1 L’ODYSSEE DU CHEIKH AHMADOU BAMBA « DE LA REPRESSION COLONIALE SYSTEMATIQUE,

1 L’ODYSSEE DU CHEIKH AHMADOU BAMBA « DE LA REPRESSION COLONIALE SYSTEMATIQUE, A LA « REHABILITATION » OU LE CHEMINEMENT VERS LA GLOIRE ÉTERNELLE. » Ndiack FALL Assistant en Droit Privé à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques Université Cheikh Anta DIOP Dakar 2 Ce présent écrit sous forme de document, tente de rassembler le maximum d’informations sur la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Très complet malgré son petit format, il propose néanmoins une vision et des informations claires, fiables et pertinentes. Mais la particularité de ce document, est qu’il aborde avec un certain surréalisme de la vision de Bamba du rendez-vous de l’universel. Pour le rédacteur, intellectuel de haut rang et fervent talibé, incarner Bamba selon une démarche, est un défi noble et de grandeur. Mais, nous n’avons pas la dimension intellectuelle, ni philosophique de cet homme ni son aura universel. Sa prière en plein océan et, ses fameux deux rakas à ndar au bureau du gouverneur pour rendre grâce au prophète, son caractère et son courage à l’égard des autorités coloniales, marquent encore les esprits. De plus, poursuit le rédacteur quelque part dans sa théorie, qu’il n’est pas étonnant d’aborder le Cheikh sur trois dimensions : l’Islam, le Mouridisme et le saint Coran ; Sur ce, il a tenté d’expliquer en plus sans les détails, une étape par laquelle au moment de cette époque. L’inquiétude des autorités coloniales grandissait à un point tel, suite à l’accroissement du prestige de Bamba les français, résolurent d’envoyer au Baol une colonne de 150 spahis destinés à l’impressionner. Le résultat escompté n’ayant pas été atteint, il sera envoyé dès 1903 en Mauritanie auprès de Cheikh Sidiya pour y demeurer en résidence surveillée à Soutelma. Il en revint en 1907, pour se voir imposer un nouvel éloignement à Thiéyène dans le Djoloff. C’est là qu’il demeura jusqu’en 1912, date à laquelle fut autorisé à s’installer à Diourbel. Le pouvoir colonial tente alors une opération de collaboration. La guerre lui en offrit l’occasion. Pour remercier Bamba d’avoir participé au recrutement des soldats, les autorités lui attribuèrent la légion d’honneur en 1919. Il refusera habilement sans les effaroucher. En 1925, il obtint l’autorisation de construire la mosquée de Touba. Deux années plus tard, en juillet 1927, il disparaissait laissant derrière lui une œuvre grandiose ainsi que l’image d’un homme de dieu, de paix, de dignité profondément attaché aux préceptes du Saint Coran à la Sounna du Prophète et à la dignité de l’homme noir. Le bien fondé de ces péripéties, est retracé de manière ficelée dans le document et certifié par des personnes titrées du mouridisme citées par le rédacteur. Enfin, le rédacteur de ce document, traduit également que Bamba laissa surtout une œuvre littéraire faite de chants à la gloire de la figure emblématique de l’islam mais saussi de traité de droit de morale qui constitue un viatique intellectuel et spirituel d’une particulière importance pour toute la Oumma Islamique. 3 De toute évidence, il est patent que les intellectuels qui, verront ce document… le vivront au regard d’un concept et d’une démarche dans la même expérience qui avait été faite sur l’imam Ali que les chiites glorifient. « Il n’est que temps, pour nous, d’écrire nôtre histoire si la vérité n’est pas toujours poétique, elle est la condition de l’action efficace. Il y a certes, des écrits nombreux sur nôtre histoire, mais, pratiquement, tous sont dus à des étrangers, ou presque tous, ainsi les géogaphes du monde grec parlent frequemment des négres, des « éthiopiens », et les archives coloniales fourmillent de renseignements précieux, de dates précises, sans taxer ces écrits de partialité dans la présentation des faits, on ne peut nier qu’ils nous voient du dehors. Il y aura donc lieu de les confronter avec les documents vivants que sont les souvenirs des anciens et la mémoire des griots, et lorsque ces sources orales trouvent appui sur des reliques, comme il s’en trouve ici, leur importance pour l’étude de nôtre histoire devient, alors primordiale ». Léopold Sédar SENGHOR « La réticence des chercheurs de parchemins devant une tradition purement orale ne peut empêcher qu’un peuple n’ait son histoire relatant ses origines et ses migrations, ses heurs et ses malheurs, cette histoire, certes n’a été ni papyrusisée, ni gratinisée, si l’on nous permet ces nééologismes, mais elle est restée imprimée dans le cerveau humain, archive vivante, dont la défaillance entraînait, il n’y a pas si longtemps, pour certains griots, la mort. Il faut, comme toujours manier