Questions sur les évaluations internationales (PISA, TIMSS et les autres) Date:

Questions sur les évaluations internationales (PISA, TIMSS et les autres) Date: 4 décembre 2016Author: Admin Explicatron : les questions que vous avez toujours voulu poser… sans jamais trouver personne pour y répondre. C’est quoi en fait PISA, TIMSS et les autres ? Ce sont des évaluations internationales mises en œuvre par l’OCDE afin de disposer d’éléments de pilotage de son système scolaire, dans un but de développement économique, en notamment pour faire face à un contexte de forte concurrence mondiale (pour ne pas dire de guerre économique mondiale). En découle pour certains une vision « réduite et mercantilisée » de la notion de compétence, critiquée par les pédagogues et les traditionalistes. Vision dont se défend l’OCDE : « L’enquête PISA vise à évaluer dans quelle mesure les jeunes adultes de 15 ans, c’est-à-dire des élèves en fin d’obligation scolaire, sont préparés à relever les défis de la société de la connaissance. L’évaluation est prospective, dans le sens où elle porte sur l’aptitude des jeunes à exploiter leurs savoirs et savoir-faire pour faire face aux défis de la vie réelle et qu’elle ne cherche pas à déterminer dans quelle mesure les élèves ont assimilé une matière spécifique du programme d’enseignement. Cette orientation reflète l’évolution des finalités et des objectifs des programmes scolaires : l’important est d’amener les élèves à utiliser ce qu’ils ont appris à l’école, et pas seulement à le reproduire. » (A pprendre aujourd’hui, réussir demain – Premiers résultats de PISA 2003) Quelle est la différence entre PISA et TIMSS/PIRLS ? PISA évalue donc des life-skills (compétences de la vie courante), compétences de bas niveau en terme disciplinaire, axées sur la littératie (capacité à communiquer et à utiliser la langue). Le niveau des tâches demandées aux élèves de 15 ans (en principe en cours de 3ème et 2nde) est plus proche de la 5ème, et généralement présenté sous forme de situations concrètes, quotidiennes. Lire l’article « Ce qui est vraiment évalué par PISA… » (lien secours) ou « LECTURE ET UTILISATION DE PISA POUR LES ENSEIGNANTS » (lien secours) d’Antoine Bodin. TIMSS évalue les connaissances en mathématiques, PIRLS en lecture, en prenant en compte également des enfants plus jeunes, du niveau CM1. Ce sont des évaluations conçues pour mesurer le niveau des compétences disciplinaires, en privilégiant les situations de recherche. Pour les enseignants, TIMSS et PIRLS présentent davantage d’intérêt pédagogique que PISA. Consulter le Dossier de comparaison PISA TIMSS du Cnesco (lien de secours), contenant les exercices analysés, décryptés (à partir de la page 47), exercices utilisables en classe de CM1 ou CM2 pour évaluer les compétences des élèves au regard du niveau européen attendu. La baisse de niveau est-elle significative ? Jusqu’à présent, elle n’était pas significative, d’autant qu’il est difficile d’estimer ce qui baisse sans prendre en compte ce qui augmente dans le même temps, notamment du fait de la migration des horaires entre disciplines : les heures de Français réinvestis dans l’apparition d’autres disciplines (l’anglais) par exemple… Concernant PISA, les scores sont généralement compris entre 550 et 450, ce qui donne des moyennes entre 9 et 11 sur 20. Il reste à savoir si dans ce cadre, des différences de l’ordre de 10,3 à 9,9 comme celles enregistrées entre l’Allemagne et la France (en Mathématiques en 2012) sont significatives. Mais d’autres indicateurs confirment les tendances à la baisse : la mesure de la baisse de niveau en orthographe mesurée par Danièle Cogis, la baisse en calcul mesurée par Brissiaud, confirmée par TIMSS… Est-ce grave si les élèves français ne réussissent pas bien à PISA TIMSS etc ? La faible réussite des élèves français à PIRLS, et TIMSS, est assez inquiétante, et pour cette dernière démontre bien la baisse du niveau mathématique enregistrée depuis une quarantaine d’années, ainsi que Brissiaud (lien secours) l’avait perçu. La faiblesse relative des élèves français est grave si on pense que l’évaluation des compétences reflète le vrai niveau des élèves, et plus encore le niveau dont ils auront besoin dans le futur, ou d’un autre point de vue, le niveau qui est attendu d’eux par la société pour faire face aux défis du futur. Une question idiote… est-ce que l’évaluation évalue vraiment la réussite future ? Ce n’est pas idiot du tout en réalité ! Il est très possible que ce but d’évaluation poursuivi à grande échelle soit une chimère, aucune étude scientifique actuelle ne prouve que l’évaluation à grande échelle ait une telle valeur de vérité, tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux, ne serait-ce que les marges d’erreurs sur les notes (conférence de Pierre