Nous écrivons une nécrologie dans notre langue maternelle, en utilisant des mot

Nous écrivons une nécrologie dans notre langue maternelle, en utilisant des mots culturels sans y penser. Et nous savons que la plupart des lecteurs, vont comprendre les mots puisqu’on partage la même culture. Mais quand une nécrologie est traduite dans une autre langue, les nouveaux lecteurs n’ont pas la même compréhension de ces mots. Car face au texte culturel, comment le traducteur parvient-il à donner les équivalences exactes des nuances culturelles (nécrologies, proverbes, idiomes ou salutations etc.) véhiculant des idées spécifiques et des valeurs référentielles d’une langue à l’autre ? Le problème de l’équivalence en traduction culturelle reste toujours un souci pour les traducteurs, surtout parce qu’ils connaissent à peine la culture et la civilisation de la langue source. Selon Mounin, il y a deux conditions qui doivent être remplies pour pouvoir bien traduire un texte : il faut connaître la langue étrangère ainsi que la civilisation étrangère (1963 : 236). Quant aux fautes de traduction, elles se manifestent quand il y a des manques dans la compréhension de la langue ou de la culture (ibid.). Ceux-ci peuvent être dus à différentes réalités. Les réalités des langues ne sont pas identiques et ainsi, il n’est pas possible de traduire d’une langue à l’autre en gardant la même forme (id. p. 44–45). En d’autres termes, les modifications sont nécessaires. En plus, chaque langue donne une image différente du monde à ses locuteurs (id. p. 59). Voilà notre problème principal : les différentes cultures ont différentes notions qui n’existent pas en d’autres cultures et qui ainsi manquent d’équivalents en d’autres langues également (Lederer 1994 : 122). Donc, il ne s’agit pas seulement de traduire le mot en question, mais aussi le monde qui l’entoure (ibid.). Dans ce cas, le rôle du traducteur commence par rechercher d’équivalences permettant de rédiger un texte de manière similaire. Vinay et Darbelnet (1958 :8-9) définissent l’équivalence comme « un procédé de traduction par lequel on rend compte de la même situation que dans l'original, en ayant recours à une rédaction entièrement différente ». Selon Lederer « L’équivalence est le mode de traduction générale […]. La traduction pour être réussie, doit viser à établir une équivalence globale entre le texte original et le texte traduit, les correspondances répondant à des besoins ponctuels alors que leur application systématique ne permettrait pas d’obtenir cette équivalence ». (1994 :51) Elle affirme que la traduction par équivalences est valable quelles que soient les langues et quels que soient les types de textes : littéraires, techniques, textes de fiction ou de réalité. (Ibid. 52, 54) Baker (1995) « L’équivalence au niveau du mot est le premier élément à prendre en considération par le traducteur, en fait, lorsque le traducteur commence à analyser la langue de départ, il regarde les mots comme des unités individuelles afin de trouver un terme « équivalent » direct dans la langue d’arrivée ». Traduire un texte, c’est trouver l’équivalent qui correspond le mieux à l’idée de départ (Nida 1964 : 129). Ces équivalents peuvent être partagés en deux catégories : un équivalent « formal » (‘formel’) se concentre sur la forme et le contenu alors qu’un équivalent « dynamic » (‘dynamique’) essaie de garder la même relation entre le message et le récepteur (ibid.). Dans le deuxième cas, il s’agit de changer le texte et le message en sorte que le lecteur puisse comprendre le message sans avoir des connaissances suffisantes de la culture étrangère (ibid.). Cary précise sa définition de la traduction en parlant d’équivalence : « La traduction est une opération qui cherche à établir des équivalences entre deux textes exprimés en des langues différentes, ces équivalences étant toujours et nécessairement fonction de la nature des deux textes, de leur destination, des rapports existants entre la culture des deux peuples, leur climat moral, intellectuel, affectif, fonction de toutes les contingences propres à l’époque et au lieu de départ et d’arrivée »1 Nous observons que les définitions de la traduction et de l’équivalence sont presque les mêmes en raison du fait que la traduction, dans son ensemble, tourne autour de la notion d’équivalence, et c’est pourquoi l’équivalence est l’élément de base et le plus considérable dans la traduction. En effet, le problème d’équivalence se manifeste lorsque le traducteur rencontre des mots ou expressions culturels. Donc le traducteur commence à chercher de stratégies ou procédés appropriés pour traduire un texte doté d’expressions culturelles, en utilisant l’équivalence exacte du texte original et la transfère en langue cible toute en respectant les facteurs linguistiques et extralinguistiques 1 Cary, Edmond, « Noblesse de la parole » Babel, vol. VIII, no.1, 1962. uploads/Societe et culture/ nous-ecrivons-une-necrologie-dans-notre-langue-maternelle.pdf

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