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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/303944959 Eléments de réponse à la problématique ontologique dans les sciences sociales Working Paper · April 2015 DOI: 10.13140/RG.2.1.3781.5922 CITATIONS 0 READS 1,400 1 author: Mohamed Ali Abdelwahed Université du Maine 5 PUBLICATIONS 1 CITATION SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Mohamed Ali Abdelwahed on 14 June 2016. The user has requested enhancement of the downloaded file. N° 20XX-XX Eléments de réponse à la problématique ontologique dans les sciences sociales Mohamed Ali Abdelwahed Docteur en Sciences de Gestion medaliabdelwahed@gmail.com Université Paris 13 Sorbonne Paris Cité CEPN – Axe 2 Dynamiques des Institutions et des Marchés (DIM) Résumé La philosophie des sciences sociales, d’ailleurs comme toute philosophie des sciences, se subdivise tout naturellement en deux parties : la métaphysique proprement dite ou ontologie et la critique de la connaissance. Dans la première, sont abordés les différents problèmes métaphysiques tels que la nature de la matière et de la vie et la nature de l’esprit. Dans la seconde, sont examinés les problèmes de la valeur de la connaissance produite, les critères qui permettent sa validation (Thiétart, 1999, (2003)) et la notion de vérité qui s’y trouve liée. Comprendre la première partie est une condition sine qua non de l’appréhension de la deuxième partie. Elle permettra d’élucider la grande confusion autour du sens des deux paradigmes positiviste et constructiviste dans beaucoup de recherches doctorales en Sciences de Gestion. Nous essayerons donc dans ce papier, par des explications ontologiques, de contourner les idéologies qui se cristallisent dans des oppositions, parfois trop caricaturales, afin de se rattacher à un de ces deux paradigmes. Mots clés : Ontologie, Epistémologie, Positivisme, Constructivisme, Criticisme 2 Eléments de réponse à la problématique ontologique dans les sciences sociales INTRODUCTION La discussion sur la science ou selon la formule kantienne sur « les conditions de possibilité de la science » constitue depuis toujours l’un des thèmes de prédilection de la réflexion philosophique. La philosophie des sciences sociales, d’ailleurs comme toute philosophie des sciences, se subdivise tout naturellement en deux parties : la métaphysique proprement dite ou ontologie et la critique de la connaissance. Dans la première, sont abordés les différents problèmes métaphysiques tels que la nature de la matière et de la vie et la nature de l’esprit. Dans la seconde sont examinés les problèmes de la valeur de la connaissance produite, les critères qui permettent sa validation (Thiétart, 1999, (2003)) et la notion de vérité qui s’y trouve liée. Comprendre la première partie est une condition sine qua non de l’appréhension de la deuxième partie. Elle permettra d’élucider la grande confusion autour du sens du paradigme positiviste et du paradigme constructiviste qui se heurtent « à des emplois souvent incohérents et dépourvus de rigueur, quand ils ne sont pas contradictoires » (Charreire et Huault, 2001). Ce papier aura pour objectif de contourner, par des éléments de réponse à la problématique ontologique, les idéologies qui se cristallisent dans des oppositions, parfois trop caricaturales, afin de se rattacher à un de ces deux paradigmes. 1. QUID DE L’ONTOLOGIE On sait comment la science et la philosophie, primitivement confondues, se sont peu à peu différenciées. Sans parler des études normatives telles que la logique et la morale, il est un ordre de problèmes qui, dès l’antiquité, avait commencé à se distinguer des problèmes précis et spéciaux de la science : ce sont les problèmes très vastes de la philosophie générale. On peut trouver la première indication explicite chez Aristote. Chacune des « philosophies », remarque-t-il, étudie un objet particulier, une espèce d’être. Seule la philosophie première étudie l’être absolu, « l’être en tant qu’être ». Par la suite, elle pénètre plus profondément 3 dans la connaissance des causes que les autres branches du savoir. Elle porte sur « les causes premières et les principes », c'est-à-dire sur les causes qui se suffisent à elles-mêmes, qui ne sont pas les effets d’autres causes. En définissant ainsi la « philosophie première », Aristote se trouve avoir défini du même coup, bien qu’il n’ait pas lui-même employé le mot, l’ontologie qui, historiquement, date du XVIIème siècle. L’ontologie est une discipline de la philosophie qui a pour objet l’étude de la connaissance de l’être en soi, de la réalité absolue. « Une compréhension de l’être » (Heidegger, 1985), « une explicitation des structures d’être de l’existant pris comme totalité » (Sartre, 1953). Autrement dit, il s’agit de s’interroger sur la nature de la réalité et des connaissances sur la réalité (Perret et Séville, 2003). L’ontologie ainsi conçue est, disions-nous, l’étude de l’être. Or l’être