Merle). La meilleure évaluation est celle de l’enseignant qui connaît l’élève parce qu’il l’a eu dans sa classe toute l’année. En réalité, personne ne sait sérieusement ce que mesure l’évaluation à grande échelle. En outre, plus personne ne sait de quoi le futur sera constitué, ni quels besoins nous aurons, que ce soit en tant qu’individus ou que société. Par exemple, les Danois affichent eux aussi une certaine médiocrité à PISA, mais ce n’est pas ce qui empêche leur économie de tourner. Il est probable qu’un grand nombre de réponses se situent loin de l’école à proprement parler. Pour autant, si l’on croit à la valeur de l’évaluation comme prédicteur efficace de la réussite individuelle ou d’une société, alors la situation est grave. Mon avis est plutôt qu’il s’agit de raisonner de manière inverse : une société qui réussit produit des conditions favorables aux évaluations et pas forcément le contraire. Et l’échec à PISA, c’est grave ? L’importance de la réussite ou de l’échec à PISA est plus sujette à divergence.  Aux yeux de l’OCDE, il est important de viser un socle de connaissances et compétences minimal et pratique pour tous, afin de ne laisser personne en arrière. Les points forts de cette vision, illustrés par la Finlande : o construire une cohésion nationale plus importante diminuant les inégalités sociales (considérant que cette cohésion nationale pré-existait déjà avant, qu’elle influence donc positivement les résultats et ne fait pas que les provoquer, l’argument est donc un peu biaisé), o maîtriser le langage de communication et comprendre l’écrit, o être capable de résoudre des tâches complexes, o être capable de résoudre des situations de la vie courante en réinvestissant ses acquis scolaires. Tous ces points sont importants, et pointent des faiblesses françaises bien connues (élitisme et abstraction trop rapide), qui participent au sabotage de la cohésion nationale au profit supposé des élites (mais ce n’est plus vrai, elles aussi sont touchées, il faut donc ajouter : des « élites suffisamment riches pour envoyer leurs enfants en établissement privé »).  Aux yeux des traditionalistes, les démarches par compétences et le système PISA poursuit la baisse des exigences et des connaissances disciplinaires déjà commencée avec les systèmes éducatifs précédents (qui ont accouché de PISA, donc). Ainsi en est-il de Michel Delord : Vaccination contre PISA- Choc (lien de secours). Ils en indiquent les faiblesses : o PISA évaluant à 50% par QCM, l’évaluation est biaisée et induit des questions simplistes ou des contenus prémâchés, empêchant les raisonnements complexes qu’il escomptent justement, o PISA n’évalue qu’un bas niveau en mathématiques, et donc que l’on pourrait être très bon en mathématiques et avoir de mauvais résultats à PISA (ce n’est pas le cas en l’occurrence, TIMSS nous montre que les élèves français rencontrent à la fois des difficultés en mathématiques abstraites, et sur les questions concrètes ou les raisonnements complexes), o Toujours en terme de mathématiques, nombre de concepts importants enseignés en France sont absents de PISA o on peut avoir des bonnes notes à PISA en mathématiques et être un mauvais mathématicien. Ce serait apparemment le cas des jeunes finnois, dit Olli Martio, cité par Michel Delord : » Vous avez de la chance, vous, vous n’êtes pas premier à PISA. Nos étudiants à l’Université ont un niveau particulièrement faible et qui continue à chuter mais ce constat est encore plus inaudible en Finlande depuis qu’on est premier à PISA «  Il est à noter que les pédagogues sont partagés sur la question : ils pointent comme l’OCDE la nécessité d’ouvrir de grands chantiers sur la réduction des inégalités et la démarche de recherche, mais se méfient des compétences fondées sur les life-skills. Donc, si de faibles résultats à PISA caractérisent bien certaines faiblesses d’un système éducatif, il n’est pas dit pour autant que le pays en question doive partager cet avis sur ses faiblesses, qui peuvent constituer des forces sur d’autres plans non évalués par PISA. En l’occurrence, les mathématiques évalués par PISA ne sont pas réellement des mathématiques… Malheureusement pour la France, TIMSS est plus pertinent sur le sujet, si bien que le tir croisé PISA TIMSS PIRLS ne laisse que peu d’espoir sur le fait que ces évaluations soient infondées… Pourquoi les élèves français ne réussissent-ils pas à PISA etc… ? Une partie de l’échec est dû bien sûr au fait qu’il y a de grosses faiblesses dans le système éducatif français, à tous les étages : depuis le premier étage déficient du uploads/Management/ questions-sur-les-evaluations-internationales-pisa-timss-et-les-autres.pdf

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  • Publié le Jul 02, 2021
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