les documents oraux avec prudence. Il convient de laisser à l’incertain ce qui appartient à l’incertain. Il y aurait plus que de l’outrecuidance à torturer les données recueillies pour en tirer une chronologie douteuse ou une affirmation hasardeuse, le prisme de l’historien doit décomposer mais non dévier ». Félix BRIGAUD 4 L’ODYSSEE DU CHEIKH AHMADOU BAMBA : De la répression coloniale systématique, à la « réhabilitation » Ou le cheminement vers la Gloire Éternelle. Dès les premiers temps, Allâh (nom propre de Dieu en arabe), S’est adressé à l’humanité en envoyant prophètes et messagers aux différents peuples de la Terre. Ainsi le Messager a-t-il été continuellement transmis et revivifié à travers les âges, en tenant compte de la diversité des êtres humains, de leurs cultures et de leurs langues. Cette diversité a été établie dans le but de manifester la grandeur de Dieu et Sa générosité. Ainsi les hommes réfléchiront-ils à leur même origine, ou peut-être se rencontreront-ils afin d’échanger et de promouvoir la richesse issue de cette diversité. En ce sens, nul peuple et nulle langue ne peuvent être exclus ; la différence devrait être non seulement respectée, mais de plus appréciée. Le Très-Haut a voulu que Sa dernière Révélation se fasse en arabes, dans une langue claire et un style littéraire incomparable. Néanmoins, la Parole de Dieu se veut universelle et accessible à l’ensemble de l’humanité. Conscient de cela, le Prophète Muhammad (Saws) s’appliqua à transmettre la Parole révélée aux hommes et demanda à ses sahâba (compagnons) de la propager aussi largement que possible. Il éduqua une génération entière de femmes et d’hommes, qui allaient prendre à leur tour le flambeau du Message pour le répandre dans toutes les contrées du monde.1 Le soleil de l’islam brilla sur l’humanité depuis la péninsule arabique au début du 7é siècle de l’ère chrétienne. Dieu le Tout-Puissant, choisit Mouhamed (PSL) comme envoyé à tous les hommes (Coran XXXIV 28). Le prophète arabe s’acquitta parfaitement de sa mission et ne quitta ce monde en 632, qu’après avoir formé une génération de croyants capables d’assurer la pérennité de son œuvre de prédication. Ce sont ses compagnons qui, dirigés par ses successeurs, les califes bien guidés, furent à l’origine des grandes conquêtes d’Asie, d’Afrique et d’Europe, régions où ils transmirent le message de l’Islam et y attirèrent des peuples divers. L’introduction de l’islam en Afrique, et on ne le dit pas souvent, est antérieure de quelques années à son établissement à la ville sainte de Médine puisque, bien avant l’Hégire, la terre africaine connut l’Islam, des exilés mecquois qui fuyaient l’oppression des idolâtres mecquois, avaient été accueillis en Abyssinie par le Négus Chrétien Nadjachi, qui les avait protégés et aidés. Ce fut donc avant même l’émigration du prophète vers Médine et le début des conquêtes islamiques. Ensuite, l’Égypte et le Nord du continent africain reçurent les premières vagues de 1 Universaliser le Message. Préface de Shaykh Zakaria SEDDIKI « Le Noble Coran » Edition Tawhid 2014 5 conquérants. Puis les conquêtes s’étendirent du Nord vers l’Ouest à une date qu’il n’est pas aisé de déterminer avec précision mais qui est supposée située vers la fin du 7ème siècle et le début du 8ème siècle2. Pour le Professeur Iba Der THIAM, les travaux les plus récents établissent que l’apparition de l’Islam en Afrique au Sud du Sahara se situerait entre le 8ème siècle et le 9ème siècle3. Ahmadou Bamba apparut au 19ème siècle dans un contexte historique très tourmenté au Sénégal, parce que ce siècle est une période de résistance à la pénétration coloniale. Il faut noter la faiblesse de cette résistance car si elle fut farouche, elle n’en restât pas néanmoins morcelée et doublée de luttes intestines. Cette résistance, succomba sous les coups de boutoir de la puissance coloniale. : - El Hadji Omar TALL, farouche résistant à l’oppression coloniale disparut le 12 Février 1864 dans la grotte de DEGEMBERE (Bandiagara) - Mamadou Lamine Dramé tomba en 1887 dans une embuscade à Bakel - Maba Diakhou Ba fut tué à Sombe en 1867 - Lat Dior tomba à Dékheulé le 26 Octobre 1886 - Samba Laobé FALL fut tué le 06 Octobre 1886 à Tivaouane Dans le même ordre d’idées, dans un pays limitrophes, l’actuelle république sœur du Mali : « Le prestigieux royaume des Faama Tièba et Bademba, qui avait été le dernier bastion de la résistance à la conquête du Soudan, Sikasso fut prise par l’armée coloniale en mai 1898. L’assaut laissa 6000 morts dans la population, que l’on s’empressa d’enterrer dans une fosse commune à l’écart uploads/Litterature/ niack-fall.pdf

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