. 3~ MÉLANGES GHAUX . qu'on les doit: en effet, si les légions du Rhin reçurent

. 3~ MÉLANGES GHAUX . qu'on les doit: en effet, si les légions du Rhin reçurent des Gaulois dans leurs rangs, même avant les ~asses érroque~, les officiers ne cessèrent qu'assez tard d'être exclusIvement Romams,' I~e culte col- lectif des légions devait donc, du moins au. temps ou s exploitaient les carrières de la Bel~ique, prendre ses dIeuX à Rome plutôt que dans les sanctuaires des pays conquis. Enfin, en faisant venir Saxanus de sahs, glaive, on est conduit à considérer Hercnle Saxan comme un dieu de la guerre; or les monu- ments élevés à ce dieu par les légionnaires ou les hommes des cohortes auxiliaires se rencontrent, nun dans les camps et I~ où s'accomplissent les exercices militaires, ma,is dans les carrières, où les auteurs du vœu servaient seulement comme hommes de profession; il faudrait au moins, si l'on voulait absolument tirer Saxanus du germain sahs, voir dans ce dernier mot non le glaive des combats, mais le pic dont se servaient les travailleurs. D'ailleurs les inscriptions connues en l'honneur d'Hercule Saxan n'ont pas toutes pour auteurs des mili- taires, et l'on se demande pourquoi de simples travailleurs auraient invoqué le dieu de la guerre. En résumé, je crois qu'il faut renoncer, malgré l'opinion récem- ment formulée par le savant M. Kern, à trouver à Saxanus une origjne germanique. Saxanus vient plutôt de saxum. Mais faut-il admettre que cette étymologie se justifie par les récits mythiques rappelés dans l'Encyclopédie 'de Pauly? Ce n'est pas probable. Reste la question de savoir si Hercule, qui est le dieu des hommes attachés aux travaux pénibles, prenait le surnom de Saxanus quand ces travaux consistaient dans l'exploitation des carrières, ou si le dieu de la force s'appelait Saxanus parce que son temple à Tibur était sur un rocher, qu'une dédicace en son honneur se voyait à Spitzhofen sur la saillie d'un autre rocher, et que ses autels se trouvaient sur les étages pratiqués dans la pierre volcanique de la Brohl ou dans la masse calcaire de Norroy. Ces deux explications, entre lesquelles il est difficile de se prononcer, semblent d'ailleurs se confondre, puisque plusieurs,in- scriptions nous montrent explicitement que les autels d'Hercule Saxan et les dédicaces en son honneur étaient placés sur les rochers par ceux-là mêmes qui en ouvraient les flancs pOUl' en tirer des matériaux de construction. Quoi qu'il en soit, et nonobstant les arguments insuf- fisants présentés par M. Freudenberg, le culte d'Hercules Saxcl1lus doit être regardé, jusqu'à preuve du contraire, comme purement romain, qu'il soit pratiqué en Italie ou dans les provinces. .Paris. P.-CHARLES ROBERT. ' CHOROGRAPHIE ASTROLOGIQUE On sait que l'astrologie est une application des méthodes gé~mé­ triques à des données purement hypothétiques, créées de toutes pll"?es l'ima~ination. La rigueur apparente avec laquelle elle enchame par " \' . t ses déductions lui a donné longtemps les allures (. ~l~e sCIence e a caché à bien des esprits, qui traitaient de superstItIOns les autres procédés divinatoires, l'inanité absolue des postulats sur lesquel~ reposent ses c'llculs. Ces postulats dérivent tous de ce que l'on a~pelle en psycholoO"ie des associations d'idées. Ce sont des rapports établIs, en dehors de to:te démonstration possible, entre les astres (étoiles fixes et planètes) et les divers êtres vivants ou objets inanimés qui consti- tuent le monde terrestre, rapports si efficaces et si infaillibles dans leur effet qu'il suffirait de les saisir tous à un moment donné pour en reconstituer, par une série de déductions, toutes les conséquences passées, présentes et futures. Les astrologues ont pu douter de l'exac- titude de leurs calculs; il, avouaient même, ne fùt-ce que pour excuser leurs erreurs, qu'ils étaient obligés dans tout problème de négliger un certain nombre d'éléments et de se contenter de solutions approchées, mais ils conservaient une foi entière aux associations d'idées êrigées par eux en axiomes. Parmi toutes ces associations d'idées, il n'en n'est sans doute pas une qui soit purement fortuite, au sens philosophique du mot, c'e8t-à- dire qui ne comporte aucune explication intelligible; mais, pour les examiner une à une ct en che l'cher le lien, il faudrait étudier l'astrolo- gie à son berceau, dans la Chaldée et en Égypte. La « mathématique" grecque est une science dépaysée, qui vient de loin et qllÏ il. perdu en route la clef de bon nombre de ses mystères. C'est d'eUe cependant que je m'occuperai ici, en me contentant de noter, sans prétendre les expliquer, les l'apports établis par elle entre les signes du Zodiaque et les diverses régions terrestres plus particulièrement soumises à lellr action. Il s'agit de la répartition des influences astrales sur la MÉLANGIlS G'RAUX. surface du moude connu dès anciens. C'e~t ce que j'appelle, faute d'un mot plus précis, la ch01'ogmphie astrologIque (1 )'. Cette c~nt:efaçon de la g'éographie politique doit être une des dermè~'es CI'catlOns de l'astl'ol~gie antique, car elle suppose un effort fmt pou~' grouper l'infinie variété des détails où se perd le calcul dans un certam nombre de cadres plus larges, qui soulagent la r:n~mo.ire ~t ~errr:ett~n.t des supputations expéditives. De même que ~ hIstOIre n arrIve a sm~lr les caractères distinctifs et les mouvements d ensemble des races qu après s'être occupé longtemps des individus, des cités, des peuples consi- dérés isolément, on peut dire que l'astrologie, en déclarant soumis à tel siane zodiacal tous les individus ou objets existant en une région, a pré~endu dégager le sens général de toutes les observations faites ou à faire sur les produits de la régiou. Il faut dire que les as~rologues n'ont point songé à tracer des portraits ethnographiques (2) et à philosopher sur le caractère des uations. Toujours préoccupés de l'utile, ils ont imaginé ces divisions géographiques pour localiser l'effet de certains présages célestes applicables à des pays entiers, comme l'apparition des météores (comètes, bolides, foudres même), et surtout les éclipses. Eu dehors de ces cas particuliers, les théories chorographiques étaient plutôt propres à leur créer des embarras. Ils donnaient prise par là à l'objec- tion si souvent reproduite par leurs adversaires, qui leur demandaient pourquoi la destinée de gens soumis aux mêmes influences astl'ales était parfois si différente. Sans doute, ils n'étaient pas il court de raisons pour expliquer qu'il n'y a jamais deux thèmes de géniture parfaitement semblables; mais il était au moins inutile d'affaiblir l'argumentation en introduisant dans la destinée de tous les habitants d'un pays un élément identique. ' C'est doue uniquement pour obtenir, sans autre calcul, l'adresse des prodiges observés dans les divers signes du Zodiaque, qu'ils ont mis ces signes en rapp6rt avec des surfaces plus ou moins étendues de notre monde terrestre. Ptolémée le dit expressément: ,,<xl yà<p' ~"ç ytvop.lvocç €xÀeL7t"Ctx<X.;; au~uy!a:ç ~;~~ xett (), xcxi P.ciÀLO'"tŒ tà.;; eùcxLIJ8'tj"fotÉpocç ~7t'~a;(ê!}6P.EeOC, 1'6'11 'i'Z hÀel1t'tlxoV 'tot) ~WOtocxof.i 't'61tov, XCXL 't'àç 'twv xa't'à 't'à. ~piywvcx aUVOtxE~01)P.ÉvWv xwpa.:; ... Ècp' 8awv o'oco x,wpwv -1\ TCôÀewv - E.vpiaxwp.ev t-fJv 1tpOKe~p.~vYj'l auvolxdt..)(HV, 1tEpt't'ŒU't'ŒÇ'p.àv, W':; È1t(1toÀu . (1) On ne peut guere appelel' géographie astrologique des divisions parcellaires qUI, comme on le verra plus loin, s'introduisent aussi dans les constellations zodia~. cales. , .(2) On trouve ces portrait.s esquissés à la hâte par Ptolémée (Quad1'ip, Il, 3);' ~a18 comme preuves à l'appUI de la division regionaJe. Le but de l'auteur n'est pas· d.analyser, d'aprè~ les p,ropriétés connues des astres, les qualités et défauts des ~lVer.B peuples, malS de demontrer par ces qualités et défauts que la répartition des l?.6uences astrales est judicieusement faite. BOUCHÉ-LECLERCQ. - ASTROLOGIE. 11rtvo't)'ttov lata(}œ( 'rio aU1l-1t'twl-'-~t p.!XÀt-1t~ ,ô! 1C~P~ 't'~:; 1ttP(j~ a.-J~o "t?~ ~:; !:.c),zVf'CtlÇ Swô,x"'OJ p.6p'ov À6yov "zou~"ç, "aLl l'I (;~"'L, "'HW'I Ulttp T'I'I 0')~1 .~ lÙ'''f'' 'f"'""1' (1). Nous possédons encore. un tableau. abrégé des adresse~ ainsi obtenues pour les présages tirés des éclipses (2), tab~eau qUi nous serl'Îra à fixer un des nombreux systèmes de chorographlC a~~ro­ logique. Les astrologues arrivèrent ~ême par ce moyen à localiser l'effet de prodiges autres que les prodIges célestes, ,des tremblement~ de terre, par exemple. Jean de Lydie a compilé, soi-disant d'a~rès des auteurs qui avaient puisé eux-mêmes dans les livres sacrés de l'Etrurie, une sorte de calendrier, où la région menacée par les fléaux dont un tremblement de terre est J'annonce est désignée par la position du soleil par rapport aux signes du Zodiaque (3), ces signes représentant les contrées soumises à leur patronage. On voit quel parti tiraient de la répartition des influences sidérales sur le sol les astrologues qui, fidèles aux traditions de leur art, cher- chaient à lire au ciel J'avenir. Il nous reste à savoir comment ils ont procédé à cette répartition. Un premier coup d'œil jeté sur les textes dont nous disposons suffit pour montrer que nous avons affaire ici, non pas à un système, mais à une quantité de systèmes disparates (4) : en y regardant de plus près, on s'aperçoit que chacun d'eux n'est pas ordonné d'après une idée maîtresse, mais que les rapports établis entre les signes zodia- caux et les régions reposent sur des associations d'idées extrêmement diverses, dont la plupart nous échappent, si bien qu'on est tenté d'y voir l'œuvre du caprice et presque du uploads/Geographie/ bouche-leclercq-chorographie-astrologique.pdf

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