RAYONS AFRICAINS DE PHILOSOPHIE ET DE THEOLOGIE POUR UN APPEL A LA FRATERNITE C

RAYONS AFRICAINS DE PHILOSOPHIE ET DE THEOLOGIE POUR UN APPEL A LA FRATERNITE COSMIQUE PHILOSOPHAT ET THEOLOGAT / SCOLASTICAT BX JEAN XXIII ISPTK EDITIONS FRANCISCAINES KOLWEZI, 2011 REVUE N°2 RAYONS AFRICAINS DE PHILOSOPHIE ET DE THEOLOGIE POUR UN APPEL A LA FRATERNITE COSMIQUE EN AFRIQUE PHILOSOPHAT ET THEOLOGAT / SCOLASTICAT BX JEAN XXIII ISPTK EDITIONS FRANCISCAINES KOLWEZI, 2011 • EDITIONS FRANCISCAINES • Dépôt légal N° 12.20.2003.59 IVè Trimestre • IMPRIMERIE….. Pour un appel à la fraternité cosmique un discours écothéologique Editorial Vu la notoriété de la formation des futurs Prêtres, Université Pontificale Antonianum insiste aujourd’hui sur la rigueur scientifique et méthodologique dans leur cursus de formation. A cet effet, depuis 2009 le Congrès de Venise a retenu un thème général à savoir : « l’Evangélisation et Dialogue » et depuis lors un calendrier du triennat a été mis à jour : - 2010 : Dialogue avec les religions ; dialogue avec les nouveaux mouvements religieux ; - 2011 : Dialogue avec la création, justice et paix et sauvegarde de la création ; -2012 : Dialogue avec les cultures et la société. Dans cet ordre d’idées, cette année académique 2010-2011 marque la deuxième phase conformément à ce calendrier arrêté par l’Université Antonianum de Rome (PUA). Ainsi toutes nos recherches ont porté sur le thème de l’année, à savoir : « Dialogue avec la création, justice et paix et sauvegarde de la création ». En fait, l’ISPTK a organisé en date du 23 au 28 mai/2011 une semaine culturelle, en vue de répondre à cette noble visée. Ce présent numéro spécial de notre Revue « Rayons africains de Philosophie et de Théologie » rapporte certains actes ayant figuré à l’ordre de la dite semaine culturelle. La constitution pastorale sur « l’Eglise dans le monde de ce temps » affirme que « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur ».1 Parmi les tristesses et les angoisses des hommes qui font monter un cri strident dans l’humanité aujourd’hui, il y a certainement, le souci lié à l’avenir de notre terre : le souci écologique. En effet, de partout des voix s’élèvent pour interpeller et dénoncer, mettre en garde et condamner une utilisation sauvage des ressources qui risquerait de compromettre durablement la qualité de la vie sur terre. Nul n’ignore aujourd’hui les avertissements répétés de nombreux scientifiques et mouvements écologiques sur la menace qui pèse sur l’écosystème humain. Mais qu’entend-on par écologie ? Que signifie ce terme ? Le mot écologie vient des substantifs grec oikos (maison) et logos (discours). On peut dire qu’étymologiquement, l’écologie est la science de l’habitat ou encore l’économie de la nature. Introduit dans le vocabulaire en 1886 par le biologiste Ernst Haeckel, le terme relève d’abord du domaine des naturalistes. On aura intérêt à toujours distinguer ce qui relève de « l'écologie » - domaine scientifique s'intéressant aux inter-relations entre organismes au sein des ensembles naturels - et ce qui relève de « l'écologisme » - philosophie sous-jacente d'un certain nombre de discours politiques, économiques ou sociaux prônant un changement de paradigme profond dans nos comportements individuels et collectifs. Les fondements de cette philosophie sont très divers et peuvent relever aussi bien d'une approche spiritualiste que d'une expression matérialiste. Il est un autre écueil à éviter un, il s’agit de certains discours écologistes qui cherchent à s'exprimer au nom même des arbres ou des animaux à défendre, il faut rappeler que cette approche reste évidemment illusoire et symptomatique d'une humanité lourde à assumer. La 1 Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps : Gaudum et Spes 1, dans Concile Œcuménique Vatican II. Constitutions, décrets, déclarations, messages. Textes français et latins, Paris, Centurion, 1967, p.209. responsabilité de « gardien » d'un cosmos compris et habité comme tel ne peut revenir qu'à l'humain. Néanmoins, la gestion de la nature ne concerne pas que les biologistes. On se rend de plus en plus compte de la place importante de l’homme dans la conservation et la dégradation de l’équilibre environnemental. Le mot écologie entre alors dans les sciences humaines. Mieux, on passe de l’écologie fondamentale à l’écologie appliquée qui veut favoriser une gestion rationnelle de l’environnement. Ainsi, à partir des années 1960, l’écologie est devenue mouvement de contestation d’un ordre politique, social, économique et technique peu soucieux des ressources naturelles. L’histoire de ce mouvement est marquée par