Digitized by the Internet Archive in 2010 witii funding from University of Otta

Digitized by the Internet Archive in 2010 witii funding from University of Ottawa littp://www.arcliivQ.org/detaiis/bibliQtliqueclio23guil BIBLIOTHÈQUE CHOISIE DES PÈRES DE L'ÉGLISE GRECQUE ET LATINE. TOME VINGT-TROIS [Èi\lE. iJIl'JUMlîniE D'UIPl'OLyTE TILLIAUD, BCB DE LA niRPH ; H" 78. niK BIBLIOTHÈQUE CHOISIE DES PÈRES DE L'ÉGLISE GRECQUE ET L/ITINE, ou COURS D'ÉLOQUENCE SACREE; PAR MARIE-NICOLAS-SILVESlllE GUILLON , UOFhfiSEUn D'il.OQDEXrB 8ACBÉK DAXS LA PACrLTÉ DB THLOLOGrE DB PAHI8, INSPECTEIS DE l'acVDÉMIB DK PAMS , CUETALIER DB LA LEGION d'iIONNECR, AUMÔSIEB DB BOX ALTESSB HOÏALB MADAME H Dl'CIlF.SSli II OFiLKANS , PffKDICATEUR ORDINAIRE DU ROI. Uti/tn'aa& aeaù& aa^ Uiûot. TROISIÈME PARTIE, SUITE DES PÈRES DOGMATIQUES. TOME VINGT-ÏR0ISIÈ31E. 1΀8 ardua vetustis noTÎtatem darc , noviâ auctui Ji.neni , obsolelis uitoiem , obscuris lucera , fuslidiiis gratiam . ornni bus Tero naluram , et nalurae suœ oninia. Plin. , Uhl. naXuT. , Prœfat. , pa-. A , cdil. EIzev. PARIS, MÉQUIGNON-HAVARD, LIBRAIRE, RUE DES SAINTS-PERES, ft° lO. m. DCCC. XXA^II. 3(1 BIBLIOTHEQUE CHOISIE DES PERES DE L'EGLISE GRECQUE ET LATINE, on COURS D'ÉLOQUENCE SACRÉE. LIVRE SEPTIÈME. VINCENT DE LÉRINS, SALVIEN. I. Saint Hilaire, archevêque d'Arles. En 4-29. L'ouvrage le plus authentique et le plus célèbre qui nous reste de ce saint évéque est l'éloge fu- nèbre (i) , tout historique, de son prédécesseur au siège d'Arles, saint Honorât, rempli de pensées ingénieuses et brillantes , mais qui ne nuisent point à la solidité ni à l'onction. Citons en quelques traits. (( Dans un pareil sujet , la joie et la tristesse se Opéra combattent l'une et l'autre. Il est bien fâcheux et pag. TnV et bien cruel d'en être privé. " *""• (i) Dans CoUandus , au 16 janvier, et dans Te'dition des OEuvres de saint Léon, par le P. Quesnel ( in-fol. , Lyon , 1^00 • pag. 874 383 ). « De tous les e'crits de saint Hilaire , Gennade ne marque que celui-ci , comme le plus considérable. » (Tilîemont , Mém, tom. .\ir pag. 485. ) Nous citons d'après re'd4tion du P.QuesueJ. 23. , 2 SAINT HILAIRE. Saint Honorât , originaire des Gaules , etoit ne d'une famille distinguée par la noblesse et l'illus- tration de son origine. A celte occasion, son pané- gyriste dit : « Nous sommes tous égaux en Jésus- Christ ; le plus haut degré de noblesse est d'être compté parmi les serviteurs de Dieu. La noblesse du sang et les qualités de l'esprit ne peuvent re- lever le mérite et rendre les hommes illustres que par le mépris qu'on en fait. » Saint Hilaire nous apprend que lui-même ne s'é- toit pas toujours conduit d'après ces saintes maximes; mais long-temps engagé dans le monde, il en avoil recherché les honneurs et les plaisirs, lorsqu'enfin Honorât son parent lui avoit ouvert les yeux sur les dangers auxquels son salut se trouvoit exposé. Le récit de ses foiblesses et de ses irrésolutions rap- pelle la peinture touchante que saint Augustin a tracée, dans ses Confessions, de ses résistances opi- niâtres à la grâce. «Combien de larmes cet ami véri- table n'a-t-il pas versées sur moi ! combien il me sollicitoit dans ses tendres embrassements de ne pas courir à ma perte! Cependant je l'emportai alors par une malheureuse victoire D'un côté, je voyoisîe Seigneur qui m'appeloit à lui; de l'autre , le monde me retenoit en m'offrant ses charmes sé- ducteurs. Ma volonté flottante et indécise ne savoit quel parti prendre; enfin Jésus-Christ triompha, n Il raconte les principales circonstances delà vie SAINT HILAIRE. 3 lie saint Honorât, sa retraite dans l'île de Lérins , les saints exercices auxquels il s'y livroit avec quel- ques amis que son exemple y avoit attirés. « Honorât et ses compagnons recevoient de tous leurs compatriotes tant d'honneurs et de grâces , qu'ils ne pouvoient parvenir à être méprisés , ni à être pauvres. Plus ils s'efforçoient de rendre leur vie obscure, pins leur réputation devenoit écla- ' tante. Ils craignoient leur propre gloire , et le bruit que faisoit partout leur conduite si chrétienne et si édifiante, quoiqu'ils n'eussent en vue que la gloire de Dieu.... Après avoir souffert en quelque sorte la persécution des honneurs , ils vont chercher une solitude étrangère, qui puisse les dérober aux louan- ges et à la faveur du monde. Tout le pays crut per- dre ses pères dans de jeunes gens qui avoient toute la maturité d'un grand âge sans en avoir la foi- blesse. » « Si la charité pouvoit se présenter sous des traits humains, il faudroit la peindre sous l'image d'Ho- Dorat. » Après avoir décrit sa pompe funèbre^ le panégy- riste observe que son corps , exposé à la vénération publique, étoit tout à la lois, et couvert par les hom- mages de la foi , et presque mis à nu par la sainte avidité d'une foi encore plus grande , qui se parta- geoit sa dépouille. Une immense quantité de per- sonnes étoient accourues , non-seuîement de tous les 1. 