Chap. 8 La France dans le monde de 1945 à nos jours. Quelle puissance ? Quel ra
Chap. 8 La France dans le monde de 1945 à nos jours. Quelle puissance ? Quel rayonnement ? Documents Doc. 1 Discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet 2007 « Mesdames et Messieurs, […] Je suis venu vous parler avec la franchise et la sincérité que l’on doit à des amis que l’on aime et que l’on respecte. J’aime l’Afrique, je respecte et j’aime les Africains. Entre le Sénégal et la France, l’histoire a tissé les liens d’une amitié que nul ne peut défaire. Cette amitié est forte et sincère. […]. Je veux, ce soir, m’adresser à tous les Africains qui sont si différents les uns des autres, qui n’ont pas la même langue, qui n’ont pas la même religion, qui n’ont pas les mêmes coutumes, qui n’ont pas la même culture, qui n’ont pas la même histoire et qui pourtant se reconnaissent les uns les autres comme des Africains. Là réside le premier mystère de l’Afrique. Oui, je veux m’adresser à tous les habitants de ce continent meurtri, et, en particulier, aux jeunes, à vous qui vous êtes tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui parfois vous combattez et vous haïssez encore mais qui pourtant vous reconnaissez comme frères, […] frères à travers cette foi mystérieuse qui vous rattache à la terre africaine, foi qui se transmet de génération en génération et que l’exil lui-même ne peut effacer. […] Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, pour m’apitoyer sur votre sort parce que votre sort est d’abord entre vos mains. […] Il y a eu la traite négrière, il y a eu l’esclavage, les hommes, les femmes, les enfants achetés et vendus comme des marchandises. Et ce crime ne fut pas seulement un crime contre les Africains, ce fut un crime contre l’homme, ce fut un crime contre l’humanité tout entière. […] Mais nul ne peut demander aux générations d’aujourd’hui d’expier ce crime perpétré par les générations passées. Nul ne peut demander aux fils de se repentir des fautes de leurs pères. Jeunes d’Afrique, je ne suis pas venu vous parler de repentance. Je suis venu vous dire que je ressens la traite et l’esclavage comme des crimes envers l’humanité. […] Je suis venu vous proposer, jeunes d’Afrique, non de ressasser ensemble le passé mais d’en tirer ensemble les leçons afin de regarder ensemble l’avenir. Je suis venu, jeunes d’Afrique, regarder en face avec vous notre histoire commune. L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur. On s’est entretué en Afrique au moins autant qu’en Europe. Mais il est vrai que jadis, les Européens sont venus en Afrique en conquérants. […] Ils ont eu tort. Ils n’ont pas vu la profondeur et la richesse de l’âme africaine. Ils ont cru qu’ils étaient supérieurs, qu’ils étaient plus avancés, qu’ils étaient le progrès, qu’ils étaient la civilisation. […] Ils ont abîmé un art de vivre. Ils ont abîmé un imaginaire merveilleux. Ils ont abîmé une sagesse ancestrale. Ils ont eu tort. […] Il y avait parmi eux des hommes mauvais mais il y avait aussi des hommes de bonne volonté, des hommes qui croyaient remplir une mission civilisatrice, des hommes qui croyaient faire le bien. Ils se trompaient mais certains étaient sincères. Ils croyaient donner la liberté, ils créaient l’aliénation. […] La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des génocides. Elle n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. Elle n’est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n’est pas responsable des gaspillages et de la pollution. Mais la colonisation fut une grande faute […] La colonisation fut une faute qui a changé le destin de l’Europe et le destin de l’Afrique et qui les a mêlés. Et ce destin commun a été scellé par le sang des Africains qui sont venus mourir dans les guerres européennes. Et la France n’oublie pas ce sang africain versé pour sa liberté. […] Je veux donc dire, à la jeunesse d’Afrique, que le drame de l’Afrique ne vient pas de ce que l’âme africaine serait imperméable à la logique et à la raison. Car l’homme africain est aussi logique et raisonnable que l’homme européen. […] Je suis venu vous dire que l’homme moderne qui éprouve le besoin de se réconcilier avec la nature a beaucoup à apprendre de l’homme africain qui vit en symbiose avec la nature depuis des millénaires. […]. Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, vous donner des leçons. […] Mais je suis venu vous dire que la part d’Europe qui est en vous est le fruit d’un grand péché d’orgueil de l’Occident mais que cette part d’Europe en vous n’est pas indigne. Car elle est l’appel de la liberté, de l’émancipation et de la justice et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Car elle est l’appel à la raison et à la conscience universelles. Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. […]Le problème de l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser […]. Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. […] Le problème de l’Afrique, ce n’est pas de s’inventer un passé plus ou moins mythique pour s’aider à supporter le présent mais de s’inventer un avenir avec des moyens qui lui soient propres. […] Dès lors que vous regarderez bien en face la réalité de l’Afrique et que vous la prendrez à bras le corps, alors commencera la Renaissance africaine. Car le problème de l’Afrique, c’est qu’elle est devenue un mythe que chacun reconstruit pour les besoins de sa cause. Et ce mythe empêche de regarder en face la réalité de l’Afrique. La réalité de l’Afrique, c’est une démographie trop forte pour une croissance économique trop faible. La réalité de l’Afrique, c’est encore trop de famine, trop de misère. […]La réalité de l’Afrique, c’est le développement qui ne va pas assez vite, c’est l’agriculture qui ne produit pas assez, c’est le manque de routes, c’est le manque d’écoles, c’est le manque d’hôpitaux. La réalité de l’Afrique, c’est un grand gaspillage d’énergie, de courage, de talents, d’intelligence. La réalité de l’Afrique, c’est celle d’un grand continent qui a tout pour réussir et qui ne réussit pas parce qu’il n’arrive pas à se libérer de ses mythes. […] » Nicolas Sarkozy, Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, 26 juillet 2007. CHAPITRE 8 LA FRANCE DANS LE MONDE DE 1945 A NOS JOURS Quelle puissance ? Quel rayonnement ? . Introduction . Amorce : Discours de Nicolas Sarkozy à Dakar du 26 juillet 2007 (DOC). . La notion de puissance : . Problématiques : I) LA FRANCE EN (RECON-)QUÊTE DE PUISSANCE (1945-années 1990) A) Un déclassement de la puissance française (1945-1958) . Question liminaire : s’il s’agit de montrer la profondeur du déclin de la puissance française en 1945, il est utile de savoir quelle fut la date de l’apogée de la puissance française ? 1939 ? 1918 ? 1914 ?... 1931 avec l’exposition coloniale (DIAPO) ? En tout cas, en 1945, le constat est sans appel et ressenti par tous les Français : la France n’est plus une puissance, n’en a plus les moyens. Comme la plupart des nations européennes. 1) La France dans le nouvel ordre international : une puissance mineure et assistée Nette impression d’un changement en France : avant-guerre, elle donnait le tempo diplomatique, provoquait des conférences, initiait et nouait des alliances. Là, ce sont les États-Unis qui construisent le nouvel ordre géopolitique mondial et protègent le « monde libre » dans lequel la France s’insère sans protester. . L’analyse des rapports de force en 1945 : la France déclassée . La position de la France est très délicate : ruinée économiquement par 4 années de guerre et réquisitions ; à reconstruire en grande partie ; divisée moralement par la collaboration ; endettée / EU en raison de la loi prêt-bail ; GPRF peu légitime politiquement aux yeux des alliés, notamment US : Gde méfiance de Roosevelt à l’égard de de Gaulle, un militaire et un général Boulanger en puissance. En débarquant les Américains ont même prévu la mise en place d’une AMGOT (Allied Military Gouvernement of Occupied territories) pour la France comme dans le cas alld ou italien. Dès les premiers jours du débarquement en Nie, font circuler des billets pour remplacer le franc. Mais pugnacité de DG pour que le GPRF soit reconnu par les Américains en octobre 1944. (Impression favorable du discours de H-de-V le 25 août 1944). Si la France signe la reddition allde à Berlin le 8 mai 1945, elle n’est pas présente à uploads/Histoire/ chap-8-puissance-franc-aise-avec-passages-pre-re-dige-s.pdf
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- Publié le Sep 01, 2022
- Catégorie History / Histoire
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