Bernard Béguin: Journaliste, qui t'a fait roi? 1 Bernard Béguin: Journaliste, q

Bernard Béguin: Journaliste, qui t'a fait roi? 1 Bernard Béguin: Journaliste, qui t'a fait roi? Les médias entre droit et liberté Table des matières Impressum............................................................................................................................................2 Préface..................................................................................................................................................3 Introduction: La loi et l'éthique............................................................................................................5 La liberté, nous la revendiquons comme une charge.......................................................................6 PREMIÈRE PARTIE Le droit et le journalisme.................................................................................10 I Par la fenêtre................................................................................................................................10 Une cause célèbre: l'affaire Sunday Times...............................................................................14 Le dilemme de la Cour européenne..........................................................................................18 La liberté d'expression, même au prix d'inquiéter l'Etat...........................................................19 II Vous avez dit "coupable"?..........................................................................................................23 La loi? Regardez bien qui fait la loi..........................................................................................24 La Justice populaire n'est pas la justice.....................................................................................30 III La tentation de Robin des Bois.................................................................................................34 M. Tout-le-Monde, ou Me Untel?.............................................................................................39 Premier exemple: l'affaire Sarpi/24 Heures..............................................................................42 La SSR et l'argent sale de la drogue..........................................................................................45 Primauté de la présomption d'innocence...................................................................................50 DEUXIEME PARTIE Le journaliste et son éthique...........................................................................55 IV Il n'y a pas de scoop innocent...................................................................................................55 La visite du colonel Argoud......................................................................................................55 Le défi de Blick.........................................................................................................................61 Un pays si calme, si sage, si lisse..............................................................................................70 Le sida et la santé publique.......................................................................................................73 V Qui sont ces dix-huit sages qui sifflent sur vos textes?..............................................................76 Ni homme-sandwich ni «indic»................................................................................................78 VI Quels journalistes pour la radiodiffusion?................................................................................83 Une image directrice qui décoiffe.............................................................................................91 Violence: télévision coupable?..................................................................................................95 Le Parlement a pris goût à l'audiovisuel.................................................................................101 Conclusion: ne pas confondre..........................................................................................................104 Bibliographie sommaire...................................................................................................................108 Quatrième de couverture...................................................................................................................110 Retour à la table des matières. Bernard Béguin: Journaliste, qui t'a fait roi? 2 Impressum JOURNALISTE, QUI T'A FAIT ROI? COLLECTION CARTES SUR TABLE Etablir les faits, poser les problèmes, choisir les idées: des études en liberté pour comprendre la Suisse. JOURNALISTE, QUI T'A FAIT ROI? Préface de Marc Lamunière Editions 24 Heures - Lausanne Collection Cartes sur Table Dirigée par Jean-François Tiercy Maquette: Studiopizz, Lausanne Couverture: Robert Ayrton, Lausanne Composition et impression: Imprimerie Darantiere, Dijon-Quetigny ISBN.- 2-8265-1052-5 © 1988 Éditions 24 Heures, Lausanne Le texte de cet Ouvrage a été tiré des cours d'éthique journalistique donnés par l'auteur à l'Université de Neuchâtel Achevé d'imprimer en juillet 1988 sur les pressesde l'Imprimerie Darantiere à Dijon-Quetigny Retour à la table des matières. Bernard Béguin: Journaliste, qui t'a fait roi? 3 Préface L'auteur de cet ouvrage est, nous le savons, d'une modestie excessive. Du moins apprécie-t-il la discrétion dans la louange et c'est pour cela sans doute qu'il agrée, comme préfacier, un homme généralement avare de compliments. Mais son attente sera déçue et peut-être trouvera-t-il même suspect l'éloge sans réserve que je vais lui adresser pour un livre qui a, je le dis d'emblée, forcé mon admiration. La carrière de Bernard Béguin est de notoriété publique l'homme lui-même reste peu connu. Comme d'autres, je ne l'ai jugé que sur les apparences. C'est dire que j'ai été sensible au charme de son élégance un peu lasse, à sa retenue toute britannique, à l'ambiguïté que dégage un puritanisme assez gaiement surmonté. Sa façade impassible, son regard mort, comme tapi au fond des orbites, semblent destinés à faire pardonner d'avance l'audace des propos qu'il va tenir, puis à en atténuer la portée: le résultat est que l'on s'attend à un discours un peu morne et c'est le contraire qui se produit. Cet effet de contraste est une réussite, en ce sens qu'il renforce ce que révèle aussitôt son discours ou ses écrits: la culture, la logique, la clarté, à quoi il faut joindre cette part la plus précieuse de l'esprit, le courage intellectuel. Ces qualités s'affirment dans l'ouvrage que vous avez entre les mains, où l'auteur apparaît tour à tour juriste, moraliste, philosophe, humoriste, écrivain et, ce qui ne gâte rien, journaliste. Par devoir et par métier, j'ai lu de nombreux ouvrages sur la presse, la communication, les médias;je n'y ai trouvé la plupart du temps que foisonnement verbeux et «jargonnesque». Je vais donc tenter de dire pourquoi celui-là est l'un des rares qui me satisfasse vraiment. Je mets au premier rang la qualité de l'écrivain, sa phrase fluide et claire, sa faculté de relancer l'attention et de faire qu'on lise ce traité d'un sujet ardu comme un roman. L'humour est là constamment présent, comme en filigrane et nous vaut même quelques morceaux de bravoure, tels que le sida et la santé publique, ou la visite du colonel Argoud ! Je relèverai ensuite la qualité de l'analyse très ample et précise de l'aspect juridique des problèmes; Bernard Béguin les anime d'un souffle philosophique qui les transcende: le code et la jurisprudence revisités par Montaigne, en quelque sorte. L'auteur se révèle être un adepte de la morale ouverte - au sens où Bergson l'entendait - et un philosophe de la liberté. La liberté dont il est ici question s'oppose à l'idéologie et se mesure en termes de responsabilité et d'honnêteté intellectuelle. Et il n y a pas d'honnêteté intellectuelle en dehors du devoir d'établir dans toute analyse un bilan, avec un passif et un actif, dont on tire, par différence et sans idée préconçue, le bénéfice ou le déficit. L'idéologue, lui, ne veut voir, selon la thèse qui règne sur son esprit, que l'actif de telle théorie ou de telle situation, que le passif de telle autre. Au nom de ses convictions, il manipule. C'est en ce sens qu'il est un faussaire. L'exercice de cette liberté-là restreint donc considérablement, pour le journaliste notamment, la portée universelle que l'on croit pouvoir attribuer à l'expression d'une opinion personnelle. «Ce que j'en opine, disait Montaigne, c'est aussi pour déclarer la mesure de ma vue, non la mesure des choses.» Bernard Béguin ne théorise que modérément; il garde les pieds sur terre et éclaire constamment ses propos d'exemples concrets. C'est ainsi qu'il relate avec minutie quelques «affaires de presse»: celle du Sunday Times, de la SSR et l'argent sale de la drogue, l'affaire Sarpi; autant de dossiers qu'il fait revivre avec talent. Il nous éclaire aussi sur les préoccupations récentes du monde de la presse helvétique, telles que la protection des sources, la protection de la personnalité et le droit de réponse qui en découle. Retour à la table des matières. Bernard Béguin: Journaliste, qui t'a fait roi? 4 Abordant le problème des chartes rédactionnelles, il se félicite de constater que certaines d'entre elles - ou en tout cas, l'une d'entre elles, celle que je connais le mieux - proclament la solidarité de l'éditeur et des rédacteurs dans deux questions fondamentales d'éthique professionnelle, la protection du secret professionnel et la résistance aux pressions politiques et économiques. C'est sans doute, à mon sens, la partie la plus solide de la charte que chacun conserve aisément à l'esprit. Pour le reste, Le réalisme conduit à tempérer son enthousiasme et à la portée réelle d'un document de cette nature. Le journaliste n'a pas en permanence le contenu de la charte en tête et ne peut se comparer à ces fous de Dieu qui portent des versets du Coran en bandeau sur le front. Emporté par le flot de l'action quotidienne, il se retrouve, harcelé par les délais, seul avec son intuition, balancé entre des réminiscences de règles déontologiques, la propension naturelle à se laisser aller à sa pente. Bernard Béguin a vécu cela: «Si l'on veut juger équitablement le travail d'une rédaction quotidienne aux heures de il faut la comparer au service des urgences chirurgicales d'un hôpital, à la fin du week-end de Pentecôte. La déontologie d'un hôpital reste en vigueur, mais il y a des choix qui n'attendent ni de se référer au chef de clinique, ni de consulter les familles et de les mettre d'accord. On opère, on ampute, on transfuse: on décide. Ces choix sont douloureux. L'important, c'est qu'ils sont honnêtes. Et que l'erreur humaine ne se confond pas avec Ia fourberie.» Plus loin, dans un autre chapitre, l'auteur affirme que si un journaliste n'est pas capable - même dans la situation apocalyptique qui vient d'être décrite d'appliquer la check-list de l'honnêteté, ce n'est pas un professionnel. Le respect constant d'une éthique, même élémentaire, se heurte donc à des difficultés d'application, qui ne sont pas négligeables. Ce n'est pas avoir une vue pessimiste de la presse que de le reconnaître, si l'on admet qu'un combat permanent doit être mené à tous les niveaux, pour que cette pesanteur ne soit pas admise une fois pour toutes comme une fatalité. Ce combat, Bernard Béguin croit pouvoir affirmer qu'il est l'apanage des seuls journalistes. C'est là le seul point de divergence qui me sépare de l'auteur de ce livre; et lorsqu'il dit que «les archives des éditeurs sont plus pauvres en réflexion sur 1'éthique professionnelle que le dossier des journalistes», il opère un partage manichéen, fondé sur une hypothèse insuffisamment vérifiée- J'ai pour ma part de bonnes raisons de penser que c'est plutôt du contraire qu'il s,agit. Il serait intéressant que cela fasse l'objet d'un autre débat ou d'un autre ouvrage. Le moment est donc venu de ne pas abuser de mon temps de parole et de laisser à chacun le plaisir de la lecture. Je ne sais si ce livre sera, comme il le mérite, un événement, mais il est assurément important. Sa qualité exceptionnelle le rendra indispensable aux gens de presse, dans le sens le plus étendu du terme. Mais, sa clarté le rendant accessible à tous, il uploads/Philosophie/ journaliste-qui-t-x27-a-fait-roi.pdf

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