Jean-Paul PONS Avec la participation d’Henri MOREL Préface de Stéphane RAVAILLE

Jean-Paul PONS Avec la participation d’Henri MOREL Préface de Stéphane RAVAILLE Agrégé d’économie-gestion LES CRYPTOMONNAIES IMPASSE OU RÉVOLUTION ? Interrogations sur les actifs à vocation monétaire de nouvelle génération © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 2 © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 3 THEME DE RECHERCHE Présenté à l’ UNIVERSITÉ DU TEMPS LIBRE DU BAS LANGUEDOC – UTL 34 Sous la direction de Stéphane Ravaille, Président de l’UFUTA, Président de l’UTL34 Concours des plumes 2019 Agde et Sète, le 30 Janvier 2019 © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 4 © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 5 PRÉFACE Les Universités du Temps Libre sont une aventure humaine extrêmement riche. Si la première Université de ce type, nous la devons au Professeur Pierre VELLAS de Toulouse en 1973, montrant en cela l’implication forte du monde universitaire, l’ensemble des UTL (Universités du Temps Libre), UTA, (Universités Tous Âges), UIA (Universités Inter Âges), UP (Universités Permanentes) , UTT (Universités du tiers Temps) et U3A (Universités du 3ième Âge) ne sauraient fonctionner sans l’implication admirable de nombreux bénévoles à qui il faut rendre hommage. Certaines de ces universités ont choisi de se regrouper dans une Union Nationale, l’UFUTA (Union Française des Universités Tous Âges) qui impose à chaque structure qui souhaite y adhérer d’avoir un lien organique avec une Université ou un Établissement d’Enseignement Supérieur lorsque ladite structure n’est pas directement issue de l’Université. Fortement marquée par le monde universitaire, l’UFUTA dispose d’un comité scientifique qui décerne le prix de la recherche, ou les plumes d’or et d’argent aux structures lui présentant les travaux de ses étudiants. Jean-Paul PONS est l’un de ces bénévoles qui permettent à nos structures locales de fonctionner sans dysfonctionnements majeurs, en se mettant au service de tous. Il est administrateur de l’UTL34 et était jusqu’à très récemment Vice-Président adjoint du site de Sète, ville bien connue entres autres, des poètes, artistes et des sportifs. Dans le cadre du cours d’économie où il est un étudiant assidu, il a souhaité se lancer dans la rédaction d’un thème de recherche lié aux cryptomonnaies en général et au bitcoin en particulier. Si le sujet peut apparaître pour le profane comme répondant à un effet de mode, il en n’est rien assurément. C’est essentiellement un sujet d’actualité qui intéresse les économistes d’aujourd’hui au plus haut point, car les risques que font courir les cryptoactifs sur l’ensemble de l’économie mondiale sont loin d’être négligeables, mettant en lumière la nécessité d’une régulation qui commence à venir. Avec beaucoup de ténacité et de courage, et avec l’aide amicale d’Henri MOREL, un autre administrateur de l’UTL34, Jean Paul PONS est parti à la découverte de la technologie de la blockchain (qui sera sans doute utilisée dans d’autres domaines que l’économie) en s’appuyant sur ses connaissances économiques acquises au fil du temps dans l’UTL34, en particulier sur les monnaies. Au fil des pages, le lecteur pourra découvrir une partie de la personnalité de Jean-Paul. Passionné de culture, qu’il a mise au service de l’économie et de ce travail, Jean Paul est curieux du monde qui nous entoure, cherche à comprendre le monde de demain tout en utilisant son expérience pour réfléchir sans cesse à rendre celui-ci meilleur. À travers lui, je tiens à rendre hommage à l’ensemble des séniors qui viennent dans toutes les Universités, quel que soit leur nom, avec la soif de connaissance, l’envie de découvrir de nouveaux horizons, à la rencontre, ne l’oublions jamais, de professeurs remarquables qui partagent leurs passions et leurs savoirs. Jean-Paul a réussi un travail académique à portée pédagogique. Le profane apprendra beaucoup sur la monnaie, outil qu’il utilise tous les jours sans se poser la moindre question et comprendra sans problème les enjeux des cryptomonnaies. Ni la matière souvent perçue comme mystérieuse ou austère, ni le titre de cet ouvrage ne doivent le rebuter. Je ne doute pas du plaisir qu’il aura à parcourir ces pages au-delà de son résumé. L’étudiant en économie y trouvera matière à parfaire sa réflexion sur les monnaies, sur le rôle des banques, en particulier centrales, ainsi que sur une technologie en devenir. Il peut faire confiance à la rigueur scientifique de l’étude. Cet ouvrage est donc remarquable à plus d’un titre. Qu’il me soit permis de dire ici ma fierté d’en avoir été le directeur de recherche et mon