JEAN VAQUIÉ L’IMPOSTURE GUÉNONIENNE LE TRADITIONALISME, LA MÉTAPHYSIQUE, LE SYM
JEAN VAQUIÉ L’IMPOSTURE GUÉNONIENNE LE TRADITIONALISME, LA MÉTAPHYSIQUE, LE SYMBOLISME HÉTÉRODOXES DE RENÉ GUÉNON TRADITION ET MÉTAPHYSIQUE TRADITION ORIENTALE ET TRADITION APOSTOLIQUE Les livres de René Guénon sont réédités à un rythme croissant. Le guénonisme se répand dans toutes les écoles de pensée à tendance traditionnelle. Il est facile de constater l’activité d’un véritable réseau guénonien. Or, la pièce maîtresse de la doctrine de Guénon est incontestablement "La Grande Tradition Primordiale" à laquelle il se réfère inlassablement. L’un de ses disciples, Jean Robin, a publié récemment un livre très érudit et très élogieux, intitulé "René Guénon, Témoin de la Tradition" (Editions de la Maisnie, Paris, 1.978). Nous savons d’autre part que la Sainte Eglise est "Gardienne de l’Ecriture et de la Tradition". Nous sommes donc amenés à compares la Tradition invoquée par Guénon et celle qui est conservée par l’Eglise, afin d’examiner leur correspondance ou au contraire leur incompatibilité. Dans une première partie, nous exposerons les grandes lignes de la "tradition primordiale", selon R. Guénon, et dans une seconde, celle de l’Eglise dont le véritable nom est la "Tradition Apostolique". CHAPITRE I - LA TRADITION ORIENTALE DE RENÉ GUENON 1. - Une Tradition orientale 2. - Une tradition qui est aussi Ecriture 3. - Une tradition métaphysique 4. - Une tradition babélienne 5. - Une Tradition "non humaine" 6. - Une Tradition Intemporelle 7. - Une Tradition Infaillible 8. - Une Tradition Esotérique 9. - Conclusion de la première partie C’est, bien entendu, à Guénon lui-même que nous demanderons de définir la tradition dont il se fait le défenseur. Certes, il en parle abondamment, mais c’est toujours d’une manière diffuse, de sorte que, pour parvenir à une description exacte et complète, nous serons obligés de puiser dans diverses parties de son œuvre. Nous mettons ainsi en évidence les caractéristiques essentielles de la tradition étudiée et nous consacrerons un paragraphe à chacune d’elles. 1 - Une Tradition orientale C’est dans l’enseignement ésotérique, c’est-à-dire caché, des religions islamiques, taoïste et hindouiste que Guénon trouve les éléments de la "Grande Tradition Primordiale" qu’il désire propager en Occident. «Dans l’Islam, la tradition présente deux aspects distincts dont l’un est religieux, et c’est celui auquel se rattache directement l’ensemble des institutions sociales, tandis que l’autre, celui qui est purement oriental, est véritablement METAPHYSIQUE». (Introduction générale à l’étude des "Doctrines hindoues", 2° partie, chapitre III.) Guénon ne manque jamais, à propos de l’Islam, de distinguer les institutions proprement religieuses, qui sont de sources judaïques, du fond "traditionnel" qui n’est pas judaïque, mais oriental. C’est ce fond traditionnel qui est transmis par le soufisme et qui forme la partie ésotérique de l’Islam. Cette distinction doit être conservée présente à l’Esprit. En Chine, il remarque : «...d’une part une tradition METAPHYSIQUE, et d’autre part une tradition sociale... Seulement, ce à quoi il faut bien prendre garde, c’est que la tradition métaphysique, telle qu’elle est constituée sous la forme du Taoïsme, est le développement des principes d’une tradition plus primordiale, contenue notamment dans le Yi-King, et que c’est de cette tradition primordiale que découle entièrement tout l’ensemble d’institutions sociales qui est habituellement connu sous le nom de Confucianisme» (Introduction à l’étude des doctrines hindouistes, 2° partie, chapitre III). Mais la quintessence de la tradition primordiale, Guénon la trouve dans l’Hindouisme : «Dans l’Inde, on est en présence d’une tradition purement METAPHYSIQUE dans son essence... ce qui apparaît ici 1 beaucoup plus clairement que dans la tradition islamique, c’est la totale subordination des divers ordres particuliers à l’égard de la métaphysique, c’est-à-dire du domaine des principes universels». (Introduction à létude des doctrines hindouistes, 2° partie, chapitre III). Remarquons au passage le caractère métaphysique que l’on retrouve dans les trois branches islamique, taoïste et hindouiste de la tradition car nous aurons besoin de nous en souvenir. Et dans quels textes trouve-t-on plus précisément la tradition métaphysique de l’Inde ? «Le nom de Vêda est appliqué, d’une façon générale, à tous les écrits fondamentaux de la tradition hindoue : on sait d’ailleurs que ces écrits sont répartis en quatre recueils qui portent les noms respectifs de "Rig-Vêda", "Yajur- Vêda", "Sâme-Vêda" et "AtharvaVêda". (Introduction Doctrine Hindouiste, 2° partie, chapitre III) . Guénon arrête à ces trois composants, islamique, taoïste et hindouiste, les sources de la tradition primordiale. Il ne mentionne pas la source judaïque. Or, précisément, les juifs se déclarent dépositaires d’une certaine "Tradition Primordiale", héritage de la Révolution Primordiale. Si Guénon ne mentionne pas cet héritage, c’est qu’il ne le considère pas comme faisant partie de la tradition qui a cours en Orient. Il existe donc deux traditions prétendument primordiales : celle de l’Orient et celle des judéo-chrétiens. Laquelle des deux est la plus ancienne et la plus authentique ? C’est celle de l’Orient, nous dit Guénon : «La situation vraie de l’Occident par rapport à l’Orient n’est, au fond, que celle d’un rameau détaché du tronc». (Introduction à l’Etude des doctrines hindouistes , 1è partie, chapitre 1.) D’après lui donc, le tronc ancien et authentique, c’est la tradition orientale ; le "rameau détaché", c’est celle de l’Occident, c’est-à-dire la tradition judéo-chrétienne. Dans tout le cours de son œuvre, Guénon s’exprime au nom de la "tradition orientale" dont il se pose comme l’interprète fidèle, sinon même comme le porte-parole mandaté. Il l’affirme à plusieurs reprises, disant que les orientalistes qui l’ont précédé ont présenté une tradition de l’Orient habillée à l’occidentale et très déformée, tandis que lui, au contraire, s’attache à en formuler la version authentique. Jean Réyor, dans les "Etudes traditionnelles" de janvier-février 1955, écrit ceci : «...il avait la conviction que sa connaissance de la doctrine traditionnelle était puisée à une source plus pure et plus primordiale que celles où avaient puisé» ses devanciers orientalistes. Nous considérons désormais R. Guénon comme l’interprète rigoureux de la tradition orientale, comme cela est très généralement admis. 2 - Une tradition qui est aussi Ecriture «Disons tout de suite que nous ne prenons pas ce mot tradition dans le sens restreint où la pensée religieuse de l’Occident oppose parfois "tradition" et "écriture", entendant par le premier de ces deux termes, d’une façon exclusive, ce qui n’a été l’objet que d’une transmission orale. Au contraire, pour nous, la tradition peut être écrite aussi bien qu’orale ; la partie écrite et la partie orale forment deux branches complémentaires d’une même tradition et nous n’avons aucune hésitation à parler d’ECRITURES TRADITIONNELLES» (Introduction à l’Etude des Doctrines hindouistes, 2° partie, chapitre III). La masse documentaire dans laquelle s’exprime la tradition orientale est très importante puisqu’elle comprend, outre les quatre grands recueils de Vêda et de leurs commentaires, les textes Yi-King pour la Chine et les documents soufistes pour l’Islam. Dans cette masse, va-t-on faire la distinction entre "Ecriture" et "Tradition", comme cela se fait dans les archives judéo- chrétiennes ? En effet, chez les juifs et les chrétiens, l’Ecriture Sainte est la transcription immédiate de la Révélation Divine, authentifiée comme telle par les instances religieuses du moment et rigoureusement conservées par la suite. La Tradition est ce qui, dans la Révélation divine, a échappé à la codification scripturaire et s’est transmis d’abord oralement, puis par écrit après un certain délai. En Orient, une telle discrimination n’est pas faite, pour bien des raisons d’ailleurs. Il n’existe pas, dans la masse des documents transmis, de noyau central. Toutes les parties en ont la même valeur et la même autorité quant à l’inspiration qui leur a donné naissance. Quelle note, Guénon, interprète des Orientaux, va-t-il attribuer à tout cet ensemble ? Il avait le choix entre plusieurs solutions. Il pouvait dire : «Toute cette réserve documentaire mérite le nom d’Ecriture». Mais il pouvait estimer aussi que «tout l’ensemble est "Tradition"». Il a préféré une réponse mixte en donnant à tous ces traités sans date la note d’ "Ecritures Traditionnelles". Pourquoi cette solution ? D’abord, parce que l’esprit oriental n’est pas favorable aux définitions précises qui lui paraissent simplistes et déformantes. Mais c’est probablement aussi pour profiter des avantages des deux dénominations. Il désire conserver la liberté d’interprétation qui s’attache à toute tradition, tout en revendiquant la CANONICITE que l’on réserve à l’Ecriture. De fait, Guénon envisage surtout la note traditionnelle de ses documents. C’est le mot de tradition qui revient continuellement sous sa plume. Néanmoins, nous verrons, quand il nous parlera de "l’infaillibilité traditionnelle" que les avantages d’une certaine canonicité ne lui sont pas indifférents. 2 3 - Une tradition métaphysique La tradition se présente donc sous trois formes principales : l’islamique, la taoïste et l’hindouiste. Or, nous avons noté que la composante métaphysique est la même dans les trois formes. Autrement dit, la tradition véhicule un seul et même contenu notionnel qui est de nature métaphysique. Que faut-il entendre par métaphysique dans la terminologie de Guénon ? Voici ce qu’il écrit dans l’Introduction à l’Etude des Doctrines hindoues : «....dans la tradition hindouiste, ce qui apparaît beaucoup plus clairement que dans la tradition islamique, c’est la TOTALE SUBORDINATION des divers ORDRES PARTICULIERS à l’égard de la métaphysique, c’est-à-dire du domaine des PRINCIPES UNIVERSELS». Quels sont ces "divers ordres particuliers" ? uploads/Societe et culture/ vaquie-imposture-guenonienne.pdf
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- Publié le Aoû 08, 2021
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- Langue French
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