1 HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES BAMBA ABDOULAYE MAITRE DE CONFERENCES

1 HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES BAMBA ABDOULAYE MAITRE DE CONFERENCES 2 INTRODUCTION GENERALE Les relations internationales en tant que disciplines sont mal connues. Le plus souvent, elles sont réduites à l’étude de la Guerre froide ou encore à l’actualité ou plus simplement au journalisme qui se définit comme : « La relation quotidienne des faits ». Si la discipline est récente (elle a à peine un siècle d’existence), l’objet qu’elle étudie est fort ancien puisque des relations entre peuples, cités Etat, Royaumes et principauté de l’antiquité existaient bien avant la naissance des Etats à partir du XVIème siècle. L’objectif du cours magistral sera d’étudier les relations internationales afin de mieux appréhender ce qui est en jeu dans cette relation aux multiples aspects et de répondre aux questions suivantes :  Quel est l’acteur principal à étudier pour mieux comprendre la vie internationale dans son ensemble ou dans certains de ses enjeux ? S’agit-il de l’Etat, des Organisations humanitaires, des groupes religieux, des medias ou encore des industriels de l’armement, de simples citoyens ?  Pourquoi la Guerre est fréquente et la Paix si difficile ? Le cours magistral essaiera de donner quelques réponses à ces préoccupations selon la démarche suivante : CHAPITRE I – La discipline relation interne : présentation générale 1- L’histoire de la discipline 2- Définition et objet des relations internationales 3- Caractéristiques 4- Méthodes CHAPITRE II – Les Principales approches théoriques des Relations internationales 1- L’école réaliste 2- L’école libérale 3- L’école marxiste CHAPITRE III – l’analyse historique ou les grandes étapes des relations internationales de 1815 à nos jours 1- La chute du système européen (1815-1920) 2- Les bipolarisations 3- Depuis 1991, quel système international ? CHAPITRE I – LA DISCIPLINE RELATIONS INTERNATIONALES : PRESENTATION GENERALE 1- L’histoire de la discipline Les relations internationales remontent à l’antiquité, lorsque l’historien grecque Thucydide s’interrogeait sur la guerre de Péloponnèse sur les relations entre les Cités Etats de Sparte d’Athènes et formulait des propositions relatives à l’équilibre des Cités, il élaborait les premiers éléments de science des Relations internationales et mettait au point les premières méthodes. Une évolution remarquable intervient à partir du XVIème siècle quand l’Etat apparait, de nombreux auteurs comme Jean Bodin, Grotius, Machiavel, Hobbes et bien d’autres vont réfléchir aux premières théoriques des relations entre Etats. Quant au terme « international » qui signifie « entre les nations », il apparait sous la plume d’un juriste anglais John BENTHAM à la fin du XVIIIème siècle. La discipline elle-même voit le jour seulement au début du XIXème siècle précisément au lendemain de la première guerre mondiale. Elle apparait aux USA qui après leur intervention dans la guerre en 1917 devient une puissance qui compte dans les relations internationales. En tant que science, elle se développe dans les pays anglo-saxon à travers des 3 enseignements universitaires et la création d’instituts de Relations internationales. C’est vers 1920 que les premières chaires (Enseignements) sont créées à Harvard (USA), Columbia, Princeton. Elles répondent à un besoin spécifique lié au contexte de l’après première guerre mondiale : Comprendre les origines d’un tel confit afin de bâtir une société internationale pacifique. C’est ce qui explique également que les travaux des universitaires portent sur l’étude des conflits entre Etats, le Désarmement, la Sécurité collective, l’Histoire diplomatique et les premiers pas de la Société des Nations (SDN). L’étude de cette discipline commencera beaucoup plus tard en Europe, l’enseignement des Relations internationales se faisait de la manière suivante : Avant 1973, l’on dispensait dans les facultés de Droit, un cours intitulé Institutions internationales, après 1973, on enseigne le Droit des Relations Internationales. Au niveau des Lettres et Sciences humaines, l’on enseignait en histoire, l’histoire diplomatique qui se propose « d’exposer et d’étudier les relations politiques entre Etats à travers leurs expressions politiques sur la base des documents issus des ministères des affaires étrangères ». En s’appuyant exclusivement sur les documents diplomatiques, l’histoire ne s’intéressait pas aux rapports entre les chancelleries et à l’action des ministres et de leurs collaborateurs. Cela a permis de mettre à jour le rôle privilégié de l’Etat, de la négociation, de la Paix et de la Guerre dans la vie internationale. Cependant, elle ne pouvait rendre compte des vastes réalités des relations internationales qui dépasse le cadre étriqué des rapports entre Etats. C’est pour quoi au début des années 60, deux historiens français, Pierre Renouvin et J.B Duroselle créent une nouvelle discipline appelé Histoire des Relations internationales qui se substitue à l’histoire diplomatique. Le changement de nom revêt une profonde signification puisque les deux significations élargissent le champ d’étude de l’histoire diplomatique en y intégrant « les nouvelles tendances de la recherche qui met l’accent sur l’étude de la vie matérielle et spirituelle » qui explique et encadre l’action des hommes d’Etats. Ce sont d’abord les conditions de la vie matérielle (facteurs géographiques, démographiques, financiers) et les grands courants de la mentalité collective (sentiments national, nationalisme). Cette théorie a été développée dans l’ouvrage de Pierre Renouvin et Duroselle, Introduction à l’histoire des Relations internationales paru chez Armand Colin (AC) en 1964. 2- Définition et Objet des Relations internationales Selon Jacques HUNTZIGER « Les Relations internationales ont pour objet l’étude scientifique de la vie internationale ». Mais, étant donné que le fait international est un référant équivoque qui recouvre des situations très différentes (Relation diplomatique entre deux Etats, Relation entre deux partis politiques, une guerre civile au sein d’un Etat). L’on peut se poser la question de savoir qu’est ce qui caractérise le fait international ? La réponse à cette question diffère selon les chercheurs et a donné é naissance à deux approches définitionnelles. La Première approche définitionnelle met l’accent sur le rôle privilégié des Etats qui sont au cœur des Relations Internationales. Pour les partisans de cette théorie, sans Etat, il n’y a pas Relations Internationales, l’on la considère comme la définition classique qui se réfère à l’activité intérieure des Etats et établi un lien étroit entre Relations Internationales et Relations Diplomatiques. C’est dans cette catégorie qu’on peut classer la définition proposée par Pierre Renouvin et J.B Duroselle : « L’étude des Relations Internationales s’attache surtout à analyser et à expliquer les relations entre les communautés politiques organisées dans le cadre d’un territoire, c’est-à-dire entre les Etats. Certes, l’histoire des RI doivent tenir compte des rapports établis entre les peuples et entre les individus qui composent ces 4 peuples (production de biens et de service, communication d’idées, jeux des influences réciproques entre les formes de civilisations, manifestation de sympathies ou d’antipathie). Mais elle constate que ces relations peuvent rarement être dissociées de celles qui sont établies entre les Etats ; les Gouvernements influencent très souvent le cours de ces relations en imposant soit des règlementations, soit des limitations. Ces interventions n’ont pas seulement pour résultats de restreindre ou d’atténuer les relations établies par les initiatives individuelles, elles en modifient le caractère, livrées à elles-mêmes, ces relations individuelles pourraient constituer un facteur de solidarité entrainant peu de conséquences politique direct. Mais réglementer par les Etats, elles deviennent un élément de négociation ou de contestation entre les gouvernements. C’est d’onc l’action des Etats qui se trouve au centre des Relations Internationales » Cette définition hésite à prendre pour objet d’étude, au même titre que l’analyse de la politique étrangère, les relations culturelles, idéologiques ou les relations transnationales. Les auteurs de cette approche « tout en reconnaissant le rôle privilégié des Etats dans la société internationale définisse les RI comme celles qui échappent à la domination d’un pouvoir unique (Etat) » ou encore comme « les rapports entre pouvoirs politiques échappant à la domination d’un pouvoir politique supérieur (Michel Virally) ». Quant à Roger PINTO, il admet que les RI sont tous les rapports sociaux dont les participants ou le contenu se rattache à deux ou plusieurs sociétés politiques établies ». Jacques HUNTZIGER ne dit pas autre. Il en est de même pour James ROSENAU. Selon eux, il est impérieux de sortir du carcan étatique, trop rigide pour considérer une extension des Relations internationales. Pour eux, la stratégie financière d’une firme multinationale à l’intérieur d’un Etat du tiers monde, une guerre civile dans une région troublée, l’attitude des syndicats d’un pays à l’égard d’une crise internationale intéresse les RI au même titre que la politique d’un Etat. Pour la raison que de telles situations, même si elles se déroulent à l’intérieur de certaines sociétés, exercent leur influence au-delà du cercle de l’Etat. C’est pourquoi, James Rosenau a créé la notion « Continuum transnational » qui évoque dans l’esprit de l’auteur, la multitude de changements qui ont accrue l’interdépendance des sociétés et des peuples au point de transnationaliser la structure de l’ensemble du système mondial. Il en a conclu que « tout est international étant donné que l’unité de base des relations n’est plus l’Etat mais l’individu engagé dans une nation. Enfin Jacques HUNTZIGER ne dit pas autre chose, lui qui tout en admettant que les Etats sont au cœur de la vie internationale, affirme que tout fait social même le anodin ou le plus privé uploads/Politique/ histoire-des-relations-inter.pdf

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