LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son

LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet eBook est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est égale­ ment protégé par les traités internationaux sur la propriété indus­ trielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayants droit. Obtenir ce fichier autrement que suite à un téléchargement après paiement sur le site est un délit. 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Nous n’avons aucune envie d’ex­ poser et de suivre les discussions qui se sont élevées à ce sujet : pour nous, Simon le Magicien est un per­ sonnage historique, quoique, sous l’action des siècles, il soit devenu quelque peu légendaire. Notre œuvre sera d’exposer sa doctrine après avoir examiné sa vie et prouvé que nous possédons bien son système autant qu’on peut en être assuré d’après les règles de la critique la plus sévère. 5 Chapitre I Vie de Simon — Ses Écrits — Sources de nos informations Les renseignements que nous possédons sur Simon le Magicien nous viennent de trois sources diffé­ rentes. Nous avons d’abord le texte des Actes des Apôtres, puis les informations contenues dans les ouvrages des Pères, enfin les récits apocryphes des Récognitions et des Homélies Clémentines. Avant même de raconter la vie, ou ce que nous pouvons savoir de la vie de Simon, il nous faut déter­ miner la valeur de chacune des trois sources que nous venons d’énumérer. Le texte consacré par l’auteur des Actes des Apôtres à Simon est le document le plus précieux que nous ayons pour nous prouver l’existence de Simon, car il offre toutes les garanties que la critique la plus exi­ geante peut demander. Nous ne prenons ce texte qu’au point de vue historique, indépendamment de l’inspiration à laquelle croit l’Église catholique, et cela suffit amplement à notre but. En effet, les Actes des Apôtres ont été écrits par un contemporain ; de plus, ce contemporain a presque toujours été témoin ocu­ laire, et souvent acteur, dans les faits qu’il raconte. Il est vrai que dans ce qui a rapport à Simon, il n’a été ni acteur, ni témoin oculaire ; mais il a appris ce qu’il a dit de la bouche même de ceux qui avaient été acteurs dans le fait de la conversion et du baptême de Simon. Rien dans son récit ne peut faire supposer un mythe 6 LES GNOSTIQUES paulinien ; peu importe donc que, dans l’épître aux Galates, saint Paul dise avoir résisté à saint Pierre sur un point de discipline, cela ne suffit pas pour mon­ trer qu’une opposition temporaire et accidentelle soit devenue un antagonisme perpétuel, qu’elle ait créé comme deux écoles opposées dans un enseignement qui a toujours été un, malgré la diversité de caractère que l’on rencontre chez les deux grands apôtres. Nous pouvons donc nous servir de cette première source de renseignements comme d’une source absolument sûre, puisque l’auteur des Actes des Apôtres, témoin oculaire le plus souvent, ou immédiatement auricu­ laire, était parfaitement capable de s’instruire de ce qu’il voulait savoir, et qu’il ne manquait d’aucune des qualités requises pour assurer au témoignage d’un écrivain toute la valeur possible. Notre seconde source d’informations découle des ouvrages des Pères de l’Église. Tous les auteurs chré­ tiens qui, dans les premiers siècles de l’Église, ont écrit pour combattre les hérésies, ont commencé par réfuter les erreurs de Simon en le maudissant comme l’auteur de tout le mal que les hérétiques firent au christianisme, et comme le premier de ceux qui oppo­ sèrent leur doctrine à celle que le Christ était venu révéler au monde. Une pareille conduite ne peut s’expliquer qu’à la condition que Simon le Mage ait existé et enseigné une doctrine qui se soit répandue parallèlement à celle du christianisme. L’hypothèse d’un mythe ne saurait être acceptée, car les Pères les plus anciens parmi ceux dont les ouvrages nous sont parvenus se sont eux-mêmes servis d’un auteur plus ancien, que l’on ne peut faire écrire après l’an 135 au 7 LES GNOSTIQUES plus tard. Leur témoignage peut donc être employé sans crainte d’erreur, lorsqu’une soigneuse analyse aura démontré d’où viennent les renseignements que chacun nous donne. Les principaux Pères de l’Église qui nous ont laissé un abrégé du système de Simon sont saint Irénée, saint Épiphane, Théodoret, saint Justin, le pseudo- Tertullien, Philastre et l’auteur des Philosophumena. Parmi eux, saint Justin ne peut guère nous servir comme source de nos connaissances sur le système particulier de Simon ; Théodoret n’a fait à peu près que transcrire saint Irénée ; cependant, une de ses phrases montre qu’il a eu d’autres sources en mains : saint Épiphane ne diffère de saint Irénée que par un plus grand nombre de détails évidemment pris à la même source ; on doit dire la même chose de Tertul­ lien, du pseudo-Tertullien et de Philastre qui, à part de légères nuances, représentent un auteur antérieur dont ils se sont servis les uns et les autres. Cet auteur ne saurait être saint Irénée, et pour de bonnes rai­ sons ; car, outre l’antériorité de plusieurs des Pères, on trouve chez les autres des détails que l’on ne rencontre point dans saint Irénée, et l’ouvrage de l’évêque de Lyon n’est pas lui-même en ce chapitre une œuvre de première main. En effet, dans le cha­ pitre XXIII de son premier livre commence une expo­ sition d’un genre tout différent de celle qui précède, ce ne sont plus que des membres de phrases qui se suivent sans être enchaînés les uns aux autres, sans qu’il y ait même de suite dans les idées. Évidemment saint Irénée n’écrit plus ici en analysant les ouvrages des docteurs gnostiques, comme il le faisait précé­ 8 LES GNOSTIQUES demment ; il analyse un abrégé, une réfutation anté­ rieure. Cela est d’autant plus palpable que ce chapitre contient un premier paragraphe écrit dans le style direct habituel à l’auteur, tandis qu’au second para­ graphe la méthode change. Nous n’avons pas à dire ici quel est cet ancien et premier auteur que toutes les hérésiologies postérieures ont connu ; il nous suf­ fit de constater que saint Irénée, le pseudo-Tertullien lui-même, saint Épiphane et Théodoret pour une par­ tie, représentent une source unique, ou tout au plus deux sources, identiques et parallèles, car quelques nuances semblent se trouver de préférence dans un groupe d’abréviateurs toujours les mêmes 1. À côté de ces premiers renseignements fournis par les Pères, nous en possédons de bien plus impor­ tants qui nous ont été transmis par l’auteur des Phi­ losophumena, auquel il faut joindre Théodoret pour la première partie de ses renseignements dogmatiques. Ce dernier auteur connaît, en effet, le premier prin­ cipe de Simon, et en cela il nous semble avoir puisé sinon aux Philosophumena, du moins à un ouvrage que l’auteur des Philosophumena connaissait ; c’est ainsi que Théodoret touche aux deux canaux de notre seconde source. Il ne nous reste donc qu’à examiner les Philosophumena. Dans cet examen, un fait se pré­ sente tout d’abord à l’esprit, c’est qu’il y a de grandes ressemblances entre cet ouvrage et les Récognitions. 1 Cf. Lipsius : Zur Quellenkritik des Epiphanios, p. 74-85. Nous citerons souvent cet ouvrage et d’autres semblables du même auteur, l’un des plus fins critiques parmi ceux qui ont étudié les origines du christianisme. 9 LES GNOSTIQUES Quoiqu’il ne le dise point, il est probable que l’auteur des Philosophumena connaissait les Récognitions et les Homélies Clémentines ; mais on ne peut pas dire qu’il s’en soit servi ; car dans uploads/Litterature/amelineau-emile-clement-les-gnostiques.pdf

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