1 Communication politique Chargé du cours : Dr Moustapha BARRY Classe : L1 RIDA

1 Communication politique Chargé du cours : Dr Moustapha BARRY Classe : L1 RIDASP INTRODUCTION L'homme politique vise, à travers sa communication, à donner des informations sur son action, à agir sur l'opinion et enfin à modifier les comportements. Le plus important pour lui est de se détacher par rapport aux autres candidats. La stratégie de communication est entièrement fondée sur les techniques du marketing commercial, avec des analyses de marché et des techniques de vente, la cible n'étant pas le consommateur mais l'électeur, finalement traité en consommateur de produits politiques. Qu'elle soit institutionnelle, électorale, ou événementielle, la communication fait désormais partie intégrante de l'action politique, dont elle constitue le prolongement logique. Le but de ce cours est d'enseigner aux étudiants les fondamentaux de la communication politique : son évolution, ses vecteurs, et le contexte dans lequel elle s'inscrit aujourd'hui. L'enseignement s'attachera plus particulièrement à poser la question des rapports qui existent entre l'opinion, les médias, et les différents acteurs de la communication politique (élus et responsables nationaux, collectivités locales, administration, instituts, conseillers en communication ...). Les étudiants aborderont les grandes problématiques de la communication politique sous un angle à la fois technique et pratique. Nous verrons comment est né cette conception de marketing politique, appelée communication politique, puis les différents modes d’actions qu’elle utilise, et enfin nous verrons comment s’organise une campagne autour de tout cela. 2 CHAPITRE I LA COMMUNICATION POLITIQUE 1. QU’EST-CE QUE LA COMMUNICATION POLITIQUE ? La communication politique émane de deux disciplines académiques distinctes : le marketing et la science politique. Il offre une nouvelle façon de concevoir le comportement des hommes politiques. Pour ainsi dire, quand nous parlons aujourd’hui de marketing politique, nous parlons à la fois de pôle d’opinion, recherche, base de données, profil des votants, stratégie de positionnement, conseil, communication, étude de marque et le lancement de campagnes politiques. Au départ, la communication politique a désigné l’étude de la communication du gouvernement vers l’électorat, puis l’échange des discours politiques entre la majorité et l’opposition. Ensuite le domaine s’est élargi à l’étude du rôle des médias dans la formation de l’opinion publique, puis à l’influence des sondages sur la vie politique. Aujourd’hui, elle englobe l’étude du rôle de la communication dans la vie politique au sens large en intégrant aussi bien les médias que les sondages, le marketing politique et la publicité avec un intérêt particulier pour les périodes électorales. A la limite, la communication politique désigne toute communication qui a pour objet la politique !... Cette définition, trop extensive, a cependant l’avantage de prendre en compte les deux grandes caractéristiques de la politique contemporaine : l’élargissement de la sphère politique et la place croissante accordée à la communication, avec le poids des médias et de l’opinion publique à travers des sondages. On peut préférer une définition plus restrictive. La communication politique est « l’espace où s’échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité à s’exprimer publiquement sur la politique et qui sont les hommes 3 politiques, les journalistes et l’opinion publique à travers des sondages ». Cette définition insiste sur l’idée d’interaction de discours tenus par des acteurs qui n’ont ni le même statut ni la même légitimité mais qui, de par leurs positions respectives dans l’Espace Public, constituent en réalité la condition de fonctionnement de la démocratie de masse. 2. Les limites de la communication Le concept de communication politique, pour sa part, est confronté à deux limites : d’une part les rapports entre expression et action ; la part croissante que prend la logique représentative comme moyen de réguler les flots de communication nombreux et hétérogènes d’autre part. Ces deux limites sont directement liées au concept d’égalité des opinions au sein de la communication politique. Il est évident que sans ces deux conditions théoriques (le droit à l’expression et l’égalité) le modèle démocratique ne serait pas confronté à ces limites. Il faut donc être prudent dans l’analyse et la critique, et bien garder à l’esprit qu’il s’agit des contradictions d’un tout petit nombre de démocraties dans le monde. Celles qui bénéficient de toutes les libertés. Ce sont les seules qui, pour la première fois dans l’histoire, reconnaissent le droit à l’expression et l’égalité des opinions. Les dérives, erreurs et limites du fonctionnement de l’Espace Public, et de la communication politique, ne doivent donc pas faire oublier leur caractère récent, et le fait qu’elles sont liées à des situations éminemment