les Conférences de Stockholm de 1972 sur l’Environnement humain et celle de Rio de Janeiro de 1992 sur l’Environnement et le développement. De leur côté, suivant les recommandations de l’Assemblée du Conseil Œcuménique des Eglises de Vancouver en 1983, les assemblées de Bâle en 1989 et de Séoul en 1990 ont inscrit à leurs débats le thème de la sauvegarde de la création. Comment la théologie et en particulier la théologie africaine pourrait-elle rester indifférente à la problématique écologique ? De nos jours, on parle de plus en plus de la crise écologique pour signifier le danger du rapport déséquilibré entre l’homme et son environnement. La gravité de cette crise requiert la contribution de toutes les disciplines scientifiques, tant descriptives qu’herméneutiques. Car il s’agit de prendre au sérieux la question de l’avenir de l’humanité. A ce titre, l’écologie comme science descriptive intéresse au plus haut point la théologie dans sa dimension herméneutique pour rappeler la signification du rapport entre l’homme et la nature. A la différence de la philosophie naturelle ou la cosmophilosophie, le discours théologique sur le cosmos, appelé aussi la cosmothéologie ou l’écothéologie, a pour tâche essentielle de préciser à la lumière des données de la révélation la cause, le mode et la finalité de la création. Au regard des exigences épistémologiques, le théologien a le devoir de préciser le cadre de son discours par rapport à l’objet de sa science : Dieu. C’est ici qu’il faut rattacher l’originalité de son discours qui, pour le moins qu’on puisse dire, suppose connus les fondements métaphysiques de la notion de cause du monde, du bien suprême de l’homme et de l’origine du mal. Loin d’être une approche simplement descriptive, l’écothéologie a pour tâche prioritaire l’étude des questions des fondements du discours sur le cosmos, principalement en relation avec la doctrine chrétienne de la création, de la rédemption et de l’eschatologie. Pour s’en convaincre, il n’est que de considérer les accents de la dogmatique catholique à la lumière du Concile Vatican II2. Il ne faudrait pas s’en cacher. La question des fondements théologiques doit remonter à l’examen du rapport entre Trinité et Economie, tant il est vrai que c’est de la nature de Dieu que dépend l’élaboration du discours sur le comportement de l’homme face à son environnement. Pour dire vrai, nous ne sommes pas d’accord avec ceux qui croient que pour l’Afrique, submergée de problèmes de misère sociale et de famine, de violences et de guerres interethniques, de crise économique et d’instabilité politique, l’écologie doit être considérée comme un problème mineur. Au contraire, nous estimons qu’il est urgent que l’Afrique se penche sur le problème écologique, problème important et capital qui concerne la qualité de la vie sur cette terre. Comment en effet sauver l’homme africain de sa misère sociale si la terre où il habite gémit et dépérit étant considéré comme le dépotoir des déchets toxiques et la poubelle de l’humanité ? Quoique encore méconnu, ce combat pour l’écologie interpelle la théologie et en particulier la théologie africaine. Des réflexions ont déjà été initiées dans ce sens. Nous pensons à l’avis de 2 S. NZUZI MASUAMA, Session de rentrée académique. La crise écologique et ses enjeux pour la théologie de la création et les théories du développement, dans RAT (2004) 55, p. 145. J.M. Ela quand il affirme : « Ce qu’il faut redouter dans les Eglises d’Afrique, c’est que le salut de Dieu soit annoncé à l’être humain comme si son sort n’était pas lié à celui de la terre où son existence s’enracine. Si l’homme ne peut s’épanouir sans une certaine qualité de la vie, la mise en valeur des ressources de la terre doit être soumise aux exigences de l’univers qui, sorti du chaos initial par la Parole divine, doit nous permettre de contempler un ordre des choses où s’actualise le premier chant du monde qui est repris comme un refrain à la fin de chaque journée de la création. « Et Dieu vit que cela était bon » (Gn 1, 4, 12, 18, 21) »3. Nous voudrions y contribuer, en y apportant le point de vue théologique dans la perspective d’une collaboration interdisciplinaire, biblique, philosophique, ecclésiologique, etc. C’est pour quoi, ce cahier spécial de la Revue « Rayons africains de Philosophie et de Théologie » voudrait proposer à partir d’Afrique les grandes lignes de cette écosophie. Ainsi, les différents apports ont pour objectif de cibler tel ou tel point de la face uploads/Philosophie/ rayons-africains-de-philosophie-et-de-theologie-pour-antonianum.pdf

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