Expert N°2 : Najet ELIMAM TNANI Numéro/code de l’article : R016 Titre de l’arti

Expert N°2 : Najet ELIMAM TNANI Numéro/code de l’article : R016 Titre de l’article : La dystopie dans la médiation littéraire entre actualité et écriture prédictive dans 2084, La fin du monde, Boualem Sansal Résumé : S’inscrivant dans la filiation de Wells, Orwell, Huxley, Boualem Sansal nous livre à travers son roman 2084, La fin du monde une réflexion véhémente autour de notre actualité. Le monde futuriste de « Bigaye »implique le lecteur en lui proposant une projection alternative de sa réalité poussée dans ses extrêmes les plus sibyllines. Mots clés : dystopie/utopie, fiction/actualité, genre littéraire Abstract : As part of the parentage of Wells, Orwell, Huxley, Boualem Sansal gives us through his novel 2084, The end of the world a vehement reflection on our news. The futuristic world of "Bigaye" involves the reader by offering him an alternative projection of his reality pushed to its most sybillin extremes. Keywords : dystopia / utopia, fiction / news, literary genre Introduction L’actualité contemporaine enregistre de multiples événements tragiques, tels que le printemps arabe, qui a touché plusieurs pays de la méditerranée, la guerre en Syrie et ses nombreuses conséquences, comme la crise migratoire en Europe et la traversée des réfugiés de la méditerranée, les tensions au Moyen-Orient et les nombreux attentats terroristes en France, en Turquie, au Niger, aux Etats-Unis, en Tunisie… etc. L’ensemble de ces événements, qui représentent le cœur de l’actualité contemporaine, se retrouve au centre de productions fictives de genres variables, se présentant sous forme de films, de bandes dessinées, de photos, de peintures…etc. et exprimant la mise en garde alarmiste de leurs auteurs d’une fin du monde, tel que nous connaissons, fort plausible.( rev formulation) Chaque jour est porteur de son lot de crise naturelle, économique, écologique, politique… etc. que la littérature s’est toujours chargée d’exprimer. Se proposant comme moyen de dénonciation ou plus tacitement de louange, la littérature épouse à travers son large éventail générique plusieurs sujets criant d’actualité. (Formulation) S’inscrivant dans la problématique que soulèvent l’ensemble des propositions qui ont animé la réflexion autour du roman maghrébin, quelles postures, quelles esthétiques, le roman 2084, la fin du monde de Boualem Sansal participe à cette nouvelle perspective tournée vers une réflexion des événements actuels, du fait de ses références, du fait de ses thématiques et du fait de ses choix stylistiques. Introduction à revoir avec des répétitions et qui n’inscrit pas le sujet de manière directe et claire dans la problématique proposée par l’argumentaire S’affiliant à More, Orwell, Wells, Huxley et à tant d’autres de ces auteurs de l’imaginaire contemporain, Boualem Sansal à travers son roman post-apocalyptique 2084, la fin du monde, livre une prédiction tragique des événements qui constituent notre actualité contemporaine. L’auteur tire la sonnette d’alarme sur ( les problèmes le danger etc …), ici plutôt point . Entre écriture prédictive et (é)cri(t)s d’urgence il nous propose et nous , nous proposant un pronostic d’une évolution prévisible, voire nécessaire. 2084, La fin du monde raconte l’histoire d’Ati , un citoyen de l’Abistan, parti pour se soigner au sanatorium du Sin ( (où il ) y découvre des gens aux langues et aspects totalement inconnus, comme venus d’ailleurs, alors qu’il pensait que l’Abistan était toute la planète et l’abilang la seule langue d’usage existante ! Durant son séjour il entend parler d’une « Frontière », un mot qu’il découvre pour la toute première fois et qui réveille en lui le besoin de trouver cette « frontière » mais surtout de la franchir. A travers les pérégrinations d’Ati, l’auteur nous dépeint l’Etat de l’Abistan, où toute pensée, toute action, tout déplacement allant à l’encontre des principes du livre saint et de son délégué 1 exclusif « Abi » sont punis de mort. Cette société futuriste post-guerre sainte nucléaire, sous l’emprise d’un État de contrôle totalitaire aux prises avec des dissidents mystérieux dont on ne connait pas les origines et qui cherchent à affirmer leur individualité et à se réapproprier leur passé utopique immémoré. Face à l’urgence de la crise, la dénonciation des courants totalitaristes en littérature revêtit très souvent la forme d’un récit dystopique aux contours uchroniques qui lui permettent de : … [conduire] à penser – elles ( à quoi réfère le elles ?) deviennent donc des modèles heuristiques – ou dans ce qu'elles permettent de comprendre du contexte sociohistorique à partir duquel elles ont été construites – c'est leur nature de modèle herméneutique qui est alors révélée –, mais, le plus fréquemment, les « leçons » qui peuvent être tirées du mode de composition interne de ces littératures. (Attalah, 2016) En s’accordant que la dystopie est un genre dans lequel l’auteur a volontairement choisi d’exprimer sa mise en garde, nos interrogations s’inscrivent dans une démarche générique et consistent à questionner ce genre, ses frontières et ses dispositions, qui va à l’encontre du faux semblant ( revoir formulation) : comment la dystopie se propose comme alternative réflexive de notre réalité ? et comment ce genre de nature bicéphale, met en exergue l’actualité en l’érigeant au statut d’un passé immémoré ? et quels effets ce traitement de la réalité et de l’actualité produisent sur le lecteur ? Notre démarche s’articulera en deux moments. Le premier sera de nature identificatoire et définitoire qui nous permettra de placer l’œuvre dans son socle générique afin d’en circonscrire le cadre et d’en extraire les éléments relatifs à la production de la mimesis- réaliste. Et le deuxième qui exploitera ce qui a été posé pour mettre en exergue le traitement de l’actualité et les effets produits par ce choix générique, pour arriver à la conclusion dans laquelle nous soulèverons les effets de réceptions et de communications produits par ce genre conjectural. 1. La dystopie un genre difficile à cadrer : La dystopie est un genre hybride dont la définition se trouve à la croisée de plusieurs disciplines littérature, philosophie, métaphysique, idéologie, politique, économie, sociologie…etc. L’identification et la catégorisation de ce genre, oscillant constamment entre deux statuts : « le concept précis et la notion fourre-tout » (Attalah, 2016), passe indubitablement par l’énumération d’une série de genres identiques et superposables : utopie, eutopie, anti-utopie, contre-utopie, qui s’entrecroisent pour mettre en avant une forme de représentation exacerbée de la réalité. Les constantes de ce genre, caméléon à bien des égards, associent très souvent une réflexion entre un passé utopique, un présent dystopique (qui n’est autre que la fiction en elle-même) et un futur dont la réalisation reste fortement liée au traitement narratif de ce couple utopie/dystopie, et par la même occasion du couple passé/présent. Nous abordons (plutôt entamons) notre réflexion par une analyse des éléments paratextuels de l’œuvre qui établissent une relation d’intelligibilité d’une part avec le lecteur en lui fournissant les premiers éléments relatifs au genre qui en délimitent les frontières, et d’autre part avec d’autres textes de même nature qu’ils convoquent, copient, discutent, transforment ou dépassent via les relations intertextuelles que nous tacheront de souligner. L’appareil titulaire 2084, la fin du monde, constitué d’un titre et d’un sous-titre, est à la fois thématique et rhématique, annonçant le sujet traité et la manière adoptée. Le titre pousse le lecteur à adopter une position particulière qui le prépare au sujet traité, et dans notre cas le titre est de nature proleptique comme le laisse deviner la date 2084, il propose une projection dans un futur proche tout en annonçant son dénouement tragique La fin du monde. Cette mise en scène titulaire présuppose un récit d’anticipation pessimiste et intrigue le lecteur quant aux événements déclencheurs de cette fin du monde. Pourquoi cette date, 2084 ? Comment 2 l’auteur en est-il arrivé à ce constat pessimiste ? Et, en supposant une réflexion dont l’origine n’est autre que notre actualité, est-il encore possible de déjouer ce pronostic ? Le titre nous renseigne aussi, de manière implicite, sur son appartenance rhématique même en l’absence d’un désignateur spécifique qui en annoncerait officiellement la construction générique précise par une mention du genre : journal, mémoire, essai, nouvelles…etc. En effet, seule la mention Romansur la couverture renseigne le lecteur sur l’identité romanesque du récit mais ne donne pas plus d’informations sur sa construction générique. Le rhématisme passe par les termes constitutifs du titre qui « …désignent à la fois l’objet d’un discours [son thème] et ce discours lui-même [son rhème]» (Genette, 1987, p. 91). En effet, le genre dystopique est identifiable par sa thématique et son contenu, ou plus précisément sa diégèse qui « associe l’anticipation rationnelle à un traitement déceptif ou critique » (Dessy & Stiénon, 2015, p. 14). Toutefois, ce genre, dont les contours et les caractéristiques sont de nature ambivalente, reste très attaché au traitement des événements liés à leur contemporanéité apportant des révélations sur « … l’époque de leur réalisation et sur les contextes dans lesquels elles se sont inscrites… » (Dessy & Stiénon, 2015, p. 12). La dystopie est un genre transdisciplinaire dont la définition reste modulable en fonction des « … interférences et représentations auxquelles elle est soumise… » (Dessy & Stiénon, 2015, p. 13). La dystopie, à l’identique de l’utopie, se charge de uploads/Litterature/article-r016.pdf

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