admiration profonde pour son auteur qui, au fil du temps de cette aventure humaine dont je parlais avec émotion, est devenu un ami. C’est cela aussi les Universités du temps libre. Fait à Agde le 24 janvier 2019 - Stéphane RAVAILLE, Agrégé d’économie-gestion © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 6 © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 7 A Michel STAIB qui m’a donné le goût de l’analyse © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 8 © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 9 RÉSUMÉ L’apparition du bitcoin et de son support numérique, le protocole blockchain, trouble l’ordre monétaire établi. La monnaie unitaire, territoriale et centralisée aujourd’hui exprimée sous la forme fiduciaire (émise par les Banques centrales) et sous la forme scripturale (émise par les banques commerciales et qui représente 89% des instruments monétaires) est mise en cause. La blockchain est un protocole informatique qui utilise des technologies existantes combinées entre elles : un système de partage de pair-à-pair sur un réseau (le registre distribué), des algorithmes de validation des nouvelles entrées dans le registre et des techniques cryptographiques pour sécuriser les données. Celles-ci sont inscrites chronologiquement bloc après bloc et validées par des participants au réseau, les nœuds, qui possèdent des moyens de calcul puissants. À la fois protocole d’échange d’informations, livre de comptes infalsifiable et mécanisme de confiance sans tiers de confiance, la blockchain doit surmonter des fragilités : sa pérennité, sa sécurité, sa scalabilité, son coût énergétique et les dilemmes auxquels elle se heurte, particulièrement le trilemme sécurité / décentralisation / coût. Les monnaies qui se sont développées au cours des siècles possèdent toutes l’une, au moins, des trois caractéristiques suivantes, fondements de la confiance (dans ses trois composantes méthodique, hiérarchique et éthique) dont elles bénéficient : une valeur intrinsèque; une contrepartie sous forme d’actif physique ou financier ; un soutien public s’exprimant par le cours légal. Le bitcoin et les très nombreux actifs virtuels à vocation monétaire apparus à sa suite ne possèdent aucun de ces attributs. Sans lien avec la monnaie centrale, ils se présentent comme de nouvelles unités de compte en concurrence avec l’unité de compte légale. Le lien social est rompu au profit d’un lien communautaire entre leurs seuls utilisateurs. La mission de maintien de la stabilité économique et financière, singulièrement la maîtrise de l’inflation, dévolue aux Banques centrales pourrait être compromise si ces cryptoactifs prenaient une place importante dans les instruments de paiement, laissant le régulateur avec des moyens d’action réduits pour le contrôle de la masse monétaire. Ces actifs ont toutefois du mal à remplir les fonctions d’une monnaie. Comme unités de compte, ils sont incertains ; comme intermédiaires des échanges, ils sont imparfaits ; et comme réserves de valeur, ils sont risqués. Limités, énergivores et sans sous-jacents, ils s’apparentent à des actifs spéculatifs à la valeur volatile, la confiance qu’ils peuvent inspirer ne reposant que sur les qualités intrinsèques qui sont attribuées au protocole qui les sous-tend (la blockchain dans la plupart des cas). Les autorités politiques (du G20 aux gouvernements nationaux) et monétaires (de la Banque des Règlements Internationaux aux Banques centrales) ont mis les cryptoactifs sous surveillance. Elles ont commencé à réguler les zones de plus grands risques (les offres de jetons virtuels - ICO et les plateformes d’échanges) et ont durci les mesures contre le blanchiment d’argent. © Jean Paul PONS et l’UTL34 – Autorisation de publication donnée à l’UFUTA LES CRYPTOMONNAIES : IMPASSE OU RÉVOLUTION ? 10 Les cryptoactifs paraissent aujourd’hui dans l’impasse comme monnaies concurrentes aux monnaies légales, en raison à la fois de leur caractère spéculatif, des interrogations qu’ils suscitent et des fragilités des protocoles qui les sous-tendent. Les pistes d’amélioration annoncées par leurs promoteurs ne paraissent pas, en l’état des connaissances, de nature à modifier ce diagnostic. Les nouvelles blockchains issues d’anciennes par bifurcation (« forks ») ajoutent plutôt aux interrogations. À l’inverse, l’installation dans le paysage monétaire de cryptomonnaies institutionnelles est très probable (des cryptomonnaies centrales sont en projet ou ont même déjà vu le jour), loin de l’idéologie libertaire qui a présidé à la naissance du bitcoin. La uploads/Litterature/ les-cryptomonnaies.pdf

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