Relations internationales : une perspective européenne. Résumé Introduction d)

Relations internationales : une perspective européenne. Résumé Introduction d) La théorie des relations internationales : vers une perspective européenne Prendre en compte la perspective européenne = approfondir la question du devenir de l’Etat, de la coopération internationale et de l’intégration régionale entre Etats voisins dans les relations internationales. D’une part, l’Europe peut être vue sous l’angle d’une success story controversée (souveraineté partagée, construction), ce qui interroge la science politique et les relations internationales, et d’autre part, l’histoire de la pensée pol. Et les développements récents des RI = comme un fil conducteur pour le débat sur les théories, pour les nouvelles approches (néo institutionnalistes et constructivistes). L’Union européenne peut être vue comme « un évènement philosophique » (au sens hégélien) --) confrontation à des changements théoriques. Il y a- t-il une innovation théorique ou un changement de paradigme au sens de Th Kuhn ? Le fil conducteur du cours est de savoir si la construction européenne ne constitue pas le premier pas vers un nouveau paradigme au niveau des relations internationales, une nouvelle conceptualisation théorique. Le paradigme westphalien comprend plusieurs systèmes internationaux, donc il est possible qu’on ait – plutôt qu’un changement de paradigme - un futur système westphalien de type nouveau. - Définitions : - Paradigme (Th Kuhn) : « les paradigmes sont des constructions scientifiques : ce sont les conquêtes scientifiques universellement reconnues, qui, pendant un certain temps, fournissent un modèle de problématisation et de solutions acceptables à ceux qui pratiquent un certain domaine de la recherche. » - Paradigme de Westphalie : passage net entre l’Empire d’origine médiévale à un nouveau paradigme : nouveau cadre international centré sur les Etats. (remarque : par contre le passage du système westphalien historique au système bipolaire ne met pas en compte la souveraineté des Etats comme principe régulateur. Il ne faut donc pas confondre paradigme de Westphalie et système de Westphalie.) Est- il scientifiquement légitime de poser cette question ? Pour la première fois dans l’histoire mondiale, un grand nombre d’Etats décident de collaborer au sein d’un système tel que celui de nouveau, co-souveraineté, supranational et interétatique… Un nouveau système politique à la fois intergouvernemental, post national et transnational existe en Europe, entouré de structures pan- européennes. Il y a des tendances parallèles sur d’autres continents, de nouvelles formes de gouvernances régionales sont en train d’émerger, des voies originales vers la transformation de l’Etat, de la gouvernance globale et du système mondial. 2. Les enjeux méthodologiques et épistémologiques de la discipline : un questionnement européen. Historiquement, la discipline a des origines normatives et même pacifiques, la première chaire a été attribuée Alfred Zimmern, dans la perspective de la nouvelle société des nations. 1 Ensuite, retour de la tradition réaliste : E Carr (1938), H Morgenthau (1947). Ils ont remis au centre les relations de puissance entre les Etats et notamment la démarche principale des réalistes – de Thucydide à Machiavel- cad expliquer la permanence de l’état de guerre. Mais il faut aller plus loin que cette bipolarité entre les 2 courants (utopie d’un gouvernement mondial pour la paix / pérennité de la guerre), il y a des tendances de longue durée qui ont des impacts théoriques sur la discipline + le parcours autocritique au sein de la discipline elle-même. R Aron parlait d’ailleurs de « sociologie des relations internationales », dans le cours : théorie des relations internationales. Une triple question épistémologique sous-tend le développement de la discipline et reste ouverte adj. : 1) question de la domestic analogy de Hobbes : est ce toujours valable dans un contexte tel que celui de l’UE ? (paix entre anciens ennemis). Les 3 explications de la guerre : anthropologique (nature de l’homme), stato-centrée ou systémique (système international) sont-elles toujours pertinentes ? Est-ce que le comportement des Etats doit rester le centre de la recherche ? 2) la question du rapport entre l’étude des faits internationaux, de leur nature objective et de leur narration subjective se pose de façon spéciale dans un continent ou le processus d’unification a aussi été déterminé par les idées, la perception des dangers externes, mémoire de l’holocauste. (Selon Hegel : dialectique entre objectivité et intersubjectivité). Année 1990 : montée des approches constructivistes : importance du rôle des idées. (ex : politique des US avec Bush) 3) question du poids croissant des institutions dans le changement des comportements des Etats, de leurs relations avec les nouveaux acteurs non étatiques, ainsi que de la question de la légitimité de la gouvernance supranationale. Institutionnalisme, néo- institutionnalisme, études sur l’institutionnalisation des règles internationales, S Hoffman et la juridicisation des RI, S Krasner, R O Keohane et son concept de « World politics »… le lien établi entre transformation interne et le changement international sont à l’origine des approches institutionnalistes ; et les avancées dans la matière n’auraient pas été possible sans les succès de la construction européenne. U Beck a posé une question fondamentale : comment aborder un nouvel horizon de questions théoriques, se situant au-delà de l’Etat, avec des catégories de pensée élaborées dans le cadre des Etats nations ? 