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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/2 Joe Biden vante l’alliance des démocraties face au « dictateur » Poutine PAR PATRICIA NEVES ARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 2 MARS 2022 La vice-présidente Kamala Harris et la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi applaudissent Joe Biden le 2 mars 2022. © Photo Saul Loeb/pool/AFP Mardi, devant le Congrès, lors de son premier discours sur l’état de l’Union, Joe Biden a tenté de donner des gages à ses alliés. Bien qu’il ait réitéré son refus d’envoyer ses troupes au sol en Ukraine, il s’est engagé à protéger «chaque centimètre carré» du territoire de l’Otan. New York (États-Unis).– Ce n’est pas le discours qu’il avait prévu de prononcer. Au départ, il devait être question essentiellement d’économie: de jobs créés (presque 500000 en janvier), d’infrastructures et d’investissements (mille milliards de dollars d’ores et déjà approuvés par le Congrès), de croissance (+5,7% en un an en 2021, la plus forte augmentation du PIB américain depuis des décennies). Il devait être également question de la pandémie, ou plutôt de la possibilité d’un retour à la vie normale avec une levée très attendue des restrictions, et notamment de l’obligation si décriée du port du masque. Et puis, «il y a six jours», la Russie a envahi l’Ukraine et tout a changé. Le premier discours de l’état de l’Union prononcé par Joe Biden, ce mardi 1ermars, s’est ouvert, une fois n’est pas coutume, sur la politique étrangère. Pendant un peu plus de dix minutes, le président américain a parlé — sous les applaudissements — de l’Ukraine, des Ukrainien·nes, de la «pureté», de leur «courage», et plus largement de «la bataille de la démocratie contre l’autocratie». Vladimir Poutine «a mal calculé», a ainsi accusé Joe Biden, «il a rencontré un mur de force qu’il n’avait jamais imaginé». «Le fait qu’un dictateur russe ait envahi un pays étranger a un coût sur toute la planète», a-t-il lancé. Se tourner vers «les alliés» Le plus intéressant dans ce portrait du «tyran» relève néanmoins de ce que Joe Biden a dit en creux de sa propre stratégie en Europe. Une stratégie qui consiste paradoxalement en une forme de «retrait», explique Benjamin Haddad, de l’Atlantic Council, un think tank américain. Contrairement à ce qu’on a pu entendre en France au sujet de la supposée position « va-t- en-guerre» des Américains, accusés d’«hystériser» l’opinion, Joe Biden «ne voulait pas de cette guerre». Il comptait en effet sur une relation «stable» et «prévisible» avec la Russie pour pouvoir se concentrer sur son «concurrent le plus sérieux»: la Chine, poursuit Haddad. Tout au plus a-t-il envisagé lors de son arrivée à la Maison Blanche, un léger durcissement des relations avec Vladimir Poutine du fait de l’«ingérence» de ce dernier dans les élections américaines, des «cyberattaques» russes ou encore des violations répétées des droits humains, ceux de l’opposant Alexeï Navalny en premier lieu. La vice-présidente Kamala Harris et la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi applaudissent Joe Biden le 2 mars 2022. © Photo Saul Loeb/pool/AFP Alors, face à cette guerre dont il ne voulait pas, Biden s’en est de nouveau remis aux «alliés» européens. «Alliés»: le terme est d’ailleurs revenu une dizaine de fois dans la bouche de Joe Biden ce mardi. Il fait écho à la volonté de «réparation» des alliances. Biden ramènerait la «diplomatie» au centre de sa politique étrangère, a-t-il promis lors de son arrivée au pouvoir, en particulier dans le cadre de l’Alliance transatlantique. Pour cela, il s’est entouré de quelques fidèles, des «atlantistes» comme Antony Blinken, le Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 2/2 secrétaire d’État américain, aux antipodes de Donald Trump et de son slogan «America First», l’Amérique d’abord. Mardi, devant le Congrès, Biden a donc tenté de donner des gages à ses alliés. Bien qu’il ait réitéré son refus d’envoyer ses troupes au sol en Ukraine, il s’est engagé à protéger «chaque centimètre carré» du territoire de l’Otan. Il a aussi annoncé plus d’un milliard de dollars d’aide financière à destination des Ukrainiens. Il a par ailleurs décidé, comme ses alliés, la fermeture de l’espace aérien américain aux avions russes. Comme eux, il souhaite s’en prendre aux «oligarques». Le ministère de la justice américain doit à ce propos monter une task force dédiée à la poursuite de leurs crimes. L’invasion de l’Ukraine lui permettra, peut-être, de se relancer avant les élections de mi-mandat prévues en novembre prochain. En difficulté ces dernières semaines outre-Atlantique, incapable de faire voter des mesures fédérales protégeant le droit de vote ou le plan de dépenses sociales Build Back Better («mieux reconstruire»), Biden apparaît au plus bas dans les sondages. Seuls 43% des Américain·es approuvent son action selon une estimation Reuters/Ipsos menée le 22 février. En cause notamment, une inflation record (+7% en un an)En dépit de la polarisation de la vie politique américaine, Biden a toutefois récolté quelques soutiens ces derniers jours. Sur sa gestion de la crise en Ukraine, le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell, a par exemple salué «la bonne direction» prise par Biden sur la question du durcissement des sanctions. À gauche aussi, parmi l’aile la plus progressiste, on a récemment entendu une poignée d’encouragements. Ceux du sénateur Bernie Sanders entre autres. Ce mardi, dans une assemblée aux couleurs bleues et jaunes, celles de l’Ukraine, où les masques ont quasiment disparu, où on s’est embrassé et serré la main, Biden a aussi cherché à rassurer chez lui, à réconforter les Américain·es. Il a compati avec leur peine, lui, «Joe de Scranton», le fils d’une famille modeste d’une petite ville modeste de Pennsylvanie. À peu près au même moment, la Russie a annoncé la prise de Kherson, la première grande ville ukrainienne à être capturée par le Kremlin. Directeur de la publication : Edwy Plenel Direction éditoriale : Carine Fouteau et Stéphane Alliès Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Capital social : 24 864,88€. Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. 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- Publié le Jan 04, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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