Éléments de corrigé -‐ Bac philo série ES SUJET 1 : La raison peut-‐elle rend
Éléments de corrigé -‐ Bac philo série ES SUJET 1 : La raison peut-‐elle rendre raison de tout ? Notions en jeu : la raison et le réel. Avant-‐propos. Ces éléments de corrigé constituent des exemples de traitement possible de ce sujet de dissertation. En philosophie, la démarche de pensée individuelle et la logique de l’argumentation est ce qui rendra un travail bon le jour de l’épreuve. Il n’y a pas un plan possible mais plusieurs. Ce corrigé se veut donc avant tout une explication du sujet et de ses attentes, et non un corrigé type comme on pourrait en trouver en sciences dures : mathématiques… Présentation du sujet Ce sujet, « La raison peut-‐elle rendre raison de tout ? », a trait à une notion classique du programme de terminale ES, la raison et le réel. C’est un sujet assez difficile et pernicieux au vu du mot “raison” utilisé deux fois, pas dans le même sens, qui peut créer une confusion, à interroger et dépasser. Analyse du sujet -‐ Éléments d’introduction Ce travail d’analyse correspond à ce que vous devez faire pour vous approprier le sujet dans toute sa dimension. Ce travail est absolument indispensable pour vous permettre de cibler le sujet et de ne pas faire de hors sujet. Il faut d’abord mettre en tension le sujet, pour amener la problématisation. Mettre en tension, c’est trouver deux réponses qui font faire un grand écart au sujet, qui le tirent dans un sens et dans l’autre comme on peut étirer un élastique vers deux extrémités. Sans mettre en tension le sujet, on ne peut pas le problématiser, c’est-‐à-‐dire voir le problème sous-‐jacent au sujet, le problème que pose la question même du sujet. Et si on ne voit pas ce problème, on se contente de répondre à la question posée, ou de reformuler le sujet, mais sans le problématiser. Alors on ne répond pas aux attentes de la dissertation de philosophie, qui suppose une aptitude à problématiser. Pour mettre en tension le sujet, on va proposer deux réponses a priori opposées, l’une évidente, qui nous vient à l’esprit le plus spontanément, l’autre qui vient la réfuter ou en montrer les limites. - sujet : la raison peut-elle rendre raison de tout ? - Réponse évidente : oui, la raison rend en effet raison de tout, c’est sa capacité première : expliquer, connaître, donner un avis sur toute chose qui l’entoure. - Réponse opposée qui réfute la première réponse ou en montre les limites : pourtant, certaines choses échappent à notre raison, on ne peut tout connaître, nous ne sommes pas omniscients. Cela amène alors la problématique : la raison est-‐elle une faculté aux pouvoirs de compréhension du monde illimités ou trouve-‐t-‐elle des limites quelque part ? Et si quand bien même elle pouvait rendre raison de tout, le devrait-‐il ? N’est-‐ce pas sans dangers ? Proposition de plan I. Oui, il semble bien que la raison puisse rendre raison de tout. 1. La raison, capacité de connaître et de penser tout ce qui nous entoure. Le propre de l’homme est d’être dans la réflexion par rapport à ce qui l’entoure, dans un recul distant et réfléchi, de pouvoir s’adapter et appréhender les choses. Ce pouvoir qui le distingue du reste du monde naturel, il le tient de sa raison, qui le rend apte à avoir une vue sur toutes choses, à ne rien laisser dans l’indifférence. 2. La mathesis universalis ou l’immensité de la raison. La raison peut couvrir tout le champ du réel, elle est immense et rien ne peut lui échapper. Cf. Kant, ce qu’on ne peut connaître (les choses de l’empirie) on peut au moins le penser. L’étendue de la raison est quasi absolue, donc elle peut rendre raison de tout. II. Pourtant, à y regarder des plus près, certaines choses échappent à la raison… 1. Dieu, l’âme, le monde Les choses que la raison peut penser, finalement elle ne peut pas en rendre raison, mais simplement imaginer, délirer, fantasmer dessus. Selon Kant, trois objets échappent ainsi totalement à notre raison : l’âme, Dieu, et l’origine du monde, parce qu’ils échappent à l’expérience… Donc la raison ne peut rendre raison de ce que par notre corps on ne peut percevoir, de ce qui outrepasse l’expérience. 2. La foi ou l’échec de la raison « Le cœur a ses raisons que la raison ignore », nous dit Pascal. Et c’est tout à fait cela, la croyance prend la place de la raison quand celle-‐ci ne parvient pas à comprendre les choses. On parle alors de miracle pour ne pas laisser certains phénomènes dans l’inexpliqué. III. Rendre raison de tout : les dangers du scientisme. 