fUF Hupo, Victor 'î^i^trd^ La relifrion de 1' immortalit' personnelle d'après V

fUF Hupo, Victor 'î^i^trd^ La relifrion de 1' immortalit' personnelle d'après Victor HuTO. cBd.par E. Raoux^ 2282 U3 LA RELIGION DE L'IMMORTALITÉ PERSONNELLE ]) APRES VICTOR HUGO ORAISONS FUNÈBRES PAROLES D'UN CROYANT — ASTRONOMIE Avec portrait. LAUSANNE 'WR LA RELIGION DE L'IMMORTALITÉ PERSONNELLE d'après VICTOR HUGO LAUSANNE. — IMP. GEORGES BRIDEL & G' VICTOR HUGO LA RELIGION DE L'IMMORTALITÉ PERSONNELLE D APRES VICTOR HUGO ORAISONS FUNÈBRES PAROLES D'UN CROYANT — ASTRONOMIE Avec portrait. LAUSANNE LIBRAIRIE A. DUVOISIN PARIS LIBRAIRIK FISGHBAGHER 33, rue de Seine, 33. 1890 TABLE DES MATIÈRES Page» Introduction, par le professeur Raoux. Victor Hugo remis à sa véritable place, dans le monde philosophique et religieux 5 Chapitre premier. Ses oraisons funèbres. lo Sur la tombe de Balzac, en 1850 11 2o Sur la tombe de Frédéric Soulié, en 1847 .... 12 30 Sur les tombes de Jean Bousquet et de Félix Boni, à Jersey, en 1853 et 1854 13 40 Sur la tombe d'Emily de Putron, à Guernesey, en 1865 14 50 Sur la tombe de M'^e Victor Hugo, par Paul Meurice, en 1868 15 60 Sur la tombe de Hennet de Kesler, à Jersey, en 1870 16 Chapitre II. Nouvelles paroles d'un croyant. lo Les fils et le père 18 2o L'Immortalité personnelle , distinguée de l'im- mortalité nominale 19 30 Aphorismes et pensées 20 Chapitre III. Les révélations de l'astronomie ... 23 (Lettre de Victor Hugo à Flammarion.) La foudre sortie des télescopes éclatera, à la fois, sur les fausses religions et sur Virreligion 24 Résumé et conclusion Le dogme fondamental diQVimmortalité personnelle^ dégagé des croyances superstitieuses. Causes de l'irréligion contemporaine 27 Bibliographie de la religion de Vimynortalité, et des publications réfutant le panthéisme et le maté- rialisme 30 LA RELIGION DE L'IMMORTALITÉ PERSONNELLE Introduction, En tout Tesprit humain est ami des extrêmes. En politique, en religion, en sociologie, toujours il voyage d'un bout d'une bascule à Tautre, rap- pelant le cavalier dont parle Luther, qui ne se re- lève d'un côté que pour retomber de l'autre, quand il ne glisse pas sous le ventre de son coursier. Pour ne parler ici que de la religion, l'homme passe volontiers de la superstition au scepticisme, de la théurgie au matérialisme, du mysticisme à Yathéisme et réciproquement. L'intempérance dogmatique, soit dans le do- maine des affirmations, soit dans celui des néga- tions, est la règle générale des majorités. Les sages seuls, c'est-à-dire les infîmes minorités, ^ Ne pas confondre rimmortalité jyersonnelle avec Timmortalité panthéiste, qui n'est qu'nne chimère, et avec l'immortalité nomi- nale, que Victor Hugo appelle une fumée. — 6 — savent demeurer dans la sobriété intellectuelle, à égale distance des opinions extrêmes. C'est ce qui explique le nombre considérable de ceux qui sortent des sanctuaires par les portes du matérialisme et du scepticisme^ et le chiffre restreint de ceux qui abandonnent les religiojis, mais qui savent s'arrêter dans la religion. Victor Hugo avait trop de génie pour sortir des cathédrales par ces portes sombres, et pour s'en- foncer, avec le Dante, dans une nuit sans espé- rance. En coupant le câble qui le retenait captif dans l'orthodoxie traditionnelle, il n'eut garde de se laisser tomber dans l'abîme du scepticisme, en brisant les liens qui rattachent l'ame à la patrie céleste. En sortant des religions surnaturelles, anthropomorphiques, surchargées de dogmatismes plus ou moins irrationnels, il s'arrêta sur le ter- rain de la religion ramenée au seul dogme de ïimmortalité, de la religion (jui a vaincu la mort, de la religion qui fait monter l'âme vers l'idéal d'outre-tombe, vers « l'infini vivant. » Surprenant et douloureux enchaînement de cir- constances, ce chantre sublime de Vimmortalité personnelle et réelle n'entendit dans son cercueil que des paroles d'immortalité terrestre et nominale, dont il avait dit expressément lui-même que ce n'était « que de la fumée, et qu'il s'en moquait. » — 7 - Des dix-neuf discours qui tombèrent de bouches éloquentes, sur le corbillard des pauvres, au Pan- théon, un seul exprima une parole à'immortalité personnelle^ en disant à Victor Hugo : « Adieu, maître, au nom de tous mes conci- toyens, ou plutôt au revoir, au sein du Dieu de la raison, du droit, du bien, de la justice dont vous nous avez légué la foi, adieu ^ ! » Les autres orateurs lui prodiguèrent les immor- talités littéraires, politiques, philanthropiques, mais gardèrent le silence sur la véritable immor- talité que réclamait le poète, pour lui et pour l'humanité. « Moi, avait-il dit, je crois