3. Le paradigme westphalien et sa révision. L’origine du paradigme de Westphalie : déclin de l’empire des Habsbourg (tradition catho romaine) et naissance des Etats souverains. Remplacement du système international supranational basé sur l’Empire du MA par un système stato- centrique basé sur la souveraineté interne et externe des Etats. Le paradigme international qui émerge met un terme à la guerre des trente ans (1618- 1648) et est communément appelé paradigme de Westphalie : une société d’Etats territorialement souverains et politiquement indépendants. Il continue de conditionner notre monde sous différentes formes : multipolaires ou bipolaires. 1ère forme du paradigme : balance of power. 3 traits distinctifs : 1) rex est imperator in regno suo : il n’y a pas d’autorité impériale supérieure aux rois souverains, indépendants et égaux par rapport aux autres rois. 2) Cuius regio eius religio : c’est le roi qui établit la religion de son royaume, avec pour conséquence le principe de non ingérence dans les affaires internes. 3) Balance of power : principe qui vise à empêcher la primauté d’une seule puissance. 2 La force de ce paradigme est liée à la préparation théorique des auteurs tels que Machiavel, Bodin, Grotius et Hobbes. Sur le plan international, dans la première période, il s’agit d’un système d’équilibre (balance of power) où dominent les 5 grandes puissances entre 1648 et 1914 ou 1939 ; et après 1945, monde bipolaire. Les historiens sont partagés sur la question de savoir dans quelle mesure le monde bipolaire a modifié le paradigme westphalien. Conséquences : paix et stabilité, limitation de la souveraineté de facto des petites et moyennes puissances, problèmes écologiques, globaux, interdépendance des gouvernements. Cependant, pas de modification de la souveraineté de jure : pas de mise en question du principe de la souveraineté des Etats, ni de leur égalité légale internationale, ni déclin des pratiques néo souverainistes. En +, mouvements de libération ont ravivé le principe de la souveraineté nationale. La question de la disparition (ou non) du paradigme de Westphalie est toujours controversée. Fin centralité européenne --) renforce le modèle stato-centrique Mondialisation éco --) pas remise en cause radicale Donc, on est dans une phase de transition. Multitude de théories pour conceptualiser le système international actuel. Fil conducteur : parcours de la mise en question pratique et théorique des fondements du paradigme stato-centrique de Westphalie, mais aussi limites de ce changement (pas fin souveraineté, ni super Etat européen) Chapitre 1 : les origines de la discipline et l’affirmation de l’Ecole réaliste. 1. De l’Antiquité au Moyen Age. Le paradigme réaliste est largement dominant dans la discipline des relations internationales au 20ème siècle. Raisons : l’histoire des RI du 20ème a pris une place importante dans la pensée politique et l’approche réaliste s’est conjuguée avec la théorie des systèmes après 1945, notamment aux US car correspondait bien au monde bipolaire. Néanmoins, seconde moitié du 20ème : émergence de plusieurs courants post- réalistes. (vu phénomènes nouveaux comme l’interdépendance éco, la multiplication des organisations pacifiques de coopération entre Etats, opinion publique transnationale et UE) Evolution pensée réaliste : - Thucydide : stratège athénien du 5ème AVC, applique « la sagesse éternelle » du réalisme pour étudier les guerres du Péloponnèse entre Sparte et Athènes. Selon lui, l’action internationale ne s’explique que par la volonté de puissance et les Etats se livrent à une lutte sans fin pour le pouvoir, ancré dans la nature humaine. La place pour la justice et la paix est donc très limitée. - Par contre, selon Aristote (384-302 AVC) : le meilleur et le + stable système politique est celui qui privilégie la paix, par la justice et la tempérance. - En Chine : débat théorique : 4ème et 5ème AVC au moment des Royaumes combattants. Shang Tzi « La nécessité de la Guerre » : met en exergue l’importance de la guerre pour l’éducation et la cohésion d’un peuple, alors que Mencius développe la pensée de Confucius pour critiquer l’injustice de la guerre. Ensuite, 3ème AVC, Han Fei-Tzi uploads/Philosophie/ mario-telo-relations-internationales 1 .pdf

  • 18
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager