Franciaoktatas Auteur : Poros András, avec la collaboration de Bagaméri Zsuzsan

Franciaoktatas Auteur : Poros András, avec la collaboration de Bagaméri Zsuzsanna et de Gaelle Trémas © 2020 AHEF+ Institut français de Budapest LITTÉRATURE POUR LA CLASSE Le langage des métaphores Fiche apprenant I. À la découverte des personnages et du roman Avant d’étudier des extraits du livre de Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage, faisons la connaissance ensemble des personnages principaux du roman. Activité 1 1. 2. 3. Observer les deux couvertures (1. et 2.) et l’illustration (3.) puis répondre aux questions suivantes : 1. Quelles informations vous apportent ces images sur les protagonistes du livre ? 2. À votre avis, sur ces illustrations qui est Vendredi et qui est Robinson ? 3. Quelle est la nature de leur relation ? 4. A partir de ces illustrations imaginez l’histoire du livre. II. Etude d’extraits Activité 1 : exploration des mots. « Au cours des années qui avaient précédé l’explosion et la destruction de l’île civilisée, Robinson s’était efforcé d’apprendre l’anglais à Vendredi. Sa méthode était simple. Il lui montrait une marguerite, et il lui disait : — Marguerite. Et Vendredi répétait : — Marguerite. Et Robinson corrigeait sa prononciation défectueuse aussi souvent qu’il le fallait. Ensuite, il lui montrait un chevreau, un couteau, un perroquet, Franciaoktatas Auteur : Poros András, avec la collaboration de Bagaméri Zsuzsanna et de Gaelle Trémas © 2020 AHEF+ Institut français de Budapest un rayon de soleil, un fromage, une loupe, une source, en prononçant lentement : — Chevreau, couteau, perroquet, soleil, fromage, loupe, source. Et Vendredi répétait après lui, et répétait aussi longtemps que le mot ne se formait pas correctement dans sa bouche. Lorsque la catastrophe s’était produite, Vendredi savait depuis longtemps assez d’anglais pour comprendre les ordres que lui donnait Robinson et nommer tous les objets utiles qui les entouraient. Un jour cependant, Vendredi montra à Robinson une tache blanche qui palpitait dans l’herbe, et il lui dit : — Marguerite. — Oui, répondit Robinson, c’est une marguerite. Mais à peine avait-il prononcé ces mots que la marguerite battait des ailes et s’envolait. — Tu vois, dit-il aussitôt, nous nous sommes trompés. Ce n’était pas une marguerite, c’était un papillon. — Un papillon blanc, rétorqua Vendredi, c’est une marguerite qui vole. » a. Lire individuellement le texte. b. Souligner les passages de l’extrait correspondant à la méthode d’apprentissage de Robinson. Comment qualifierez-vous cette méthode ? c. Lire les deux dernières phrases de l’extrait. Quelle comparaison fait Vendredi ? Activité 2 : les métaphores dans la littérature. a. Voici des exemples de métaphores, expliquez leur sens avec vos propres mots Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage. (Charles Baudelaire)  Un gros serpent de fumée noire. (Guy de Maupassant)  Cet homme d'affaires est un requin. (Langage courant)  b. Lire les citations littéraires et indiquer si elles sont des métaphores ou des comparaisons. Citations Écrivain Ouvrages/poèmes Métaphore Comparaison 1 « Je me suis baigné dans le poème de la mer » Arthur Rimbaud « Le bateau ivre » 2 « la terre est bleue comme une orange » Paul Éluard « L’amour de la poésie » 3 « le poète est semblable au Prince des nuées/ Qui hante la tempête et se rit de l’archer » Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal « L’Albatros » 4 « Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la profondeur » Honoré de Balzac Le Père Goriot Franciaoktatas Auteur : Poros András, avec la collaboration de Bagaméri Zsuzsanna et de Gaelle Trémas © 2020 AHEF+ Institut français de Budapest Activité 3 : la leçon de Robinson. « Avant la catastrophe, quand il était le maître de l’île et de Vendredi, Robinson se serait fâché. Il aurait obligé Vendredi à reconnaître qu’une fleur est une fleur, et un papillon un papillon. Mais là, il se tut et réfléchit. Plus tard, Vendredi et lui se promenaient sur la plage. Le ciel était bleu, sans nuages, mais comme il était encore très matin, on voyait le disque blanc de la lune à l’ouest. Vendredi qui ramassait des coquillages montra à Robinson un petit galet qui faisait une tache blanche et ronde sur le sable pur et propre. Alors, il leva la main vers la lune et dit à Robinson : — Écoute-moi. Est-ce que la lune est le galet du ciel, ou est-ce ce petit galet qui est la lune du sable ? Et