1 Quelques clés pour comprendre l’Ancien Testament Père Bruno Points de repères

1 Quelques clés pour comprendre l’Ancien Testament Père Bruno Points de repères dans l’histoire d’Israël    La création du monde et de l’humanité. L’élection d’un peuple (les patriarches). - 1250 Un événement fondateur : la sortie d’Egypte et l’arrivée en Terre promise. Durant 40 ans d’Exode, le peuple traverse le désert dans lequel Yahvé donne la Loi à Moïse. La Terre est le don de Dieu. La Loi est le chemin vers Dieu. - 1000 Israël se donne un roi : David. Avec lui débute pour Israël la période des Rois qui s’achèvera en 587. David prend Jérusalem et en fait la capitale d’un royaume regroupant les tribus du Sud et du Nord. Son fils, Salomon, l’organise et construit à Jérusalem le Temple. Le Roi est le représentant de Dieu. Le Temple est la maison de Dieu. On a donc une Loi, une Terre, un Roi, un Temple. - 933 Salomon meurt et le royaume éclate en deux :  Au Sud : Juda, capitale Jérusalem. Juda reste fidèle à la dynastie de David. Le roi fait l’unité de la nation et la représente devant Dieu. Dieu habite au milieu de son peuple dans le Temple.  Au Nord : Israël, capitale Samarie. Israël rompt avec la dynastie davidique. Le roi n’a plus la même importance religieuse. Le prophète joue le rôle de rassembleur. - 721 Israël est détruit par les Assyriens. - 587 Juda est déporté en Babylonie. C’est l’Exil. Le Temple est détruit, le Roi déchu, la Terre abandonnée : il ne reste que la Loi. - 538 Les Juifs reviennent en Palestine tout en restant sous la domination Perse. - 515 Le Temple est reconstruit. La Loi devient constitutionnelle. L’appartenance à une Terre n’est plus un critère religieux. - 333 Alexandre conquiert le Moyen-Orient. La Palestine est sous domination grecque. Le Judaïsme rencontre la culture hellénistique et se durcit davantage autour de la Loi. - 160 Le Judaïsme commence à se fissurer. Plusieurs courants naissent : Pharisiens, Sadducéens... - 63 Rome s’installe au Moyen-Orient. La Palestine est sous domination romaine. + 70 Soulèvement de Jérusalem. La ville est prise par Titus, le Temple est détruit. + 132 Une nouvelle révolte éclate à Jérusalem, sous Hadrien. Jérusalem est transformée en colonie romaine et devient Aelia Capitolina. Sur l’ancien emplacement du Temple s’élève un temple en l’honneur de Jupiter Capitolin. Il est interdit aux Juifs d’entrer dans la ville, sous peine de mort. Quelques clés pour comprendre l’Ancien Testament 2 I. Bénédiction et Salut 1. Dieu bénit la création Dès sa première phrase, la Bible nous fait comprendre que ce dont elle veut parler, c'est de la totalité de l'être. Quand elle parle du créateur, elle traite de l'univers entier. Le récit de la création, au début de la Genèse, indique tout de suite l'horizon du discours sur Dieu : c'est le monde entier (Gn 1) et l'humanité entière (Gn 2) qui sont en relation avec le Dieu biblique. Le Dieu d'Israël ne limite pas son œuvre à ce seul peuple, mais qu'il est le Seigneur de l'histoire universelle et du cosmos tout entier. Chaque événement qui se passe entre Israël et son Dieu, entre un individu et son Dieu doit se placer dans ce vaste contexte. C'est de ce large contexte que nous parlent les onze premiers chapitres de la Genèse. La création du monde implique sa possible destruction (Gn 6-9); la création de la vie entraîne sa préservation par la croissance et la reproduction; le créateur bénit sa créature. La bénédiction s'étend de générations en générations, dans les profondeurs du temps (Gn 5), l'immensité de l'espace et l'étendue de la terre (Gn 10). La bénédiction du créateur est effective dans le mouvement des générations humaines à travers l'espace et le temps; elle est effective, dans le rythme régulier de la conception, de la naissance et de la mort. Par ce rythme de la vie, l'œuvre du créateur atteint toutes les générations, au-delà de toutes les différences de peuple, de race, de nation ou de religion. Tant que la vie existe et partout où elle existe, le créateur est à l'œuvre. Lors de la création, Dieu, reconnut « que cela était bon ». L’adjectif « bon » signifie également « beau » : la création retourne sans cesse par la louange vers son créateur. La bénédiction, par laquelle Dieu reste créateur pour toutes les générations, englobe même la mort. Sans elle le rythme de l'œuvre divine serait impossible. L'homme a été créé pour vivre le cours d'une existence allant de la naissance à la mort; la mort à un âge avancé n'est donc pas un