Ontologie de la liberté Luigi Pareyson livre 1998 isbn 2-84162-021-2 288 p. 24,
Ontologie de la liberté Luigi Pareyson livre 1998 isbn 2-84162-021-2 288 p. 24,39 euros collection philosophie imaginaire éditions de l'éclat votre libraire le plus proche lyber LYBER EN COURS «Au commencement était le choix» écrit Pareyson, mais «le premier acte de liberté a été, en Dieu, un acte de liberté positive et, en l’homme, un acte de liberté négative. Une divergence immense, un déclin épouvantable et irréversible. Est -il possible d’arrêter cette sinistre décadence et d’inverser le cours des choses?» Ainsi la philosophie de la liberté qui se dessine dans ces pages se fonde-t-elle sur un rapport étroit avec le problème du mal et de la souffrance : — du «mal en Dieu», comme possibilité ; de la souffrance de l’homme comme réalité. Elle prend la forme d’une herméneutique de l’expérience religieuse s’appuyant sur le mythe, en tant qu’il est le plus à même de rendre compte du caractère inépuisable du transcendant. Et pour approcher au plus près le «moment athée de la divinité», Pareyson déploie ici une écriture tourmentée, fragile et tendue à l’extrême, portant témoignage d’une expérience de pensée singulière qui ne s’est jamais accommodée de la seule réponse «morale» apportée à la question fondamentale formulée pour la première fois par Leibniz: «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?». Philosophie de la liberté 1. L’abîme de la liberté et la question fondamentale. Heidegger et Schelling 1 2. Dostoïevski. Le lien originaire entre la liberté et le néant 3. La liberté comme commencement et comme choix 4. Possibilité et réalité du mal 5. Valeur rédemptrice et révélatoire de la souffrance Ontologie de la liberté L’expérience religieuse et la philosophie 1. Le Dieu des philosophes 2. Concept de transcendance 3. Transcendance de la nature, de la loi morale, du passé, de l’inconscient 4. Expérience de transcendance 5. Transcendance et divinité 6. Symboles poétiques et mythes anthropomorphiques 7. Adéquation du symbole tautégorique 8. Inséparabilité de la physicité et de la transcendance 9. Caractère inépuisable de la transcendance: symbole et métaphore 10. Indicibilité de la transcendance: symbole et concept 11. Anthropomorphisme authentique et anthropomorphisme dégradé 12. Dieu comme liberté: l’arbitraire divin 13. Se choisir et être choisis 14. Dieu comme liberté: volonté originaire 15. Histoire de l’éternité 16. Réflexion philosophique sur l’expérience religieuse 2 17. Caractère indirect du discours philosophique sur Dieu La philosophie et le problème du mal 1. Insuffisance de la philosophie face au problème du mal 2. Nécessité du recours au mythe: art et religio 3. Interprétation du mythe comme herméneutique de la conscience religieuse 4. Ni irrationalisme, ni fidéisme, mais herméneutique existentielle 5. Réalité du mal 6. La positivité originaire 7. Victoire sur le mal et choix du bien 8. Le mal en Dieu 9. L’origine et l’auteur du mal 10. L’éveilleur du mal: la libre faute originelle 11. L’éveilleur du mal: le commencement de l’histoire 12. Le lien entre le mal et la douleur: tragédie humaine et divine 13. Dostoïevski et l’idée du dieu souffrant 14. L’interprétation chrétienne du mal et de la souffrance 15. La spirale du négatif 16. Le scandale du mal: le mal préexistant 17. Les accusations contre Dieu 18. Le dieu souffrant 19. La dialectique divine 20. Nihilisme et pensée tragique Un "discours téméraire": Le mal en dieu 3 1. Exemples de "discours téméraires": Maître Eckhart et Angelus Silesius. 2. Le mysticisme comme nihilisme et comme panthéisme 3. Préliminaires au "discours téméraire" 4. Discours existentiel et herméneutique 5. Discours éthique et discours religieux 6. La liberté comme commencement et comme choix 7. Négativité dans le positif et positivité dans le négatif 8. Positivité de Dieu et négativité en Dieu 9. Dieu mauvais et inexistence de Dieu 10. Histoire de la liberté 11. Positivité et ambiguïté de Dieu traduit de l’italien et préfacé par Gilles A.Tiberghien (@) [N. d. e.] " Le moment athée de la divinité ", par Gilles A. Tiberghien Luigi Pareyson (1918-1991) a été membre de l’Accademia dei Lincei. Il a enseigné l’esthétique à l’Université de Turin pendant près de vingt ans, avant de devenir titulaire de la chaire de Philosophie théorétique. Ses Conversations sur l’esthétique ont paru aux éditions Gallimard en 19 Philosophie de la liberté 1. L’abîme de la liberté et la question fondamentale. Heidegger et Schelling. Quand parut, il y a de cela soixante-dix ans, la leçon inaugurale de Heidegger, Qu’est-ce que la Métaphysique?, on ne peut pas dire que le contexte en favorisait la compréhension. Cette leçon posait le problème du néant, mais pour les philosophies alors dominantes, l’idéalisme en Italie, le bergsonisme en France, le phénoménologie en Allemagne, le