il éclata de rire, comme s’il savait d’avance que Robinson ne pourrait pas répondre à ce drôle de question. Puis il y eut une période de mauvais temps. Des nuages noirs s’amoncelèrent au-dessus de l’île, et bientôt la pluie se mit à crépiter sur les feuillages, à faire jaillir des milliards de petits champignons à la surface de la mer, à ruisseler sur les rochers. Vendredi et Robinson s’étaient abrités sous un arbre. Vendredi s’échappa soudain et s’exposa à la douche. Il renversait son visage en arrière et laissait l’eau couler sur ses joues. Il s’approcha de Robinson. — Regarde, lui dit-il, les choses sont tristes, elles pleurent. Les arbres pleurent, les rochers pleurent, les nuages pleurent, et moi, je pleure avec eux. Ouh, ouh, ouh ! La pluie, c’est le grand chagrin de l’île et de tout… Robinson commençait à comprendre. Il acceptait peu à peu que les choses les plus éloignées les unes des autres – comme la lune et un galet, les larmes et la pluie – puissent se ressembler au point d’être confondues, et que les mots volent d’une chose à une autre, même si ça devait un peu embrouiller les idées. » a. Lire individuellement le texte. b. Souligner les métaphores. c. Trouver dans cet extrait une définition de la métaphore ? Activité 4 : le portrait Araucan. Il entra tout à fait dans le jeu quand Vendredi lui expliqua les règles du Portrait araucan en cinq touches. Vendredi lui disait par exemple : — C’est une mère qui te berce, c’est un cuisinier qui sale ta soupe, c’est une armée de soldats qui te retient prisonnier, c’est une grosse bête qui se fâche, hurle et trépigne quand il fait du vent, c’est une peau de serpent aux mille écailles qui miroitent au soleil. Qu’est-ce que c’est ? — C’est ! - triompha Robinson. Et pour montrer qu’il avait compris la règle du jeu, il interrogea Vendredi à son tour : — C’est une toison géante où deux hommes sont cachés comme des puces, c’est le sourcil qui se fronce au-dessus du gros œil de la mer, c’est un peu de vert sur beaucoup de bleu, c’est un peu d’eau douce dans beaucoup d’eau salée, c’est un bateau toujours immobile à l’ancre. Qu’est-ce que c’est ? — s’écria Vendredi, et il posa à son tour une autre Franciaoktatas Auteur : Poros András, avec la collaboration de Bagaméri Zsuzsanna et de Gaelle Trémas © 2020 AHEF+ Institut français de Budapest devinette : — Si c’était un arbre, ce serait un palmier à cause des poils fauves qui en couvrent le tronc. Si c’était un oiseau, ce serait le corbeau du Pacifique à cause de son cri rauque et aboyant, sic’ était une partie de mon corps, ce serait ma main gauche à cause de la fidélité avec laquelle elle aide ma main droite. Si c’était un poisson ce serait le brochet chilien à cause de ses dents aiguisées. Si c’était un fruit, ce serait deux noisettes, à cause de ses petits yeux bruns. Qu’est-ce que c’est ? — C’est Tenn, notre bon chien, répondit Robinson. Je l’ai reconnu avec son poil fauve, son aboiement, sa fidélité, ses crocs aiguisés et ses petits yeux noisette. Mais parce qu’il évoquait le souvenir du bon Tenn disparu, Robinson sentit une tristesse l’envahir, et une drôle de boule se gonfler dans sa gorge et l’empêcher de parler. Vendredi s’en aperçut et s’en voulut de sa maladresse. a. Trouver les mots manquants. b. À quoi jouent Vendredi et Robinson ? c. En quoi la dernière devinette se distingue des deux premières ? III. Pour aller plus loin Activité 5 : jouer au portrait chinois. Par deux, faire chacun son portrait chinois et échanger avec son voisin. Justifier vos choix. Activité 6 : création de portraits araucans et de portrait chinois. (Devoir à la maison) À vous à présent faire des devinettes sous forme de portraits araucans. Si besoin est, vous pouvez choisir une des thématiques suivantes : le milieu scolaire, les phénomènes de météo, les animaux, les activités de loisirs, les étapes de la vie familiale et sociale, etc. Activité 7 : découvrir un peu plus l’auteur. (Devoirs à la maison) a. Compléter la biographie de Michel Tournier par les expressions ci-dessous (exercice optionnel) :  un franc succès  décide d'adapter  à l'âge de 91 ans  en 1924 à Paris  remporte le prix Goncourt  une licence de philosophie Ecrivain français, Michel Tournier est né……….. Élève turbulent, il se découvre, une fois au lycée, une passion pour la littérature. Il entame alors………. à la Sorbonne, qu’il uploads/Litterature/ vendredi-ou-la-vie-sauvage-apprenant.pdf

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