Claire Couvreur - L1 Double Licence Découvrir un sens à sa vie grâce à la logot
Claire Couvreur - L1 Double Licence Découvrir un sens à sa vie grâce à la logothérapie – Viktor E. Frankl Psychiatre dans un camp de concentration pendant la 2ème guerre mondiale, le docteur Frankl livre dans cet ouvrage le résultat de ces observations et analyses sur le comportement humain. La vie concentrationnaire met à nu toutes les aspérités et aspirations profondes de l’Homme et donne donc à voir le portrait saisissant de ces victimes anonymes qui supportant leur souffrance avec dignité et qui meurent dans l’honneur quand elles ont trouvé un sens à leur vie. Le docteur Frankl s’intéresse en effet à cette recherche intrinsèque à l’Homme de trouver un sens à son existence et s’y attache, fondant ainsi une nouvelle psychothérapie : la logothérapie. * * * Dans les camps de concentration, on observe trois phases psychiques par lesquelles passe le prisonnier. La première phase suit son incarcération au camp : le prisonnier est pendant cette période en état de choc face à toute cette souffrance qui l’entoure, face aux conditions terribles d’hygiène, d’alimentation, de travail, face à la perspective obscure de rester dans cet enfer, loin de ses proches pour un temps indéterminé. Paradoxalement, le prisonnier développe à Auschwitz une forme de curiosité froide et dénuée de toute compassion, qui lui fait observer les misères qui l’entourent avec objectivité. Au bout de quelques jours, le prisonnier passe à la deuxième phase dont la principale caractéristique est l’insensibilité totale à tout ce qu’il subit : après avoir éprouvé nostalgie, dégoût de la laideur et de la souffrance qu’il voit tout autour de lui, le prisonnier se retranche du camp et tombe dans une sorte d’apathie. Quand ses camarades se font frapper ou meurent, il les regarde avec indifférence, comme s’il était coupé de la réalité. Cette insensibilité le protège comme une carapace, lui permettant de survivre à toutes les humiliations et les horreurs quotidiennes en se concentrant sur l’essentiel : rester en vie. Il néglige alors tout ce qui ne servirait pas sa fin. La vie intérieure du prisonnier est dès lors réduite à un état primaire où désirs et fantasmes peuplent les rêves. Pourtant, celle-ci peut le protéger de la pauvreté spirituelle de son existence en suscitant en lui souvenirs de sa vie passée, de sa bien-aimée ou de sa famille qui sont autant de raisons de vivre (ou plutôt survivre). De même, l’humour se révèle être un excellent moyen pour le prisonnier de se mettre à distance des épreuves qu’il subit en relativisant, afin de se concentrer sur le positif. Par ailleurs, la majorité des prisonniers souffraient de complexe d’infériorité, après avoir été traité comme des animaux rabaissés et avilis dans tout leur être. Tous ces facteurs permettent d’illustrer la deuxième phase par lequel passe le prisonnier, celle de l’indifférence et de l’insensibilité. La troisième phase de réaction du prisonnier est la libération : celui-ci passe par une période de « dépersonnalisation » où tout lui semble irréel, comme dans un rêve. Après avoir tant appelé de ses vœux ce jour, avoir tant rêvé et espéré qu’il arrive, être enfin libéré lui semble être impossible et une ultime illusion. Après avoir été soumis à une telle tension nerveuse, le prisonnier libéré est plus fragile que jamais et a besoin de soutien. Celui-ci peut tomber dans le piège d’une morale déréglée où il s’octroie la licence de rendre tout le mal qu’il a subi. De plus, le prisonnier libéré ressent amertume et désabusement quand il retourne à sa vie antérieure et se rend compte que sa souffrance ne s’arrête pas pour autant, que son entourage ne comprend pas ce qu’il a vécu, ou que personne ne l’attend chez lui. La psychanalyse a longtemps considéré que l’Homme était déterminé par les conditions qui l’entouraient et que sa liberté était restreinte voire inexistante, d’autant plus quand il se trouve dans un camp de concentration où tout lui est imposé par la violence. Mais en toutes circonstances, l’Homme reste libre, maître de son destin et capable choisir le meilleur comme le pire. Dans les camps, le prisonnier est constamment obligé de choisir entre se soumettre aux autorités ou préserver son individualité et sa dignité : la façon dont il décide de porter sa croix, voilà ce qui donne un sens à sa vie. N’ayant pas de « fin » concrète, ignorant quand son existence prendrait fin ou quand il serait enfin libre, le prisonnier ne peut se projeter et n’a pas de but concret. Celui qui ne croyait plus en l’avenir était perdu car il se laissait dépérir physiquement et moralement et perdait toute raison de vivre : il abandonnait la lutte acharnée pour continuer à vivre et restait couché, sans bouger. Il était donc indispensable pour le prisonnier de trouver un quelconque sens à sa vie, un but, un objectif afin de ne pas se suicider ou se laisser mourir à petit feu. Chacun a un destin unique et particulier et une vocation à accomplir : trouver le « pourquoi » de sa vie permet d’assumer et du supporter tous les « comment » auquel il est soumis. Il faut distinguer la psychanalyse qui s’attache uniquement à la recherche du plaisir ou à la satisfaction des besoins/désirs, de la logothérapie qui est tournée vers l’avenir et a pour but de rechercher un sens à sa vie. Cette psychothérapie aide le patient à sortir des cercles vicieux et des névroses noogènes qui sont signe d’une frustration existentielle afin de trouver un sens à sa vie. Dans les camps de concentration, cette méthode apparaît comme le meilleur moyen pour aider les prisonniers à survivre : en prenant conscience de la tension inhérente à lui-même entre ce qu’il a réalisé et ce qu’il lui reste à vivre, le prisonnier peut sortir des mécanismes de défense. L’auteur s’attaque ensuite à Freud qui émettait l’hypothèse que la faim permettrait d’aplanir les différences individuelles. Dans les camps, les différences de milieu, de culture, de valeurs s’augmentaient au contraire et les prisonniers se montraient tels qu’ils étaient : des salauds ou des saints. Aujourd’hui, on observe que le vide existentiel dont le principal syndrome est l’ennui se répand de plus en plus, particulièrement chez la jeunesse. Cette quête de sens est parfois remplacée par une recherche de pouvoir, d’argent ou du plaisir qui caractérisent l’hédonisme. Chaque époque a sa propre névrose collective : aujourd’hui le vide existentiel ou ce qu’on pourrait qualifier de nihilisme mène à une hausse de la drogue, de la dépression, du chômage, du suicide… Chaque individu a une vocation particulière et une manière unique de la réaliser. Il est donc de sa responsabilité de trouver quelle est l’essence de son existence, envers qui et quoi il est responsable. Le rôle du logothérapeute devient alors d’élargir le champ de vision de son client pour qu’il trouve un sens à sa vie : à travers une œuvre ou une bonne action, en faisant l’expérience de quelque chose ou de quelqu’un (amour, travail, valeurs…) ou par son attitude envers une souffrance inévitable, en transformant une tragédie personnelle en victoire. En se concentrant plus sur ses buts que sur ses conflits, on s’oublie soi-même en se transcendant et notre vie prend alors du sens. L’auteur conclue son ouvrage par une revendication d’un optimisme tragique, c’est-à- dire rester positif en dépit de la triade tragique, à savoir la souffrance, le sentiment de culpabilité et la mort. Trouver un sens à sa vie permet donc d’être heureux et de faire face à la souffrance, de la surmonter. Bien que la société moderne, avec un certain cynisme, soit plus axée sur l’utilité d’une personne que sur sa dignité, le docteur Frankl ne désespère pas de pouvoir passer le flambeau à des esprits indépendants et innovateurs. * * * Cet ouvrage se concentre donc sur la question fondamentale dans la vie de chaque homme : quel est le sens de ma vie, ce qui l’illumine, qui me motive à me lever tous les jours ? J’ai trouvé ce sujet extrêmement intéressant et pertinent, surtout pour notre génération qui déambule sans but précis et sombre dans les addictions par manque d’intérêt et de passion. La logothérapie apporte donc à la psychologie une approche innovante et indispensable pour mieux soigner les névroses et blessures du patient. Cette psychothérapie complète admirablement les deux autres écoles et permet de sensibiliser l’Homme à quelque chose qui le dépasse depuis toujours et qui l’habite ; cette soif de sens qui constitue la quête fondamentale de toute vie humaine. uploads/S4/ synthese-de-l-x27-ouvrage-quot-decouvrir-un-sens-a-sa-vie-grace-a-la-logotherapie-quot-de-v-frankl.pdf
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- Publié le Mar 13, 2021
- Catégorie Law / Droit
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