4 SAIiNT niLAIRE. quartiers de la ville, mais de fort loin, comme amenées par un instinct surnaturel , dans l'espé- rance d'emporter de lui quelque chose qui lui eût appartenu. Saint Honorât avoit fondé le célèbre monastère de Lérins. « G'éloit une île, auparavant formidable et inhabitée , par la multitude de serpents qui l'in- festoient. Résolu de se détacher du monde , Ho- norât ose affronter cette horrible solitude , rassuré par l'oracle du prophète ; V^ous marcherez sur l'aspic et le basilic , etfoulerez sous vos pieds le lion et le dragon. Il y entre sans effroi. L'horreur du dé- sert s'est dissipée, la foule des serpents a disparu. La plus vive lumière en a chassé la sombre obscu- lité. Appelé sur le siège d'Arles, il y fit monter avec lui toutes les vertus. Bien que parvenu au sommet de la perfection , il trouvoit encore le moyen d'y avancer toujoursdavautage.Sous sa conduite, l'Eglise d'Arles fut ce qu'avoil été le monastère de Lérins sous son gouvernement. Mais elle jouit peu d'un si saint pasteur. Les austérités qui l'avoient affoibli et miné depuis long-temps , l'enlevèrent à son troupeau après huit jours de maladie. Les souffrances aiguës n'altérèrent pas un moment la sérénité de son âme. Il reçut la mort sans la désirer ni la craindre. » Ce panégyrique fut prêché dans l'église d'Arles, aux obsèques du saint évéque , par saint Hilaire son disciple , son parent et son successeur. Il avoit SAINT HILlIRE. 5 promis en finissant de le prendre pour modèle , et de marcher fidèlement sur ses traces. Il tint pa- lole. (c Tout ce qu'il y a de plus consommé dans la vertu , de plus élevé dans la perfection , de plus rigoureux dans la pénitence , de plus détaché de toutes les choses d'ici-Las , de plus édifiant dans la conduite de la vie privée , saint Hilaire , devenu évéque , le fit voir constamment dans sa personne. Non content de marcher d'un pas ferme dans le sentier de la philosophie chrétienne , il excitoit les autres à y n)archer ; applique à la méditation des livres saints, mêlant au jeûne et à la prière le travail des mains dans ses moments de loisir , nour- rissant assidûment son troupeau du pain de la pa- role divine , ne voyageant jamais qu'à pied » ; tel est le portrait que nous en a tracé un autre Hono- rât , évéque de Marseille (i) , dans la Vie du saint archevêque d'Arles (2). Nous y recueillons ces autres particularités, non yi/^.,p.366 moins intéressantes , que , a à force de vaincre la nature, il avoit acquis une si parfaite tranquillité d'âme, qu'il n'étoit jamais troublé par la moindre impatience; que sa charité pour les pauvres n'avoit (1) Homme éloquent lui-même, dit Gennade , dans son recueil des hommes illustres. Voyez son article dans le i'^'' yol. du Gallia chiistiana , pag. G36. Cet éloge est confirme' par Dupin et T). Ccillier. ('2) Dans Tëdition des OEuvres de S. Léon , par le P. Qticsnel , à la lin du premier tome. 6 SAITNT HILAIRE. point de bornes; et ce n'étoit qu'afin de leur pro- curer de plus abondants secours, qu'il vivoit lui- même dans une extrême pauvreté. Il employa pour le rachat des captifs toute l'argenterie des églises , et jusqu'aux vases sacre's , content de n'avoir que des calices et des patènes de verre pour le saint sacri- fice, Il mettoit sa joie à envoyer au ciel les vœux et les offrandes des fidèles. Ceux-ci , loin de blâmer cette apparente indigence , approuvoient sa con- duite en multipliant leurs oblations, ravis de ce que celles qu'ils avoient faites auparavant , après avoir servi aux mystères de Jesns-Clirist, servoient ensuite au soulagement de ceux en qui il reçoit tout ce que nous donnons pour lui. » Pag 367 Nousy lisons encore que «saint Hilaire avoii un talent particulier pour la prédication. Lorsqu'il parloit aux savants du monde, il s'exprimoit avec celte grâce, cette élégance et ce ton de noblesse qui caractérisent les uploads/Litterature/ guillon-bibliotheque-choisie-des-peres-de-l-x27-eglise-grecque-et-latine-ou-cours-d-x27-eloquence-sacree-1822-1829-volume-23 1 .pdf

  • 34
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager