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Avicenne Cette page contient des caractères arabes. En cas de problème, consultez Aide:Unicode ou testez votre na- vigateur. Avicenne Ibn Sina (Avicenne) - miniature persane. Avicenne, ou Ibn Sīnā[1], né le 7 août 980 à Afshéna, près de Boukhara, faisant partie de la province de Grand Khorasan (actuellement en Ouzbékistan) et mort en juin 1037 à Hamadan (Iran)[2],[3], est un philosophe, écrivain, médecin et scientifique médiéval persan. Il s’intéres- sa à de nombreuses sciences, notamment l'astronomie, l'alchimie, la chimie et la psychologie. Ses disciples l'appelaient Cheikh el-Raïs, prince des sa- vants, le plus grand des médecins, le Maître par excel- lence, le troisième Maître (après Aristote et Al-Farabi). Plusieurs théologiens musulmans de son époque comme Al-Ghazali, Ibn Taymiyya, Ibn Al-Qayim et Al-Dhahabi l'ont traité d'irreligeux[4]. 1 Contexte historique Aux VIIe et VIIIe siècles, premiers siècles de l'hégire pour le monde Musulman, tandis que les Syriens et Mésopota- miens chrétiens de langue syriaque et grecque traduisent en arabe certains textes philosophiques et scientifiques[5] issus du monde gréco-romain, une compétition com- mence entre la culture arabe et la culture persane, le "grand Iran" étant à cette époque sous la domination arabe. De 750 à 850, période des califes Abbassides, la science arabo-musulmane atteint ses sommets. Les souverains payaient, parfois son poids en or, tout livre récemment traduit, et c'est ainsi que, dès le IXe siècle, une majeure partie des écrits de la Grèce était disponible en langue arabe. Le philosophe al-Farabi (mort en 950), « le second maître » (en référence au premier maître, Aristote), tient une place prépondérante dans cette dynamique. Les textes et traditions des dogmes islamiques se fixèrent à cette époque : • le sunnisme, avec al-Ash‘ari (935) ; • le chiisme duodécimain, avec Shaykh Saduq Ibn Ba- buyeh (991) et Shaykh Mufid (1022) ; • l'ismaélisme, ou chiisme ismaélien, branche du chiisme, en langue arabe et en langue persane. En Occident latin, c'est le Moyen Âge, période ainsi dé- nommée entre la chute de l'Empire romain (476, invasion des Hérules) et la Renaissance marquée par la chute de Constantinople en 1453 et la découverte des Amériques en 1492. 2 Biographie Avicenne, de son nom complet Abu 'Ali al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, est né au mois d’août 980 à Khor- meytan (ou Afshéna, le pays du soleil), près de Boukhara, (Transoxiane, l'actuel Ouzbékistan). Son père, 'Abdallah, musulman chiite ismaélien originaire de Balkh au nord de l'Afghanistan actuel, était préfet de Kharmaythân, chef- lieu d'un district du souverain samanide Nuh ibn Mansur, sa mère, Setareh ou Sitara, vivait à Afshéna[6]. Avicenne se serait plus tard converti au chiisme duodécimain[7]. Il semble qu'il fut précoce dans son intérêt pour les sciences naturelles et la médecine, qu'à 14 ans, il étudie seul. Avi- cenne fut envoyé durant sa petite enfance étudier le calcul chez un marchand, al-Natili. Ayant une bonne mémoire, le jeune garçon finit par surpasser son maître en calcul et en mathématiques. Il étudia à Boukhara, s’intéressant à toutes les sciences, et surtout à la médecine. Il est influen- cé par un traité d'al-Farabi, qui lui permet de surmon- ter les difficultés qu'il rencontre dans l'étude de la Méta- physique d’Aristote[8]. Cette précocité dans les études se 1 2 3 SON ŒUVRE Avicenne (Ibn Sina) double d’une précocité dans la carrière : à 16 ans déjà, il dirigeait des médecins célèbres[9]. Tout alors s’enchaîne : ayant guéri le prince samanide de Boukhara, Nuh ibn Mansûr (976-997), d’une grave ma- ladie, il est autorisé à consulter la vaste bibliothèque du palais. Son appétit de connaissance aidant, il aurait pos- sédé à 18 ans toutes les sciences connues. Après la mort du prince et celle de son père, qui le contraignent à gagner sa vie, commence sa vie itinérante. Il voyage d'abord dans le Khârezm, principauté qui fut indépendante (de 994 à 1231) au sud de la mer d'Aral, sur les deux rives du Dji- houn (Amou-daria), entre Boukhara et la mer Caspienne. À Djouzdjan, un puissant protecteur, Abu Muhammed Chirâzi, lui permet de donner des cours publics. Il com- mence à composer son œuvre majeure, le Qanûn (ou Ca- non) de médecine. Il passe ensuite par le Khorassan, puis Ray (Rhagès, proche de l’actuel Téhéran), enfin à Hamadan (à l'ouest de l'Iran) où l'émir bouyide Chams ad-Dawla le choisit comme ministre (vizir). Il s’impose alors un programme de travail harassant : le jour, il se consacre à la chose pu- blique, la nuit à la science. En plus de vivre deux carrières, il travaille doublement : il mène de front la composition du Shifa et