à Zarie REMERCIEMENTS Cet ouvrage est la version définitive d’une thèse de doct
à Zarie REMERCIEMENTS Cet ouvrage est la version définitive d’une thèse de doctorat en langues anciennes soutenue à l’Université de Caen, le 17 décembre 1999. Sa publication aurait été impossible sans le concours de tous ceux qui, dès l’origine, m’ont accompagné, conseillé et soutenu dans cette entreprise. C’est au Professeur Jean-Marie Mathieu que revient l’initiative de cette édition : lorsque je lui soumis, il y a plus de dix ans, mon projet d’une étude en relation avec la controverse judéo-chrétienne, il me signala l’existence du Dialogue de Justin, important par la taille et le contenu, souvent édité, mais jamais de façon critique. Le Professeur Jean-Marie Mathieu a depuis lors dirigé mes travaux avec une exigence et une disponibilité pour lesquelles j’ai plaisir à lui exprimer ici ma reconnaissance. Dans la perspective de recherches sur les controverses religieuses, et plus particulièrement sur celle qui oppose christianisme et judaïsme, une édition du Dialogue occupait tout naturellement la première place : le Dialogue de Jason et Papiscus – dont Justin s’est peut-être inspiré – étant aujourd’hui perdu, le Dialogue avec Tryphon demeure le plus ancien écrit de ce type qui nous soit parvenu. Par le contexte historique qui l’a vu naître, les sujets qui y sont abordés et les questions qu’il pose, ce texte offre une source commune – directe ou indirecte – à tous les écrits de même nature, et un premier cadre pour leur interprétation : même si la dimension diachronique et les particularités propres à chaque tradition ne doivent jamais être négligées – ici comme ailleurs –, la littérature de controverse semble bien constituer un genre à part, avec sa propre cohérence littéraire et historique. Pour des raisons complexes qui sont autant d’éléments d’analyse, cette littérature n’a pas reçu l’attention qu’elle mérite. Outre l’enrichissement méthodologique et culturel qu’elle a occasionné, cette recherche fut vécue comme une expérience intellectuelle dont le principal enseignement demeure décisif : plutôt déconcertante lors d’un premier contact, la pensée qui s’exprime dans le Dialogue se révèle extrêmement rigoureuse, souvent originale, parfois même séduisante, si l’on se rend accessible à son cheminement propre en s’affranchissant, pour mieux en adopter le cours, de tout préjugé. Fragile équilibre entre empathie et distance critique. Le Dialogue avec Tryphon étant une œuvre complexe, le conseil de tous ceux que j’ai sollicités ou qui m’ont spontanément prêté leur concours fut aussi précieux qu’indispensable. J’exprime ici ma profonde gratitude aux membres du jury de thèse qui m’ont tous suggéré, oralement et par écrit, selon l’éclairage de leurs spécialités respectives, les corrections qu’appelait ce travail : Monique Alexandre, Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne, Paris IV (Présidente du Jury) ; Mireille Hadas-Lebel, Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne, Paris IV ; Jean-Marie Mathieu, Professeur à l’Université de Caen (Directeur de thèse) ; Bernard Pouderon, Professeur à l’Université de Tours ; Jean Schneider, Professeur à l’Université de Caen. Plusieurs études, qui complètent cette édition, ont été adressées à des revues scientifiques (voir l’Index bibliographique). La teneur de ces travaux a pu être perfectionnée grâce à ceux qui en ont effectué la lecture critique. Je remercie ces derniers pour leurs remarques et leurs suggestions qui furent toujours vivement appréciées. Je dois au regretté Charles Touati, puis à Jean-Christophe Attias, Directeurs d’études à l’École Pratique des Hautes Études, l’initiation à une approche scientifique des écrits rabbiniques sans laquelle les références à cette littérature que comporte le Dialogue n’auraient pu être prises en compte. Qu’ils soient remerciés pour leur enseignement. La bibliographie utilisée pour cette édition n’aurait pu être réunie sans le concours de madame Chantal Bouchoux, responsable du prêt-inter à l’Université de Caen, qui s’est toujours efforcée avec efficacité, avec opiniâtreté parfois, de me procurer les articles et les ouvrages nécessaires à cette étude. Le travail d’édition proprement dit – en particulier la vérification des indices – a été grandement favorisé par les admirables ressources de la bibliothèque de l’École Normale Supérieure, de la Bibliothèque byzantine, et de l’Institut d’Études Sémitiques du Collège de France, ainsi que par l’accueil de leurs responsables. Membre de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes depuis décembre 2000, j’ai trouvé dans ce nouveau cadre professionnel un environnement particulièrement favorable à l’achèvement d’un tel travail : la richesse de la bibliothèque, la compétence et la disponibilité de ses responsables, l’érudition de mes collègues – souvent sollicités – et leur affabilité ont constitué une aide précieuse dans cette phase de rédaction et de mise en forme définitives. Que soient tout particulièrement remerciés pour leurs encouragements et leurs conseils bienveillants monsieur Jacques Dalarun, Directeur de l’I. R. H. T., monsieur Paul Géhin, responsable de la Section grecque, et madame Colette Sirat, responsable de la Section hébraïque à laquelle j’appartiens désormais. Le Professeur Charles Munier, de l’Université de Strasbourg, a recommandé cette édition du Dialogue pour une publication aux Éditions universitaires de Fribourg. Je lui suis reconnaissant de cette initiative, et de la cordialité manifestée à l’occasion de nos fréquents échanges épistolaires sur l’œuvre de Justin. Le Professeur Otto Wermelinger, qui a accepté d’éditer ce travail, en suit l’achèvement depuis plus de deux ans. Je lui exprime ici ma profonde gratitude pour son amitié bienveillante et sa lecture scrupuleuse des dernières épreuves. Cette lecture fut effectuée en collaboration avec Jean-Michel Roessli, que je remercie également. Les opérations de mise en forme n’ont pu être réalisées que grâce aux conseils toujours précis de monsieur Corrado Luvisotto. Ce travail aurait-il été achevé – aurait-il même été entrepris ? – sans le soutien de celle qui en a accompagné chaque étape, et à qui le livre est dédié ? Paris, le 4 juin 2003 SOMMAIRE GENERAL Volume I INTRODUCTION....................................................................1-182 TEXTE ET TRADUCTION................................................ 