1. Le scientisme Rendre raison de tout, trouver le point d’Archimède de la connaissance, tout cela est très cartésien et cela caractérise notre monde moderne, épris de sciences et de rationalité. Mais vouloir tout expliquer, tout le temps, et penser qu’on le peut, voici une croyance là aussi, celle que la science peut tout. Cette croyance, Auguste Comte dit qu’elle est la nouvelle religion, c’est le scientisme, mais ce n’est pas réel… La raison donc ne peut pas rendre raison de tout même si c’est notre vœu le plus cher. 2. Le désenchantement du monde Conséquences de cette rationalisation à l’extrême, le monde perd de sa magie, on ne se laisse plus étonner de rien puisqu’on essaie de tout comprendre. Il ne faut donc pas essayer à tout prix de faire en sorte que la raison rende compte de tout, il faut laisser une marge de liberté où la magie et la féerie prennent vie. Conclusion Rendre raison de tout, principe même du scientisme. La raison ne le peut pas pour diverses raisons, mais en plus elle ne doit pas vouloir cela à tout prix, au risque de transformer le monde en de strictes équations mathématiques, en un espace désenchanté et terriblement aride. SUJET 2 : Une œuvre d’art est-‐elle nécessairement belle ? Notion en jeu : l’art. Avant-‐propos. Ces éléments de corrigé ne constituent en aucun cas un “corrigé type”, mais seulement des exemples de traitement possible de ce sujet de dissertation. En philosophie la démarche de pensée individuelle et la logique de l’argumentation est ce qui rendra un travail bon le jour de l’épreuve. Il n’y a pas un plan possible mais plusieurs. Ce corrigé se veut donc avant tout une explication du sujet et de ses attentes, et non un corrigé type comme on pourrait en trouver en sciences dures : mathématiques… Présentation du sujet Ce sujet « Une œuvre d’art est-‐elle nécessairement belle » a trait à une notion classique des terminales ES, “l’art”, faisant partie du grand domaine de la culture. C’est un sujet esthétique qui s’interroge sur la nature de l’art, ce qu’il est, ce qu’il doit être, et qui questionne son rapport à la beauté : ce rapport est-‐il nécessaire ou factuel ? La beauté, est-‐ce le but de l’art ? Analyse du sujet -‐ Éléments d’introduction Ce travail d’analyse correspond à ce que vous devez faire pour vous approprier le sujet dans toute sa dimension. Ce travail est absolument indispensable pour vous permettre de cibler le sujet et de ne pas faire de hors-‐sujet. Il faut d’abord mettre en tension le sujet, pour amener la problématisation. Mettre en tension, c’est trouver deux réponses qui font faire un grand écart au sujet, qui le tirent dans un sens et dans l’autre comme on peut étirer un élastique vers deux extrémités. Sans mettre en tension le sujet, on ne peut pas le problématiser, c’est-‐à-‐dire voir le problème sous-‐jacent au sujet, le problème que pose la question même du sujet. Et si on ne voit pas ce problème, on se contente de répondre à la question posée, ou de reformuler le sujet, mais sans le problématiser. Alors on ne répond pas aux attentes de la dissertation de philosophie, qui suppose une aptitude à problématiser. Pour mettre en tension le sujet, on va proposer deux réponses a priori opposées, l’une évidente, qui nous vient à l’esprit le plus spontanément, l’autre qui vient la réfuter ou en montrer les limites. - sujet : une œuvre d’art est-elle nécessairement belle ? - réponse évidente : oui, il semble bien à première vue qu’une œuvre doit nécessairement être belle, d’où la confusion entre les termes d’esthétique et d’artistique. - réponse opposée qui réfute la première réponse ou en montre les limites : cependant, force est de constater que la beauté est un canon artistique classique, qui se trouve mis à mal avec le baroque ou l’art contemporain. Est-il si évident que cela que l’art soit nécessairement relié au beau ? Cela amène alors la problématique : le rapport que l’art entretient avec le beau est-‐il un rapport de nécessité, au sens où une œuvre d’art ne pourrait pas ne pas être belle, ou la beauté n’est-‐elle qu’une option artistique parmi d’autres ? Proposition de plan I. Oui, il semble bien que l’œuvre d’art est nécessairement belle 3. La finalité de l’œuvre d’art uploads/Philosophie/ bac-philo-es-wp 1 .pdf
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- Publié le Jui 08, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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