celle du Canon médical ; la tâche est alors si écrasante qu'il doit se faire aider : deux disciples se par- tagent la relecture des feuillets des deux ouvrages, dont le fidèle al-Juzjani, secrétaire et biographe. En 1021, la mort du prince Chams ad-Dawla, et le début du règne de son fils Sama' ad-Dawla, cristallisent les ambitions et les ran- cœurs : victime d'intrigues politiques, Avicenne connaît la prison. Déguisé en derviche, il réussit à s’évader, et s’enfuit à Ispahan, auprès de l'émir kakouyide Ala ad- Dawla Muhammed. Ces bouleversements n'entament pas sa boulimie de travail. Il jouissait d'une telle réputation que plusieurs princes de l'Asie l'appelèrent à leur cour : le roi de Perse l'employa à la fois comme vizir et comme médecin. Il cultiva aussi avec succès la philosophie. Lors d'une expédition, dont il faisait partie, de l'émir 'Ala ad-Dawla contre Hamadan, Avicenne est frappé par une crise intestinale grave, dont il souffrait depuis longtemps, et contractée, dit-on, à la suite d'excès de travail et de plai- sir. Avicenne tenta de se soigner de lui-même, mais son remède lui fut fatal. Il mourut à Hamadan au mois d'août 1037 (428 de l’hégire) à l’âge de cinquante-sept ans[10] après avoir mené une vie fort agitée et pleine de vicissi- tudes. 3 Son œuvre Qanûn (Avicenne) D'une ampleur variable selon les sources (276 titres pour G. C. Anawati, 242 pour Yahya Mahdavi), l'œuvre d'Avicenne est nombreuse et variée. Avicenne a écrit principalement en arabe classique, mais parfois aussi dans la langue vernaculaire, le persan. Il est l'auteur de monuments, d'ouvrages plus modestes, mais aussi de textes courts. Son œuvre couvre toute l'étendue du savoir de son époque : • logique, linguistique, poésie ; 4.2 Influence d'Avicenne 3 • physique, psychologie, médecine, chimie ; • mathématiques, musique, astronomie ; • morale et économie ; • métaphysique ; • mystique et commentaires de sourates du Coran. Le dessein personnel du philosophe trouve son achève- ment dans la philosophie orientale (hikmat mashriqiya), qui prit la forme de la compilation de vingt-huit mille questions. Cette œuvre disparut lors du sac d’Ispahan (1034), et il n'en subsiste que quelques fragments. Pendant plusieurs siècles, jusqu'au XVIIe siècle, son Qanûn constitue le fondement de l'enseignement en Europe où il détrône Galien, aussi bien qu'en Asie. On lui doit l'usage de la casse, de la rhubarbe, du tamarin, du myrobalan, etc. 3.1 Influences sur Avicenne Avicenne, fin lettré, fut le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et porta un soin particulier à l'étude d'Aristote. Il s’inscrit dans un mouvement général qui vit les philosophes de culture islamique découvrir la culture grecque auprès de l'Empire Byzantin, comme en partie l'Europe Occidentale où beaucoup de manuscrits grecs et romains étaient surtout connus par les copistes des monastères. Avicenne était proche du chiisme ismaélien, le courant auquel appartenaient son père et son frère ; ainsi son au- tobiographie rapporte-t-elle leurs efforts pour entraîner son adhésion à la dawat ismaélienne. Toutefois, Avicenne appartenait au chiisme duodécimain. Son appartenance ou non à l'ismaélisme est donc contro- versée, et reste un débat actuel, portant sur l'influence de cette branche de l'islam. L'ismaélisme comprend d'importantes personnalités, telles que Abu Yaqoub Se- jestani (Xe siècle), Abu Hatim al Razi (mort en 933), Hamid Kermani (vers 1017), ou Nasir e Khosraw (entre 1072 et 1077) dont le travail a fortement influencé la pen- sée dans l'Islam. Ainsi, la théorie des Dix Intelligences (voir plus bas), amorcée chez al-Farabi apparaît chez Hamid Kermani avant qu'Avicenne ne se l'approprie. 4 La médecine d'Avicenne 4.1 Le Canon de la médecine Article détaillé : Qanûn (Avicenne). Le Kitab Al Qanûn fiAl-Tibb (« livre des lois médi- cales »), composé de 5 livres, vers 1020, est l'œuvre mé- dicale majeure d'Avicenne. Page de garde d'une édition du Kitab Al Qanûn fiAl-Tibb du début du XVe siècle. 4.2 Influence d'Avicenne Son Canon rencontra un grand succès, qui éclipsa les travaux antérieurs de Rhazès (850 - 926), d'Haly-Abbas (930 - 994) et d'Abu Al-Qasim (936 - 1013) et même ceux d'Ibn-Al-Nafis (1210 - 1288) qui lui sont posté- rieurs. Les européens du XIIe au XVIIe siècle ramenèrent de l'Orient le Canon de la Médecine, qui influença la pra- tique et l'enseignement de la médecine occidentale. L'ouvrage fut traduit en latin par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187, et imprimé en hébreu à Milan en 1473, puis à Venise en 1527 et à Rome en 1593. Son influence dure jusqu'à sa contestation à la Renaissance : Léonard uploads/Philosophie/avicenne-pdf.pdf

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