183-564 Volume II NOTES DE LA TRADUCTION ......................................... 567-918 APPENDICES .................................................................. 919-1016 INDICES ........................................................................1017-1124 VOLUME I (Sommaire) Justin et son oeuvre..............................................................................................1-6 Manuscrits, éditions et traductions du Dialogue..............................................7-16 Plan.....................................................................................................................17-48 (Liste des intertitres ...............................................................................................42-48) Lacune................................................................................................................49-72 Judaïsme(s).......................................................................................................73-108 (Bibliographie........................................................................................................73-104) (Liste des données............................................................................................. 105-108) Exégèse ..........................................................................................................109-128 (Bibliographie..................................................................................................... 127-128) Destinataires..................................................................................................129-166 Principes de l’édition....................................................................................167-173 Problèmes textuels et difficultés de traduction........................................174-176 Sigles et abréviations utilisés dans l’apparat critique...............................177-178 Ouvrages cités dans l’apparat critique.......................................................179-180 Signes diacritiques................................................................................................ 181 TEXTE ET TRADUCTION.............................................................................183-564 1 INTRODUCTION : JUSTIN ET SON ŒUVRE Silences d'une tradition Bien qu'il soit, parmi les Apologistes du IIe siècle1 , « celui dont nous connaissons le mieux la vie et les œuvres »2 , Justin demeure un personnage assez mystérieux, et aujourd'hui encore, ses écrits suscitent la controverse. Les informations dont nous disposons sur sa biographie sont autant de questions non résolues3 : fils de Priscus, petit-fils de Baccheius, il est né à Flavia Neapolis (antique Sichem), colonie de Syrie-Palestine fondée en 72 par Vespasien4 . Mais à quelle date5 ? Toute sa famille était-elle d'origine païenne ? Que signifient exactement les expressions ajpo; tou' gevnou" tou' ejmou', levgw de; tw'n Samarevwn6 et ejn tw'/ ejmw'/ e[qnei7 que l'Apologiste utilise pour se présenter ? Font-elles référence au lieu de sa naissance, ou aussi à ses origines ? Il n'était pas circoncis8 , et ignorait vraisemblablement 1 Quadratus, Aristide, Ariston de Pella, Miltiade, Apollinaire d'Hiérapolis, Tatien Athénagore, Théophile d'Antioche, Méliton de Sarde, (Épître à Diognète, Hermias). Sur l’ensemble de ces auteurs et des travaux qui leur ont été consacrés, voir A. WARTELLE, Bibliographie de Saint Justin et des Apologistes grecs (1494-1994), Éditions F. Lanore, Paris 2001. 2 G. BARDY, art. « Justin », DThC VIII, col. 2228. 3 L'essentiel de ces informations, invariablement répétées, provient des écrits de Justin (Dialogue, Apologie), et des Actes de son martyre, texte dont il existe plusieurs recensions (références bibliographiques pour les problèmes critiques le concernant in : U. NEYMEHR, Die christlichen Lehrer im zweiten Jahrhundert : Ihre Lehrtätigen, ihr Selbstverständnis und ihre Geschichte, Leyde, E. J. Brill, 1989, n. 97, p. 21). Sur la biographie de Justin, voir en dernier lieu B. BAGATTI, « San Giustino nella sua patria », Augustinianum 19 (1979), p. 319-331 et A. G. HAMMAN, « Essai de chronologie de la vie et des œuvres de Justin », Augustinianum 35 (1995), p. 231-239. 4 I Apol. 1, 1. 5 L'entretien avec Tryphon mentionne à deux reprises une récente guerre de Judée, qui est, selon toute vraisemblance, celle de Bar Kokhba (132-135) : Dial. 1, 3 (to;n nu'n genovmenon povlemon) ; 9, 3 (tou' kata; th;n jIoudaivan genomevnou polevmou). Justin ayant alors déjà une certaine expérience (cf. Dial 1 s.), on peut penser qu'il était né dans les dernières années du premier siècle, ou les premières du deuxième siècle. 6 Dial. 120, 6. 7 II Apol. 15, 1. 8 Dial. 28, 2 ; cf. 29, 1.3 ; 92, 4. 2 INTRODUCTION : JUSTIN ET SON ŒUVRE l'hébreu9 ; sa connaissance du judaïsme post-biblique est discutable, mais il est incontestablement informé de certaines exégèses rabbiniques, et sa méthode rappelle singulièrement, parfois, celle de ses adversaires…10 D'après le chapitre II du Dialogue, il aurait fréquenté successivement plusieurs écoles philosophiques. Mais quelle est, dans ce récit, la part de convention, et dans quelle mesure Justin était-il familier de la culture grecque11 ? Sa conversion a peut-être coïncidé avec la guerre de Judée (132-135), et il est fort possible qu'elle ait été favorisée uploads/Litterature/ philippe-bobichon-dialogue-avec-tryphon-dialogue-with-trypho-vol-1.pdf
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- Publié le Sep 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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