Histoire de la philosophie moderne J-B. Fournier jbfourniersu@gmail.com 1 seule

Histoire de la philosophie moderne J-B. Fournier jbfourniersu@gmail.com 1 seule note pour le CM : 4 heures, commentaire de texte  Cours du 17/09/2021 L’époque contemporaine commence grosse modo à partir de la révolution française. La philosophie moderne, c’est plutôt la période 16ème, 17ème, 18ème. C’est la période qui nous intéresse dans ce cours. Conseil principal : lire les livres en bibliographie. Les « méditations métaphysiques » de Descartes (texte étudié dans mon TD avec Bayle), pour commencer : à lire dans son intégralité. Pareil pour « Enquête sur l’entendement humain » de Hume. « La critique de la raison pure » de Kant, pas vraiment conseillé dans ce semestre. Se garder au moins 1 heure par jour de lecture quotidienne. Dernier conseil : système de classement de nos notes, pour pouvoir les réutiliser si dans 5 ans on passe l’agrégation. L’histoire de la philosophie est une approche… De la philosophie, pas de l’histoire ! On va méditer philosophiquement à partir des travaux des auteurs. Cette approche est cependant non thématique mais historique. Le cours n’est pas orienté par un thème, comme au lycée, mais par un parcours historique : des travaux de Copernic à Kant. On va se demander comment les philosophes de cette période traitent du rapport entre le sujet et le monde. Le but de cette démarche est de comprendre les problèmes non plus de manière parcellaire, mais comprendre la progression, les grands mouvements de l’histoire de la philosophie, comprendre comment progressivement le rapport du sujet au monde se transforme à cette période. L’autre caractéristique, c’est l’adoption d’une lecture internaliste des textes. On ne confronte pas les auteurs, on développe la compréhension des textes dans leur propre contexte, le texte en lui-même. Image empruntée à Heidegger, qui explique que la philosophie fonctionne comme des cercles : un auteur a sa propre logique, une vision du monde qui fait système, comme si chaque doctrine philosophique était enfermée dans un cercle. Il faut donc rentrer dans le cercle pour explorer correctement. Il faut se projeter dans l’auteur et sa période, avec l’idée qu’une œuvre philosophique donne les clés de sa propre compréhension. Deux manières pour accéder à ces cercles : la compréhension du contexte historique, et la littérature secondaire, c’est-à-dire les chercheurs qui explicitent les textes, ce qui va nous amener à lire des textes sur les auteurs. Un autre objectif est de donner accès à quelques grandes interprétations du 17ème et du 18ème. Parmi ces textes, celui d’Alexandre Koyré (Du monde clos à l’univers infini). Il montre comment on passe progressivement, par rapport à la construction des jardins à la française et à l’anglaise, d’un monde à un autre. On parlera aussi d’un ouvrage de Kuhn (?), La révolution copernicienne. Deux autres livres, dont il ne recommande pas encore la lecture, trop difficiles d’accès : Husserl, « Les méditations cartésiennes », et « La crise des sciences européennes ». On parlera aussi d’Heidegger, mais aussi très difficile à lire. Les conseils de méthode, pas grave si on mélange ceux donnés en TD et en CM. Pour lui, il faut avoir en tête qu’un commentaire de texte, c’est une lecture interne du texte (donc, pas comme une dissertation). Inutile d’aller chercher un texte de Nietzsche qui déconstruit la théorie de Descartes, si on tombe sur un texte de Descartes, SAUF SI cette référence peut être utile à la compréhension du texte. Le but, c’est la compréhension du texte. Faut toujours avoir en tête que le but est d’approfondir les arguments du texte, aller plus loin dans sa compréhension. Il nous conseille de s’en tenir à un commentaire linéaire, pour ne pas tomber dans la dissertation. Il faut suivre l’ordre dans lequel le texte a été écrit, suivre la progression logique. Qui dit commentaire linéaire, ne veut pas dire que le propos ne doit pas être structuré. Il ne faut pas se perdre dans les détails. La grosse différence avec ce qu’on a fait au lycée, c’est que là on va connaître l’auteur et le contexte historique (ce qui doit nous permettre d’enrichir notre commentaire). Tout élément qui est utile à l’explication du texte est bienvenue. Avec les mêmes arguments, on peut avoir une très bonne copie ou une très mauvaise copie. Il faut relier les arguments au texte, montrer ce que telle analyse ou tel argument apporte au texte proposé. La différence entre le bavardage et la vraie parole, c’est relier ce qu’on dit à ce dont on parle. Bien garder cette idée en tête. Ce terme de révolution copernicienne