MODULE : LITTERATURE COMPAREE Toute littérature nationale s'ennuie en elle-même

MODULE : LITTERATURE COMPAREE Toute littérature nationale s'ennuie en elle-même et éprouve périodiquement le besoin de se tourner vers l'étranger. Johann Wolfgang v. Goethe, Schriften zur Weltliteratur Le module de littérature comparée tente de donner à voir l’étendue des jeux littéraires, se passant complètement de l’écueil tragique des frontières et dépassant cette « traditionnelle » définition qui embastille cette discipline dans les limites de littératures dites nationales et de langues différentes. Partant de l’idée de l’existence de multiples interactions entre les textes littéraires, notre objectif serait de montrer aux étudiants la puissance des liens unissant les littératures entre elles et celles-ci et les différents arts. C’est pour cette raison que la notion d’altérité sera sérieusement interrogée et marquera fortement notre cours qui s’articulera autour de réalités actuelles comme le postcolonialisme, le dialogisme, la réception… Ce sera peut-être l’occasion pour les étudiants de réfléchir sur les questions-clés du phénomène littéraire, de ses relations avec la société, de l’importante place qu’occupe la langue dans toute analyse et de la nécessaire convocation d’autres disciplines pour mieux cerner tout discours littéraire, dont la lecture reste inépuisable, mais s’ouvrant à des horizons considérés parfois comme peu opératoires dans l’analyse et les jeux herméneutiques comme la géographie, l’histoire, la philosophie et l’anthropologie. Discipline, encore et toujours en formation, ne cessant de s’auto-interroger sur son propre parcours, ses objets possibles et produisant continuellement ses propres outils de lecture, la littérature comparée reconstruit peut-être des territoires pouvant mettre en relation des espaces littéraires, d’autres disciplines et différentes ères géographiques qui s’articuleront autour de cette expression : connaissance de soi et des autres. Différents axes du cours : 1) Problèmes de définition. Grandes écoles. Sources et références 2) Altérité et réception ; Interculturalité et intertextualité ; Dialogisme et polyphonies 3) Postcolonialisme : Définition, principes et limites 4) Littérature et relations avec les autres arts Programme du cours : Première séance : Présentation générale du cours Deuxième séance : Qu’est-ce que la littérature ? Problèmes de définition et parcours Troisième séance : Littérature comparée-Problèmes de définition et évolution Quatrième séance : Présentation des « grandes écoles ». Questionnements Cinquième séance : Altérité, Questions de définitions, jeux de frontières. Relations « Occident-Orient » Sixième séance : Intertexte, emprunts et contacts de cultures Septième séance : Dialogisme et polyphonie. Lecture de Bakhtine Huitième séance : Les jeux de la réception Neuvième séance : Postures postcoloniales et littératures : Frantz Fanon, Albert Memmi et Edward Said Dixième séance : Lecture de l’étranger d’Albert Camus, à partir des propositions d’Edward Said Onzième séance : Relations Littératures/arts Douzième : Le théâtre et la question du syncrétisme paradoxal : Le cadavre encerclé de Kateb Yacine et Antigone de Sophocle, Les 1001 Nuits dans le théâtre Treizième séance : Cinéma et emprunts. Lieux des emprunts et réalités culturelles Quatorzième séance : Traduction et contact de cultures BIBLIOGRAPHIE 1) Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Le livre de poche, 1990. 2) Pierre Brunel, Claude Pichois, André-Michel Rousseau, Qu'est ce que la littérature comparée ?, Armand Colin, 1983. 3) Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Seuil, 1999 4) .Jean-Marc Moura, Travaux et Recherches, Université de Lille 3, 1999 5) Jean-Marc Moura, L’Europe littéraire et l’ailleurs, PUF, 1998. 6) Jean-Marc Moura, Littératures francophones et théorie postcoloniale, PUF 1999. 7) Marcel Détienne, Comparer l’incomparable, Seuil, 2000. 8) Michel Espagne, Le paradigme de l’étranger. Les chaires de littérature étrangère au XIXesiècle, Editions du Cerf, 1993. 9) Étiemble, Comparaison n'est pas raison, Gallimard, « Les Essais », 1963. 10) Étiemble, Ouverture(s) sur un comparatisme planétaire, Christian Bourgois, 1988 11) Fin d’un millénaire. Rayonnement de la littérature comparée, sous la dir. de Pascal Dethurens et Olivier-Henri Bonnerot, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000. 12) Edward Said, L’orientalisme, Seuil 13) Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Maspero 14) Albert Memmi, Portrait du colonisé suivi du colonisateur, Payot 15) Roman Jakobson, Huit questions de poétique, Le Seuil, coll. Points, 1977 16) Littérature comparée, sous la dir. de Didier Souiller et Wladimir Troubetzkoy, PUF, 1997 17) Daniel-Henri Pageaux, La Littérature générale et comparée, Armand Colin, 1994. 18) Théorie de la littérature, textes des formalistes russes réunis, présentés et traduits par Tzvetan Todorov, Seuil, 1965 20) René Welleck et Austin Warren, La Théorie littéraire, Le Seuil, 1971. 