De la linguistique à la sociolinguistique Plan du cours Introduction 1. La ling

De la linguistique à la sociolinguistique Plan du cours Introduction 1. La linguistique moderne 1.1. La dichotomie langue /parole 1.1.1. Qu’est ce que le langage humain ? 1.1.2. Qu’est ce que la langue ? 1.1.3. La diachronie 1.1.4. La synchronie 1.2. En quoi consiste la scientificité de la linguistique ? 2. Débat et remise en question de la conception saussurienne de la langue 2.1. Remise en question de la dichotomie langue / parole. 2.2. Remise en question de la dichotomie synchronie / diachronie. 3. Pour une conception sociale de la langue : définition de la sociolinguistique. Conclusion Bibliographie Notes Exercices d’application Intitulé du Cours : De la linguistique à la sociolinguistique 2 Introduction La linguistique moderne est dite scientifique parce qu’elle est fondée sur l’observation des faits, de tous les faits langagiers. Elle est dite autonome, car elle a un objet d’étude propre à elle : le langage humain. A travers l’étude des langues naturelles, elle cherche à atteindre un phénomène plus vaste qui caractérise toute vie en communauté : le langage. De ce point de vue, la linguistique est rattachée à la sémiologie qui se fixe comme objet d’étude « la vie des signes au sein de la société ». La linguistique est donc une branche de la sémiologie. Elle s’occupe du langage humain. Pour des considérations méthodologiques, le fondateur de la linguistique moderne a opéré certaines distinctions qu’on désignera plus tard par les dichotomies saussuriennes. Dans un premier temps, on constate que le langage est un phénomène complexe est impossible à saisir dans la mesure où il se présente sous différents aspects souvent contradictoires. Ayant observé l’hétéroclite du langage, Saussure se place du point de vue de la langue qui, seule, sera considérée comme l’objet d’étude de la linguistique. Dans un second temps, le fondateur de la linguistique moderne entreprend la définition de la langue. Le présent cours aborde le débat épistémologique animé d’un côté par les promoteurs de la linguistique structurale et de l’autre par ceux de la sociolinguistique. Dans le premier cas tout comme dans le second, ce cours cible le cheminement des idées ayant conduit à deux conceptions aussi bien la langue que son étude. La langue est donc l’objet d’étude différemment perçu par les deux disciplines : ▪ Qu'est-ce que la linguistique structurale ? ▪ De quoi s’occupe-t-elle ? ▪ Comment le fait-elle ? ▪ Autrement dit, où réside la scientificité de la linguistique structurale appelée aussi la linguistique générale ? ▪ Qu'est-ce que la sociolinguistique ? ▪ De quoi s’occupe-t-elle ? ▪ Comment le fait-elle ? ▪ En quoi consiste la scientificité de la sociolinguistique dite aussi linguistique sociale ? Ce cours répond à ces séries de questions en deux temps : En premier lieu nous nous intéresserons aux questions relatives à la notion de linguistique : sa démarche, son objet d’étude et ses fondements théoriques. Avant de répondre aux questions se rapportant à la naissance de la sociolinguistique, nous discuterons des remises en question de certains concepts saussuriens. Dans la deuxième partie de ce cours, nous nous intéresserons à la nouvelle conception de la langue : conception sociale (sociolinguistique). La troisième partie de ce cours est consacrée à quelques exercices se rapportant au contenu du cours. Intitulé du Cours : De la linguistique à la sociolinguistique 3 1. La linguistique moderne « Le fondement de la linguistique moderne se situe dans la rupture épistémologique que Saussure a provoquée dans la façon de concevoir la langue et l’étude de la langue à l’aube du XX° s. Cette rupture ne signifie nullement table rase de toutes les études et les conceptions de la langue avant Saussure. Celui-ci ne construit pas ce qui va devenir l’arsenal public de la linguistique moderne, mais sur les constats qu’il a établis sur les différentes façons de concevoir et d’aborder la langue en général et celle de ses contemporains en particulier »1. Que signifie-t-on par rupture épistémologique dans les études de la langue ? En quoi consiste la scientificité de la linguistique saussurienne ? En quoi se distingue-t-elle des approches antérieures de la langue ? Comment conçoit-on l’étude avant Saussure ? La linguistique est- elle une science comparable à la physique ou à la chimie ? Pourquoi ? Depuis toujours, en effet, le langage humain a constitué le centre d’intérêt des penseurs des différents peuples de diverses époques. Souvent, on s’est préoccupé de l’origine du langage ; certains attribuent la création du langage à leurs « Dieux », aux pouvoirs auxquels ils croyaient. Parallèlement à la réflexion philosophique autour de l’origine du langage, il est un certain nombre de penseurs appartenant aux diverses époques, qui se sont interrogés à l’aube de la civilisation humaine au sujet des différentes parties du discours et même de la matière du langage. En effet, des subéro-Acadiens aux Aztèques en passant par les Chinois, les pharaons, les grecs, les arabes, on a produit des travaux et des théories qui continuent d’éblouir le connaisseur moderne et actuel. C’est surtout le cas des Sumériens qui, il y’a six mille ans, fondèrent l’écriture pour les besoins de leur comptabilité, puis pour conserver la parole afin de communiquer à distance aussi bien dans le temps que dans l’espace. Les Assyriens sont les fondateurs des écritures cunéiformes, ancêtres lointains des écritures alphabétiques actuelles. C’est aussi le cas de Palléni (Inde) dont l’œuvre est considérée comme étant le fondement des règles (syntaxe et morphologie). Alors que l’invention des Sumériens a conduit plus tard à l’élaboration de l’écriture en tant que notation des sons élémentaires d’une langue. Des travaux de Palléni, repris et améliorés par les penseurs de la civilisation musulmane ont servi de support à la grammaire du Port-Royal. Cependant, celle-ci, écrit Saussure dans son C.L.G est fondée sur la logique et dépourvue de toute vie scientifique est désintéressée de la langue elle-même. Elle vise uniquement à donner des règles pour distinguer les formes correctes des formes incorrectes. C’est une discipline normative fort éloignée de la pure observation et dont le point de vue est forcément étroit. À la grammaire de Port-Royal succédera la philologie dans le but est d’abord, précise Saussure, de fixer, de commander et d’interpréter les textes. Il s’agit, en effet, d’étudier les textes afin de déterminer ce qui distingue le style de tel auteur de celui d’un tel autre auteur, les gens de telle période de ceux de telle autre période, les éléments qui ont marqué telle ou telle époque, etc. 1 Louis Jean Calvet (1971), Essai de linguistique, les linguistes ont-ils inventé la langue ?( Louis Jean Calvet (1971), Essai De Linguistique, Les Linguistes Ont-Ils Inventé La Langue ?. DissertationsGratuites.com. Récupérée 03, 2013, à partir de http://www.dissertationsgratuites.com/dissertations/Louis-Jean-Calvet-1971- Essai-De/531501.html) Intitulé du Cours : De la linguistique à la sociolinguistique 4 Par conséquent, non seulement la langue était abordée en tant que moyen pour atteindre d’autres objectifs, mais on ne s’intéressait qu’aux documents écrits et on écartait avec mépris la forme orale du langage. Cela explique l’intérêt des philologues à la période gréco-latine : en dehors du Grec et du Latin, les autres langues ne sont pas des langues selon ces auteurs, ce ne sont que des parlers. Bien sûr, avec cette désignation réductrice du parler comme étant ce qui est dépourvu d’intérêt parce que sans écriture et qui est méprisable et inférieur à la langue entendue comme la forme écrite du Parler, du parler des nobles, c’est-à-dire des dominants. En revanche, cette discipline présente une avancée réelle sur les problèmes du langage. Grâce à ce travail, on a pu comparer les textes. Ce procédé qui consiste à comparer les textes des différentes périodes a permis de constater des affinités entre des langues qui paraissent au premier abord originairement différentes. Cette philologie dite comparative conduira plus tard à une discipline nouvelle : historique. L’exercice que propose Franz Bopp a révélé que les langues évoluent et s’influencent les unes les autres. Dès lors, la course étant ouverte : chacun tentait de montrer laquelle des langues est la plus proche de celle considérée comme étant la plus ancienne ; c’est-à-dire la moins influencée et donc la langue mère, la langue idéale, la langue parfaite. Ce n’est qu’avec la théorie marxiste et les sciences humaines naissantes suite à l’éclatement de la philosophie considérée comme la mère des sciences, qu’une rupture épistémologique fondamentale va s’opérer à l’aube du XX° s. La naissance de la linguistique saussurienne en tant que discipline scientifique qui ne s’occupe que de la langue. Auteur du Métalangage et de l’Arsenal théorique en linguistique, Saussure est reconnu pour être le père fondateur de la linguistique moderne. Son apport réside essentiellement dans la rupture épistémologique qu’il a provoquée dans les études de la langue. Cette rupture se résume à l’effort de création d’une science autour de la langue en elle-même et pour elle- même. Cela signifie que la langue ne sera pas abordée en tant que moyen pour atteindre tel ou tel objectif. Cela ne signifie non plus que la langue sera étudiée pour être normée et purifiée… cela signifie que la langue sera abordée en tant que fait uploads/Philosophie/ de-la-linguistique-a-la-sociolinguistique.pdf

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