La Revue des Livres revuedeslivres.fr n° 006 Juillet Août 2012 EAN 978235480111

La Revue des Livres revuedeslivres.fr n° 006 Juillet Août 2012 EAN 9782354801113 BEL : 6,50€ - DOM/S : 6,50€ - CH : 9,40 FS – CAN : 9,25$CAD – MAR : 67 MAD L 16219 - 6 - F: 5,90 € - RD LIBERTÉ ET POUVOIR Entretien avec Noam Chomsky Également dans ce numéro : Bourdieu et l’État • Angela Davis à Paris • Dante inédit • Ufologies littéraires et ovnis politiques • « C’est ma mère, regarde-la dans les yeux quand tu lui parles » RdL, la Revue des Livres www.revuedeslivres.fr 31 rue Paul Fort, 75014 Paris Édité par BV2N Revue et Livres Directeur de publication Jérôme Vidal Coordination éditoriale Jérôme Vidal Collectif éditorial François Athané, Sarah Benabou, Aurélien Blanchard, Félix Boggio Éwanjé-Épée, Christophe Bonneuil, Marion Duval, Clémence Garrot, Oury Goldman, Joséphine Gross, Thomas Hippler, Laurent Jeanpierre, Razmig Keucheyan, Stéphane Lavignotte, Laurent Lévy, Alexandre Mouawad, Charlotte Nordmann, Hélène Quiniou, Alice Le Roy, Julien Théry, Jérôme Vidal, Julien Vincent et Najate Zouggari Conception graphique Élie Colistro, Arnaud Crassat, Alexandre Mouawad et Scott Pennor’s. Contact : bmouvement@hotmail.com Mise en page Élie Colistro eliecolistro@gmail.com Rédaction info@revuedeslivres.fr 01 45 41 23 33 Abonnements RdL 31 rue Paul Fort, 75014 Paris abos@revuedeslivres.fr 01 45 41 23 33 Publicité pub@revuedeslivres.fr Diffusion et distribution en librairie Belles Lettres Diffusion Distribution www.bldd.fr Conseil distribution-diffusion KD Presse www.kdpresse.com 14 rue des messageries, 75010 Paris Tel : 01 42 46 02 20 Si vous voulez que votre marchand de journaux le plus proche soit approvisionné régulièrement en exemplaires de la RdL appelez le 01 42 46 02 20 ou envoyez un courriel à contact@kdpresse.com. Impression Rotimpres S.A. Pla De L'estany S/N 17181 Aiguaviva (GIRONA) Espagne Nº Commission paritaire : 116 K 91129 Nº ISSN : 2118-5700 Dépôt légal : juillet 2012 Avec le soutien du CNL SOMMAIRE ■ Peter Hallward, Liberté et pouvoir Entretien avec Noam Chomsky p. 02 ■ Ugo Palheta, Pierre Bourdieu et l’État – à propos de Pierre Bourdieu, Sur l’État. Cours au Collège de France. 1989-1992 p. 14 ■ Alice Kaplan, Le rêve français : Angela Davis à Paris p. 22 ■ Dante Alighieri et Antoine Brea, Enfer, chant 33 p. 34 ■ Charlotte Nordmann, « Non mais c'est ma mère, elle est là, regarde-la dans les yeux quand tu lui parles ! » Entretien avec Aïcha, Ilhem, Nawel et Saloua B. p. 42 ■ Yves Citton, Ufologies littéraires et ovnis politiques – à propos de Dominique Viart et Laurent Demanze (dir.), Fins de la littérature. Esthétiques et discours de la fin ; Christophe Hanna, Nos dispositifs poétiques ; Olivier Quintyn, Dispositifs / Dislocations ; Collectif, « Toi aussi, tu as des armes ». Poésie et politique ; Dominiq Jenvrey, Théorie du fictionnaire ; et La Rédaction, Les Berthier. Portraits statistiques p. 50 Le point sur ■ Daniel Giglioli, Trois cercles : critique et théorie entre crise et espoirs p. 60 Expérimentations politiques ■ Paul Ariès Emmaüs Lescar-Pau : Une pépinière d’alternatives p. 66 Le portrait ■ Daniel Zamora, Domenico Losurdo, pour une contre-histoire du libéralisme p. 70 Géographie de la critique ■ Anne Joly Le phénomène antideutsch : Une singularité de la gauche radicale allemande p. 76 Iconographie : Céline Guichard Céline Guichard est dessinatrice. Elle a publié Yokai (Le dernier cri, 2012) ; Thanatos (French Fourch, 2012) ; Précieuses, boîte/portefolio (Derrière la salle de bains, 2011) ; Beauté fatale, monographie sérigraphiée (Strane Dizioni, 2010) ; Mum, roman graphique (Marchand de feuilles, 2009) ; et De l’amour, monographie sérigraphiée (Strane Dizioni, 2009). http://celineguichard.name Remerciements Bernard Chamayou, Christophe Jaquet, Peter Hallward (Radical Philosophy), Jahan Salehi (Agence globale pour The Nation) La RdL nº 7 (nouvelle formule !) sera en kiosque le samedi 1er septembre et en librairie le 14 septembre. Vous souhaitez nous faire part de vos remarques et suggestions ou nous faire parvenir un article ou projet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse info@revuedeslivres.fr. Suivez-nous sur Facebook (rdl.larevuedeslivres) et sur Twitter (revuedeslivres). Inscription à la lettre d’information électronique liste@revuedeslivres.fr. À lire également sur www.revuedeslivres.fr ■ « Questions politiques », suite de « Liberté et pouvoir. Entretien avec Noam Chomsky », par Peter Hallward ■ Suite de « Questions à Franck Poupeau à propos de Sur l’État de Pierre Bourdieu », par François Athané ■ « L’école, même si elle ne te donne pas tout, elle te montre le chemin », entretien avec Aïcha B., par Charlotte Nordmann ■ « Marx et le libéralisme », entretien avec Domenico Losurdo, par Pam Nogales and Ross Wolfe ■ « Dante Alighieri, la Divine Comédie et