Corrigés 1 Un cœur simple Gustave Flaubert Séquence classe de 4e I. Découvrir 1

Corrigés 1 Un cœur simple Gustave Flaubert Séquence classe de 4e I. Découvrir 1. D’abord publié en feuilleton, Un cœur simple est publié en volume en avril 1877 avec deux autres récits La Légende de saint Julien l’Hospitalier et Hérodias, sous le titre Trois Contes. 2. Le conte, tel que les élèves ont pu l’étudier en Sixième, se caractérise par sa relative brièveté, par la mise en scène de personnages stéréotypés (roi, prince, personnage faible ou opprimé récompensé à la suite d’épreuves dont il sortira vainqueur), par la manifestation éventuelle du merveilleux et par un dénouement proposant souvent un enseignement à tirer du récit. Le conte de Flaubert est certes lui aussi assez bref mais il se distingue de ces caractéristiques traditionnelles par son ancrage réaliste. De plus, le dénouement n’offre pas de fin heureuse puisque l’héroïne meurt, ce qui n’invite pas particulièrement le lecteur à faire lui aussi preuve de bonté... 3. Il s’agit de la photographie en gros plan d’un cœur rouge et brillant, pendu à un ruban doré auquel il est raccroché par un grand et fin nœud. Cette représentation correspond au sens premier du titre de l’œuvre en ne figurant seulement qu’un cœur. Ainsi cette première de couverture laisse complètement ouverte la lecture. II. Comprendre 1. Flaubert écrit ce récit à la fin de sa vie, alors qu’il est en proie à des problèmes financiers et de santé. De plus, il vient de perdre deux amies chères, Louise Colet et Georges Sand. Après s’être surtout illustré dans le genre du roman, il se lance dans l’écriture d’un petit volume, puisant dans ses souvenirs d’enfance et sa connaissance de la Normandie. 2. Madame Bovary en 1857, Salammbô en 1862 et L’Éducation Sentimentale en 1869 sont parmi les œuvres les plus importantes de Flaubert. 3. Ce récit s’avère réaliste par le souci de son auteur de « fouiller le vrai ». Il dépeint ainsi avec précision la vie en province au xixe siècle. Tous les lieux géographiques, à l’exception de Colleville, sont des lieux existant et sur lesquels Flaubert s’est documenté. Les différentes catégories sociales représentées dans l’œuvre correspondent à la réalité de la Normandie de cette époque, à commencer par le quotidien de Félicité, servante travaillant sans relâche au service de Mme Aubain, bourgeoise de Pont-l’Évêque. La notice et les notes du dossier révèlent également les démarches entreprises par l’auteur pour décrire de façon très réaliste les processions ou encore le perroquet. Cependant l’appellation « conte » choisie par Flaubert s’explique aussi par son attrait pour le mouvement romantique et les thèmes qui le traversent, la mort ou l’exotisme, ainsi que pour un style parfois lyrique, employé pour évoquer l’exaltation mystique de cette servante particulièrement frappée par le destin. séance 1 Un conte à part Séance 2 Entrer dans un récit réaliste I. Découvrir et comprendre 1. Un cadre réaliste a) Ce premier chapitre nous présente les personnages principaux, Mme Aubain et sa servante Félicité, dans leurs activités respectives. La maison de Mme Aubain, située à Pont-l’Évêque, fait l’objet d’une description précise et détaillée. Un portrait en action de Félicité clôt le chapitre. b) La situation extérieure de la maison est tout d’abord donnée, « placée derrière les halles, (…) entre un passage et une ruelle aboutissant à la rivière »; puis, elle est décrite « intérieurement », de manière ascendante, du rez-de- chaussée au deuxième étage. Les nombreux détails donnés sur la disposition des pièces, l’ameublement ou la décoration permettent de bien se représenter la maison. Certaines pièces font l’objet d’une description plus brève ou ne sont qu’évoquées, comme la chambre de Félicité, tandis que le cabinet d’étude est, lui, décrit de façon très précise. Cette description révèle une atmosphère triste, sinistre, par l’emploi de termes dépréciatifs comme : « des différences de niveau qui faisaient trébucher », « un vieux piano », « tout l’appartement sentait un peu le moisi », « le salon toujours fermé », « un luxe évanoui ». c) Cet incipit présente précisément le cadre spatial et temporel du récit. Ainsi, les indications de lieu (« Pont- l’Évêque, Toucques, Geffosses et Saint-Melaine »), de temps (« pendant un demi-siècle, au commencement de 1809 ») et les détails de la description de la maison ancrent le conte dans un espace-temps réaliste. De même, le quotidien de Félicité, dont la journée est rythmée par les tâches ménagères, apparaît conforme au travail accompli par les domestiques à cette