néant n’était pas un problème, tout au 4 plus le terme d’une opposition logique. Je dois dire que lorsque je pris connaissance de ce texte dans les années trente, et malgré l’impression à vrai dire peu enthousiasmante que j’en reçus, j’étais loin de l’avoir vraiment compris. Heidegger lui-même ne fut peut-être pas tout à fait conscient de sa portée novatrice, si bien qu’il éprouva le besoin d’y revenir à plusieurs reprises. Après tant d’années, je crois qu’on peut finalement le considérer comme un pas décisif vers la réalisation de cette philosophie de la liberté qui fut le véritable programme de la philosophie moderne, de Descartes à Fichte. Ce programme, entravé par une limitation progressive du champ de la liberté dans le domaine moral et par le fait que le concept de liberté a été incomplètement débarrassé de celui de nécessité, n’a pas été réalisé et on peut même dire qu’il a échoué; mais, au terme de la philosophie moderne précisément, il s’est trouvé quelqu’un pour le relancer avec des propositions pleines de promesses: ce fut Schelling. Il faut espérer que du lien souterrain, mais très étroit, qui unit Heidegger à Schelling on puisse tirer des indications importantes à ce sujet, car on ne peut faire de la liberté un problème authentique qu’à la condition de la rapporter non pas à la nécessité, comme l’a fait de façon infructueuse la philosophie moderne, mais au néant, si opportunément évoqué par Heidegger. Heidegger a remis au premier plan la question fondamentale: "Pourquoi l’être plutôt que le néant?", formulée pour la première fois par Leibniz qui, toutefois, pris entre la simplicité supérieure du rien et la perfection supérieure de l’existence, en reste sur le plan strictement métaphysique à l’invention du principe de raison suffisante. Mais la position de Heidegger est plus en accord avec la mentalité d’aujourd’hui, immergée dans l’expérience du nihilisme, sensible à la fascination du néant, envahie par l’angoisse de l’existence. En cela, Heidegger procède plutôt de Schelling, qui considérait que la question fondamentale était celle du "désespoir". C’est en suivant deux idées kantiennes que Schelling était parvenu à une telle conclusion: le sublime que l’on éprouve tout particulièrement en contemplant le ciel étoilé qui, comme image des espaces infinis, emplissait déjà Pascal d’effroi; et ce que Kant appelait "l’abîme de la raison", l’ivresse face à l’infini, l’étourdissement au seuil de l’éternité, le vertige au bord du gouffre qui s’ouvre lorsque l’on se représente dramatiquement en train de se poser une question inquiétante: "Tout vient de moi, mais moi d’où viens-je?". Tout cela laissait Hegel indifférent: son identification du réel et du rationnel ne ménageait pas de place à l’abîme. L’idéalisme absolu, établi sur le concept d’être nécessaire, pilier fondamental du rationalisme métaphysique moderne, ne permet pas la moindre ouverture, ni pour le rien ni pour la liberté. Il n’est pas étonnant que Hegel ait été parfaitement indifférent à la contemplation du ciel étoilé: les astres lui semblaient une "lèpre du ciel", et les passages kantiens sur le sublime autant de "tirades" insupportables. De plus, son attention ne fut jamais attirée par l’extraordinaire passage de Kant sur "l’abîme de la raison", tout à fait insolite chez un écrivain aussi rationnel et précautionneux et, disons-le, quelquefois même sec et terne. Face à ce rationalisme dur et compact, la perspective de Schelling et de Heidegger apparaît plus proche de l’esprit de notre époque, si attentive aux aspects obscurs et inquiétants de l’existence. Mais il faut à la fois débarrasser Schelling de toute préoccupation pour l’idée de nécessité subsistant encore chez lui, et Heidegger de l’épineux problème des rapports entre le néant, l’être et les étants; de telle manière que du premier provienne, dans sa pureté, le clair écho de la liberté et du second l’image précise et authentique du néant. Pour retrouver l’idée de liberté dans sa pureté, il faut se référer aux catégories de la modalité qui sont, comme on le sait, au nombre de trois: possibilité, réalité, nécessité. Des trois, la plus importante est sans aucun doute la réalité. La possibilité n’est que l’ombre de la réalité qui en a été détachée et placée derrière; la nécessité est une réalité si lourde et obstinée qu’elle s’enroule autour d’elle-même et y demeure enracinée. La réalité au contraire est souple et légère, dépourvue de pressentiment antérieur comme de pesanteur intérieure, ni annoncée par le possible, ni fondée par le nécessaire. D’un côté, elle surgit, devançant toute attente et arrivant en avance, de l’autre elle n’a ni raison d’être ni uploads/Philosophie/ luigi-pareyson-ontologie-de-la-liberte.pdf
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- Publié le Dec 28, 2022
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