Dissertation : « Quel rôle joue la famille dans la mobilité sociale ? » Accroch
Dissertation : « Quel rôle joue la famille dans la mobilité sociale ? » Accroche : Il existe en France un consensus autour de l’existence d’une société méritocratique : toutes les positions sociales doivent être accessibles à tous, quelle que soit leur origine sociale. Or, l’origine sociale des individus est avant tout constituée par la position socioprofessionnelle de leurs parents. Problématique : Quel rôle joue la famille dans la mobilité sociale intergénérationnelle c’est- à-dire dans le changement de position sociale (ou de statut social) par rapport à ses parents ? On discutera surtout de la mobilité ascendante, cad le fait que l’enfant ait une position sociale plus élevée que ses parents. La famille favorise-t-elle la mobilité sociale, ou représente-t-elle au contraire un « frein » à cette mobilité sociale (càd est-elle source de reproduction sociale) ? Plan : Après avoir vu que la famille peut être un facteur de mobilité ascendante, nous verrons que son rôle est cependant limité, et qu’elle joue plutôt un rôle dans la reproduction cad l’immobilité. I –La famille peut être un facteur de mobilité sociale ascendante A- La mobilité ascendante correspond par exemple aux enfants de classes populaires qui parviennent aux catégories plus qualifiées telles que professions intermédiaires et cadres et PIS. C’est le cas de 26 % des fils d’ouvriers. Le premier facteur de cette ascension sociale est l’école, qui permet d’obtenir des diplômes. Ainsi, en 2001, près de 30 % des bacheliers étaient enfants d’ouvriers (doc 2). Mais en plus de l’école, la famille joue souvent un rôle dans cette mobilité en transmettant des valeurs, des comportements favorables à la réussite scolaire. Ainsi, une enquête sur les parcours de réussite en milieu populaire publiée par le magazine Sciences Humaines, cite l’exemple de Laura : sa mère a émigré pour lui assurer un avenir meilleur, et elle ressent une dette à l’égard de sa mère, elle met donc un point d’honneur à réussir scolairement afin de poursuivre cette trajectoire de mobilité ascendante. De même, Stéphanie est reconnaissante envers son grand père qui lui a appris à lire et à écrire, et elle essaie de s’en montrer digne. (doc 3). La famille peut être à l’origine d’une ambition sociale, comme en témoigne l’enquête sur des jeunes de 15 ans, selon laquelle 36 % des fils d’employés et 21 % des fils d’ouvriers aspirent à une profession intellectuelle (doc 4) B-Mais ce sont les familles de classes moyennes qui parviennent le mieux à faire en sorte que leurs enfants connaissent une mobilité sociale ascendante. 33 % des fils de professions intermédiaires sont devenus cadres, contre 10 % des fils d’ouvriers et 22 % des fils d’employés (doc 1). La principale raison est que ces catégories « investissent » beaucoup dans l’école. Selon l’expression de Bourdieu, elles font preuve d’une « bonne volonté culturelle » qui les pousse à organiser un environnement favorable à la réussite scolaire (voyages, visites de musées, contrôle des devoirs, notamment par la mère….). Cela permet donc à leurs enfants d’obtenir des diplômes plus aisément que ceux des classes populaires. Conclusion partielle : La mobilité existe en France et les familles y contribuent II – Cependant la mobilité ascendante est limitée. Le lien entre la position d’un individu et son origine sociale reste étroit. A- Les tables de mobilité montrent que la reproduction sociale est aussi très importante, voire prépondérante, Seulement 10 % des fils d’ouvriers sont devenus cadres (en cas de mobilité parfaite ils auraient dû être 19 %, car en moyenne 19 % des fils sont devenus cadres). 46 % des fils d’ouvriers sont restés ouvriers (alors qu’ils auraient dû être seulement 34 %) ; plus de la moitié sont restés dans les classes populaires (ouvriers + employés). En revanche 52 % des fils de cadres sont devenus eux-mêmes cadres (alors qu’ils auraient dû être seulement 19 %) et seulement 15 % sont devenus ouvriers ou employés, alors que ce % aurait dû être de 45 % en cas de mobilité parfaite (doc 1) Une des raisons majeures de cette situation est l’inégal accès aux diplômes. En effet, le diplôme est aujourd’hui l’élément déterminant de la position sociale. Les parcours scolaires sont très différents selon l’origine sociale. Ainsi, les enfants d’ouvriers représentent 38 % des élèves de 6è mais seulement 9 % des élèves de CPGE, et 14 % des étudiants à bac + 5. Ces jeunes, qui sont les plus nombreux dans la population, ne sont plus qu’une petite minorité dans les études les plus poussées Ils sont « sous-représentés ». Inversement, les enfants de cadres et PL sont les moins nombreux en 6è, seulement 16 % des élèves, mais ils se retrouvent les plus nombreux en CPGE : 55 % des élèves, et à bac + 5, 42 % des étudiants. (doc 2) Ils sont « sur-représentés ». B- Les sociologues expliquent ces inégalités de différentes manières. Pour Bourdieu, les différences de parcours scolaires s’expliquent essentiellement par l’inégale réussite scolaire, générée principalement par des inégalités de capital culturel. Le capital culturel élevé des familles de cadre et PL a de nombreux effets positifs sur la réussite scolaire, car il correspond exactement à ce que l’école attend : type de langage utilisé, visites culturelles, lectures, …. Le capital économique joue aussi, car il facilite la réussite scolaire et les études longues en permettant chambre individuelle, cours particuliers, biens culturels, vacances, visites, séjours à l’étranger, écoles privées…. Par la suite, la possession d’un capital social (relations) permet, à diplôme égal, un accès plus fréquent aux emplois les plus prisés. Une deuxième interprétation est celle de Boudon, en termes de stratégies des familles, qui font un calcul coût avantage risque. Cette théorie permet de comprendre pourquoi les ambitions sont plus limitées dans les milieux ouvriers que dans les professions intellectuelles. Par ex, seulement 21 % des fils d’ouvriers de 15 ans envisagent d’avoir une profession intellectuelle contre 59 % des fils dont le père a lui-même une profession intellectuelle. (doc 4) Conclusion Reconnaître que la famille influence la mobilité sociale des individus revient à dire que l’idéal méritocratique d’égalité des chances n’est pas pleinement réalisé dans la société française aujourd’hui Principale difficulté : Elaborer un plan qui parvienne à être équilibré ! A défaut, il vaut mieux faire un plan pertinent même si légèrement déséquilibré, qu’un plan équilibré mais qui ne permette pas de traiter la Pbik de façon pertinente I – La famille peut contribuer à la reproduction sociale A – Le rôle des capitaux le rôle du K culturel (point de cours : Bourdieu) dans la réussite scolaire. Utilisation du doc 1 : montre une différence de réussite scolaire en fonction du niveau de K culturel des parents : alors que les fils de cadres supérieurs ou de professions libérales représentaient 16% des inscrits en 6 ème en 1995, ils représentaient 33% des bacheliers généraux en 2001, selon l’INSEE A l’inverse, les fils d’ouvriers et d’inactifs représentaient 36% des élèves inscrits en classe de 6ème et seulement 19% des bacheliers généraux. Cette différence de réussite scolaire s’explique aussi par les différences de K économique (point de cours) le rôle du K social : on vient de montrer que les familles influençaient la réussite scolaire. Or l’école est censée justement permettre une certaines mobilité sociale, en vertu de l’idéal méritocratique d’égalité des chances. Mais la famille contribue aussi à influencer la trajectoire sociale des individus à la sortie de l’école : A niveau de diplôme égal, les fils d’ouvriers ou d’employés ne peuvent prétendre aux positions sociales que les fils de Cadres et Professions Intellectuelles supérieures (mobiliser le point de cours sur le rôle du K social lors de l’insertion des individus dans le marché du travail) B – Les stratégies des familles Pour Boudon, les familles effectuent un calcul coût / avantage lorsqu’elles décident de la durée des études et de la nature de la filière dans laquelle il convient de s’engager. Or les coûts et les avantages sont perçus de manière différente en fonction du milieu social. Le groupe de référence (…) est influencé par le groupe d’appartenance (…) des individus ( point de cours sur Boudon) On retrouve cela dans le doc 4 : selon une enquête PISA menée par l’OCDE en 2000, 59% des garçons de 15 ans vivant en France, dont le père exerce une profession intellectuelle scientifique ou de direction, et ayant donné une réponse à la question posée souhaitent eux aussi exercer ce type de profession. Ce chiffre n’est que de 21%, soit presque 3 fois moins, pour les enfants dont le père est ouvrier ! Par ailleurs, les parents peuvent mettre en place différentes stratégies pour favoriser la réussite scolaire de leurs enfants, dont la rentabilité dépend souvent des niveaux de K éco, culturel et social dont ils disposent : séjours linguistiques à l’étranger, choix des options permettant de contourner la carte scolaire et de scolariser leurs enfants dans les établissements les plus prestigieux, sélection des filières à haut rendement sur le marché de l’emploi (à uploads/Management/ dissert-bac-blanc-corrige.pdf
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- Publié le Aoû 24, 2021
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