Cours de psycholinguistique Mme Lacheret : séance 3 Cours du 25 novembre (1/2)

Cours de psycholinguistique Mme Lacheret : séance 3 Cours du 25 novembre (1/2) • Bilan séance 14 octobre – Feed back sur niveaux de traitement en linguistique – Marques de cohésion du discours : instructions interprétatives – Différents plans d’organisation du discours (syntaxiques, sémantiques) – Principaux outils relationnels : marqueurs du discours (ex. mais) – Contexte/cotexte : qu’est ce qui construit la cohérence ? • Connexions conceptuelles, continuité référentielle, plausibilité événementielle Cours du 25 novembre (2/2) • Séance du 25 novembre – Continuité référentielle (suite) – Théories pragmatiques de la communication (fichier pdf) – Expressions référentielles, anaphores et chaînes de coréférence : les différentes théories et modèles Non continuité référentielle et inférence • Cohérence pas seulement liée à l’occurrence de tel ou tel relateur linguistique • Inférence : fait nouveau déduit de l’interlocuteur B à partir de l’acte d’énonciation A (information non explicite construite par l’auditeur) – Le président est mort. Le caramel est brûlé – Loc1 : la poubelle est pleine • Loc 2 : je suis en chaussettes – Loc 1 : on sonne • Loc 2 : je suis dans mon bain – Loc1 : j’ai faim • Passe-moi le guide Michelin Bilan : qu’est-ce qui construit la cohérence ? (1/2) • Question : discours rend-t-il possible le calcul d’opérations inférentielles, i.e. inférences de liaison basées sur – Contenu du donné discursif – Situation dans laquelle il est communiqué – Connaissances d’arrière plan des sujets Bilan : qu’est-ce qui construit la cohérence ? (2/2) • Marqueurs du discours mais aussi : – Indices contextuels (mimiques, accents, données sur environnement physique) – connaissances générales des sujets, capacités de raisonnement, habileté à développer des associations • Albert siffla. Un lièvre détala • Albert siffla. Un coup de tonnerre retentit • Albert siffla. De la fumée monta à l’horizon. == Connotations causales ? Connexions conceptuelles • Hume D. (1748) : Enquête sur l’entendement humain, Paris, Flammarion – liaisons que nous percevons entre les états de choses ne sont pas dans le monde sensible mais dans notre esprit qui les interprète – 3 principes de connexion entre les idées : cause, ressemblance, contigüité 1. Paul glissa. Un vase tomba 2. Paul glissa. Sophie tomba dans les pommes 3. Léon faisait la sieste. Sophie regardait la télé 4. Max rentra dans un café. Sa femme fila au supermarché 5. Marcel perdit 500F au loto. Marie se cassa la jambe en sortant de la messe 6. Marcel perdit 500f au loto. Marie rencontra l’homme de sa vie Liaison entre faits et continuité référentielle • Le plus important pour la compréhension d’un énoncé ? a) Référence à des entités introduites dans le modèle mental : continuité référentielle * Elle est sympa b) Description d’états de choses susceptibles d’être reliés inférentiellement : plausibilité événementielle • Hy : texte peu plausibles plus difficiles à comprendre et à mémoriser Exercice • Principe : corrélation entre temps de lecture d’un énoncé et sa compréhension • Consigne : soit l’énoncé suivant – Le lendemain, son corps était couvert de bleu Selon vous, quelle sera la vitesse de lecture (du plus rapide 4 au plus lent 1) selon qu’il suit l’un ou l’autre des énoncés suivants : – Le grand frère de Joe n’a pas cessé de le battre. – En descendant de la côte, Joe est tombé de sa bicyclette. – La mère de Joe était furieusement en colère contre lui. – Joe est allé joué chez les voisins. Notion de pertinence • Grice H.P. (1975) : « Logic and Conversation », in P. Cole and J.L. Morgan (ed.) : Syntax and Semantic, vol 3 : Speech acts, New-York Academic Press, 41- 58. • Sperber S. & Wilson D. (1989) : La pertinence, Paris, Minuit. – Continuité référentielle + plausibilité événementielle (cotexte/contexte) Discours ± pertinent – Contexte : co-construit et non donné Les théories pragmatiques de la communication Voir poly Expressions référentielles, Anaphore et chaîne de coréférence • Unités linguistiques qui en reprennent d’autres – Unités interprétables à partir d’autres unités du cotexte/contexte • * Elle est aux anges. • Marie a réussi son concours d’orthophonie. Elle est aux anges. – Ces autres unités réfèrent à une entité précise dans le modèle mental des sujets • Approches psycholinguistiques des phénomènes anaphoriques – Approche textuelle – Approche procédurale – Modèles d’accessibilité référentielle Approche textuelle (1/2) • Angle d’attaque linguistique – Objet peut avoir deux lieux d’existence : en discours/hors discours – Indices pour interprétation du message • Contexte purement linguistique pris comme espace de référence Marie a réussi son concours d’orthophonie. Elle est aux anges. Quand elle a réussi son concours d’orthophonie, Marie était aux anges • Espace situationnel dans lequel on l’énonce Vous là-bas !  Opposition anaphore/deixis Approche textuelle (2/2) Référence (modèle mental des interlocuteurs) Exophore situationnelle Endophore textuelle anaphore cataphore Comment accéder à sa source référentielle ? • Règle d’accord en genre/nombre ? – Le loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la mangea – Paul a acheté une Mercedes parce qu’elles sont solides – Au splendide, ils m’ont embauché • Plusieurs candidats sources : principe de proximité ? – Marie a offert un sac Vanessa Bruno à Charlotte pour ses 18 ans. Elle s’en souvient encore – Paul a traité Marc de sale sarkoziste et il l’a insulté Approche cognitive (1/4) • Critère textuel  critère de saillance cognitive • Référent saillant = se trouve déjà dans la mémoire immédiate de l’interlocuteur, i.e. la représentation mentale de la situation • Parce qu’il est déjà saillant ou manifeste au moment de l’énonciation, le référent n’a plus besoin d’être porté à l’attention de l’interlocuteur Approche cognitive (2/4) • Anaphore/deixis ± contexte/cotexte • Marie a offert un sac Vanessa Bruno à Charlotte pour ses 18 ans. Elle s’en souvient encore • Marie a offert un sac Vanessa Bruno à Charlotte pour ses 18 ans. Celle-ci s’en souvient encore • Focus shift vs anaphore •  deixis Approche cognitive (3/4) Anaphore Deixis Déjà mise en focus Mention antérieure dans le texte Elément saillant d’origine extralinguistique Nouvelle focalisation Déjà mentionné dans le texte mais pas encore saillant Non mentionné et pas dans le contexte extralinguistique Approche cognitive (4/4) • L’accord n’est plus un problème – Le loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la mangea • S’il y a un changement de genre, alors qu’il satisfasse au principe de pertinence Modèles d’accessibilité référentielle (1/4) M. Ariel, théorie du centrage (1990, 1996) • Accessibilité élevée – 0<réfléchi <marque d’accord <pronom atone < pronom accentué< accentué + geste <démonstratif < prénom <nom de famille <description définie brève <description définie longue <nom complet <nom complet + modifieur<nom propre • Accessibilité réduite Modèles d’accessibilité référentielle (2/4) M. Ariel (1990, 1996) • Rapport accessibilité-marque formelle – Informativité – Rigidité – Degré d’atténuation Modèles d’accessibilité référentielle (3/4) M. Ariel (1990, 1996) 1. La journée était belle, Marc était excité à l’idée d’essayer son nouveau voilier. Il voulait qu’Antoine se joigne à lui pour l’essayer. 2. Il l’appela à 6 heures du matin 3. Il ne pouvait attendre plus longtemps 4. Antoine était malade et furieux d’être réveillé si tôt 4’. Il était malade et furieux d’être réveillé si tôt Centre d’attention du segment de discours = Marc = personnage principal  pronom clitique, 3ème personne (marque accessibilité élevée du référent) Modèles d’accessibilité référentielle (4/4) Chafe (1987, 1994) • Accessibilité référentielle > activation – Actif/accessible/ semi-actif/inactif • Lambrecht (1994) : notion de marque Bilan: ce dont-il faut se souvenir (1/2) • Traitement du focus multiparamétrique • Construction du focus  modèle de discours que les partenaires à l’échange aurons co-construite (scripteur-lecteur; locuteur-auditeur) Bilan: ce dont-il faut se souvenir (2/2) • Accessibilité du référent : – plus la distance entre l’expression anaphorique et son antécédent est grande, moins le référent est accessible – Caractère plus/moins connu de l’entité (statut de thème ou de rhème) Bibliographie complémentaire (1/2) Théories citées • Ariel M. (1990). Accessing noun phrases antecedents, London, Routledge • Chafe W. (1987) : « Cognitive Constraints on Information Flow », Coherence and Groun-ding in Discourse, R. Tomlin (éd.), Amsterdam, Benjamins, 21-51. • Chafe W. (1994) : Discourse, Consciousness and Time. The flow and placement of conscious expérience in speaking and writing, Chicago, University of Chicago Press. • Lambrecht K. (1994) : Information Structure and Sentence Form, Cambridge University Press. Autres théories – Grosz B.J., Joshi A.K., Weinstein S. (1995). « Centering: a framework for modeling the local coherence in discourse », Computational Linguistics, 21-2, 203-225. – Gundel J.K., Hedberg N., Zacharski R. (1993). « Cogntive status and the form of refering expressions in discourse, Language, 69, 2 (mode de donation du référent) – Sanford A.J., Garrod S.C. (1994). Selective processing in text understanding,in M.A. Gernsbacher (ed.). Handbook of Bibliographie complémentaire (2/2) • Quelques mots sur la théorie du centrage (Grosz & al., Ariel) – Question : manière dont la référence contribue à la cohérence locale d’un discours; comment les énoncés s’accordent-ils entre eux pour former un tout/discours cohérent • Comment la structure et la cohérence d’un discours sont-elles influencées par la manière dont les uploads/Philosophie/ cours-de-psycholing3 1 .pdf

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