A) Compréhension de textes (11 points) 1. « Tout l'ordre serait aussitôt menacé
A) Compréhension de textes (11 points) 1. « Tout l'ordre serait aussitôt menacé si l'on osait croire que le petit veau aime sa mère, ou qu'il craint la mort, ou seulement qu'il voit l'homme. L'œil animal n'est pas un œil. L'œil esclave non plus n'est pas un œil, et le tyran n'aime pas le voir ». Quelle est la thèse défendue par Alain dans ce passage ? (1,5) 2. « Les animaux sont tués pour le plaisir gustatif et le plaisir de nourrir la croyance en notre supériorité ontologique. Ce plaisir, cet état mental, n'est pas différent en genre du plaisir d'être reconnu sur internet après avoir torturé un animal » Enrique Utria, Les cahiers antispécistes, n°26, juin 2016 Quelle est la thèse défendue par Enrique Utria dans ce passage ? (1,5) 3. « Les lois sur le bien-être animal sont truquées d'avance, étant donné que les intérêts considérés sont, d'une part, ceux des propriétaires et, d'autre part, ceux des animaux définis comme la propriété des êtres humains. [...] [L'appropriation] des animaux (...) [réduit] ces derniers à n'avoir d'autre existence que celle que notre usage leur reconnaît, et à n'avoir d'autre valeur que celle que nous voulons bien leur conférer » Gary Francione, « Prendre la sentience au sérieux », Paris, Autrement, 2015 « Accorder un "meilleur" traitement aux animaux n’a pas nécessairement grand-chose à voir avec une consécration de l’importance morale de leurs intérêts. […] On n’accordait pas un traitement similaire aux intérêts des esclaves et de leurs propriétaires, parce que ces derniers avaient le droit absolu de ne pas souffrir d’une utilisation en tant que ressource, que les esclaves ne possédaient point » Gary Francione, Introduction aux droits des animaux, traduit de l’anglais (EtatsUnis) par Laure Gall, L’Age d’Homme, 2015 Quelle est la thèse défendue par Gary Francione dans ces deux passages ? (2) 4. « La protection juridique des animaux n'est envisagée que dans le cadre de leur utilisation, ce qui revient à dire qu'elle se borne essentiellement à règlementer les méthodes de mise à mort, sans jamais causer de tort aux activités elles-mêmes ; dont elle ne remet jamais en cause le principe » Florence Burgat, Animal, Mon Prochain, Paris, Éd. Odile Jacob, 1997 « Dans un système qui a usé de la séparation des tâches entre ceux qui donnent les ordres de tuer et ceux qui les exécutent, diluant ainsi les responsabilités et s'appliquant à "banaliser le mal", les fusillades furent abandonnées pour le gaz, qualifié de "procédé médical" : c'est en ce sens que les nazis remplacèrent le terme "meurtre" par l'expression "accorder une mort miséricordieuse" en évitant des "souffrances inutiles". Selon des logiques qui semblent proches, on notera que c'est dans ces mêmes termes que la législation en matière d'abattage des animaux de boucherie s'exprime : éviter les "souffrances inutiles" en procédant à un abattage "humanitaire". [....] Cela signifie implicitement que la violence que l'on fait subir à la victime est légitime ; que ce n'est donc pas quant à la finalité de l'acte qu'un débat peut avoir lieu, mais sur la seule question de ses modalités » Florence Burgat, « Logique de la légitimation de la violence », Odile Jacob, 2005 - Quelle est la thèse défendue par Florence Burgat dans ces deux passages ? (2) - Que veut dire la phrase « Dans un système qui a usé de la séparation des tâches entre ceux qui donnent les ordres de tuer et ceux qui les exécutent, diluant ainsi les responsabilités et s'appliquant à "banaliser le mal" » ? (1) 5. « Affirmer que les animaux existent en première personne constitue une réponse forte à un utilitarisme qui se borne à condamner la souffrance, sans souci du caractère unique et irremplaçable de chaque existence » Florence Burgat, Une autre existence. La condition