VILFREDO PARETO COURS D'ÉCONOMIE POLITIQUE PROFESSÉ A L'UNIVERSITÉ DE LAUSANNE

VILFREDO PARETO COURS D'ÉCONOMIE POLITIQUE PROFESSÉ A L'UNIVERSITÉ DE LAUSANNE TOME SECOND LAUSANNE PARIS F. ROUGE, LIBRAIRE - ÉDITEUR F. PICHON, IMPRIMEUR-ÉDITEUR !t-, rue Haldimand, IL 2~, Rue Soufflot, 24. 1897 Tvus d7'oits rt!:{e1'ues. ERRATA - CORRIGE Abréviations: t., fi, r. = texte, sixième ligne, en remontant. - t., 6, d. = texte, sixième ligne, en descendant. - n., 0, r. = notes, sixiènle ligne, en remontant.- n., 6, d. = notes, sixième ligne, en descendant. rOME PREMIER Pages: Au heu de; Lisez: v t., 2, d. les avait les avaient 'l88 t., 10, d. l'autorité qui les garantit l'autorité qui la garantit 25i n., 2, d. et diminue ses sacrifices et augmente ses sacrifices 335 t" 3, r. Angleterre Argentine (tableau) T())!E SECOND 5 11., 4, r. ~iehbuhr Niebuhr '18 n. , 5 , r. gelnassigen gemiissigten 60 n., 9, r. olygarques uligarques 36 n., l, d. )lec3nisch Mechanisch iD t., 5, r. difIérenciacion différenciation 90 H., 4, d. dt at dat 91 t., 1, r. des terres du pays. des terres du pays" 95 n., 5, d. la quantité du capital S la quantité des services du capital S 95 Ho, 6,. d. la quantité du capital T la quantité des ser\"Ïces du capital T (1020) '113 n., 4, d. hi.msel himsel( 113 n., 1, d. tltej'e these 252 n., 13, r. des raffineurs des raffineurs et des fabrieants (<p -f)or (<pa - fa) ora 283 Il, d. a a a n., - (<p - f) 01' + (<Pb - fil) ° V/) b l, /, LIVRE II L'organisme économique. CHAPITRE 1. - Principes généraux de l'évolution sociale. 574 à 579. Points de vue sous lesquels on peut considérer l'évolu- tion sociale. - 580 à 584. Mutuelle dépendance des phénomènes sociaux. - 585 à 592. L'équilibre économique et l'équilibre social. - 593 à 601. Fréquentes erreurs au sujet des rapports qu'ont entre eux les phénomènes économiques. - 602 à 605. L'équilibre social. - 606. Confusion entre le déterminisD;le et le fatalisme. - 607 à 609. Autres erreurs au sujet de l'équilibre social. - 610 à 611. Conditions de l'équilibre social. - 612 à 616. Influence du climat. - 617 à 618. Classification des sociétés. - 6'!9 à 62·!. Analogie entre la société humaine et un système mé- canique, et entre cette société et un organisme vivant. - 622 à 624. Analogies entre la société humaine et les sociétés anima- les. - 625 à 627. Théorie de l'évolution. - 628 à 629. Adapta- tion du phènomène social. - 630. Ecarts d'adaptation. - 631 à 634. Erreurs au sujet de l'adaptation des phénomènes sociaux. - 635 à 637. Survivance. - 638 à 640. Les modifications de l'organisation sociale sont en génél'al fort lentes. - 641. Influence (le la l'outine.- 642 à 653. Comparaison des ophélimités. - 654. Principes généraux de l'organisation sociale. - 655 à 658. For- ces automatiques internes et forces coercitives externes. - 659 à 660. Différenciation des sociétés homogènes. - 661 à 673. La tutelle. - 674 à 680. Gouvernement des sociétés anonymes. - 681 à 685. Maux résultant du monopole de la tutelle publique. - 686 à 693. La part des forces coercitives externes et ses varia- tiOIlS. 574. Points de vue sous lesquels on peut consi- dérer l'évolution sociale. (17.) La simple description du phénomène et de ses lois. On considère le phénomène social comme l'astronome considère le mouvement des astres, au- quel il sait ne rien pouvoir changer. On recueille les faits, on les classe, on tâche d'en tirer dc~ lois empiriques ou ra- tionnelles. Autrefois, l'histoire se rapprochait d'un simple recueil de faits; aujourd'hui, on recherche surtout les causes et les lois 2 L'ÉVOLUTION SOCIALE § 574-575 de ces faits. Les considérations sur le dévelùppement écono- mique et sur le développement intellectuel et scientifique des peup1es appartiennent surtout à notre époque. (~) La recherche des effets hypothétiques de certaines causes, ou bien des conditions nécessaires pour obtenir certains résul- tats. C'est le but de la science économique. Elle se pose le problème: Quelles sont les conditions qui assurent le maxi- mum de bien-être matériel au plus grand nombre d'hom- mes? Cette classe (~) doit se diviser en deux genres: (~ 1) Les faits hypothétiques se déduisent des faits observés. C'est la marche générale des sciences expérimentales, et c'est aussi, quoi qu'on en ait pu dire, la méthode suivie, sauf des dé- viations peu importantes, par l'économie politique classique, depuis Adam Smith 1. (~ 2) Les faits hypothétiques se dé- duisent de principes a pJ'iori: soit de principes théologiques, ou téléologiques (causes finales), ou de prétendus droils na- turels, ou d'autres considérations métaphysiques. Des types de ce genre sont: le Discow's SUJ' l'histoire universelle, de Bossuet, la Moral Philosophy, de Hutcheson, le Contl'al so- cial, de Rousseau. Dans l'antiquité, la Politique d'Aristote, bien qu'elle contienne beaucoup de parties métaphysiques, se rapproche de (~ 1); en s'opposant ainsi à la République de Platon, qui représente (~ 2) Il. 575. Les adeptes de l'école « historique» sont injustes pour l'école classique, parce qu'ils confondent (574 ~ 2) avec (574 ~ 1). La proposition qué, certaines circonstances de temps, de lieu, etc., étant données, le maximum de bien- (574:) 1 Il ne faut pas confondre la méthode expérimentale d'auteurs tels que Ricardo, J. B. Say, ,Th. St. Mill, Cairnes, Macleod, Claudio Jannet, G. de Molinari, Clement Juglar, F. Ferrara, etc., etc., avec la méthode métaphysique, ni avec la méthode empirique, ni, surtout, avec les plaidoyers en faveur des hautes classes sociales. La science ne recherche que la yérité et n'a pas à défendre certains intérèts ni à en combattre d'autres. (574.) 2 Claude Bernard, Notes inédites, citées par 1. Donnat: La pol. e.rpùimentale, p. 40, dit: Il y a trois classes d'hommes: « Les uns vont de l'idée au fait; ce sont les platoniciens. Ils subordonnent les faits à l'idée ... ces hommes sont trés nombreux. D'autres hommes sont al'istotéliciens. Ils VOllt du fait ou de l'observation à l'idée; mais ils dépassent ordinaire- ment le fait d'observation ... La troisiéme ch.sse d'hommes, qui sont rares, et dont je vise à augmenter le nomhre, ce sont ceux qui, allant tantôt de l'idée au fait, tantôt du fait à l'idée, ne cherchent qu'une chose: lier, ci- menter le fait et l'idée d'une manière indissoluhle par le déterminisme rigoureux et par une critique de toutes les causes d'erreur qu'il s'agit d'éliminer». C'est aussi le point !le "ue auquel nous entendons nous pla- cer dans tout cet ouYrage. § 575-577 L'ÉVOLUTION SOCIALE 3 être s'obtient par la libre concurrence, peut être vraie ou fausse, mais sa nature est la même que celle de tout autre théorème d'une science positive, par exemple, celui qui éta- blit qu'un corps animé d'une certaine vitesse initiale et attiré vers un centre, par une force d'intensité inversement pro- portionnelle au carré de la distance, se meut suivant une section conique. Il faut ajouter qu'il est des livres, tels que le traité d'Eco- nomie politique de M. Leroy Beaulieu, lesquels semblent avoir été écrits exprès pour justifier les critiques de l'école historique. Ces livres contiennent une quantité de minutieux préceptes, qui peuvent avoir une certaine valeur en un lieu et pour un temps donnés, mais qu'on ne saurait raisonna- blement prétendre appliquer en tout lieu et en tout temps (572 1). 576. Taine est dans l'erreur quand, faisant des consi- dérations, d'ailleurs fort raisonnables, sur la méthode (574 ~ 2), il appelle « mathématiques» les raisonnements dont elle fait usage. La différence entre (57 4 ~ 1) et (57 4 ~ 2) n'est pas dans la méthode logique que l'on suit pour les dé- ductions, mais dans les prémisses que l'on adopte (426). 577. Il est certain que la base de toutes les· sciences na- turelles est l'observation, c'est-à-dire (574 a). Mais ce n'est pas une raison pour s'abstenir du genre de déductions (574 ~ 1), et, en réalité, les adeptes de l'école historique finissent par l'employer sans s'en apercevoir 1. Or, il vaut mieux sa- voir ce que l'on fait, et étudier à fond les méthodes qu'on emploie. Thorold Rogers déclare vouloir s'en tenir exclusivement à (a); mais il ne fait pas seulement de l'histoire, il donne des préceptes quand il dit: « Une banque sage escomp- tera du papier à trois mois, revêtu de noms connus ... Une banque devrait toujours placer un tiers de ses billets et des soldes créditeurs de ses déposants en disponibilités li- quides 2 .•• » (577) t C'est ce que font aussi plusieurs économistes qui, poussés par des raisons semblables à celles du renard engageant ses confrères à se couper la queue, ne veulent pas qu'on emploie la méthode matbématique. Quand on parle de progl'essions arithmétiques et géométriques, de quan- tités offertes et demandées, de quantités qui varient en l"aison dil'ecte ou invel'se de certaines autres, on se trouve dans le domaine de la science des quantités, et il vaudra toujours mieux connaître son terrain que d'y mar- cher en aveugle. (577) 2 Intel'prétation économique de l'histoil'e, trad. franç., uploads/Societe et culture/ cours-deconomie-politique-tome-ii-vilfredo-pareto.pdf

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