a deux sens qu’il convient de distinguer : le premier sens, c’est une révolution scientifique qui a des implications ontologique et métaphysique. Cela commence avec Copernic (1473-1543), qui a montré que c’est la Terre qui tournait autour du soleil (héliocentrisme, 1533). Sa théorie a ensuite été corrigée, développée, par la suite. Ses travaux commencent dans les années 1530, et n’ont pas tout de suite suscité la colère de l’église chrétienne, il a fallu attendre 50 ans. Au début, ils sont plutôt dans l’indifférence, voire la bienveillance : ils ne voyaient pas en quoi ses travaux rompaient avec les croyances chrétiennes. Copernic n’a donc pas été inquiété de son vivant. Il émet donc cette thèse qu’on appelle l’héliocentrisme. La révolution copernicienne dure entre ces premiers travaux et ceux qui vont mettre fin à la révolution copernicienne, dont le départ est Newton (1643-1727, loi universelle de la gravitation en 1687), qui nous expliquait comment il était possible que les planètes tournassent autour du soleil, avec la loi de la gravitation. Le deuxième sens vient du fait que ce retournement que la physique a connu, Kant le prend pour modèle pour opérer une révolution équivalente en métaphysique, pour inverser la connaissance entre le sujet et le monde. Dans les mots de Kant, on parle de tournant, de renversement. Le monde est ainsi redéfini non plus comme il apparaît, mais l’homme apparaît comme la condition de possibilité du monde : le monde existe par le sujet, par la connaissance que le sujet en a, par la synthèse que notre conscience fait et qui donne son unité au monde. Cette pensée, c’est ce qu’on appelle la pensée transcendantale. Il y a un problème double : est-ce que ce parallélisme que Kant établit est un véritable parallélisme ? Est-ce que ce que fait Kant (1724-1804) est parallèle à ce que fait Copernic ? Dans quelle mesure le renversement kantien est-il véritablement apparenté à la révolution copernicienne, à la découverte de l’héliocentrisme ? Ce problème est lié à un autre problème : est-ce que Kant est l’auteur de cette révolution en métaphysique, qu’il revendique ? Est-ce qu’il n’est pas lui-même le résultat d’un processus beaucoup plus long qu’on pourrait faire remonter à Descartes ? dans quelle mesure ce renversement est-il antérieur à Kant ? Est-ce que Kant est le Copernic, ou le Newton de la révolution métaphysique ? Est-il le découvreur ou bien celui qui fait la synthèse de cette révolution ? Pour répondre à cela, il faut faire un mouvement de retour à partir de Kant, en revenant aux textes fondamentaux dans lesquels les philosophes vont reformater le rapport du sujet au monde. Cette étude du renversement progressif du sujet au monde aura pour source des textes de Husserl, qui montre comment cette pensée transcendantale se préfigure déjà chez Descartes. Cette introduction s’appuie sur un texte, à lire : la seconde préface de 1787 de la Critique de la raison pure. Lire la traduction dans l’édition de la Pléiade, mais aussi en édition Folio poche (édition conseillée) : trad. d’Alexandre Delamarre et de François Marty. Dans cette préface, Kant montre tout ce que la philosophie doit à deux figures de la science qui sont Copernic et Newton. Newton a montré l’unité des lois de la physique. Dans la cosmologie classique, celle qui remonte à Ptolémée, on a deux mondes qui ont chacun leur logique et leur loi propre : le monde sublunaire (Aristote), autrement dit ce qu’il y a entre la surface de la terre et la lune ; et le monde supra-lunaire, au-delà de la lune. On a donc des lois différentes : dans le monde sublunaire, les choses vont vers le bas. Dans le monde supra- lunaire, les objets tournent de manière étonnante : pas tous de la même manière. Certains tournent de manière circulaire par rapport à la terre (la lune par exemple), d’autres tournent sur eux-mêmes. Monde d’une grande complexité et qui surtout n’a pas d’unité. L’intuition fondamentale de Newton, ce sont ces deux phénomènes : la loi de la gravitation universelle (les objets s’attirent les uns les autres de manière proportionnelle à leur masse, et tournent les uns autour des autres). Le but de Newton c’est de mettre en synthèse deux lois qui a priori sont indépendantes. Ce que fait Newton, c’est satisfaire l’idéal de notre connaissance, la cohérence. La chute des corps et le mouvement circulaire des astres  Unification de la connaissance grâce à la loi de la gravitation universelle. On ne peut pas se satisfaire de deux uploads/Philosophie/ histoire-de-la-philosophie-moderne-cours-par-jean-baptiste-fournier 1 .pdf

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