Rudolf Steiner PHILOSOPHIE de la LIBERTÉ RUDOLF STEINER LA PHILOSOPHIE DE LA LI

Rudolf Steiner PHILOSOPHIE de la LIBERTÉ RUDOLF STEINER LA PHILOSOPHIE DE LA LIBERTÉ Observation de l'âme conduites selon la méthode scientifique 4e édition Traduction française Georges Ducommun Editions Anthroposophiques Romandes 11, rue Verdaine, 1204 Genève/Suisse 1991 L'édition originale porte le titre: DIE PHILOSOPHIE DER FREIHEIT Bibliographie No 4 Editions précédentes: 1,2,3: Edition Alice Sauerwein Distribution: Presses universitaires de France (4e, 5e) ou 1,2: Edition Fischbacher ©1991. Tous droits réservés by Editions Anthroposophiques Romandes Traduction autorisée par la Rudolf Steiner- Nachlassverwaltung Dornach/Suisse Imprimé en Suisse, Benteli SA, Berne ISBN-2-88189-043-1 SOMMAIRE Présentation 7 Préface à la nouvelle édition 15 LA SCIENCE DE LA LIBERTÉ. I L'action humaine consciente 21 II Le besoin de connaissance 31 III La pensée, instrument de conception du monde 39 IV Le monde comme perception 57 V La connaissance de l'univers 79 VI L'individualité humaine 101 VII Existe-t-il des limites à la connaissance ? 109 LA RÉALITÉ DE LA LIBERTÉ VIII Les facteurs de la vie 131 IX L'idée de la liberté 139 X Philosophie de la liberté et Monisme . . . 165 XI La finalité dans l'univers et la finalité existentielle (Destination de l'homme) 175 XII L'imagination morale (Darwinisme et Moralité) 181 XIII La valeur de l'existence (Pessimisme et Optimisme) 195 XIV L'individualité et l'espèce 223 DERNIERS PROBLÈMES Les conséquences du Monisme 231 Premier supplément à la nouvelle édition 243 Deuxième supplément 251 Index 257 Lexique des philosophes cités 259 Ouvrages de Rudolf Steiner disponibles en langue française 267 PRÉSENTATION L'oeuvre de Rudolf Steiner (1861-1925) occupe, dans l'histoire de la philosophie, une place à part. Sans doute y trouve-t-on les préoccupations de l'idéalisme allemand, mais son contenu est nettement réaliste, et la méthode qui se veut expérimentale 1 appartient au courant scien- tifique. Sorti de 1'Ecole Polytechnique de Vienne qu'il fré- quenta en vue d'y recevoir une formation d'ingénieur, Steiner avait étudié les mathématiques, la géométrie et les sciences (physique, chimie, géologie, zoologie, bio- logie). S'intéressant plus particulièrement à la littérature et la philosophie, il termina ses études par la soutenance d'une thèse sur la Théorie de la connaissance. Un de ses professeurs, Karl Julius Schroer, frappé par son savoir et la précocité de son esprit, le recommanda à l'éditeur Kürschner qui lui confia la tâche délicate de présenter et commenter l'oeuvre scientifique de Goethe. Steiner avait alors vingt et un ans ! Le premier des quatre volumes provoqua l'étonnement des spécialistes. 1 Le sous-titre du présent ouvrage est pleinement significatif: « Observations de l'âme conduites selon la méthode scientifique ». 7 Son éditeur le félicita en ces termes: « Cette publication a suscité l'approbation totale de mes amis qui savent apprécier à sa juste valeur l'extraordinaire pénétration d'une matière aussi difficile (la morphologie). A ma connaissance, votre parfaite compréhension de l'attitude goethéenne vous a permis de réaliser une oeuvre supé- rieure à tout ce qui existe dans ce domaine » Steiner constate dès l'abord que l'oeuvre scientifique de Goethe découle d'un mode inhabituel de contempla- tion, mais qu'elle n'en est pas moins rigoureusement scientifique, et que, même des études telles que La métamorphose des plantes ne se réduisent pas à une simple création poétique. Il conclut à la nécessité d'en faire connaître les bases philosophiques. Dans sa Théo- rie de la connaissance 3, il met en évidence la sensibilité pour les valeurs qualitatives que Goethe ajoute à l'ana- lyse purement quantitative des phénomènes. Par de patients exercices, Goethe avait affiné son sens inné de l'observation jusqu'à développer une faculté que lui- même appela la perception « sensible-suprasensible ». Son attitude démontrait l'éveil possible, en chaque individu, de facultés latentes, et les résultats obtenus constituaient une preuve expérimentale contre les « li- mites de la connaissance » postulées par Kant. Le fait de découvrir chez Goethe un mode d'observer et de pen- ser confirmant ses propres expériences fut une révéla- tion capitale pour Steiner. Par la suite, Steiner devait être appelé comme colla- borateur aux « Archives de Goethe » à Weimar. Dans le cadre de l'édition monumentale entreprise par la • Lettre du 6 mars 1884, de Kürschner à Steiner, publiées dans Bliitter für Anthroposophie, Bâle, 3-1961. • Principes d'une Epistémologie goethéenne (Ed. Fischbacher, Paris). 