ses traductions françaises », par Antoine Brea 2 Pouvoir et Liberté rdl n° 6 — JUILLET-Août 2012 Peter Hallward : J’aimerais commencer par vous interroger sur certains de vos principes philoso- phiques fondamentaux, et débuter par votre com- préhension de la liberté humaine et de la c­ réativité. Dans la tradition européenne moderne, du moins celle que je connais le mieux, la liberté est un thème philosophique dominant, de Descartes jusqu’à Kant en passant par Rousseau. Avec Kant apparaît l’idée d’une liberté absolue vis-à-vis de toutes causalités extérieures, mais cette liberté reste relativement abstraite, un problème qui ne concerne que la « raison pure pratique ». Cette abs- traction est à l’origine de tout le programme post- kantien : de Hegel et Marx jusqu’aux membres de l’École de Francfort et leurs contemporains exis- tentialistes, l’enjeu est alors devenu de parvenir à penser la liberté, ou plutôt le processus d’éman- cipation, de manière à ce qu’elle intègre mieux les déterminations sociohistoriques concrètes. Jusqu’aux années 1930 au moins, pour un grand nombre de penseurs de cette tradition, le rôle d’agent médiateur était d’une manière ou d’une autre joué par le prolétariat, ce dernier étant conçu comme une classe tendanciellement universelle. Je suis conscient que vous avez réfléchi à ces problèmes depuis un point de vue tout à fait dif- férent, mais, comme beaucoup de vos lecteurs, je suis curieux de savoir comment vous considé- rez ces deux aspects de votre pensée : d’un côté, l’aspect libertaire, guidé par une affirmation intransigeante de la liberté, et, de l’autre, l’aspect social et historique, guidé par une critique tout aussi intransigeante du capitalisme, de l’impé- rialisme, de la propagande et plus généralement de toutes les formes de domination. À première vue, beaucoup de vos principes et de vos priorités de longue date – la pensée de la liberté que l’on peut trouver chez Descartes, Humboldt et d’autres penseurs libéraux classiques ; votre critique du béhaviorisme, votre fidélité à certains aspects de la tradition anarchiste et de la tradition socialiste libertaire, etc. – semblent former un ensemble cohérent qui émaille l’ensemble de vos travaux. Est-ce que vous vous percevez ainsi ? Est-ce que vos idées principales se sont mises en place petit à petit, avec le temps, ou y a-t-il eu des débats ou des rencontres qui ont correspondu à des moments de cristallisation de ces idées ? Noam Chomsky : Eh bien, je me souviens que les idées anarchistes m’intéressaient déjà dans mon enfance, mais je ne me suis familiarisé avec la plus vaste tradition rationaliste et romantique que tar- divement, dans les années 1960, après avoir déjà développé la plupart de mes idées sur la question. Je me suis toujours intéressé à la tradition anar- chiste elle-même, je l’ai étudiée, et je me disais à l’époque qu’elle avait d’une manière ou d’une autre dû être mal interprétée. Mais je ne peux pas aller jusqu’à dire que la tradition anarchiste m’a directe- ment influencé – c’était plus comme la découverte de l’origine historique d’un certain nombre d’idées que je défendais déjà depuis longtemps. J’ai élaboré ma critique du béhaviorisme très tôt, dès que j’ai découvert ce que c’était, en fait. J’étais en troisième cycle à Harvard au début des années 1950, et le béhaviorisme radical était absolument partout : c’était l’orthodoxie. Une poignée d’entre nous, en troisième cycle, n’y croyait pas. Nous étions extrê- mement critiques vis-à-vis du béhaviorisme : vis- à-vis de la manière dont il était utilisé dans l’étude du langage, évidemment, mais aussi vis-à-vis de son utilisation en psychologie et en sciences sociales, et, plus généralement, dans la philosophie américaine. PH : Parce que c’était un instrument d’ingénierie sociale ? NC : Oui, aussi, mais à l’époque c’était surtout une critique de sa prétention scientifique. Par exemple, le béhaviorisme était incapable d’expliquer l’acqui- sition du langage, et il passait à côté de tout ce qui se faisait d’important en biologie à l’époque. Alors nous nous sommes tournés vers une littérature qui était bien peu lue à cette époque – les recherches européennes en éthologie, la psychologie compa- rative, des penseurs comme Nikolaas Tinbergen ou Konrad Lorenz, qui avait l’avantage de propo- ser une manière très différente de comprendre les systèmes comportementaux et cognitifs à l’œuvre dans les comportements. Plus tard, j’ai écrit une critique des implications sociales et politiques du béhaviorisme, et, juste à ce moment-là, disons **Noam Chomsky est un linguiste, philosophe et intellectuel engagé amé­ ricain. Professeur émérite au Massachusetts Institute of Technology, il a fondé la linguistique générative. Derniers livres traduits en uploads/Philosophie/ liberte-et-pouvoir.pdf

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