Introduction – L’ascenseur social, un phénomène exceptionnel? Le phénomène d'a

Introduction – L’ascenseur social, un phénomène exceptionnel? Le phénomène d'ascension social devait automatiquement ralentir. C'est l'effet plafond. Dans les années 40, il y avait beaucoup d'enfants d'agriculteurs ou d'ouvriers qui pouvaient donc connaître une ascension sociale. Dans les années 80, il y a beaucoup plus d'enfants de cadres et de professions intermédiaires qui ne peuvent donc connaître une promotion sociale. Selon L.Chauvel : « au cours de la période de très forte croissance économique des 30 Glorieuses, il s’est produit une véritable révolution de la structure sociale. D’où un appel d’air extraordinaire pour les enfants nés dans les années 40 (…) Pour ces générations, l’escalator social a connu une prodigieuse accélération. Mais pour les suivantes, il s’est arrêté, voire inversé. C’est cette panne qu’ont connu dans les années 80, les jeunes nés entre 1955 et 1965. Résultat, on commence à voir des accidents de parcours chez les enfants de cadres et de plus en plus de jeunes en situation plus difficile que leurs parents » Alors que la croissance des emplois de cadres est ralentie, celle des diplômés du supérieur est toujours aussi forte, une partie d'entre-eux ne pourra donc pas obtenir un emploi de cadre. I. Une ascension sociale à relativiser Introduction Dans les sociétés démocratiques, l'idéal développé est le travail et la méritocratie. Aux USA, le mythe fondateur est le «self made man». Or la réalité, est tout autre. 6% des enfants de familles riches peuvent devenir pauvres. 7% des enfants de familles pauvres peuvent devenir riches. C'est le cas aussi en france où l'on assiste au retour des héritiers. Le statut d'arrivée dépend énormément du statut d'origine. Constat - Les inégalités à l’école n’ont pas disparu 1. Une école primaire inégalitaire I –Classes, stratification et mobilité sociale Fiche 3 – L’ascenseur social en panne ? Sociologie 1- 1 – Comment analyser la structure sociale? Acquis de première: Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social Notions Mobilité intergénérationnelle /intragénérationnelle, mobilité observée, L'enquête Pisa mesure l'application à la vie réelle des connaissances scolaires. La place de la France dans ce classement a baissé de 5 places. Mais sa spécificité est que l'origine sociale de l'enfant influence énormément son score en math. 2. Un inégal accès aux études secondaires Même si les inégalités face au BAC dimunue, elles persistent. Pour la génération 1985-1990 le taux d'obtention du bac des enfants de cadres ou de professions intermédiaires n'est plus que 1,5 fois supérieure à celui des enfants d'ouvriers et surtout depuis la génération 1975-1980, les écarts du taux d'obtention du bac ne diminuent plus. 3. Un inégal accès aux études supérieures Le type d'études supérieures varie en fonction de l'origine sociale. Les enfants de cadres sont sur-représentés dans les classes prépa. Les enfants d'ouvriers sont sur-réprésentés en BTS. En revanche, les enfants de cadres sont sous-représentés en BTS et les enfants d'ouvriers sous-représentés en classe prépa. Quand on regarde la part des étudiants d'origine populaire dans les grandes écoles, on se rend compte que cette part a baissé depuis les années 50. Conclusion : démocratisation ou massification ? La démocratisation, comme l’indiquait A de Tocqueville résulte du fait que « les idéaux démocratiques dont était porteuse la révolution de 1789 ne pouvaient s’arrêter à l’exercice formel d’une égalité politique (…) ainsi à l’égalité politique du citoyen devait pouvoir correspondre une égalité sociale, non pas des situations elles-mêmes, mais des conditions de leur accès ». La démocratisation du système scolaire signifie alors réduction des inégalités face à l’école Certes, il y a eu développement de la scolarisation :  le nombre de personnes scolarisés augmente ; la croissance est d’autant plus rapide que le niveau d’enseignement est élevé.  Mais celle- ci n’a pas véritablement permis d’assurer un égalité des chances , on peut , plus sûrement parler de translation vers le haut des inégalités .On parle alors de massification A. Une école incapable d’assurer l’égalité des chances Le rôle du système scolaire a fait l’objet de controverses :  pour P.Bourdieu et J.C.Passeron , l’école reproduit les inégalités sociales  selon R.Boudon c’est le choix rationnel des individus en fonction de leur position sociale qui explique la mobilité sociale 1. L’analyse de R.Boudon : une école impuissante face aux stratégies familiales a. Une critique des analyses culturalistes (pour les plus motivés) Cette analyse est très critique envers l’analyse déterministe et en particulier les théories développées par Bourdieu qui considère que « l’acteur est une pâte molle sur laquelle viendraient s’inscrire les données de son environnement, lesquelles