ». Les deux textes sont, en ce qui concerne le type, des récits d’événements : le premier présente ce qu’il fait possible dans le rêve de M. Minervini, le deuxième ce qu’il arrive avec Aldo Smith, ses métamorphoses et sa mort probablement. Mais les deux narrateurs prennent pour objet les mots 2 ANECHITEI MONICA FRANCEZA-ENGLEZA AN III des personnages. Dans Le rêve de l’escalier, on utilise le discours rapporté, c'est-à-dire qu’on nous donne la citation littérale des paroles du personnage en style direct : « C’est un rêve, n’est-ce pas ? Je ne réponds pas. Je dis : C’est un rêve, n’est-ce pas ? répète-t- il. Et moi : Bah ! On verra plus tard » Ce qui attire l’attention c’est le fait que tout le récit semble être un monologue du narrateur. La manière de raconter à la première personne nous donne l’impression que le narrateur se trouve sur une scène, devant un public et leur partage ses impressions, les souvenirs de ses faits. C’est la même chose qui se passe dans Le papillon : on se sert du discours rapporté pour donner les mots exacts du personnage : « Papillon, papillon, dit-il, il y a quelqu’un qui veut te sauver mais tu ne comprends pas. Si seulement tu avais une miette de ma cervelle, tu serais déjà en sureté depuis un bon moment. » Mais cette fois-ci, on reste impersonnels. On raconte à la troisième personne ce qu’on sait sur un certain sujet sans trop donner son avis. Le narrateur semble dire « Voila, c’est ce que j’ai entendu dire, je vous le dis à mon tour et c’est tout. » Il n’essaye même pas de nous convaincre si ce qu’il dit est vrai ou pas, il n’apporte pas des arguments, par contre de ce que le narrateur du Le rêve de l’escalier fait : il donne son avis personnel- « je crois ». 4) La Focalisation Il faut tout d’abord faire une distinction entre les problèmes de voix et celles de perspective, tel que Gérard Genette affirme. On a déjà parle des problèmes de voix : qui, quoi, comment est-ce qu’on raconte. On passe maintenant aux problèmes de perspective. Le même Gérard Genette attire l’attention sur la confusion entre les questions « Qui est le narrateur ? » et « Quel est le personnage dont le point de vue oriente la perspective narrative ? ». On parle donc de la focalisation dans les deux histoires. Dans Le papillon, au début on a à faire à la focalisation de 3 ANECHITEI MONICA FRANCEZA-ENGLEZA AN III type zéro : c’est au narrateur, seul détenteur de toute l’information narrative, de raconter l’histoire selon sa propre perspective : « L’honorable Aldo Smith, sous-secrétaire a l’Ordre Public, était en train d’écrire laborieusement son discours de réponse a l’interpellation de l’honorable Fossambra(son collègue de parti)-qui l’accusait d’avoir eu la main lourde avec les « Chevaliers errants »- quand de la fenêtre arriva un très léger bruissement. » Le lecteur arrive à connaitre les quelques détails de la vie d’Aldo Smith a partir de la conception qu’en a le narrateur. Mais on verra plus tard que la perspective change. Le point de vue du personnage devient celui du narrateur aussi. On à faire donc avec la focalisation de type interne, coïncidant avec la conscience d’un personnage. Pendant le voyage qu’entreprend Smith en tant que chauve-souris et puis papillon, on arrive à connaitre le monde tel qu’il la connait. Même si on continue à narrer à la troisième personne, ce qu’on raconte sont les pensées, les sensations du personnage : « Avant d’entrer, un bref coup d’œil. Etrange. A la table il y a un homme. Comme il est matinal ! Il est assis et il écrit. Bon Dieu ! Il n’a pas perdu son temps, le cher collègue Fossambra, à faucher la place. » En ce qui concerne Le rêve de l’escalier, on se rend compte que des le début, la perspective appartient au narrateur qui est aussi personnage. Il nous présente et il se présente selon son propre conscience. C’est donc le type zero de focalisation, celui du narrateur omniscient : « Je dispose d’un répertoire de cauchemars très riches en imagination. Mais il y en a un qui est de loin plus apprécié que les autres ; un des moins originaux, je dois l’avouer, et la chose me mortifie un peu : le rêve de l’escalier. » Mais au parcours de l’histoire, les choses changent. On passe aussi a la focalisation externe, ou le foyer local n’est pas identifiable a un personnage, il correspond plutôt a l’œil d’un camera installé a un endroit indéterminé dans la diegese. Le récit du rêve ressemble parfois à une scène sortie d’un film : 4 ANECHITEI MONICA FRANCEZA-ENGLEZA AN III « Quand il aura descendu cinq ou six marches, la balustrade sur laquelle il appuie sa main gauche lui glissera des doigts, se dissolvant dans le néant. Il en restera un tronçon, dans la partie inferieure de la volée. » Puis la perspective change de nouveau, c'est-à-dire que la focalisation devient interne. Le narrateur devient influence par la perspective du personnage M. Minervini dans son récit. Le narrateur semble même deviner, anticiper les réactions et les pensées du personnage : « Cependant la disparition de la rampe a fait disparaitre en Minervini la pensée de la fille mystérieuse qui l’appelait ; et qui maintenant ne l’appelle plus. Maintenant il n’a qu’un doute : doit-il remonter jusqu’au grand balcon encore pourvu de sa balustrade et rentrer au plus tôt chez lui, mais en affrontant ces sept marches terrifiantes sans garde-fou extérieur ? » A la fin, la focalisation redevient zero, la perspective appartient uploads/Litterature/ le-reve-de-l.pdf
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- Publié le Jan 08, 2022
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