DJOHAR SI AHMED GÉRALD LEROY-TERQUEM DÉVELOPPER son intuition même quand on a l

DJOHAR SI AHMED GÉRALD LEROY-TERQUEM DÉVELOPPER son intuition même quand on a l’esprit fermé Chapitre 1 L’intuition Intuition… vous avez dit intuition ? Je le savais bien… J’en étais sûr… J’en avais le pressentiment… J’aurais dû m’écouter, écouter mon instinct… Pas de nouvelles de X depuis trois ans, j’en ai rêvé cette nuit et il m’appelle… Je savais que c’était lui (ou elle) avant de décrocher, etc. Nous nous sommes tous dit cela, au moins une fois dans notre vie, exprimant ainsi cette faculté que nous possédons tous, au moins a minima : l’intuition. Mais de quoi s’agit-il, au juste ? Littré parle d’une « connaissance soudaine, spontanée, indépendante de toute démonstration ». Pour nous éclairer davantage, voyons ce que nous en dit son étymologie. Nous découvrons ainsi qu’« intuition » vient du latin et possède une double racine : intus et tueri, et donc un double sens. Intus signifie à l’intérieur de, donc être à l’intérieur de l’objet ou de la personne sur laquelle (lequel) va se porter cette faculté intuitive, ce qui évoque l’expression « se mettre à la place de l’autre ». Intus, c’est bien cette connaissance immédiate qui se passe de démonstration et qui est en relation avec cette faculté mystérieuse qui nous permet d’être (pour une part de nous-mêmes) à l’intérieur de l’autre, faire comme si nous étions cet autre. C’est l’instinct, selon Bergson. Tueri signifie voir ou porter son regard vers. Donc une attitude distanciée qui nous permet de regarder et de penser ce qui est regardé. C’est l’intelligence, toujours selon Bergson. Comment est-il possible d’être à la fois à l’intérieur d’une personne ou d’un objet et d’avoir envers elle ou lui une attitude et un regard distanciés ? La seule possibilité de sortir de cette contradiction est d’envisager deux parties de nous-mêmes en interaction, l’une intuitive, l’autre intelligente. On peut donc considérer l’intuition comme une reprise par notre intelligence (on pourrait dire aussi par notre conscience) de ce qui nous est révélé par l’instinct. Un jeu qui, pour notre plus grande perte, a été réprimé, refoulé, censuré et, pire encore, tabouisé. Rencontres L’intuition, jamais clairement explicitée, est restée pour nous longtemps énigmatique. C’est de notre propre cheminement et des rencontres échelonnées tout au long de notre vie qu’ont pu surgir quelques lumières. Quand nous étions encore enfant, ces mots de Saint-Exupéry dans Le Petit Prince : on ne voit bien qu’avec le cœur… ont résonné en nous et nous ont toujours accompagnés. Le cœur servirait-il à voir ? Nous n’étions pas à l’époque en mesure de comprendre cette disposition impliquant un certain amour de l’autre, une bienveillance, une sympathie, une compassion, un certain altruisme. Éprouver de la sympathie signifie ressentir avec l’autre ou ressentir ensemble et parce que l’on se sent bien ensemble. Existence donc d’un lien subtil, c’est-à-dire « se tissant par en-dessous », permettant l’accès à une certaine connaissance de l’autre et de son monde intérieur. Mais en dessous de quoi ? Des apparences, de la logique, des données sensorielles et des informatives habituelles. On pense aussi à la phrase de Carlos Castaneda : « Ce chemin a-t-il un cœur ? » Une première attitude sur laquelle vous pouvez vous arrêter et méditer. Une autre phrase, entendue au début de nos études (de psychiatrie), et qui devint un repère essentiel dans notre appréhension de l’autre et de nous-mêmes face à l’autre : « Lorsque vous vous trouvez face à un patient comme d’ailleurs dans la vie face à n’importe qui, ce n’est ni en le regardant ni en lui posant des questions que vous apprendrez quoi que ce soit sur lui. En posant des questions vous n’obtiendrez que des réponses. C’est en vous arrêtant sur vous-même, sur la nature de vos ressentis, en examinant ce qui se passe en vous quand vous êtes en relation avec lui… que vous pourrez commencer à le connaître. » S’ouvrir à son monde intérieur Cette citation est en totale contradiction avec tout ce que nous avions appris jusque-là, mais elle est essentielle aussi bien dans la vie de tous les jours que dans la pratique psychothérapique. Évidemment, dans un tel processus, ce n’est pas de notre conscience habituelle qu’il s’agit mais d’une conscience « subliminale », c’est-à-dire sous le seuil de notre conscience habituelle. Développer son intuition consiste à ramener à notre conscience habituelle toutes ces informations tapies dans les profondeurs de nous-mêmes quand nous sommes en relation avec l’autre. Il s’agit bien d’un « sens intérieur » à développer ou, expression plus exacte, à désinhiber. Une illustration nous en fut donnée quelques années plus tard en découvrant la biographie de celui