lui dicteraient ensuite son comportement dans telle ou telle situation » ( ( R.Boudon ) : Selon Boudon les théoriciens culturalistes font de l’héritage culturel, inégalement réparti dans la population, le facteur discriminant essentiel de la réussite scolaire. Mais cette analyse est très contestable, car selon Boudon et plus largement selon les actionnalistes, le facteur primordial est la position sociale de l’individu qui exerce des effets exponentiels L’erreur des culturalistes s’explique par le type d’analyse qu’ils mettent en œuvre : une analyse synchronique qui conduit à surestimes le rôle de l’héritage. Alors qu’il faudrait mettre en œuvre une analyse diachronique qui conduit à relativiser l’influence de l’héritage, certes importante en début de cursus scolaire, mais dont les effets se dissipent au fur et à mesure de la scolarité. La meilleure preuve en est, selon Boudon, que les réformes visant à éliminer l’influence de l’héritage social ont échoué à réduire les inégalités de réussite scolaire. b. Les conséquences d’un choix rationnel L’école n’est pas responsable de l’absence de démocratisation scolaire, elle est neutre. Elle ne privilégie pas un groupe social par rapport à un autre. Les limites de la démocratisation scolaire s’expliquent par les calculs rationnels différents des familles. 2. L’analyse de P.Bourdieu :La remise en cause de la conception méritocratique de l’école La vision méritocratique et neutre de l’école fait que ceux qui réussissent scolairement le doivent à leurs seuls mérites. Il y a donc une grande légitimité accordée à ceux qui détiennent les postes clés : ils sont seuls responsables de leurs résultats. Cette approche est partagée par toute la population : des exemples de déchéance sociale ou au contraire d’ascension sociale sont toujours mis en exergue pour montrer la neutralité de l’école. Bourdieu oppose l’apparence et la réalité :  en apparence depuis la Révolution française, la reproduction sociale basée sur les droits du sang et sur l’idée d’une culture de naissance a disparu avec l’aristocratie.  mais on constate, qu’en réalité, même si la bourgeoisie a refusé d’invoquer les droits du sang ou les droits de la nature afin de justifier sa place dans la hiérarchie, elle a développé un système de reproduction basé sur une conception apparemment méritocratique : « l’héritier des privilèges bourgeois doit en appeler aujourd’hui à la certification scolaire qui atteste à la fois ses dons et ses mérites » l’école occupe donc dans le système de reproduction une place essentielle. L’école apparaît d’autant plus neutre qu’elle dispose d’une grande autonomie de et qu’elle a mis en place une démocratisation qui assure à tous (au moins, en apparence) les mêmes chances. L’école confère donc à la bourgeoisie, selon Bourdieu, à la fois :  « le privilège suprême de ne pas s’apparaître comme privilégié »  et de « convaincre les déshérités qu’ils doivent leur destin scolaire et social à leurs défauts de dons ou de mérites » Ainsi, le système scolaire est, comme l’indique le dessin, « l’outil de légitimation sociale et de transmission héréditaire des privilèges » dans nos sociétés démocratiques : ou comment, en démocratie, l’aristocratie prend le visage de la méritocratie ». Le rôle de l’école est donc de transformer selon P .Bourdieu « ceux qui héritent en ceux qui méritent » : « les tires scolaires sont de nouveaux titres de noblesse ». Cela s’explique par la différence de culture : l école développe la culture de la bourgeoisie. B. L’influence de la famille sur la mobilité sociale 1. L’analyse de R.Boudon : des stratégies différentes selon le milieu social Pour R.Boudon , les inégalités scolaires sont dues :  au fait que les coûts et avantages de l’investissement scolaire sont appréciés de façon variable selon les milieux sociaux  et non à des différences culturelles qui rendraient les enfants des classes populaires moins préparés aux exercices proposés par l’école. Le choix du type de scolarité dépend du calcul rationnel des individus :  ils comparent le coût d’une année de scolarité supplémentaire avec son bénéfice.  Pour 2 enfants de réussite scolaire identique médiocre, il est rationnel pour l’enfant de classe supérieure de continuer des études longues ; et pour un enfant de classe populaire, de faire des études courtes. Il est donc nécessaire selon Boudon de différencier deux dimensions :  La sur-sélection correspond à un traitement inégal opéré par l’école et la société qui vont sanctionner plus fortement les enfants issus de milieu défavorisés, par exemple en ne leur accordant pas les mêmes chances qu’aux enfants issus des classes supérieures.  L ’auto sélection uploads/Management/ lecon-3-l-x27-ascenseur-social-en-panne-odt 1 .pdf

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  • Publié le Apv 01, 2022
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