Le structuralisme L2/G11/ Mme Zaimeche I. Le structuralisme de Saussure (suite)

Le structuralisme L2/G11/ Mme Zaimeche I. Le structuralisme de Saussure (suite) A. Le signe linguistique Donc, pour étudier les signes d'une langue, il faut tenir compte de tout le système. Chaque langue représente un découpage arbitraire dans les signifiants et signifiés possibles. Il faut garder à l’esprit : c'est le système qui intéresse, non pas les unités isolées. La définition du signe arbitraire comme unité indissociable du signifiant et du signifié implique non seulement la forclusion du référent (le linguiste n'a pas affaire à une réalité extérieure à la langue, ou aux états mentaux des locuteurs), mais une conception du sens comme pur effet de structure, et une conception de la forme comme antérieure à tout contenu. Le signe n'est signe que pour un autre signe, dans un faisceau de relations qui lui confèrent sa valeur Un signe est une entité composée de deux éléments solidaires : une forme et un sens. La forme est un élément perceptible par les organes sensoriels, par exemple un tracé que l’on peut voir, ou un son, simple ou complexe, que l’on peut entendre. Le signe linguistique est un signe particulier dans cet univers des signes, car le langage humain est un langage incomparablement plus riche, plus souple et plus efficace que n’importe quel autre langage. Comme tout système signifiant utilisé à des fins communicatives, les langues sont organisées sur deux plans : – celui des formes (ou signifiants) – et celui des contenus (ou signifiés). - Le signe est conventionnel c’est-à-dire, pour que les membres d'une communauté se comprennent, il faut qu'ils s'entendent sur les mêmes conventions ou sur les mêmes signes. En conséquence, les signes sont considérés comme étant conventionnels, en cela qu'ils résultent d'une convention entre les membres d'une communauté. En fait, partager la même langue, c'est également partager un certain nombre de conventions. Il est aussi linéaire: Le signifiant se présente de façon linaire dans l'axe du temps. Il nous faut du temps pour prononcer un mot, pour le réaliser de façon physique. De même, il y a un ordre qui est suivi lors de sa prononciation. Dans la réalisation du signifiant [wazo], il n'est pas permis de prononcer les sons dans un ordre différent de celui -là. Les signes forment donc une successivité Le structuralisme L2/G11/ Mme Zaimeche et non une simultanéité. Par opposition, les signes routiers peuvent se substituer : "obligation de tourner" et "tourner à gauche" B Langue, parole et langage Dans la tradition linguistique française, il existe une autre opposition terminologique, entre langue et parole. 1) La langue désigne deux choses différentes : a) un système linguistique : un ensemble d'unités qui se combinent selon des règles données et forment ainsi une structure cohérente, partagé par un groupe social, comme la langue française, la langue anglaise, etc., b) le concept même de système linguistique partagé. Ainsi, le français et l'anglais sont des langues, mais ils ont en commun un certain nombre de caractéristiques (les universaux du langage) qui nous permettent de faire abstraction des différences entre les deux pour parler de la langue dans les deux cas. 2) La parole désigne aussi deux choses distinctes : a) l'activité qui consiste à se servir d'une langue dans une situation particulière. On parle ainsi d'un acte de parole, ce terme désigne l'activité qui consiste à parler mais aussi l'activité qui consiste à écrire : dire à mon voisin : ``Il fait beau, hein ?'' c'est un acte de parole. Écrire une lettre, c'est un autre acte de parole. b) Le terme parole désigne aussi le produit d'un acte de parole, le terme de discours est aussi utilisé dans ce sens. Le discours écrit ou oral d'un individu peut être étudié. 3) Le terme langage s'emploie, lui aussi, dans deux contextes différents. a) la capacité d'apprendre une langue humaine. Cela s'appelle la faculté du langage. Ainsi, un enfant exposé à une communauté linguistique apprendra la langue parlée dans la communauté. b) Le terme langage désigne aussi l'ensemble des phénomènes linguistiques. Par exemple, les universaux du langage renvoient à tout ce qui reste constant dans le langage. Le structuralisme L2/G11/ Mme Zaimeche B.1) L'opposition langue / langage Le langage est la faculté spécifique à l'homme d'utiliser la langue. Le langage est un système de communication propre à l'espèce humaine dans lequel le sens est porté par des séquences de sons produits par la voix. La langue est par contre la manifestation de l'action de parler, c'est-à-dire un Instrument de communication qui consiste en signes vocaux (le plus souvent) compris de la même façon par