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Page 1  EduKlub S.A. Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Culture Générale Introduction générale La représentation : aliénation ou révélation de la présence ? La représentation : aliénation ou révélation de la présence ? Sommaire (Cliquer sur le titre pour accéder au paragraphe) ********************** I. La représentation comme perte, défaut, aliénation de la présence. .......... 2 I.1. Dans son sens le plus évident...................................................... 2 I.2. La représentation aliène bien sûr ce qui la dépasse : le fait de la présence.............................................................................................. 2 I.3. Plus généralement la représentation est aliénation de la présence de l’autre par quoi commence la violence. .................................................... 3 I.4. La représentation n’aliène pas simplement l’autre, mais également et à l’inverse ce qui constitue l’intimité la plus radicale : ................................ 3 I.5. Il nous arrive d’avoir le sentiment d’être en communion, en sympathie avec autrui, un groupe d’amis…............................................... 4 II. La représentation, condition de la présence. ......................................... 5 II.1. La représentation sauve de l’effacement radical. ............................ 5 II.2. Les présences qui se révèlent à nous ne sont pas homogènes : ....... 5 II.3. La représentation est inséparable d’un processus de révélation........ 6 ********************** Nous laisserons délibérément de côté le concept de présence, pourtant fort riche d’implications sur notre programme, et ce pour 2 raisons : d’abord notre propos n’a ici pour fonction que de vous sensibiliser aux problèmes posés par la représentation, non de les travailler ni de les traiter ; ensuite le concept de présence, fort complexe, mérite une étude spécifique à part entière, il fera l’objet d’une étude très approfondie dans la première fiche conceptuelle que nous vous proposerons, une fois cette introduction achevée, soit la semaine prochaine . Compte-tenu de l’ambiguïté de la représentation dans sa double dimension de relation transitive et/ou de relation spectaculaire-spéculaire (cf. 3ère fiche), la relation de la représentation à la présence est elle-même ambiguë. Pour partir du plus simple, son statut de médiation, de renvoi à ce qui n’est pas elle mais autre chose qu’elle, suggérerait qu’elle est inséparable d’une perte de la présence : la représentation évoque l’absence et/ou l’aliénation de la présence (cf. I). Toutefois on peut tout autant arguer qu’elle sauve de l’effacement radical, ou mieux qu’elle est un opérateur de présence, une mise en présence : elle aurait un effet de présentation ; en outre penser la représentation comme perte, suppose l’existence d’une présence antérieure à la représentation, or nous avons vu –par exemple dans le cas du pouvoir – qu’il y a une dynamique de la représentation qui la rend inséparable de ce qu’elle représente et qu’elle accomplit en le représentant : la représentation est présentation, mise en présence (cf. II). Page 2  EduKlub S.A. Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Culture Générale Introduction générale La représentation : aliénation ou révélation de la présence ? I. La représentation comme perte, défaut, aliénation de la présence. La présence désigne simplement ici ce qui est immédiatement présent, ainsi de l’ami qui nous accompagne, ainsi du professeur et des élèves dans la même salle de classe, ainsi de ce jardin qui est ici, maintenant devant moi. I.1. Dans son sens le plus évident. La représentation comme évocation de ce qui est absent, de ce qui n’est pas présent donc, tire sa raison d’être d’une perte de la présence chez un être qui l’exige par sa mémoire. La représentation aurait valeur de monument, ainsi de la photographie du disparu, ou de commode substitut compensant notre impossible ubiquité, ainsi du substitut du procureur ou de l’envoyé. Dans tous les cas, ce n’est pas tout à fait pareil : la photo ne remplacera jamais la personne vivante, la chaleur de sa présence, et les gens ne s’y trompent pas qui préfèrent le Seigneur à ses Saints, l’original à l’envoyé. La représentation est une imparfaite compensation de la perte, de l’absence par défaut. I.2. La représentation aliène bien sûr ce qui la dépasse : le fait de la présence. Nous avons vu (cf. I) que toute représentation présuppose un donné (je me représente quelque chose dont je fais un objet de représentation). Or le donné n’est tel que de me précéder (cf. le