châtiment, car elle est enracinée dans la volonté du créateur, donc bonne et revêtue de sens. Personne ne peut se comprendre vraiment comme créature sans avoir conscience que le créateur tient toute la création dans sa main. C'est la bénédiction qui fait subsister tous les éléments essentiels de l'existence humaine : la bénédiction de Dieu fait pousser et prospérer les aliments, préserve l'espace vital, rend les travaux féconds et permet la paix (shalom) dans les communautés Parlant du créateur et de la création, l'Ancien Testament manifeste donc un universalisme qui attribue au Dieu sauveur d'Israël tout ce qui peut arriver, d'âge en âge. Ainsi, pour l'Ancien Testament, la fin des temps correspond au commencement des temps; l'apocalyptique qui parle d'un ciel nouveau et d'une nouvelle terre renvoie à leur création. La bénédiction est une œuvre divine silencieuse, continue et insaisissable, qui ne saurait se consigner en moments et en dates. La bénédiction s'accomplit progressivement, comme un être qui se développe, mûrit et décline. C’est pour quoi, il est possible de relier à Dieu son existence dans son déroulement quotidien : on la reçoit des mains de Dieu, dans le déroulement des jours et des heures où souvent rien de particulier n'arrive. Cela est souligné par le fait que bénédiction et salutation sous forme de vœux sont étroitement liées et que les mots « bénédiction » et « paix » sont couramment employés comme formules de salutation. 2. Dieu bénit les patriarches L'histoire des Patriarches (Gn 11,10 - 50,26) consacre quinze chapitres à la seule geste d'Abraham (11,10 - 25,10). Dans ces chapitres l'histoire de la révélation commence à s'insérer dans l'histoire tout court, celle du Proche-Orient ancien, non pas encore au moyen de dates précises, comme le souhaiterait notre mentalité moderne, mais en établissant des relations de parenté, de voisinage et d'alliance entre les peuples et les clans connus de toute la région. Quelques clés pour comprendre l’Ancien Testament 3 D'après Gn 11,31 le clan d'Abraham est venu d'Ur en Chaldée pour s'établir à Harran, dans la région du Haut Euphrate, et c'est de Harran qu'Abraham lui-même est parti. Les historiens mettent aisément ces voyages en rapport avec les migrations vers l'ouest des clans amorrites (ou proto-araméens) tout au long du IIe millénaire. La descente d'Abraham vers le sud a pu avoir lieu dès le XIXe siècle av. J.-C., ou quelques siècles plus tard. La révélation de Dieu à Abraham ne s'est pas produite dans un vide religieux. À cette époque, tous les peuples avaient leurs dieux. À Harran, Abraham adorait un dieu personnel, protecteur de son clan. Peut-être l'associait-il à d'autres dieux de la région, car à Harran la population autochtone vénérait surtout Sin, le dieu Lune. En arrivant en Canaan, Abraham rencontre le culte de El, dieu suprême des Sémites de l'Ouest, connu sous des noms divers que l'on retrouve dans la Bible : El-Elyon, El-Olam, El-Shadday. En disant à Abraham: "Je suis El-Shadday" (17,2), le Dieu personnel d'Abraham reprend à son compte les attributs de El, reconnu comme créateur du monde et comme source de sagesse. Désormais Abraham n'aura plus d'autre dieu que celui de son appel, celui que tous les Patriarches à sa suite serviront comme le Dieu des Pères, celui qui bien plus tard révèlera à Moïse son nom de Yahweh. Ce Dieu, encore imparfaitement connu par Abraham, est déjà pour lui et pour les siens le Dieu qui fait alliance. Là est l'enseignement fondamental du récit. Tout part de la bonté de Dieu et du projet de bonheur qu'il forme pour Abraham, et à travers lui pour la multitude des croyants. Mais ce dessein va prendre corps au rythme des étapes d'une longue marche avec Dieu. Abraham est présenté, de fait, comme le premier des pèlerins: le premier il prend la route sur un ordre de Dieu, vers une terre qui est déjà sainte aux yeux de Dieu, et son voyage au pas du troupeau est déjà une marche dans la foi au Dieu qui l'appelle et dans l'espérance des biens qu'il lui prépare. "Marche en ma présence et sois parfait" : tel est l'ordre reçu de Dieu (17,1). Quittant Harrran et l'Aram des Deux-Fleuves, Abraham descend vers le sud jusqu'à Sichem, près du Chêne de Moré, et près de Béthel, avant de gagner le Negeb, puis l'Égypte. Remonté de l'Égypte, il se fixera un moment à Hébron, prés du Chêne de Mamré, et séjournera uploads/Litterature/ quelques-cles-pour-comprendre-l-x27-ancien-testament.pdf

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