animale, Albin Michel, 2012 « [L]e simple fait d'être sentient implique logiquement un intérêt à continuer à vivre et une certaine conscience de cet intérêt. [...] La sentience n'est pas une fin en soi – c'est un moyen au service d'une fin, celle de rester en vie. [...] Tout comme les humains supporteront souvent une douleur atroce afin de rester en vie, les animaux supportent souvent et s'infligent également d'insoutenables douleurs, par exemple en rongeant une de leurs pattes prise dans un piège – pour en réchapper et vivre » Gary Francione, Introduction aux droits des animaux, traduit de l’anglais (EtatsUnis) par Laure Gall, L’Age d’Homme, 2015, p. 251 « On dit parfois que tant que les animaux sont mis à mort sans douleur, tant qu’ils ne souffrent pas lorsqu’ils meurent, aucune objection morale ne devrait nous être opposée. […] [Cette idée] suppose que le seul dommage que nous puissions causer aux animaux est de les faire souffrir […]. La mort est le dommage ultime parce qu’elle est la perte ultime – la perte de la vie elle-même. […] [C’]est le dommage qu’est une mort prématurée, et non pas seulement les méthodes douloureuses fréquemment utilisées, qui devrait éveiller notre curiosité éthique » Tom Regan, Les Droits des animaux (The Case for Animal Rights) [1983], Hermann, 2012 Quelle est la thèse commune défendue par les trois auteurs ? (3) B) Interprétation d’œuvres artistiques (9 points) Montrez comment chacune des trois œuvres (1., 2., 3.) met en évidence les incohérences de l’éducation spéciste (3) (3) (3) Aide : 1. Gary Francione appelle « schizophrénie morale » le fait de prendre en compte les intérêts de certains animaux et de mépriser ceux des autres sans apporter de justification morale. Les spécistes souffrent par exemple de dissonance cognitive lorsqu’ils jugent quelqu'un qui frappe un chien dans la rue pour son bon plaisir, mais vont jusqu’à payer de leur poche pour soutenir le fait de trancher la gorge et de démembrer un cochon ou une poule au nom du plaisir culinaire. Pourtant, dans les deux cas, il s'agit d'un acte volontaire perpétré dans le but de satisfaire des envies non nécessaires, et tous les animaux cités ont une sensibilité et des intérêts, ce qui veut dire que du point de vue de leurs caractéristiques propres, rien ne permet de justifier une telle différence de jugement moral. 2. En psychologie sociale, on appelle « dissonance cognitive » le fait d’agir d’une manière opposée à sa pensée. Deux possibilités s'envisagent à celui qui souffre de dissonance cognitive : changer de comportement pour agir conformément à sa pensée, ou chercher des stratégies psychologiques d'évitement qui camouflent cette dissonance en s’inventant des excuses. Le philosophe Martin Gibert explique que les personnes qui disent « aimer » ou « respecter » les animaux mais qui mangent leur chair souffrent de dissonance cognitive. L’éducation spéciste impose ainsi souvent une dissonance cognitive aux enfants. 3. Le philosophe Martin Gibert appelle « engourdissement psychique » le fait de devoir chosifier les animaux pour les considérer comme des aliments. L’éducation spéciste apprend aux enfants que certains animaux autres que les humains sont des choses qu’on ne dissocie pas des usages qu’on souhaite en faire (on dit « chacun mange ce qu’il veut » et non « chacun mange qui il veut »). Eduquer les enfants en leur imposant un engourdissement psychique va à l’encontre des connaissances en ignorant le caractère sensible de la vie animale et les intérêts qu’elle implique. III) Bonus : Qu’est-ce qu’un patient moral ? (0.5) Qu’est-ce qu’un agent moral ? (0.5) uploads/Philosophie/ devoir-ethique-animale.pdf
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- Publié le Jan 15, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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