participe passé : donné), il est avant moi, son existence est indépendante de moi, donc autre que moi, bref il me transcende, me déborde toujours plus ou moins du simple fait de sa présence. La représentation d’objet a été définie au départ comme l’effort de la conscience pour mettre à sa portée, ramener à soi le donné selon une mise en forme propre à ses exigences et qui définissent les limites du représentable pour et par elle. Par conséquent la représentation d’objet ne saurait épuiser le donné ; elle correspond simplement au point de vue de la conscience, avec ses propriétés qui sont aussi ses limites. Toute représentation objective occulte donc une dimension de non-représentable, qui est la dimension d’altérité du donné, son mystère, et d’abord le mystère de sa présence. En effet la présence est inséparable du fait de l’existence : quelque chose est là, indépendamment de moi, cette présence souligne que le monde ne se ramène pas à ce que j’en pense, ce que j’en fais, ce que j’en veux : il me transcende. Je puis certes prendre connaissance diversement de telle fleur, l’analyser en botaniste, la photographier sous quantité d’angles selon le rêve totalitaire d’un point de vue qui épuiserait ce qui est, mais quels que soient mes efforts, par le fait de son existence et de sa présence, cette fleur ne se ramènera jamais tout à fait à moi. L’ouverture à la présence sera ici la contemplation qui laisse être ce qui se donne ; la représentation s’opposerait à la contemplation et éluderait la présence. L’aliénation de la représentation réside d’abord dans l’illusion si commune aujourd’hui selon laquelle la connaissance objective nous donnerait un parfait accès à l’être même, Fichier généré pour Visiteur (), le 09/01/2020 Page 3  EduKlub S.A. Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Culture Générale Introduction générale La représentation : aliénation ou révélation de la présence ? jusqu’à nous le rendre transparent, ce qui supposerait qu’il soit absolument adéquat à nos exigences représentatives. Mais si tel était le cas, il n’y aurait rien d’autre que notre conscience et il n’y aurait même pas à connaître : la connaissance suppose en effet la rencontre d’une altérité qui nous heurte. La connaissance objective ou l’effort infini pour surmonter la transcendance de la présence. I.3. Plus généralement la représentation est aliénation de la présence de l’autre par quoi commence la violence. L’autre n’est tel que de ne pas se ramener à moi par la représentation que je puis en avoir. D’où l’idée qu’il y aurait une violence inhérente à la représentation : autrui n’est tel que d’être infiniment au-delà de tout ce que je puis en dire, en penser, sans cela il serait mon double ; la violence de la représentation s’oppose ici à la valeur éthique de la considération et du respect. On comprend pourquoi la photographie, voire la peinture de portrait ont pu être perçues comme une mortelle violence par quoi un être est dépossédé de sa transcendance. C’est dans cette perspective que s’éclaire le 4ème Commandement : « Tu ne feras point d’image taillée ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre », Ancien Testament, Exode, 20,4. C’est dans cette même perspective que la représentation politique est pensée par Rousseau comme dénaturation, aliénation de la volonté générale : la particularité de tout représentant ne saurait être fidèle à la généralité de la volonté politiquement souveraine, celle du corps politique véritablement autonome. Ce corps politique doué de volonté générale constitue la cité comme être autonome, donc libre ; il est pensé sur le modèle d’un méta-sujet intégrant les individus sous la forme de citoyens délibérant du point de vue de la totalité civique qui réduit au silence les petites passions personnelles. Cette délibération « dans le silence des passions » s’appelle le civisme. I.4. La représentation n’aliène pas simplement l’autre, mais également et à l’inverse ce qui constitue l’intimité la plus radicale : Le vécu affectif dans la présence immédiate à soi, la subjectivité couramment entendue comme particularité irréductible d’une intériorité. D’où le sentiment que nos joies, nos peines ne sont jamais vraiment partageables, communicables sauf à passer par une voie plus subtile que celles de la représentation. C’est également en cela que les représentations sociales sont aux yeux de Rousseau une aliénation radicale de la personne : parce que tous sont sur scène dans le vaste théâtre de la vie sociale, parce que tous ne cessent ne uploads/Philosophie/ klubprepa-2075.pdf

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