8 Grande-Duchesse Sophie, il eut la responsabilité d'éta- blir une partie des textes de l'oeuvre scientifique de Goethe. De 1889 à 1897 il fut en rapport constant avec le monde scientifique et se consacra à l'étude comparée des sciences depuis l'antiquité jusqu'à Newton, Darwin et Haeckel. Aussi se trouvait-il particulièrement bien armé pour affronter l'avènement du siècle de la science. Homme de science, Steiner était également citoyen d'un autre monde. Dès son enfance, l'expérience méta- physique directe le plaça devant le problème fondamen- tal de toute philosophie. « La réalité du monde spirituel était pour moi aussi certaine que celle du monde sen- sible... Dès avant ma huitième année je distinguais les choses et les entités ' que l'on voit ' de celles ' que l'on ne voit pas ' » 4. Mais comment concilier le monde des apparences et le monde de l'esprit ? Ce thème devait rester au centre de ses préoccupations philosophiques et ne trouver sa formulation satisfaisante qu'en 1894, dans la première partie du présent ouvrage. Adolescent, Steiner s'interrogeait sur les conditions premières de toute connaissance. Certain que la pensée est une réalité spirituelle suffisante par elle-même, il s'astreignit à la discipliner pour la saisir à son état pur. D'autre part, connaissant la portée de la pensée humaine, Steiner pensait qu'il devait être possible de l'intensifier au point qu'elle ne restât pas étrangère aux phénomènes sensibles. « Imaginer une ' matière ' qui Autobiographie (Editions Anthroposophiques Romandes, p. 29. 9 resterait en dehors de la pensée et dont nous n'aurions qu'un simple reflet ', cela m'était insupportable ». 5. A l'âge de quatorze ans, Steiner fut attiré par le titre d'un livre qui semblait répondre à ses préoccupations intérieures: « La critique de la raison pure ». Cet ouvrage de Kant contribua à affiner sa discipline intellectuelle, mais ne put l'aider à surmonter son insa- tisfaction devant • toute conception dualiste du monde. Bien au contraire, l'« en soi » inconnaissable doublant le monde des apparences établissait d'inconditionnelles limites à la connaissance. Cette assertion, si elle suffisait à l'esprit spéculatif, ne pouvait satisfaire un chercheur, pour qui la réalité de la pensée était non moins certaine que celle du monde sensible. Cette certitude était celle de l'expérience vécue. Non point que Steiner niât l'exis- tence de limites, mais il les pensait extensibles, à la mesure de la perfectibilité des facultés humaines. La rencontre avec l'oeuvre de Fichte fut une étape importante vers l'élaboration de sa propre doctrine philosophique. Fichte place le moi à l'origine, de sorte que parmi tous les phénomènes possibles celui qui se déroule grâce au moi est privilégié: la pensée n'a plus besoin d'aucun support puisqu'elle trouve en elle-même sa suffisante explication. « Mes efforts dans le domaine des concepts scientifiques précis m'avaient finalement conduit à voir dans l'activité du Moi humain le seul point de départ possible pour toute vraie connaissance. Je me disais: lorsque le Moi est actif et qu'il observe lui-même cette activité, alors la conscience détient un élément spirituel immédiat » Autobiographie, page 47. • Autobiographie, page 62. 10 Mais c'est finalement l'oeuvre de Goethe qui fut déci- sive pour l'édification d'une théorie fondamentale de la connaissance, à partir d'expériences de l'âme, conduites avec une rigueur strictement scientifique. En 1892, Steiner publia une étude intitulée Vérité et science qui, comme l'indique le sous-titre, est un « Prélude à une Philosophie de la Liberté ». Dans cet ouvrage, il entre- prend une analyse critique de la magistrale construction spéculative de Kant, alors maître incontesté de la pensée philosophique. La connaissance a-t-elle accès à un domaine autre que le sensible ? Une représentation n'est-elle que sim- ple image, reflet d'une réalité différente ? Peut-on péné- trer jusqu'à la réalité pure ? Si oui, comment y parvenir ? — Ces problèmes, exposés dans Vérité et science, nous les retrouvons dans le présent ouvrage, mais développés avec l'assurance plus profonde qui résulte de l'expé- rience acquise. Pour Steiner, l'analyse du moi, et du penser qui s'y déroule, met en lumière l'artifice de ce que nous appe- lons la séparation entre le moi et le monde. Cette « dua- lité » n'est donc qu'apparente en ce sens qu'elle est limitée à l'état où nos perceptions sensorielles, toujours fragmentaires au stade initial, ne sont pas encore réunies par l'action synthétisante de la pensée. L'acte pensant rétablit l'unité originelle. A vingt-deux ans, Steiner avait acquis la conviction « que l'homme participe à une réalité dont l'éloigne la conscience ordinaire; il y participe à condition de passer de la pensée abstraite courante à une vision spirituelle aussi claire et réfléchie que la pensée » 8. Vérité et science, Editions Anthroposophiques Romandes. Autobiographie, page 81. 11 La Philosophie de la Liberté est la justification philo- sophique de cette expérience °. * La première partie du présent ouvrage fournit une description phénoménologique des phases successives de l'acte de connaissance uploads/Philosophie/ rudolf-steiner-philosophie-de-la-liberte-ga-4-pdf-images-avec-recherche-mise-en-page-scan-tailor-pdf.pdf

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