organisationnel nous apparaît sous deux formes : l’être physique et l’être moral, la nature de l’organisation et l’esprit de l’organisation, les choses et la pensée, les acteurs et les actions, le monde extérieur et le monde intérieur. D’où une première division de l’ontologie : d’une part, l’ontologie de la nature ou cosmologie rationnelle ; de l’autre, l’ontologie de l’esprit ou la psychologie rationnelle. Si telles sont les prétentions de l’ontologie, si elle a l’ambition de pénétrer, par-delà les apparences que l’expérience commune nous offre, jusqu’à l’être en soi, elle ne peut se contenter, pour atteindre ce but, de la connaissance sensible, ni même, semble-t-il, de l’expérience scientifique. Elle fera nécessairement appel à des facultés supérieures de l’esprit humain grâce auxquelles celui-ci pourra s’élever jusqu’à la réalité. Dès lors deux perspectives se sont posées quant à l’appréhension de cette réalité : celle-ci peut être appréhendée comme extérieure aux acteurs et s’imposant à eux ou comme dépendante de la cognition des acteurs n’ayant d’existence que dans l’esprit de ceux qui la vivent. La première perspective est qualifiée d’ontologie réaliste, la seconde est qualifiée d’idéaliste ou nominaliste (Burrell et Morgan, 1979). 4 2. DE L’OPPOSITION « RÉALISME » – « IDÉALISME » … Le réalisme scientifique ou l’empirisme naïf1 est la doctrine d’après laquelle notre connaissance du monde extérieur saisit des réalités, des « choses » distinctes de l’esprit et ayant une existence indépendante de la pensée. Le monde social existerait donc indépendamment des acteurs2. Le monde social est constitué d’un ensemble fixe d’objets indépendants de l’esprit. Il n’existe qu’une seule description vraie de comment est fait ce monde. Le réalisme exprime que le monde extérieur s’impose à nous, dans la sensation, avec la brutalité d’une « chose », c'est-à-dire d’une réalité étrangère à la pensée ; que nous ne sommes pas libres de modifier à notre gré le cours de nos perceptions et que ce cours ne nous apparaît pas, dès l’abord, comme rationnel en soi ; que nous ne pouvons pas, en règle générale, déduire une perception de celle qui la précède. Par ailleurs, le réalisme, sous toutes ses formes3, présente des difficultés générales qui peuvent se résumer ainsi : La réalité extérieure ne peut jamais être appréhendée que par l’intermédiaire de nos sensations, de nos états de conscience, c’est-à-dire de la pensée. Comme l’avait vu Descartes, elle ne peut jamais être que conclue, inférée. Seule la pensée présente ce privilège d’être une réalité que nous saisissons directement. Mais, s’il en est ainsi, pourquoi supposer que la réalité extérieure est, par nature, hétérogène à la pensée ? D’ailleurs, si l’on admet l’existence d’une réalité essentiellement hétérogène à la pensée, il reste à expliquer comment cette dernière peut se l’assimiler ? 1 Ce sont les noms de F. Bacon, Locke et, plus tard, de D. Hume, qui illustrent le fameux empirisme anglais. L’empirisme désigne le courant de pensée qui fait de l’expérience sensible l’origine de tout entendement et toute connaissance valide. Les philosophes empiristes tels que F. Bacon, le père de l’empirisme, considèrent que la connaissance se fonde sur l’accumulation d’observations et de faits mesurables dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif allant du concret à l’abstrait. Locke (1690) rejette la thèse selon laquelle il y aurait dans l’esprit humain des idées innées. Selon lui, toutes les idées proviennent de l’expérience et les idées générales sont obtenues par abstraction. 2 Pour bien comprendre ce point de vue, il convient de partir du sens commun. Le sens commun ne doute pas que nous saisissions immédiatement le monde extérieur comme extérieur à nous, tel qu’il est. Le monde extérieur existerait donc tel que nous le percevons. Toutes les qualités que nous révèlent les sensations, la couleur, le chaud, le froid, la saveur, etc., existeraient telles qu’elles se présentent à la conscience, dans les choses elles-mêmes. 3 Réalisme vulgaire, réalisme aristotélicien et scolastique ou réalisme géométrique (Descartes, Locke). 5 On comprend maintenant comment certains philosophes se sont trouvés conduits à une doctrine d’après laquelle la réalité extérieure elle-même serait de même nature que la pensée. Cette doctrine, c’est l’idéalisme. « La question que pose la méthodologie est celle de la tension empirisme – idéalisme dans la mesure où il s’agit (ou non) d’articuler des faits (…) L’idéalisme consiste à articuler des concepts indépendamment des faits. L’empirisme consiste à articuler des faits (…) C’est pourquoi cette injonction épistémologique d’articulation des faits et des concepts pose la question de la méthode. Méthodologie uploads/Philosophie/ workingpapercepn2015-20.pdf
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- Publié le Nov 11, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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