à l'immortalité ; non pas à l'immortalité du nom, qui n'est que de la fumée, et je m'en moque ; mais à la vie per- sistante du moi. J'y crois, je me sens immortel 2. » Cette affirmation si catégorique d'une existence future, avec persistance du moi, condamnation expresse du matérialisme, du panthéisme et du positivisme devait être solennellement proclamée sur la tombe de cet illustre crojan^t. Ceux qui ont lu les pages inspirées de ce grand ^ Le sénateur Oudet, au nom de la ville de Besançon. — ^ Voir la page 19. — 8 — esprit ne seront point troublés par ce silence sur- prenant, et le laisseront en paix, dans la glorieuse famille des philosophes spiritimlistes, avec Pytha- gore, Socrate, Platon, Sénèque, Descartes, Kant, Lamennais, Jouffroy, Larroque, Jean Raynaud, Pelletan, etc. Mais ceux qui n'ont entendu et qui n*ont lu que les discours des orateurs qui ont parlé sur cette tombe ; ceux qui ne connaissent que le poète, et que les écarts ou les défaillances de sa lyre, ceux-là n'hésiteront pas à le ranger dans la malheureuse famille des sceptiques et des athées, puisqu'il avait refusé les prières de l'Eglise et défendu que son corps parût sous les__voûtes d'une cathédrale. Or, une semblable erreur n'est pas tolérable sur une telle tombe ; un pareil nuage ne doit pas rester sur cette lumière ; une telle calomnie ne peut pas demeurer sur la mémoire d'un croyant, et il est urgent de la combattre avant qu'elle ait pris racine dans les esprits des multitudes igno- rantes, ou trompées par de pieux mensonges Voici cinq victoires de la nature sur la mort, depuis que Victor Hugo a traversé le sépulcre pour s'élever dans les sphères éternelles. Puisque pendant ces cinq années, aucune voix n'a fait entendre les paroles à"immortalité si souvent ré- — 9 — pétées sur des tombeaux par le glorieux défunt ; puisqu'on n'a fait entendre aux multitudes émues que des oraisons funèbres politiques, littéraires ou sociales, il faut qu'il compose lui-même son oraison funèbre religieuse. Car il ne faut pas que ces funérailles cosmo- polites fournissent des armes aux ennemis de la liberté, pour accuser la France et la république de matérialisme et d'athéisme. Il ne faut pas que les sceptiques s'imaginent que Victor Hugo est sorti de Notre-Dame pour s'enfermer dans le cercle étroit de leurs dange- reuses négations. Qu'il parle donc au monde, du fond de son cer- cueil, le poète spiritualiste, le croyant religieux, le grand consolateur des affligés. Que le corbil- lard des pauvres où repose la dépouille terrestre qu'il vient d'abandonner lui serve de tribune pour se faire entendre, par delà tous les horizons, de tous ceux qui souffrent, de tous ceux qui croient, de tous ceux qui doutent, de tous ceux qui espè- rent, de tous ceux qui regardent là-haut ces my- riades d'étoiles et de soleils où s'envolent les âmes dès que la mort leur a donné des ailes. CHAPITRE PREMIER ORAISONS FUNÈBRES DE VICTOR HUGO I Sur la tombe de Balzac en 1860. « Il est bon peut-être, il est nécessaire peut-être, dans une époque comme la nôtre, que de temps en temps une grande mort communique aux esprits dévo- rés de doute et de scepticisme, un ébranlement reli- gieux. La Providence sait ce qu'elle fait lorsqu'elle met ainsi le peuple face à face avec le mystère suprême, et quand elle lui donne à méditer la mort, car c'est là le plus haut de tous les enseignements ; il ne peut y avoir que d'austères et sérieuses pensées dans tous les cœurs, quand un sublime esprit fait majestueusement son entrée dans l'autre vie ! quand un de ces êtres qui ont plané longtemps au-dessus de la foule avec les ailes visibles du génie, déployant tout à coup ses autres ailes, qu'on ne voit pas, s'enfonce brusquement dans l'inconnu ! — 12 - Non, ce n'est pas l'inconnu 1 Non, je Tai déjà dil, et je ne me lasserai pas de le répéter, non, ce n'est pas la nuit, c'est la lunniére! Ce n'est pas la fin, c'est le com- mencement 1 Ce n'est pas le néant, c'est l'éternité. » II Sur la tombe de Frédéric Soulié, membre de l'Académie française, en 1847. <L Quand les philosophes, quand les écrivains, quand les poètes viennent apporter ici un des leurs, ils vien- nent, sans inquiétude, pleins d'une foi inexprimable dans cette autre vie, sans laquelle celle-ci ne serait digne, ni de Dieu qui la donne, ni de l'homme qui la reçoit ! Les penseurs ne se défient pas de Dieu ! Ils regardent uploads/Religion/ 1890-hugo-victor-la-religion-de-l-x27-immortalite-personnelle-pp-50-pdf.pdf

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  • Publié le Oct 01, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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