les membres d'une même communauté humaine. Bien que dans certaines langues, comme en anglais, il n'existe qu'un seul mot pour désigner ces deux réalités différentes, langue et langage ne sont absolument pas des synonymes à placer sur le même plan. Dans un cas, le langage désigne la capacité même à pouvoir communiquer à l'aide de langues, alors qu'une langue n'est en quelque sorte que l'outil qui permet de mettre en pratique cette capacité (le langage est potentiel (virtuel) , et la langue est effective). Pour Saussure, Tandis que le langage est hétérogène, la langue est de nature homogène : c'est un système de signes où il n'y a d'essentiel que l'union du sens et de l'image acoustique, et où les deux parties du signe sont également psychiques. B.2) L'opposition Langue / parole Ferdinand de Saussure a établi une distinction entre langue et parole. D'après lui, la langue est un produit social et représente la société, la communauté, le système, tandis que la parole est l'acte individuel qui réside dans l'exploitation de la langue. Selon la conception "idéaliste", qui était celle de Saussure, cette distinction permet de séparer nettement, d'une part l'aspect social et essentiel de la langue, d'autre part l'aspect individuel, secondaire et plus ou moins accidentel de la parole. La langue est un fait social et dont la réalisation concrète est la parole. Mais l'une dépend de l'autre. La parole est une action individuelle libre ; la langue comme ensemble de règles sociales est fixée et imposée à l'individu. Il est évident que toutes les modifications linguistiques ont, pour reprendre la terminologie saussurienne, leur origine dans la parole. La langue se présente comme une somme de schémas virtuels qui reposent à l'état implicite dans la conscience des membres de la communauté et qui nécessitent un apprentissage. Les individus parlant une langue ne possèdent pas dans leur mémoire toutes les phrases qu'il leur est possible de prononcer. Ils n'en possèdent que les cadres, sous forme de mécanismes Le structuralisme L2/G11/ Mme Zaimeche inconscients qui leur permettent de faire des phrases. La langue, fait social dont l'existence n'est que virtuelle, se distingue donc du discours, utilisation des possibilités de la langue par l'individu, parlant ou écrivant dans une situation donnée. En séparant la langue de la parole, on sépare du même coup : 1° ce qui est social de ce qui est individuel ; 2° ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel. La langue n'est pas une fonction du sujet parlant, elle est le produit que l'individu enregistre passivement. (...) La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d'intelligence. (...) Récapitulatif : 1° La langue est un objet bien défini dans l'ensemble hétérogène des faits de langage. Elle est créée quand une image acoustique vient s'associer à un concept. Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l'individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle n'existe qu'en vertu d'une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté. D'autre part, l'individu a besoin d'un apprentissage pour en connaître le jeu ; l'enfant ne se l'assimile que peu à peu. 2° La langue, distincte de la parole, est un objet qu'on peut étudier séparément. Nous ne parlons plus les langues mortes, mais nous pouvons fort bien nous assimiler leur organisme linguistique. La langue n'est pas moins que la parole un objet de nature concrète, et c'est un grand avantage pour l'étude. En outre, les signes de la langue sont pour ainsi dire tangibles ; l'écriture peut les fixer dans des images conventionnelles, tandis qu'il serait impossible de photographier dans tous leurs détails les actes de la parole .(...) C'est cette possibilité de fixer les choses relatives à la langue qui fait qu'un dictionnaire et une grammaire peuvent en être une représentation fidèle. C) Fonctionnement du signe linguistique Les signes se succèdent et sont donc en contact les uns avec les autres. Leur valeur émerge ainsi par rapport aux autres signes présents, dans une relation d’opposition / identité. Ils ont des Le structuralisme L2/G11/ Mme Zaimeche relations syntagmatiques dans l’enchainement. Par ailleurs, leur présence dans la chaîne (leur actualisation) résulte d’une sélection, par rapport à d’autres signes absents, avec lesquels ils partagent des qualités mais dont ils se distinguent, raison pour laquelle ils ont précisément été choisis. Ils ont donc à nouveau un rapport d’opposition/identité mais cette fois dans un cadre paradigmatique. Avant Saussure, l’étude des langues s’est souvent limité uploads/Philosophie/ ling-l2-g11-le-structuralisme-saussure-suite-et-martinet.pdf

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