favorables, dans l’histoire politique. La communication politique reste le « moteur » de l’Espace Public. Chapitre II - La communication politique d’Etat 2.1 Historique de la communication politique d’Etat au Sénégal Ce dernier a mis en place une politique pour renforcer sa dominance médiatique. Selon Moussa Paye, « la volonté du gouvernement d'asseoir une puissante presse d'État s'inscrit dans le 1er plan quadriennal de développement à partir de 1961 »1. Cette volonté se lit dans le budget octroyé au ministère de l'Information de l'époque. « Sur le budget total de 92 milliards 67 millions de francs Cfa, il accorde au ministre de l'Information 450 millions de Francs Cfa. La radio diffusion se taille la part du lion 4 avec 335 millions pour l'acquisition d'un puisant émetteur de 200 kilo watts coûtant 150 millions, un matériel de reportage et d'émission pour 100 millions, l'aménagement des installations à 40 millions »2. L'installation d'antennes à longue portée pour émetteur en ondes courtes devait être achetée 35 millions. Et l'installation d'un poste de station régional à Saint-Louis revenait à 10 millions3. Senghor n'oublie pas le lien qui existe entre l'audiovisuel et le cinéma. Ce sont des mass média interdépendants. C'est dans ce sens qu'il lance la création de l'office du cinéma en allouant « une subvention de 15 millions de francs »4 qui doit aussi servir à « l'achat du matériel de presse, de photographie et l'installation de téléscripteur relié à Reuters et évalué à 10 millions »5. Moussa Paye signale que la ligne budgétaire du ministère de l'Information est programmée à la hausse pendant quatre ans successivement. Ce qui démontre la volonté des autorités de se doter de moyens médiatiques pour informer, éduquer et divertir les populations. Récemment, le Gouvernement a créé le Bureau d’Information du Gouvernement (BIG) avec des objectifs clairs : être à l’écoute de l’opinion publique grâce aux sondages et au contenu de la presse. Il a pour tâche d’aider le gouvernement à informer sur les mesures prises et de les expliquer aux Sénégalais. En 1996, Le service de l’information au gouvernement se développe grâce à Juppé avec l’idée de rendre les publications accessibles au plus grand nombre. L’Etat est le premier annonceur français. 2. Contraintes légales et règles du pluralisme Le pluralisme se résume en démocratie à une fonction essentielle : assurer aux citoyens une information libre, équitable et honnête pour leur permettre au moment des élections d’exercer un choix raisonné. Loi de septembre 1986 : l’exercice de la liberté de communication ne peut être limité que dans la mesure requise par le respect du caractère pluraliste des courants de pensées. Ce respect du pluralisme était garanti par la règle des 3 tiers : 3 points de vue : les représentants des pouvoirs publics, la majorité et l’opposition. La règle n’était pas adaptée car elle excluait des temps de paroles des formations politiques non représentées au Parlement, des syndicats, des experts et des journalistes. 3. Les outils de communication politique d’Etat 5 L’outil le plus utilisé est le journal officiel. La direction des journaux officiels est chargée de l’édition et de la diffusion des textes législatifs et réglementaires, de l’organisation des banques de données, de l’édition des débats parlementaires et annonces légales sur supports-papier et numérique. 2 domaines de compétences : la gestion et la diffusion de la norme juridique et la publicité des annonces légales. Le journal officiel du Sénégal date 1844. - Les relations presse : compte tenu de l’importance des informations liées à l’actualité du gouvernement, aucun journal ne peut occulter un sujet, même s’il ne le juge pas essentiel. - Les relations publiques : les occasions sont illimitées. Le simple déplacement d’un ministre constitue un événement + Journée du patrimoine, Fête de la Musique… - Le mailing : l’utilisation peu fréquente dans l’administration publique sénégalaise - Le site Internet devient de plus en plus indispensable et très utilisé par les structures politiques. C’est la déclinaison des .gouv.sn C’est l’Agence de l’Informatique de l’Etat qui est chargée, entre autres, de doter l’Etat d’un système d’information et d’outils d’aide à la prise de décision, de fournir aux citoyens et aux entreprises une interface décentralisée d’accès à l’Administration - Affichage : campagne d’informations, - Presse écrite, radio, Télévision : tous les Présidents et chefs des structures étatiques utilisent les médias. 4. Les cibles de la communication politique d’État Ils peuvent être : 6  directes : la communication cherchera à toucher directement le grand public et/ou un public plus ciblé (jeunes, femmes, personnes âgées, chefs d’entreprise, etc.), en fonction du sujet ou des objectifs ;  indirectes : pour toucher le public visé, la communication peut uploads/Politique/ cours-communication-politique-l1-ridasp-r1.pdf

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