21) Actes de l’Association Internationale de littérature comparée, Peter Lang. n° 4 : Oralité et littérature, 1991. n° 5 : Littérature comparée/ Littérature mondiale, 1991. n° 6 : Littérature générale/ Littérature comparée, 1992. n° 7 : La traduction dans le développement des littératures, 1993. n° 9 : Acculturation, 1994 22) Revue de littérature comparée 23) www.fabula.org 24) www.limag.com 25) http://cultures-algerie.wifeo.com Littérature comparée La littérature comparée consiste en l'étude internationale ou multilingue de l'histoire de la littérature. Elle étudie les grands courants de pensée, le style et les grandes écoles; mais aussi les genres, les formes et les modes littéraires, les sujets et les thèmes. Elle examine la présence d'une oeuvre littéraire, d'un auteur, d'une littérature, voire d'un pays dans une autre littérature nationale. Enfin, elle étudie des auteurs de langues différentes, mais liés par des « influences » et des affinités typologiques. La littérature comparée englobe la critique littéraire et la théorie et parfois la LITTÉRATURE ORALE ou folklorique, ainsi que les relations interdisciplinaires avec d'autres disciplines artistiques et d'autres sciences humaines, comme la philosophie et la psychologie. Bien qu'elle existe dans la plupart des pays où l'on trouve des universités et des centres spécialisés dans le domaine des lettres et des sciences humaines, traditionnellement cette discipline a toujours été importante en France, aux États-Unis et en Europe de l'Est. On reconnaît trois grandes écoles : l'école orthodoxe ou française axée sur la recherche rigoureuse de preuves historiques de contacts, d'imitations, d'influences et de traductions; l'école nord-américaine qui met l'accent sur la méthodologie et la théorie; enfin l'école de l'Europe de l'Est qui intègre cette approche dans une vaste étude de l'histoire, de la théorie et de la critique de la littérature mondiale. Villemain, érudit français, est probablement le premier à utiliser, en 1827-1828, le terme « littérature comparée » repris par la suite par l'influent critique C.A. Sainte-Beuve. L'équivalent anglais « comparative literature », créé par Matthew Arnold, est quelque peu déroutant, car la discipline ne procède pas tant par comparaison (comme dans toute recherche en sciences humaines) que par des études fondées sur le concept selon lequel la littérature est non seulement le produit d'une nation et l'expression d'une langue, mais aussi, comme la musique et la peinture, un phénomène humain universel. Cette discipline a subi l'influence d'anciens courants méthodologiques comme le positivisme et la philologie du XIXe siècle, l'histoire des idées, le marxisme, les perspectives sociologiques et la psychanalyse du XXe siècle. Récemment, le formalisme et surtout le structuralisme et la théorie de la communication (la sémiologie) l'on fortement influencée. Au Canada, la littérature comparée n'est devenue une discipline universitaire que dans les années 60. C'est à Northrop FRYE, premier à diriger le programme de littérature comparée de l'U. de Toronto, que revient la place d'honneur parmi les professeurs qui se sont intéressés à cette discipline à ses débuts. Ses nombreux ouvrages, dont Anatomy of Criticism (1957, trad. : Anatomie de la critique, 1969), The Secular Scripture (1976) et The Great Code (1982), le confirment comme principal historien et théoricien de la littérature canadienne. Bien que l'enseignement systématique de la littérature comparée soit rare avant la fin des années 60, les universités canadiennes accordent, entre 1921 et 1969, environ 125 diplômes de deuxième et de troisième cycle pour des études portant sur la littérature comparée. Plusieurs Canadiens étudient à l'étranger (surtout en France, en Europe de l'Est et aux États- Unis). Le programme d'études avancées de l'U. de l'Alberta, le premier au Canada, est créé en 1964, devient un département en 1969 et offre les trois cycles universitaires. Au cours de cette même période, d'autres universités mettent sur pied des programmes d'études avancées qui partagent le personnel et le matériel avec les départements d'anglais, de français et de langues étrangères. Au début des années 80, l'U. McGill, les universités de Carleton, de Montréal, de Toronto, de la Colombie-Britannique et de Sherbrooke offrent des programmes de deuxième et troisième cycle, tandis que des cours de premier cycle sont mis à l'essai aux universités de Windsor, de Dalhousie, de Mount Saint Vincent, de Saint Mary, d'Athabasca et de Calgary. Chaque faculté semble avoir ses préférences : la théorie et la méthodologie littéraires avec l'accent sur le structuralisme et la sémiologie à l'U. de Montréal; les théories sociales et la pratique littéraire à McGill; la théorie et la méthodologie littéraires avec la critique des mythes, l'herméneutique, la phénoménologie et le structuralisme à l'U. de Toronto; le pluralisme méthodologique, la théorie de la traduction et l'histoire de la littérature à l'U. de l'Alberta, enfin la littérature canadienne comparée à l'U. de Sherbrooke. L'U. McGill ainsi que les universités de Carleton et de Toronto créent des centres de recherche spécialisés, et l'U. de l'Alberta un institut de recherche. Comparative Literature in Canada, Littérature comparée au uploads/Litterature/ cours-de-litterature-comparee-2.pdf

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