époque. Corrigés 2 Un cœur simple Gustave Flaubert Séquence classe de 4e Séance 2 suite 2. Portraits croisés a) Mme Aubain est une bourgeoise dont la situation est explicitée dès le début de ce premier chapitre : elle est veuve depuis 1809 « d’un beau garçon sans fortune » qui lui a laissé « une quantité de dettes », mère de deux enfants. Elle vend la plupart de ses propriétés sauf deux fermes, pour s’assurer un petit revenu régulier et quitte Saint-Melaine pour Pont-l’Évêque. On apprend qu’elle n’est « pas une personne agréable » et qu’elle « se tenait tout le long du jour, assise près de la croisée dans un fauteuil de paille » Félicité est sa servante, enviée par les bourgeoises de Pont-l’Évêque. Si celle-ci est décrite juste avant que ne soient données ces informations, ce n’est que pour évoquer le détail de ses tâches quotidiennes, à travers l’accumulation des verbes d’action (« cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval »). Ces multiples activités sont développées plus amplement à la fin du chapitre, à l’occasion du portrait en action qui lui est consacré. b) Le portrait de Félicité apparaît dans un premier temps très positif. En effet, le narrateur valorise sa force de travail (« travaillait jusqu’au soir sans interruption », sa fidélité à sa maîtresse, sa piété (« pour ne pas manquer la messe », « s’endormait devant l’âtre, son rosaire à la main »), son obstination, son caractère « économe ». Cependant, après avoir décrit sa tenue vestimentaire, le narrateur dépeint son physique ingrat (« maigre », « sa voix aiguë ») et insiste sur l’automatisme de ses gestes, la comparant à « une femme en bois ». Ses émotions ne sont pas évoquées. On sait seulement qu’elle est « toujours silencieuse ». c) Après la lecture de cet incipit et les remarques faites sur la première de couverture, le lecteur est amené à considérer le sens du mot « cœur » d’après sa valeur métaphorique. Entendu comme le siège de l’affectivité, le « cœur » est la partie qui sert à désigner le tout, c’est-à-dire un être à part entière. L’adjectif « simple » qui le qualifie facilite l’identification du personnage : « un cœur simple » c’est Félicité, simple servante au service de Mme Aubain. II. Retenir et pratiquer Comparaisons avec les incipits des nouvelles : Mateo Falcone de Mérimée, Le Nez de Gogol, Aux Champs de Maupassant. Incipit de Mateo Falcone (du début à « Le fils n’avait que dix ans mais il annonçait déjà d’heureuses dispositions. ») : Le narrateur commence par décrire précisément le cadre de l’histoire, le maquis corse, avant de présenter le personnage principal, Mateo Falcone, et sa famille, qu’il connaît personnellement. Le récit s’annonce comme celui d’un souvenir. Le narrateur intervient aussi à la première personne pour donner des conseils au lecteur. Il s’agit d’un incipit à la fois réaliste par la précision des détails concernant le cadre spatial notamment, et romantique par le goût déjà avéré de l’auteur pour la « couleur locale » visant à restituer l’atmosphère caractéristique de la Corse. Incipit du Nez (Partie I) : Il s’agit d’un début de récit très différent de celui du conte de Flaubert. Le personnage principal, le barbier Ivan Iakovlévitch, découvre, un matin, un nez dans son pain et il cherche à s’en débarrasser. Le lecteur est amené à partager l’incrédulité du personnage. Le narrateur intervient également à la première personne pour se reprocher de ne pas en avoir dit plus sur le barbier, qu’il présente donc par la suite plus précisément. Dès cet incipit, le lecteur hésite entre une explication rationnelle et le surnaturel. Il s’agit bien du début d’une nouvelle fantastique. Incipit de Aux Champs (du début à « Je m’y ferais bien tous les jours. ») : Il s’agit d’un récit à la troisième personne. Le narrateur présente les personnages, deux familles de paysans (les Tuvache et les Vallin). Leurs maisons sont voisines et leurs enfants jouent tout le temps ensemble. Le cadre est donné précisément ainsi que le quotidien de ces paysans. Il s’agit de l’incipit d’une nouvelle réaliste, proche de l’incipit du conte Un cœur simple de Flaubert. Corrigés 3 Un cœur simple Gustave Flaubert Séquence classe de 4e Séance 3 Une héroïne toute simple I. Découvrir et comprendre 1. Les aventures d'une simple servante a) Le chapitre débute par l’évocation du passé de Félicité. Telle Cendrillon, elle vit une enfance misérable après la mort de ses parents, employée « toute petite à garder les vaches dans la campagne », « battue » et « chassée pour un vol uploads/Litterature/ un-coeur-simple-corriges.pdf

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