qui est considéré comme le tout premier psychothérapeute du monde occidental, Franz Anton Mesmer. Découverte aussi de toute l’importance qu’il accordait à ce fameux sens interne, dans sa vie comme dans sa pratique de magnétiseur. Il avait appris à aiguiser ce sens interne par de longues promenades en forêt où, comme Rimbaud un siècle plus tard, il laissait émerger en lui ce sentiment de communion avec la nature qui était aussi une ouverture à son monde intérieur. Une belle façon, à la portée de tous, de se reconnecter avec ce sens interne, que l’on peut aussi appeler sixième sens. Retrouver les modes de communication Puis ce furent ces reportages télévisés sur la vie des chasseurs amazoniens qui savent fort bien, lorsqu’ils sont à la chasse, se prémunir de tous les dangers et plus encore garder le contact avec les autres membres de la tribu, les avertir du moindre incident, de leur retour, du résultat de leur chasse et cela sans le moindre talkie-walkie. Pourquoi les chasseurs amazoniens ont-ils à ce point développé leurs capacités intuitives ? Probablement pour des raisons de survie dans un milieu hostile et dangereux. Dans les sociétés hyper sécurisées que sont les nôtres, ces capacités ont perdu en grande partie leur raison d’être. Au point que parfois leur existence même est remise en question. Mais il existe aussi une autre raison à la perte de ces modes de communication : le développement extrême des portables et Internet. On peut joindre n’importe qui, n’importe où, en une fraction de seconde et en un simple clic, par SMS, par Internet. Une fonction refoulée De temps à autre, et notamment lors des exercices pour développer l’intuition, faites l’expérience suivante, pendant une heure, une demi-journée, une journée ou plus si vous le pouvez. Être seul avec soi-même – Fermez vos portables. – Rangez vos tablettes, débranchez vos téléphones fixes et répondeurs. – Faites de même avec vos ordinateurs. – Observez ce qui se passe, découvrez le plaisir d’être seul avec vous-même, ou avec la personne qui partage votre vie. – Faites quelques-uns des exercices proposés dans ce livre (sauf celui du téléphone, qui doit resté débranché). – Pensez à la personne que vous voulez joindre et envoyez-lui mentalement vos pensées, en l’imaginant vous écouter, vous regarder. – Notez tout cela dans votre carnet de rêves et ou d’intuition. L’intuition est en fait une fonction refoulée et on perçoit confusément qu’il s’agit là d’une richesse perdue qu’on aimerait bien retrouver. Mais (c’est une loi) ce qui est refoulé ne manque jamais de faire retour, par les propositions mentionnées au tout début de ce livre, par des flashes ou des rêves télépathico- prémonitoires… Ce que nous n’avons pas manqué d’observer nous-mêmes dans notre vie quotidienne. La fonction psi Un peu plus tard nous en avons subodoré les vertus thérapeutiques. L’intuition et la télépathie qui la sous-tend ont fini par faire partie de notre univers. C’est ainsi que nous nous sommes intéressés à ces capacités subtiles de l’être humain encore appelées fonction psi. Psi (de la lettre grecque) est un terme proposé en 1942 par l’Américain Thouless pour désigner les interactions de l’esprit, de la conscience avec le monde environnant, ce qui inclut la télépathie, la clairvoyance, la prémonition, la rétrocognition mais aussi la psychokinèse (action de la conscience sur la matière, que nous n’aborderons pas ici). C’est cette expérience de plus de vingt-cinq ans que nous voudrions partager avec vous en nous centrant sur l’intuition, comprise comme une émergence à notre conscience de ce que nos capacités psi ont pu nous amener à percevoir. L’intuition est donc un terme pudique qui cache des capacités extraordinaires de l’être humain et qu’il n’est pas toujours de bon ton d’aborder frontalement. Perçues et vécues avec force dans notre vie quotidienne, dès les débuts de notre vie professionnelle en hôpital psychiatrique, puis dans notre travail de psychanalyste, l’idée nous est venue de participer à des groupes d’entraînement à la télépathie puis d’en organiser nous-mêmes. Un peu plus tard nous avons compris, notamment grâce à Stanislav Grof, ce que pouvait signifier cette notion de « changement d’état de conscience », l’affranchissement des limites spatio- temporelles que la conscience pouvait connaître en ces états et le parti qu’il était possible d’en tirer sur le plan thérapeutique. C’est ainsi que nous avons suivi une formation auprès de Grof puis proposé des stages de Respiration Holotropique. Trois étapes de notre cheminement 1. La uploads/Philosophie/ developper-son-intuition-meme-quand-on-a-lesprit-ferme-by-djohar-si-ahmed-gerald-leroy-terquem-ahmed-djohar-si-leroy-terquem-gerald-z-lib-org-epub-1.pdf

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